Liturgie de saint Jean Chrysostome/Explication des mots liturgiques

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Traduction par Alexandre Stourdza.
Imprimerie de Belin-Mandar (p. 121-133).



EXPLICATION


DES MOTS LITURGIQUES


QUI SE TROUVENT


DANS CETTE TRADUCTION.


Alléluia. Mot hébreux qui signifie louez le Seigneur. Ce mot fut employé dans l’Église dès les premiers siècles.

Ambon (Ἄμβων), lieu élevé au milieu de l’église, et sur lequel on lit habituellement l’Évangile.

Antidore (Ἀντίδωρον, mot composé de ἀντί, pour, et δῶρον, don). C’est une partie des pains d’oblation que le Prêtre distribue au peuple après la Liturgie, surtout à ceux qui n’avaient pu se préparer à la réception des Saints Mystères.

Antienne Ἀντίφωνον, mot composé de ἀντί, contre, et φωνὴ, voix, chant). Dans le style liturgique on entend par Antienne quelques versets tirés des Psaumes et appropriés à la Fête du jour, et que les Chœurs chantent alternativement.

Antiminse ou Antimense (Ἀντιμηνσιον, mot composé de ἀντί, au lieu, et μήνσιον, table). C’est une espèce de nappe ou étoffe consacrée, et dont on se servait dans les lieux où il ne se trouve pas d’Autel convenable. L’Antiminse est consacré par l’Évêque. Aujourd’hui les Antiminses sont en soie imprimée et leur partie supérieure représente la mise du Sauveur dans le tombeau. Quelques parcelles de Reliques des Saints doivent nécessairement être renfermées dans cette étoffe. L’Antiminse reste toujours sur l’Autel, et il est de nécessité absolue pour la célébration de la Liturgie.

Autel de prothèse ou Table d’offertoire (Πρόθεσις). Petit Autel, placé au côté nord du Sanctuaire, et qui sert pour célébrer la Proscomidie.

Autel sacré, du mot Altare, lieu élevé. Ce mot dans le style liturgique désigne la Table sur laquelle on consacre les Saints Mystères du Corps et du Sang du Sauveur. Dans l’Église d’Orient l’Autel est souvent désigné sous le nom de Trône, parce que Jésus-Christ lui-même y préside comme un Roi sur son trône.

Béatitudes. Versets que le Chœur chante ou lit dans la Liturgie avant l’Évangile. Ces versets sont ainsi nommés, parce qu’ils sont tirés du passage de l’Évangile (S. Matth., ch. 5, v. 2 et suiv.) où Jésus-Christ dit : Bienheureux les pauvres par esprit… Bienheureux ceux qui sont doux,… Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, etc.

Calice (Ποτὴρ). Vase sacré, dans lequel le Prêtre consacre pendant la Liturgie le Sang précieux du Sauveur.

Catéchumènes (Κατηχούμενοι). On nomme ainsi les adultes qui reçoivent les premières instructions de la Foi chrétienne, et que l’on prépare au Baptême. Dans la primitive Église cela se faisait avec beaucoup de précautions et de cérémonies. L’Église priait pour eux dans tous ses offices. La première partie de la Liturgie, la seule à laquelle ils avaient la permission d’assister, se nommait Liturgie des Catéchumènes, et avant de commencer la Liturgie, dite des Fidèles, les Diacres renvoyaient les Catéchumènes.

Céroféraire. C’est ainsi que dans l’Église on appelle les Clercs qui portent les cierges soit devant le saint Évangile, soit en toute autre circonstance.

Chœur (Χορὸσ). On désigne par ce nom les Chantres, qui dans l’église chantent les Louanges du Seigneur. Dans les églises grecques les Chœurs sont placés à droite et à gauche à l’extérieur du Sanctuaire.

Chasuble (Φελώνιον ou Φαινόλης, mot composé de φαίνεται, il couvre, et ὂλος, tout). C’est le vêtement que le Prêtre porte pardessus tous les autres dans la célébration de la Liturgie. Cet ornement, ainsi que l’étole, est d’un usage universel dans toutes les Églises pour la célébration de la Sainte Liturgie.

Ceinture (Ζώνη). Le Prêtre met la ceinture par dessus la robe et l’étole. Comme on se ceint ordinairement pour avoir les mains plus libres, la ceinture du Prêtre représente le saint Ministère de N. S. J. C. (S. Luc, ch. 12, v. 36.)

Chérubin. Nom de l’un des neufs Chœurs des Esprits célestes. Dans la Liturgie on appelle Hymne des Chérubins un Cantique que l’on chante lorsque le Prêtre et le Diacre portent à l’Autel le pain et le vin pour la consécration des Saints et Divins Mystères. Les fidèles sont exhortés par ce chant d’assister au Divin Sacrifice avec tout respect, en imitant les Esprits célestes, qui y assistent invisiblement.

Communion. Réception du Corps sacré et du Sang précieux du Sauveur. On appelle Versets de Communion (ϰοινονιϰὸν) les Versets que le Chœur chante pendant la Sainte Communion.

Diptyque (Δίπτιχα). Mot tiré du grec et qui signifie double, plié en deux. C’était un double catalogue dont on se servait dès les premiers siècles de l’Église : dans l’un on inscrivait les noms des vivants, et dans l’autre ceux des morts dont on devait faire mémoire dans la Liturgie.

Église (Ἐϰϰλησία). Ce mot signifie proprement la réunion des fidèles ; mais dans le langage liturgique on entend aussi par ce mot l’édifice dans lequel se réunissent les fidèles (temple, ναὸς).

Les églises grecques, comme généralement toutes les anciennes églises, sont tournées vers l’orient, c’est-à-dire que les portes font face à l’occident.

Épigonate (Ἐπιγονατιον, mot composé de ἐπί, sur, et de γόνυ, genou). C’est un ornement d’étoffe à peu près carré, que le Prêtre attache sur sa hanche droite, et qui lui tombe jusqu’au genou. Il représente l’épée, emblême de la victoire sur l’ennemi du salut. Dans le principe cet ornement était attribué seulement à un dignitaire de l’église patriarchale de Constantinople, nommé Protosyncelle.

Épître. Par ce mot on entend dans la Liturgie un passage tiré des Actes ou des Épîtres des Apôtres, que le Lecteur lit avant que le diacre ne lise l’Évangile. Anciennement on disait Lecture de l’Apôtre, et c’est encore aujourd’hui l’usage de l’Église Grecque.

Étoile (Ἀστερίσϰος). Objet formé de deux demi-cercles fixés ensemble au milieu par un écrou dont la tête a la forme d’une étoile. Ces demi-cercles, posés à l’angle droit sur la Patène, soutiennent le voile et l’empêchent de déranger l’ordre des parcelles de pain posées sur la patène.

Étole (en latin Stola). Ornement très-ancien et commun à toutes les Églises. On distingue dans l’Église d’Orient deux étoles. L’étole du prêtre (Ἐπιτραχὴλιον, mot composé de ἐπί, sur, et τραχηλος, col.) que le Prêtre porte suspendue à son col : elle signifie la grâce Divine qui descend d’en haut, et le joug sacré du Sacerdoce. L’étole du Diacre (Δράριον, du mot latin orare, prier) se met sur la robe et est posée sur l’épaule gauche. Le Diacre pour prier tient son étole en la main droite, et avant la Sainte Communion il s’en ceint afin de pouvoir mieux servir pendant cette importante partie de la Messe.

Éventail (Ῥιπίδον). Objet dont se sert le Diacre pendant la Liturgie des Fidèles pour éloigner des Saints Mystères les insectes et les mouches.

Hostie. Sainte Espèce du pain transsubstanciée au vrai Corps du Sauveur.

Iconostase (Ἐιϰονοστάσις, mot composé de ἐιϰων, image, et de στάσις, emplacement). L’Iconostase est une cloison, qui dans les églises grecques sépare le Sanctuaire du reste de l’église, et on la nomme ainsi parce qu’elle est ornée des saintes Images exposées à la vénération du peuple. L’Iconostase a trois portes au moyen desquelles on communique dans le Sanctuaire. Celle du milieu s’appelle Portes-saintes, et aussi Portes-royales, parce que Jésus-Christ, qui est le véritable Roi de gloire, y apparaît dans le Très-saint Sacrement. Les laïques ne peuvent jamais y passer, mais seulement les Prêtres et les Diacres. On nomme Porte du Nord celle qui se trouve à gauche des Portes-saintes, et Porte du Sud celle qui est à droite.

Lance, petit instrument de forme triangulaire avec lequel le Prêtre enlève d’un pain d’oblation, la partie qu’il destine à la consécration.

Litanies (Λιτανείαι), prières, supplications, rogations. C’est par ce terme, usité dans tout l’Occident, que nous avons désigné les prières de la Liturgie, dites en grec Ἐϰτένειαι.

Liturgie (Λιετουργία, office). Dans l’Église ce mot est employé pour désigner l’Office, pendant lequel le prêtre consacre les Saints Mystères.

Pain d’oblation (Προσφορά). Par ce nom on a désigné de toute antiquité les pains que le peuple offrait pour la célébration de la Liturgie. Une Croix avec le monogramme de Jésus (ΙΣ. ΧΣ. ΝΙ. ΚΑ.) est estampé dessus.

Pain sacré (Ἀμνος. Ἅγιος ἄρτος.). On entend par ces mots la partie du pain, que le Prêtre dans la Proscomidie destine à la consécration.

Pain béni. Voyez Antidore.

Patène (Δίσϰος). Vase de forme plate sur lequel on dépose le pain Eucharistique ainsi que les parcelles des pains d’oblation. Dans l’Église Grecque la Patène est posée sur un socle ou pied peu élevé.

Portes-saintes, Porte du Nord, Porte du Sud. Voyez Iconostase.

Proscomidie (Προσϰομιδὴ, mot composé de πρὸς, devant, et de ϰομὶζειν, apporter). Par ce mot on désigne l’oblation préparatoire, ou l’acte par lequel le Prêtre prépare le pain et le vin pour la consécration des Saints Mystères.

Robe du Prêtre (Στιχὰριον). Vêtement que le Prêtre met par-dessus ses habits ordinaires pendant la Liturgie. Cette robe répond à l’Aube de l’Église Latine (Alba). Presque toujours anciennement elle était de couleur blanche, en signe de la lumière de Dieu, et de la vie pure que doit mener le Prêtre. Quelquefois cependant elle était de couleur rouge, en signe de la Passion du Seigneur.

Robe du Diacre (Στιχὰριον). Vêtement que le Diacre met à l’église pendant les offices : ce vêtement, qui tombe jusqu’à terre et qui a de larges manches, n’est autre que la Dalmatique de l’Église Latine.

Sanctuaire. Partie supérieure de l’église séparée par l’Iconostase. En Orient on appelle Autel cette partie de l’église, parce qu’elle est plus élevée, mais dans la traduction française nous nous sommes conformés au langage généralement reçu, et nous avons désigné par le nom Sanctuaire la partie supérieure de l’église, réservant le mot Autel pour désigner seulement la Table consacrée.

Siége Supérieur (Ἀνωϰάθεδρα). C’est la place des Évêques dès les premiers siècles de l’Église. Ce siége occupe le fond du Sanctuaire, et fait face à la porte principale de l’Iconostase.

Surmanches (Ἐπιμάνιϰα). Parements ou bouts de manches, que le Prêtre met sur sa robe, et le Diacre sur ses vêtements ordinaires. Les surmanches signifient les chaînes dont fut chargé notre Seigneur.

Table de l’Offertoire (Πρόθεσις). Petit Autel, sur lequel on célèbre la Proscomidie. Voyez Autel de Prothèse.

Trisagion (Τρισάγιον). Verset ainsi appelé parce qu’on y répète trois fois le mot Saint (en grec ἄγιος). Voici le Trisagion tel qu’il est en grec : Ἄγιος ὁ Θεὸς ἄγιος ἰσχυρὸς ἄγιος ἀθάνατος ἐλέησον ἡμάς ; et on a cru devoir le rendre en français par ces mots : Dieu Saint, Dieu Tout-puissant, Dieu Éternel, ayez pitié de nous.

Voile (Κάλυμμα). On se sert de trois voiles dans la Liturgie : les deux petits servent à couvrir le calice et la patène ; le grand couvre l’un et l’autre et se nomme air (Ἀὴρ).