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Manuel des principes de musique (Fétis)/R07

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G. Brandus et S. Dufour (p. 50-53).
RÉCAPITULATION DU SEPTIÈME CHAPITRE.


D. Comment écrivait-on autrefois la musique sur les portées ?

R. On écrivait toutes les notes à la suite l’une de l’autre, suivant la valeur qu’elles devaient avoir, et sans aucune séparation.

D. Par quel moyen indiquait-on les divisions de temps de toutes ces valeurs de notes ?

R. Par des signes qui faisaient connaître si la division d’une certaine unité de temps devait être faite en deux ou trois parties.

D. Cette division se faisait-elle sans peine ?

R. Non ; elle offrait souvent beaucoup de difficultés.

D. Comment l’a-t-on rendue facile ?

R. En séparant par des barres verticales, appelées barres de mesure, ce qui appartient à chaque unité de temps.

D. Comment appelle-t-on le contenu de notes et de signes de notations placés entre deux barres ?

R. Une mesure.

D. Par quel nom désigne-t-on chaque division de la mesure ?

R. Par celui de temps.

D. Comment nomme-t-on les mesures qui doivent être divisées en deux parties ?

R. mesures binaires ou mesures à deux temps.

D. Quel est le nom des mesures qui doivent être divisées en trois parties ?

R. mesures ternaires ou mesures à trois temps.

D. Quel est celui des mesures qui doivent être divisées en quatre parties ?

R. mesures quaternaires ou mesures à quatre temps.

D. Comment se marquent les temps de la mesure ?

R. Par des mouvements de la main.

D. Quels sont ces mouvements ?

R. Dans la mesure à deux temps, le premier se fait en baissant, le second en levant. Dans la mesure à trois temps, le premier se fait en baissant, le deuxième vers la droite, le troisième en levant. Dans la mesure à quatre temps, le premier se fait en baissant, le deuxième à gauche, le troisième à droite, le quatrième en levant.

D. Par quels signes indique-t-on si la mesure est binaire, ternaire ou quaternaire ?

R. La mesure à deux temps est indiquée par un 15 si la valeur de temps contenue entre deux barres verticales est égale à une ronde, et par si cette valeur n’égale qu’une blanche. La mesure à trois temps se marque par si la valeur contenue entre deux barres est égale à trois quarts de ronde, et par si cette valeur n’est égale qu’à trois quarts de blanche. La mesure à quatre temps est indiquée par un 15

D. Où se placent ces signes ?

R. Auprès de la clef, au commencement d’un morceau de musique, ou dans le cours de ce même morceau, s’il y a un changement de mesure.

D. N’y a-t-il point d’autres mesures que celles dont vous venez de parler ?

R. Il ne peut y avoir que des mesures à deux temps, à trois ou à quatre ; mais dans celles dont les signes viennent d’être indiqués, tous les temps sont binaires. Il est d’autres mesures dont les temps se divisent par trois, et sont conséquemment ternaires.

D. Quelles sont les mesures binaires à temps ternaires, et par quels signes les indique-t-on ?

R. La première a la valeur d’une ronde pointée et contient trois noires à chaque temps ; on l’indique par La deuxième a la valeur d’une blanche pointée, et contient trois croches, ou leur équivalent à chaque temps ; elle est indiquée par La troisième a la valeur d’une noire pointée, et se divise en deux temps égaux de trois doubles croches ; on l’indique par

D. Quelles sont les mesures ternaires à temps ternaires, et par quels signes les indique-t-on ?

R. La première a la valeur de trois blanches pointées ; elle est indiquée par La deuxième a la valeur de trois noires pointées ; elle est indiquée par La troisième a la valeur de trois croches pointées ; elle est indiquée par

D. Quelles sont les mesures quaternaires à temps ternaires, et par quels signes les indique-t-on ?

R. La première a la valeur de quatre blanches pointées ; on l’indique par La deuxième a la valeur de quatre noires pointées ; on l’indique par La troisième a la valeur de quatre croches pointées ; on l’indique par D. Toutes les mesures contiennent-elles toujours la valeur des temps qui leur appartiennent ?

R. Non : la première mesure d’un morceau de musique ne renferme quelquefois qu’une, ou deux, ou trois notes qui n’ont pas la valeur de la mesure complète.

D. Comment expliquez-vous cela ?

R. Lorsque la première mesure d’un morceau de musique est incomplète, cela suppose qu’un silence égal à ce qui manque précède la première note.

D. Par quel moyen indique-t-on un son qui se prolonge d’une mesure dans une autre ou d’un temps dans le temps suivant ?

R. Un son de cette espèce est représenté par deux notes semblables, dont l’une est placée avant la barre, l’autre après, et qui sont réunies par une liaison, ou par une note suivie d’un point qui est placé après la barre de mesure. Lorsqu’un son n’occupe que la seconde moitié d’un temps et se prolonge sur la première moitié du temps suivant, il est représenté par une seule note dont la moitié de la valeur appartient au premier temps, et l’autre moitié au second.

D. Quel nom donne-t-on à ces prolongations d’un son allant d’une mesure à la mesure suivante, ou d’un temps au suivant ?

R. On les appelle syncopes, ou sons syncopés.