Mon espoir prompt monté sur mes services

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Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot (p. 221).


SONNET.

 
Mon eſpoir prompt monté sur mes ſeruices,
Branſlant le dart de ma fidelité,
Armé à crud de mon integrité,
Entroit pompeux dans la porte des lices :
 De l’autre part monté sur mes ſupplices,
Le deſeſpoir fier d’inhumanité,
Tenoit en main la longue infinité,
De vos rigueurs, couuert de vos malices :
 L’Amour heraut incitoit les guerriers,
Foudres portants cent mille coups meurtriers,
Grands coups fourrés, vrays teſmoins de leur ire :
 Depuis trois iours ils ſe ſont combattu,
Et nul des deux n’eſt encor abbatu,
L’vn d’eux vaincra ſi vous daignez m’eſcrire.


A. D. V.