Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-17

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Librairie Saint-Joseph (p. 163-165).

17e abbé

Raoul II, 1267-1274

L’abbé Raoul est cité dans les registres de la cour des comptes de Dijon, peut-être en était-il membre ? Il est témoin d’une donation de Gautier, évêque d’Autun, du testament que Hugues IV lit à Villaines-en-Duesmois, la veille de Saint-Michel en revenant de Saint-Jacques de Compostelle[1] en 1272. En 1271, au mois de février, il est témoin de la vente d’un pré in noa de Magny-Lambert faite par Adéline, fille de Gérard de Magny-Lambert à Gérard, évêque d’Autun. En janvier 15271, il avait assisté à l’acte par lequel un Renaud de Touillon reconnaît tenir de l’évêque d’Autun, Gérard, la dot de sa femme à Magny, et s’engage, s’il vient à mourir sans enfants ou à s’établir ailleurs, a laisser tout son bien à l’évêché. Le 18 octobre, Raoul assistait comme témoin del’acquisition que Gérard faisait d’une maison attenant au Castrum Tullionis[2].

Sous cet abbé le pape Grégoire X exempte tout l’Ordre de Cîteaux des impôts de guerre, défend même aux collecteurs de rien demander aux religieux pendant 6 ans. Ce pape et Martin V approuvent les indulgences accordées à Fontenay par leurs prédécesseurs[3].

Raoul, en 1271, bâtit la première église de la Villeneuve du consentement de l’évêque d’Autun, dans le cimetière d’où elle fut transférée en 1749 à l’endroit qu’elle occupe. Dans la même année, il créa l’étang de Choiseau sur des terrains qu’il avait achetés de plusieurs habitants de Montbard, entre autres de Huguenin et de Odette, fille de André du Chasnal : quelques propriétaires de ces terres inondées par les eaux du nouvel étang avaient conservé le droit de haute, moyenne et basse justice qui fut abandonné au couvent quelques années après[4].

En 1272, il reçut le corps d’Eustachie de Mellot, morte à Carthage, à la suite de saint Louis. À son départ, elle avait demandé à être inhumée sous le parvis de la grande église[5]. La même année il affranchit les habitants de Fresne du droit de mainmorte[6]. Dom Guillaume, abbé de Flavigny, Dom Étienne de Notre-Dame d’Étalente, de l’ordre du Val-des-Écoliers, Silnon, maître de la maison de Saint-Antoine d’Étais, tous trois exécuteurs testamentaires de Blanche de Sombernon, fille de Mathieu d’Étais donnent à Fontenay tout ce qu’elle avait à Nogent. À son tour l’abbé Raoul est établi exécuteur testamentaire de Geoffroy de Grignon et d’Alinette, son épouse qui choisissent leur sépulture à Fontenay, parce que Jean de Grignon en était prieur, et que ses six soeurs étaient religieuses, trois au Puits-d’Orbe, deux à Jully-les-Nonnains et une à Marcilly, avant qu’il ne fût cenvertien abbaye d’hommes[7].

L’abbé Raoul reçut de Robelin Renaud de Montbard sa vigne de Corbeton, à condition qu’il lui serait servi chaque semaine une Prébende conventuelle, c’est-à-dire quatorze michettes de pain, une paire d’habits garnis de peau d’agneau et deux pièces de vin[8] ; d’Isabeau, prieure de Jully, ses prés, ses vignes de Blaisy prés Saint-Remy.

Sous lui, le Duc Hugues IV donne aux habitants de Marmagne le droit de bois au Grand-Jailly, à la condition que chaque année à la Toussaint, ils lui fourniront 16 setiers d’avoine. Les mêmes conditions sont faites pour l’abbesse du Puits-d’Orbe à ses gens de Marmagne.

Il fut inhumé devant le grand autel[9].

  1. Courtépée, l. vol 139. — Gal. Christ.
  2. M. Charmasse. Cart. de l’évêché d’Autun, 42-43.
  3. Cart. Font. 33. arch. de Dijon.
  4. M. Charmasse. Cart. Montbard. 33. Cart de Marm. 8.
  5. Manus. de Châtillon.
  6. Manus. de Châtillon.
  7. Cart. de Nogent. 100.
  8. Cart. de Montb. 33.
  9. Cart. Montb. 159.