Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-49

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Librairie Saint-Joseph (p. 225-228).

49e abbé
15e abbé commendataire

Jacques-Joseph-François de Vogué, évêque de Dijon, 1776

De Vogue, conseiller du roi, chevalier, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Lazare, hospitalier de Notre-Dame du Mont-Carmel, premier conseiller d’honneur né au parlement de Bourgogne, évêque de Dijon en 1776, était abbé commendataire de Fontenay[1].

À peine eut-il pris possession de son siège qu’il eut à faire un procès aux sieurs Brocot, Boullemet et Letreuil de Grésigny qui ne suivaient pas leurs conditions du bail-des terres des celliers d’Alise Sainte-Reine[2].

Il tint les Grands-Jours au mois de mai dans la grande avenue du château de Saint-Remy. Plusieurs habitants qui manquèrent furent condamnés à trois francs d'amende en faveur de l’abbé[3].

Par un acte capitulaire, les religieux font défense au sire de Cormaillon d’établir un glacis sur un pré qui avait été donné par le couvent en 1293[4].

En 1774, de Vogué amodie à Tribolet de Buifon le bien de Saint-Remy, de Blaisy, de Cruchy et les bois réservés pour le four banal au prix de 4,125 francs, à condition qu’il servira la portion congrue au curé de Saint-Remy[5].

La même année il amodie également à Lazare Blandin d’Étormay, la ferme d’Étormay, la Villeneuve Darcey, Corpoyer-la-Chapelle pour 4400 francs. Cette même amodiation avait déjà été faite en 1737 par le comte Zaleusky pour la même somme[6].

En 1772, le prieur de Fontenay Canabelin, marie à Marmagne du consentement du curé, Étienne Gagneraux d’Esperenne, Écuyer, de Saulx-le-Duc avec Suzanne Vautrain, veuve de Jacques Villier de Barjon, frère de Dom Villier, moine de Fontenay. La même année Canabelin est dénoncé à Semur par un sieur Magnien, parce qu’il ne faisait plus les aumônes accoutumées le Jeudi saint, à la Saint-Jean, et deux jours par semaine selon les ordonnances des évêques d’Autun[7].

En 1776, par acte de Guérard, notaire à Montbard, de Vogue, amodie à Jean-Baptiste Basile, le Petit-Fontenay de Tonnerre, et en 1782 refait la même amodiation à Maurice Basile pour mille francs et deux feuillettes de vin blanc qui devront être rendues à Fontenay[8].

C’est en 1777 que Dom Gentil, prieur de Fontenay, remporta le prix de la Société d’agriculture au concours d’Auch. Il avait composé plusieurs ouvrages entre autres la Diététique générale des Végétaux, l’application de la chimie à l’agriculture et l’art de tirer du vinaigre du petit-lait. Ce dernier mémoire l’a fait admettre comme membre à l’Académie des Belles-Lettres de Dijon en 1787. Il avait été collaborateur de Buffon et de Daubenton[9].

De Vogue, comme seigneur de la Villeneuve, permit aux habitants de transférer l’église, du cimetière là où elle est actuellement en 1749. Il accorda aussi la permission de bâtir la chapelle de la Sainte Vierge à l’église de Fresnes en 1789[10].

Sous de Vogué étaient religieux à Fontenay, Dom Gentil, Dom Canabelin, Dom Villier, Smids, Seguin, Grandfaure, Grandvaux, Lemoult et Dunod, qui envoya à Clairvaux des mémoires sur l’agriculture qui furent couronnes, et 30 mérinos à l’abbé de Morimond.

Peu avant sa mort de Vogué avait commande de faire pour 5001 livres les réparations aux maisons dépendantes de son lot abbatial, elles ne furent pas faites. car ses héritiers ont été condamnés à en donner 2000 par le Parlement de Dijon.


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  1. Archives de Dijon.
  2. Cart. de Font.
  3. Archives de Saint—Remy.
  4. Cart. du Fain.
  5. Archives de Saint-Remy.
  6. Archives de Dijon.
  7. Registre de la com. de Marm.
  8. Dormois, Petit—Font. de Tonnerre.
  9. Courtépée, art. Font.
  10. Archives d’Autun