Nouvelles Lettres d’un voyageur/3/7

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Calmann Lévy, éditeur (p. 335-352).


VII

PATUREAU-FRANCŒUR

Patureau-Francœur vient de mourir à la ferme de Saint-Vincent, près de Gastonville (province de Constantine). Son nom suffit pour ses nombreux amis, mais il appartient à l’un d’eux de dire au public quel homme était Patureau-Francœur.

C’était un simple paysan, un vigneron des faubourgs de Châteauroux. Il avait appris tout seul à écrire, et il écrivait très remarquablement, avec ces naïves incorrections qui sont presque des grâces, dans un style rustique et spontané. Il a publié un excellent traité sur la culture de la vigne, qu’il avait étudiée et pratiquée toute sa vie en bon ouvrier et en naturaliste de vocation. Ce petit homme robuste, à grosse tête ronde, au teint coloré, à l’œil bleu étincelant et doux, était doué d’une façon supérieure. Il voyait la nature, il l’observait, il l’aimait et il la savait. Il avait des enthousiasmes de poëte, il faisait des vers barbares, incorrects, d’où s’élançaient, comme des fleurs d’un buisson, des éclairs de génie. Il riait de ses vers, il les disait ou les chantait une ou deux fois, et n’en parlait plus. Quand il écrivait sérieusement, c’était pour enseigner. Il a émis dans de nombreux opuscules d’excellentes idées et des observations ingénieuses et sages sur la culture propre aux régions de l’Afrique qu’il a longtemps habitées.

Son existence parmi nous fut pénible, agitée, méritante. Naturellement un esprit aussi complet que le sien devait se passionner pour les idées de progrès et de civilisation. Il fut, avant la Révolution, le représentant populaire des aspirations de son milieu, et il travailla à les diriger vers un idéal de justice et d’humanité. Il faisait sa modeste et active propagande sans sortir de chez lui, en causant avec ses amis, au milieu de ses enfants et en s’inclinant avec respect quand sa mère octogénaire, pieuse et digne femme qui professait le christianisme primitif, lui rappelait que l’Évangile était la science de l’égalité par excellence. Aussi Patureau tenait-il de sa mère la douceur des instincts, l’austérité des mœurs et une religiosité particulière qui ajoutait au charme de sa douce prédication.

Nul homme ne parlait mieux, avec plus de sens, plus de bonhomie et plus d’esprit. Il était impossible de l’aborder sans vouloir l’écouter encore et toujours. Il y avait en lui un intime mélange de finesse et de candeur, d’ardeur pour le bien et de moquerie pour le mal, d’indignation républicaine et de pardon chrétien. Lorsque les journaux nous apportèrent la nouvelle d’un attentat célèbre, il était chez moi. Nous déjeunions ensemble. Cet attentat était dirigé contre le représentant d’un système qui l’avait déjà cruellement frappé. Loin de s’intéresser aux conspirateurs, il jeta tristement le journal, en s’écriant :

— Faire du mal à ses ennemis, moi, je ne pourrais pas !

Il n’en fut pas moins emprisonné et exilé comme solidaire, sinon complice de l’attentat.

On dit qu’il ne faut pas rappeler ces erreurs, ces égarements, ces injustices des époques historiques voisines de nous ; que c’est réveiller des passions assoupies, évoquer des souvenirs dangereux, armer les citoyens les uns contre les autres ! Non, cent fois non ! Sur la tombe à peine fermée d’un des plus purs martyrs de l’idée évangélique, raconter le malheur et le courage ne peut pas être un délit. Apprendre aux rancuniers et aux vindicatifs de tous les partis comment une âme généreuse subit et pardonne, ne peut pas être une excitation â la haine. Le système de l’oubli et de l’étouffement est immoral, antihumain et par-dessus tout chimérique. C’est dans le silence forcé que couvent les vengeances. C’est sous la compression que s’enveniment les plaies. Mieux vaut relâcher le lien qui oppresse les cœurs et dire à ceux qui firent le mal : « Voyez comme vous fûtes abusés, vous qui avez cru sauver la société en bannissant ses plus utiles soutiens ! » Et à ceux qui subirent la persécution : « Voyez comme les vrais croyants se vengent en protestant par leur douceur et leur vertu, contre l’arrêt aveugle qui les frappe ! »

En 1848, Patureau avait été élu maire de Châteauroux. Inde irae. Il remplissait avec fermeté et impartialité ses fonctions, préservant les uns, apaisant les autres, tâche difficile et délicate s’il en fut ! Mais, si quelques-uns se sont souvenus de sa conduite et se sont chaudement employés — le marquis de Barbançois entre autres — pour l’arracher à l’exil, il en est beaucoup qui lui ont imputé les agitations populaires de certains moments de crise. Une cruelle préoccupation agissait alors dans l’esprit d’une fraction irritée de la bourgeoisie. Ce maire en blouse et en sabots — il était trop pauvre pour être mieux vêtu — faisait, disait-on, souffrir, malgré son extrême politesse et le tact exquis dont il était doué, l’orgueil de certaines familles aristocratiques, dont il consacrait les actes civils. Il y avait d’ailleurs là, comme partout, jalousie de crédit et d’autorité, et puis la peur, une peur simulée, la plus dangereuse de toutes. On savait bien que Patureau était sage et humain ; mais ce peuple inquiet, passionné, dont il traînait tous les cœurs après lui : comment lui pardonner cela ? La popularité est la chose la plus enviée des temps de révolution ; on oublie alors que c’est la plus trompeuse et la plus funeste. On la redoute chez les autres, on la voudrait pour soi. Tout homme se flatte d’en user à sa guise ! Patureau savait bien le contraire. Il se voyait alors débordé. Un agitateur assez mystérieux dont j’ai oublié le nom, et qui, depuis, a inspiré de grands doutes sur le but de sa véritable mission, travaillait les esprits et passionnait la masse. Ces choses se perdirent et s’effacèrent dans les événements du 15 mai.

Jusqu’en 1852, Patureau continua à tailler la vigne. Sa vie était rude, il ne trouvait pas d’ouvrage chez les gens de certaines opinions, et il avait une nombreuse famille à soutenir. Je lui confiai la création d’un vignoble, et il tira d’un terrain stérile et abandonné une plante modèle produisant le meilleur fruit de la localité. Il se louait aussi à la journée pour les autres travaux de la terre. Il conduisait nos moissons comme chef dirige, c’est-à-dire tête de sillon, et par son ardeur, sa force et sa gaieté, il stimulait et charmait les autres moissonneurs. On oubliait l’heure de la sieste pour l’écouter parler des étoiles, des plantes, des insectes ou des oiseaux ; car il avait tout observé et tout retenu dans son contact perpétuel avec la nature, qu’il étudiait en praticien et en artiste. La journée finie, il venait dîner avec nous ou avec nos gens quand il s’était laissé attarder et que notre repas changeait de table. Il était absolument le même à l’office ou au salon, toujours aussi distingué dans ses manières, aussi choisi et aussi simple dans son langage, aussi sobre, aussi aimable, aussi intéressant ; sachant se mettre à la portée de tous, instruisant les jardiniers, raillant avec douceur les préjugés du paysan, enseignant à mon fils les mœurs des insectes et à moi celles des plantes, causant philosophie, histoire ou politique avec des personnes éminemment distinguées qui le rencontraient toujours avec un vif plaisir et se montraient avides de l’entendre. Il n’était jamais bavard ni déclamateur. Il causait surtout par répliques ; il racontait brièvement et de la façon la plus pittoresque. Il questionnait avec candeur, se faisait expliquer, écoutait comme un enfant, souriait comme si les choses eussent dépassé la portée de son intelligence, et tout à coup, d’un trait pénétrant, d’un mot charmant et profond, il résumait et l’opinion de son interlocuteur et la sienne propre. Combien j’ai vu d’esprits sérieux et vraiment élevés, saisis par la parole, le regard et l’attitude de cet homme supérieur, au teint cuivré par le soleil et aux mains gercées par le travail !

— C’est le paysan idéal, me disait l’un.

— C’est le bonhomme la Fontaine, me disait l’autre.

Je leur répondais :

— C’est le peuple comme il devrait, comme il doit être.

Il fallait bien payer les chaudes amitiés et l’affection populaire dont il était l’objet. Trop d’amis lui firent d’irréconciliables ennemis. Jalousie de gens plus haut placés sur l’échelle de la fortune et qui ne peuvent pardonner à un pauvre diable d’être né leur supérieur. Dieu se trompe parfois étrangement ; il ne tient pas compte des distances sociales. Il donne le génie de la grâce et de la séduction à un petit homme de rien. Dieu est sans principes, il pense mal. Il aime quelquefois la canaille avec passion.

Les aversions longtemps couvées éclatèrent au coup d’État. Les gens prétendus dangereux furent dénoncés, arrêtés et emprisonnés. Patureau, averti à temps, disparut. Le paysan, l’homme de la nature, abhorre la prison. Il sent qu’elle le tuera. Il aime mieux subir de pires souffrances sous la voûte des cieux. Patureau, errant à travers la campagne, dormant en plein bois, à la belle étoile, entrant furtivement dans la première hutte venue et trouvant partout le pain du pauvre et la discrétion du fidèle, échappa à toutes les recherches. Sa vie d’aventures fut un roman. Tous les limiers de la police y perdirent leur peine. L’un d’eux, un Javert peu lettré, essaya, dans un zèle fanatique, de faire parler son petit enfant, le dernier, qui avait quatre ans, et qui voyait souvent son père venir l’embrasser au milieu de la nuit. L’enfant ne parla pas.

Personne ne parla, et, durant des semaines et des mois, le proscrit revint voir ses nombreux amis et sa chère famille à l’improviste, soupant chez l’un, déjeunant chez un autre, dormant quelquefois dans un lit hospitalier, d’où il entendait, entre deux sommes, la voix des agents qui venaient interroger ses hôtes sur son compte.

Une nuit, il dormit dans la forêt de Châteauroux dans un tas de fagots, presque côte à côte avec un garde qui l’eût arrêté — car ordre était donné à tous de l’appréhender — et qui ne le vit pas.

— Nous avons très-bien dormi tous deux, disait-il en racontant l’anecdote ; seulement, cette fois-là, j’ai eu bien soin de ne pas ronfler.

On le cherchait toujours. Je lui avais conseillé de changer de province. Je lui avais trouvé un gîte sous un nom supposé dans une maison où, de jardinier, il devint bientôt chef de travaux, gardien et régisseur. Je pourrai dire un jour le nom de l’honnête homme qui le recueillit et l’aima. Aujourd’hui, je ne veux compromettre que moi.

Patureau fut compris dans la liste des exilés. Il en prit son parti sans colère.

— Que voulez-vous ! disait-il, les gens qui viennent pour nous juger ne nous connaissent pas. Ils consultent certaines personnes qui souvent ne nous connaissent pas davantage, et qui nous jugent, non sur ce que nous sommes, mais sur ce que nous pourrions être après tant de misères, de persécutions. Me voilà traité comme un buveur de sang, moi qui n’aime pas à tuer une mouche !

Pendant que, lassé de vivre loin des siens, il se disposait à revenir et à se montrer, d’actives et persévérantes démarches aboutirent à faire entendre la vérité en haut lieu.

Enfin Patureau, gracié, — Dieu sait de quels crimes ! mais c’était le mot officiel — revint dans ses foyers, ainsi que plusieurs autres. Ses ennemis ne laissaient pas de le surveiller, de l’inquiéter, de l’accuser et de le mettre aux prises avec l’autorité, sans pouvoir trouver en lui l’étoffe d’un conspirateur. Il se disculpa, la haine s’en accrut.

Un jour qu’il travaillait sous les ordres d’un régisseur qui l’avait embauché comme bon ouvrier, le propriétaire accourut furieux et le chassa de son domaine.

— Il en avait le droit, dit Patureau à ses amis. J’ai ramassé ma faucille et j’ai serré la main des camarades qui me regardaient partir et pleuraient de colère. « On ne veut donc pas, disaient-ils, que cet homme gagne sa vie ?… » Je leur ai répondu : « Soyez tranquilles, Dieu y pourvoira. Il n’est pas du côté de ceux qui se vengent. »

Mais de quoi se vengeait-on ? Impossible de le dire. Patureau ne pouvait le deviner, car il le cherchait naïvement en faisant son examen de conscience. Il n’avait jamais fait injure ni menace à personne ; mais il faisait envie, et c’est ce que sa modestie ne comprenait pas. Jamais je n’ai pu saisir un fait contre lui, car j’étais à la recherche des griefs pour le justifier. Toutes les accusations se résumaient ainsi : « Il ne dit et ne fait rien de mal, il est fort prudent ; mais ses amis sont à craindre. C’est un homme dangereux, il est trop aimé. » Je ne pus rien arracher de plus juste et de plus clair à celui de nos préfets qui me faisait marchander sa grâce.

L’attentat d’Orsini, qui, dans les provinces, servit de prétexte à tant de vengeances personnelles, surprit Patureau dans une quiétude complète sur son propre sort. Il blâmait si sincèrement la doctrine du meurtre, qu’il se croyait à l’abri de tout soupçon et ne songeait point à se cacher. Il avait tort. Tant d’autres aussi innocents que lui de fait et d’intention étaient arrêtés et condamnés à un nouvel exil ! On lui fit la prison rude ! on l’isola, on ne permit pas à sa femme et à ses enfants de le voir, pas même de lui faire passer des vêtements. Il resta un mois au cachot sur la paille, en plein hiver. Quand on le mit dans la voiture cellulaire qui le dirigeait vers l’Afrique, il était presque aveugle, et, depuis, il a toujours souffert cruellement des yeux.

Cette fois, toutes les tentatives échouèrent. Il dut aller expier, sous le terrible climat de Gastonville, le crime d’avoir été trop aimé.

Quelques-uns se découragèrent et y perdirent leur foi et leur espérance. Le paysan, pris de nostalgie, devient fou. Patureau supporta l’exil en homme et se prit à regarder l’Afrique en artiste. À peine arrivé, il nous écrivait des lettres charmantes, presque enjouées, comme les eût écrites un homme voyageant pour son plaisir et son instruction. La vue des premières grandes montagnes couvertes de neige, l’audition des premiers rugissements du lion dans la nuit firent battre son cœur d’une émotion inattendue et il m’écrivait simplement : « Ah ! madame, que c’est beau ! »

Et puis il se prit d’amour pour cette terre nouvelle si féconde en promesses. Il regardait pousser le blé derrière la charrue ; il prenait cette terre dans sa main, l’examinait, l’analysait d’un œil expert et disait :

— Il y a là la nourriture d’un monde.

Déclaré libre, en septembre 1858, sur la terre d’Afrique, il résolut de s’établir sous ce beau ciel et de chercher une ferme à faire valoir. Connaissant sa valeur et sa capacité, le ministère de l’Algérie lui accorda une concession qu’il lui fut permis de chercher à son gré dans la région qu’il avait explorée. Enfin, une permission lui fut accordée aussi de venir vendre sa maison et sa vigne de Châteauroux, et d’y chercher sa famille pour être en mesure de cultiver. Il revint donc, réalisa ses humbles ressources, emballa ses outils, persuada sa femme et ses enfants (ses vieux parents étaient morts), vint chez nous donner une façon à la vigne qu’il y avait créée, et qu’il aimait comme sa chose, nous raconta ses misères et ses joies, ses étonnements et ses espérances ; puis il partit pour Gastonville, avec tout son monde, la pioche en main et le fusil sur l’épaule pour se préserver des bêtes sauvages qui trônaient encore sur son domaine. Malgré de généreux secours, il eut grand’peine à vivre au commencement. Pas assez d’argent, pas assez de bras, et, la chaude saison, la fièvre et l’ophthalmie interrompant le travail.

« C’est égal, disait-il dans ses lettres, le cachot m’a attaqué les yeux, il faudra bien que le soleil me les guérisse. »

Au bout de deux ans, il s’aperçut bien que la colonisation est impossible sans ressources suffisantes ; il se vit forcé de louer sa terre aux Arabes et de chercher une ferme dont il pût retirer de quoi payer sa bâtisse, condition exigée de tous les concessionnaires. Il trouva un terrain considérable, et s’établit à la ferme de Coudiat-Ottman, dite depuis ferme de M. Vincent, et dite aujourd’hui ferme du père Patureau. C’est là qu’il a vécu dès lors, élevant ses fils et gardant sa douce philosophie pour remonter les courages autour de lui. Il y conquit tant d’estime et de sympathie, que le préfet de Constantine voulut l’adjoindre au conseil municipal de sa commune. Il publia, ainsi que son fils aîné Joseph, de très-bons travaux sur la vigne et la culture du tabac. Il fut nommé membre de la Société d’agriculture de Philippeville. Tous les colons, à quelque classe et à quelque opinion qu’ils appartinssent, se sont étonnés qu’un homme de mœurs si douces et d’un cœur si humain et si généreux eût été emprisonné et chassé de son pays comme un malfaiteur. Heureusement les uns réparèrent la faute des autres. Sur la terre lointaine et au milieu des races étrangères, le sentiment de la patrie se fait sérieux et fraternel. Les jalousies de clocher expirent au seuil du désert, on se connaît, on s’apprécie, on ne songe point à se persécuter. Patureau sentait profondément cette solidarité qui lui faisait une nouvelle patrie. Il l’avait sentie dès les premiers jours de son exil, et, quand il vint nous faire ses derniers adieux, comme nous voulions lui dire : Au revoir !

— Non, répondit-il, c’est bien adieu pour toujours. Si une amnistie est promulguée, je n’en profiterai pas. J’ai dit adieu à tout ce que j’aimais, à la maison où mes parents sont morts et où mes enfants sont nés, à la vigne que j’ai plantée et que mes amis cultivaient pour moi en mon absence. Je laisse beaucoup de gens qui m’ont aimé et que j’aimerai toujours ; mais j’en laisse aussi beaucoup qui m’ont haï injustement et rendu malheureux. Là-bas, il y a la fatigue et la soif, la souffrance, la fièvre, et peut-être la mort ; mais il n’y a pas d’ennemis, pas de police politique, pas de dénonciations, pasde jalousies, il suffit qu’on soit Français pour être frères. C’est un beau pays, allez, que celui où l’on n’a à se défendre que des chacals et des panthères !

On le voit, être aimé, c’était l’idéal de ce cœur aimant. Il a beaucoup souffert du climat de l’Afrique, et il y a succombé encore dans la force de l’âge ; mais il y a réalisé son rêve. Il y a été chéri et respecté comme il méritait de l’être. Son nom vivra dans la mémoire de ses anciens concitoyens, et je ne serais pas surpris que, chez nos paysans, qui l’ont tant questionné et tant admiré, il ne restât comme un personnage légendaire. La persécution lui a fait une double auréole ; c’est à quoi toute persécution aboutit.