Odes (Horace, Leconte de Lisle)/IV/15

La bibliothèque libre.
1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
◄  IV, 14 IV, 15   ►




Ode XV.
LOUANGES D’AUGUSTUS.


Phœbus m’avertit avec sa lyre, comme j’allais parler de combats et de villes vaincues, de ne point ouvrir mes petites voiles sur la mer Tyrrhénienne. Ton siècle, Cæsar,

A ramené les moissons abondantes dans les champs ; il a rendu à notre Jupiter les enseignes arrachées aux portes orgueilleuses des Parthes ; il a fermé le temple vide

De Janus Quirinien ; il a imposé des freins à la licence qui rompait l’ordre légitime ; il a éloigné les fautes ; il a rappelé les antiques maximes

Par lesquelles ont grandi le nom Latin et les forces de l’Italia, et la renommée, et la majesté de l’Empire étendue de l’orient au couchant.

Puisque Cæsar veille, ni la fureur civile, ni la violence, ne troubleront le repos, ni la colère qui forge les épées et rend ennemies les malheureuses villes.

Non, ceux qui boivent le Danubius profond n’enfreindront point les édits Juliens, ni les Gètes, ni les Sères, ni les Perses perfides, ni ceux qui sont nés près du fleuve Tanaïs.

Et nous, dans les jours sacrés et ceux qu’on ne fête pas, au milieu des dons du joyeux Liber, avec nos enfants et nos matrones, priant les Dieux selon le rite,

Nous chanterons, comme nos pères, en un chant mêlé aux flûtes Lydiennes, les chefs qui ont pratiqué la vertu, et Troja, et Anchisès, et la race de la féconde Vénus.