Odes (Horace, Séguier)/I/10 - À Mercure

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Odes et Épodes et Chants séculaires
Traduction par M. le Comte de Séguier.
A. Quantin (p. 14-15).

X

À MERCURE


Mercurius, fils éloquent d’Atlas,
Toi dont l’adresse a de l’homme sylvestre
Poli les mœurs, grâce au verbe, aux ébats
De la noble palestre,

Reçois mes chants, nonce du roi des dieux
Et de l’Olympe, ô père du luth courbe
Apte à cacher par un larcin joyeux
Ce qui plaît à ta fourbe.

Dans ton enfance, Apollon une fois
Te réclamait, plein de menace et d’ire,
Ses bœufs volés… tu lui prends son carquois :
Lors, Apollon de rire.


Mais quoi ! Priam, chargé d’un lourd trésor,
Loin d’Ilion bravant les fiers Atrides,
Des Grecs, par toi, sut tromper pour Hector
Les feux, les camps perfides.

Tu cours porter vers les riants États
L’âme pieuse, et ta verge d’or pousse
Le troupeau sombre : aux dieux d’en haut, d’en bas,
Ton entremise est douce.