Odor di femina/Janine la Roussotte

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G. Lebaucher, libraire-Éditeur (p. 31-43).

JANINE LA ROUSSOTTE


La fille à laquelle Madelon avait arraché une touffe de poils roux, avait gardé la qualification de Queue de vache, mais comme elle avait le caractère bien fait, elle ne s’en fâchait pas. Quelques taches de rousseur sur sa figure blonde, et son épaisse chevelure rousse, l’avaient fait baptiser dans sa jeunesse la Roussotte, et on la désignait indistinctement sous ces deux appellations.

Elle paraissait soupçonner mes relations avec la Madelon, elle avait dû nous surveiller et surprendre nos secrets, mais elle avait dû avaler sa langue, car les compagnes de la brune n’y faisaient jamais allusion, et si elles l’avaient su, elles n’auraient pas manqué de lui faire sentir. La Roussotte me lorgnait d’un œil tendre, je ne pouvais me méprendre à la signification de ce regard.

Je n’aurais sans doute pas songé, sans cette obstination à me lancer des œillades, à tenter la conquête de la belle fille rousse, mais sa jolie figure blonde, pleine, ouverte, avenante malgré les taches de rousseur qui l’avaient fait baptiser d’un nom caractéristique, son corps dodu, pourvu de rondeurs engageantes, bien en chair, ça se voyait à ses gros bras ronds et pleins, à ses hanches larges, à ses reins épais, à la belle cambrure qui les termine, me décidèrent à pousser l’aventure ; puis ces peaux de rousses sont en général très fines, ce qui n’est pas à dédaigner, surtout à la campagne.

L’occasion se présenta plus tôt que je ne l’espérais. J’avais toujours à ma disposition l’aimable fermière et la jolie fille de ferme, et je n’étais pas pressé d’engager l’escarmouche avec une nouvelle venue. Elle suspendit ses travaux de la fenaison, pour venir aider ma femme de ménage à faire la lessive, occupation à laquelle on l’employait d’ordinaire.

Je causais avec les deux femmes occupées dans la buanderie, au milieu de la chaleur étouffante que le foyer allumé entretenait dans cette pièce, mêlée à la température élevée de juin. Elles s’étaient mises à l’aise toutes les deux ; une simple cotte d’indienne, descendant à mi-jambes, les pieds nus dans des galoches de bois, laissait voir jusqu’au genou, quand elles se penchaient pour tisonner le feu, un derrière fièrement bombé, le buste enfermé dans une simple chemise de toile grossière sans manches, dont elles avaient serré les cordons à mon entrée mais pas suffisamment pour cacher entièrement la gorge nue, dont on voyait les seins rebondis jusqu’à la naissance de la rose vermeille, surtout ceux de la Roussotte qui, quoique plus jeune, étaient plus arrondis, plus frais et plus fermes que ceux de ma femme de ménage, qui était d’un âge à ne plus me tenter, et dont la chemise montait plus haut que celle de la jeune fille.

Quand celle-ci devait s’incliner vers moi, je voyais le val profond creusé dans la chair qui descend entre les deux beaux tétons rebondis, qui glissaient hors de la chemise. Elle était obligée de les rentrer en se relevant. Elle ne paraissait pas se douter de sa nudité.

Quand elle levait ses gros bras ronds et pleins, nus jusqu’à l’épaule, on voyait une touffe épaisse de poils sous l’aisselle. Les épaules larges et râblées, découvertes très bas dans la chemise évasée, étaient tissues d’une fine peau d’une blancheur de neige, sur laquelle perlaient des gouttes de sueur. Sa lourde chevelure rousse tordue en deux épais bandeaux s’attachait au sommet de la tête.

La femme de charge s’absenta sur ces entrefaites, je m’approchai de la Roussotte, qui me regardait venir sans bouger. Je lui levai le menton, et je plongeai dans l’entrebâillement de la chemise, lorgnant d’un œil gourmand cette belle gorge blanche, piquée au milieu d’une rose rouge. Je glissai ma main dans le val qui la divise en deux beaux seins qui palpitaient sous mes doigts, mais la porteuse du trésor, émue, ne bougeait pas plus qu’un terme. La gorge était en moiteur, qui mettait des perles sur les contours des globes, ce qui n’empêcha pas les boutons de se raidir au contact caressant de ma main. J’y portai mes lèvres, prenant les pointes dans mes dents, les suçant, elles se raidissaient de plus belle. Je lui fis lever les bras, me glissant jusqu’aux aisselles, mordillant les poils mouillés ; ici, chez cette grosse fille rousse, l’odeur était plus forte que chez la brune, je l’aspirai à plein nez. Décidément cette odeur de fauve me grise.

Je plantai ma bouche sur la sienne, dardant ma langue, écrasant sa gorge dans une main, palpant le beau postérieur de l’autre par-dessus le jupon. Le jupon était fendu, ma main s’insinua par la fente, le contact fut plus intime sur la chemise mouillée collée aux fesses humides, que je sentais frémir sous mes doigts caressants.

Je sentais croître dans ma culotte une plante sensitive, qui aurait volontiers occupé un coin de la serre chaude qui s’entr’ouvrait sous mes doigts, comme une invitation à entrer ; mais la femme de ménage pouvait rentrer d’un moment à l’autre et nous surprendre en flagrant délit. Je me contentai pour le quart d’heure, tout en la tenant serrée sur mon sein, et embrassée sur la bouche, de relever peu à peu la chemise par derrière, et de glisser ma main sous ses fesses, allant accoster le bijou voisin, que je branlai tant bien que mal dans cette posture difficile. Ici ce fut une vraie cascade, la sueur mêlée à la rosée que distillait le bouton ému, dégouttait sur mes doigts, tandis que la propriétaire palpitait dans mes bras, et flageolait sur ses jambes.

Je la laissai toute rouge, en entendant les sabots de la femme de charge qui revenait et qui nous retrouva causant le plus naturellement du monde. J’étais dans un état facile à deviner, et je cherchais un prétexte pour éloigner ce témoin gênant, quand elle me le fournit elle-même en allant donner des ordres aux laveuses.

J’avais porté mes doigts à mon nez, et le fumet « sui generis » qu’ils exhalaient me confirma qu’ici encore j’étais tombé sur une amie de la nature. Je commençais à m’y faire, et il n’est pas dit qu’un jour bien éloigné peut-être, je ne prenne assez de goût à la chose, pour tenir une conversation intime avec un petit bec salé.

Dès que la femme fut partie, je n’eus rien de plus pressé que de venir inspecter les lieux qui m’intriguaient, et que je venais de caresser dans l’ombre. Janine, qui s’attendait à quelque chose comme cela, se laissa emporter sur le lit de repos installé dans la buanderie, pour pouvoir s’asseoir, faute de chaises toujours encombrées.

Je la renversai, la découvrant jusqu’au nombril, ce qui n’était pas difficile avec les vêtements qui la couvraient. Un superbe bouquet de poils roux, bien dénommés queue de vache, couvrait la moitié du ventre ! la touffe arrachée n’y manquait pas. Je m’agenouillai pour inspecter les abords du sanctuaire, ils étaient frais et vermeils, à peine entr’ouverts et je me demandais si elle était oui ou non taillée, car mes doigts étaient restés à l’entrée.

Je mis mon nez sur l’objet, fleurant le repaire, c’était bien le fumet qu’avaient rapporté mes doigts de ces bords explorés, mais plus fort, plus accentué, je ne pus me retenir cependant de mettre un baiser sous le chat, mais fut tout, je n’osai pas aller plus loin, fouiller avec la langue l’intérieur de la cavité, bien que les bords se fussent écartés brusquement sous cette caresse inédite pour eux, et que le bouton qui se montrait maintenant raide à l’entrée, frétillât d’une façon bien engageante.

Je me relevai vivement. La Roussotte avait les yeux fermés, sa gorge battait, je lâchai les cordons de sa chemise, et m’avançant entre ses cuisses, je vins lui donner l’accolade, étendu sur ses gros seins palpitants. La verge entra sans trop de difficulté, l’avenue avait été pratiquée, mais dès que je fus dedans, plongé jusqu’au fond, la gaine se rétrécit, et la fouille devint difficile dans cet étui élastique, si difficile même, que ma verge enclose dans ce fourreau rétréci, resta plantée dans le col d’en haut, lançant toute sa mitraille dans le dangereux détroit qui ne rend pas toujours tout ce qu’on lui donne.

Je jouissais tellement et la donzelle aussi, qui d’ailleurs n’avait pas cessé depuis l’entrée en danse, que je ne pensai pas tout d’abord aux suites désastreuses que notre imprudence pourrait avoir. Elle me garda longtemps plongé dans son sein, se tordant toujours, remuée par l’occupation de son étui amplement dilaté, tandis que je restais immobile.

Ces lèvres qui me pinçaient là-haut, ce fourreau qui m’étranglait, m’entretenaient dans une ardeur peu commune, et j’essayai de jouter dans l’étroit asile. L’élasticité des parois desserrées me permit cette fois de fouiller de fond en comble cet aimable logis, tandis que la chaude fille, revenue à elle, me suçait les lèvres, et quand je sentis revenir la pluie, je voulus me retirer du col dangereux, mais crac, les pinces de rejouer, les parois de se resserrer, me voilà de nouveau prisonnier dans la geôle verrouillée, obligé de foudroyer derechef la panse de la fille enclouée.

Quand nous nous dégageâmes, je me retirai assez facilement jusqu’aux bords ; là le gland se trouva pris dans les petites lèvres, je dus tirer, et en sortant il fit floc, comme un bouchon de champagne qui saute.

Étonné et un peu inquiet de ce qui m’arrivait, tandis que la Roussotte se relevait souriante, et aussi calme que si elle n’avait rien gardé dans son sein, s’essuyant simplement avec un vieux linge, je lui fis part de mon inquiétude, en m’informant de cette élasticité dangereuse.

— Oh ! je ne crains rien, me dit-elle, il y a longtemps que j’en fais l’expérience, et quand on est dedans et que je jouis, une petite affaire d’enfant n’en sortirait pas.

— Mais, il suffit d’une fois pour être prise, tu le sais bien, Janine.

— Non, non, je n’ai rien à craindre.

Cette assurance ne me suffisait pas, et je courus chercher, bien qu’il fût un peu tard peut-être, un instrument de précaution, dont je l’enseignai à se servir. Je versai de l’eau fraîche dans une bassine, et je lui montrai à manœuvrer la machine, en faisant jouer le piston. Elle poussait de petits cris d’effroi pendant l’opération.

Quand je fus un peu rassuré, sans être trop sûr cependant, je vins visiter l’installation postérieure. Elle avait un beau derrière à la peau très blanche et d’une extrême finesse, constellée de taches de rousseur, qui rendaient le satin éblouissant. Je ne pouvais me taire de cette peau si fine sur ces belles fesses de paysanne, et je leur prodiguai des caresses qui lui furent si sensibles, que le voisin s’en émut, et se mit à bâiller d’aise. La légère ablution que je venais de lui infuser, et le léger bain qu’elle venait de prendre, firent renaître en moi la fantaisie qui m’avait mordu tout à l’heure devant l’objet tentateur, et qui s’était terminé par un simple baiser déposé au bas de l’épaisse toison dorée.

Je la renversai de nouveau sur le bord du lit, et je m’agenouillai devant l’ouverture béante taillée dans la chair vive, exhibant sous le bouquet de poils roux, le joli petit bouton de rose, qui, malgré le récent arrosage, sentait toujours son fruit, exhalant une forte odeur de crevette. Cette senteur, loin de m’arrêter, me grisa, je me collai à ces deux fines lèvres, qui ont gardé la fraîcheur de l’ablution, prenant dans mes dents le petit bouton, le fouettant, le léchant de ma langue, qui trouva là la légère saveur âcre, qui expliquait la crevette.

J’y allais de si bon cœur, que la chaude fille se trémoussa comme une possédée, ses cuisses bondissaient, enserraient ma tête, le bouton raidi, dur comme un petit pois, frétillait vivement, pleurant tout le temps sous cette fête incessante. Je la léchai ainsi pendant dix minutes, on n’aurait pas pu dénombrer les tendres soupirs qu’elle exhala, elle ne discontinuait pas de s’épancher sur mes lèvres.

Quand je quittai ces bords nettoyés, ils étaient toujours brûlants ; ces filles rousses ont de véritables volcans sous leurs bouquets enflammés. Janine m’exprima sa surprise de cette façon délicieuse, mais un peu osée, de travailler au bonheur d’un con. Je ne voulais pas lui dire, car décidément je commençais à prendre goût à ce fumet, qu’une fille peut rendre son chose engageant en le tenant propre.

J’avais gagné à ce stimulant exercice une vigueur rassurante, pour un essai que je voulais faire dans le casse-noisette que j’avais trouvé installé à l’entrée de son bijou, et comme la femme de ménage ne revenait pas, je la fis mettre debout, et pendant qu’elle tenait ses dessous relevés dans ses mains, je vins la verge au poing frotter le bouton raidi du bout du gland, qu’il mouilla en un rien de temps.

Quand je fus bien en train, comme la bouche bâillait toujours, je plantai la tête dans les petites lèvres, qui se refermèrent aussitôt sur le gland, jouant toutes seules, comme des pinces mécaniques, se serrant et se desserrant, le suçant comme deux lèvres d’en haut, lui tirant jet par jet toute la liqueur, en me faisant goûter une volupté inouïe.

Cette fois elle prit elle-même la précaution que je venais de lui enseigner.

La femme de charge ne revenant toujours pas, je voulais tenter l’abordage du postérieur, essayer de prendre le pucelage que j’y avais constaté, mais je résistai à la tentation, n’étant pas en assez brillant état pour être sûr de la victoire, et je ne voulais pas m’exposer à rester en panne. D’ailleurs, ce qui est différé n’est pas perdu, demain passe par là, et je m’en allai, après lui avoir glissé dans la main le prix de ses faveurs, qu’elle ne refusa pas elle non plus.

Le lendemain, je lui plantai mon dard dans les fesses, après lui avoir léché le bouton pendant un long quart d’heure, toujours de plus en plus grisé par le fumet et la salure plus accentuée que la veille, ce qui ne l’empêcha pas de jouir ensuite sous mon doigt tout le temps de l’occupation de son postérieur.

Je m’étais trouvé si bien dans ces éblouissantes fesses blanches, que je ne la prenais plus que par cette voie, dans laquelle on peut s’épancher sans crainte, car je soupçonnais très fort la rusée Roussotte de garder le plus volontiers du monde dans son sein de la graine d’enfant du maître, escomptant l’avenir.

Ces trois aimables commères me servaient tour à tour, quand l’occasion s’en présentait, la jolie fermière prenant tout dans son sein, Madelon entre ses cuisses ou dans sa bouche devenue gourmande à la crème, la Roussotte dans ses entrailles, et je ne sais dans lequel de ces aimables logis je goûte le plus ravissant plaisir.

Depuis quelques jours, la Roussotte m’apporte son chat bien propre et parfumé à l’eau de Cologne, je ne sais pour quelle raison, car je ne lui ai donné aucun conseil à ce sujet ; je ne l’en traite pas moins bien pour cela, au contraire, mais il m’arrive parfois de regretter le fumet disparu.

  1. Aurait été imprimé en réalité à Paris, mais inscrit Montréal en contrefaçon. Voir Histoire du livre et de l’imprimé au Canada