Comme il avait senti l’effet de son compliment, tout à l’heure, il l’appuya, ajoutant :
— Et si vous devenez jamais veuve, je m’inscris.
Puis il se sauva bien vite pour ne point lui laisser le loisir de se fâcher.
Une visite à Mme Walter gênait un peu Duroy, car il n’avait point été autorisé à se présenter chez elle, et il ne voulait pas commettre de maladresse. Le patron lui témoignait de la bienveillance, appréciait ses services, l’employait de préférence aux besognes difficiles ; pourquoi ne profiterait-il pas de cette faveur pour pénétrer dans la maison ?
Un jour donc, s’étant levé de bonne heure, il se rendit aux halles au moment des ventes, et il se procura, moyennant une dizaine de francs, une vingtaine d’admirables poires. Les ayant ficelées avec soin dans une bourriche pour faire croire qu’elles venaient de loin, il les porta chez le concierge de la patronne avec sa carte où il avait écrit :
Prie humblement Mme Walter d’accepter ces quelques fruits qu’il a reçus ce matin de Normandie.
Il trouva le lendemain dans sa boîte aux lettres, au journal, une enveloppe contenant, en retour, la carte de Mme Walter « qui remerciait bien vivement M. Georges Duroy, et restait chez elle tous les samedis ».
Le samedi suivant, il se présenta.
M. Walter habitait, boulevard Malesherbes, une maison double lui appartenant, et dont une partie était louée, procédé économique de gens pratiques. Un seul concierge, gîté entre les deux portes cochères, tirait le