Le père de Saïdjah avait un buffle, à l’aide duquel il labourait son champ.
Ce buffle lui fut enlevé par le chef du district de Parang-Koudjang.
Jugez de son affliction !
Pendant plusieurs jours, le pauvre homme ne prononça pas une parole.
La saison des labours approchait, et si la terre de son champ ne se trouvait pas préparée, en temps voulu, il pouvait bien dire adieu à ses semailles, et à sa récolte future.
Il faut faire observer à tous ceux qui connaissent Java, sans connaître Bantam, que dans cette dernière régence la propriété foncière personnelle existe ; elle n’existe pas ailleurs.
Le père de Saïdjah se trouvait, donc, dans un état d’inquiétude mortelle.
Il craignait la misère, et la faim pour sa femme, pour son fils Saïdjah, ainsi que pour tous ses autres petits garçons et petites filles.
En outre, il tremblait que le chef du district ne le dénonçât au sous-préfet, comme coupable d’infraction à la loi, s’il ne se trouvait pas en mesure de payer son fermage.
Alors, il prit un poignard que son père lui avait légué. Ce poignard n’était pas beau, mais il avait des viroles d’argent, plaquées tout autour de son fourreau.
Le bout du fourreau lui-même était aussi en argent.