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connoître Soy-meme.

ce composé, ce que l’eau fait dans un moulin ; c’est-à-dire, qui en fait mouvoir tous les ressorts ? Si un moulin étoit rempli d’une intelligence, il commenceroit d’être un phantôme à mon égard ; car il seroit capable de la pensée, qui n’a aucun rapport avec la structure de ses parties. Dira-t-on que ce prodige vient des esprits, c’est-à-dire, des parties du sang les plus déliées & les plus subtiles, qui sont plus capables d’action, parce qu’elles se meuvent avec plus de vitesse ? Mais que fait la petitesse des parties, ou la rapidité du mouvement, pour produire l’intelligence qui n’a pas plus de rapport à des corps grands, qu’à des corps petits, ni au mouvement rapide, qu’au mouvement lent ? Supposez, si vous voulez, que tous les nerfs, qui sont remplis de ces esprits, aboutissent à la glande pinéale, qu’ils ébranlent en une infinité de manieres par leur mouvement, & qu’ainsi celle-ci reçoit le mouvement de tous les objets, qui touchent le corps de quelque maniere que ce soit ; je ne vois là qu’un grand nombre de lignes qui aboutissent à un centre, ou de cordes, dont l’ébranlement répond à un même endroits,