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PRÉLIMINAIRE.

priétés générales du Mouvement, varié suivant une loi quelconque. Mais comment arrive-t-il que le Mouvement d’un corps suive telle ou telle loi particuliere ? C’est sur quoi la Géométrie seule ne peut rien nous apprendre, & c’est aussi ce qu’on peut regarder comme le premier Problême qui appartienne immédiatement à la Méchanique.

On voit d’abord fort clairement, qu’un corps ne peut se donner le Mouvement à lui-même. Il ne peut donc être tiré du repos, que par l’action de quelque cause étrangere. Mais continue-t-il à se mouvoir de lui-même, ou a-t-il besoin pour se mouvoir de l’action répétée de la cause ? Quelque parti qu’on pût prendre là-dessus, il sera toujours incontestable, que l’existence du Mouvement étant une fois supposée sans aucune autre hypothese particuliere, la loi la plus simple qu’un mobile puisse observer dans son Mouvement, est la loi d’uniformité, & c’est par conséquent celle qu’il doit suivre, comme on le verra plus au long dans le premier Chapitre de ce Traité. Le Mouvement est donc uniforme par sa nature : j’avoue que les preuves qu’on a données jusqu’à présent de ce principe, ne sont peut-être pas fort convaincantes : on verra dans mon Ouvrage les dif-