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DISCOURS

mouvement d’après le principe des causes finales, c’est-à-dire d’après les vûes que l’Auteur de la nature a dû se proposer en établissant ces loix. De pareilles démonstrations ne peuvent avoir de force qu’autant qu’elles sont précédées & appuyées par des démonstrations directes & tirées de principes qui soient plus à notre portée ; autrement il arriveroit souvent qu’elles nous induiroient en erreur. C’est pour avoir suivi cette route, pour avoir cru qu’il étoit de la sagesse du Créateur de conserver toujours la même quantité de mouvement dans l’univers, que Descartes s’est trompé sur les loix de la percussion. Ceux qui l’imiteroient courroient risque ou de se tromper comme lui, ou de donner pour un principe général ce qui n’auroit lieu que dans certains cas, ou enfin de regarder comme une loi primitive de la nature, ce qui ne seroit qu’une conséquence purement Mathématique de quelques formules.

Après avoir donné au Lecteur une idée générale de l’objet que je me suis proposé dans cet Ouvrage, il ne me reste plus qu’un mot à dire sur la forme que j’ai cru devoir lui donner. J’ai tâché dans ma premiere Partie de mettre, le plus qu’il m’a été possible, les Principes de la Mé-