Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/61

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sibilité ; mais nier que le Mouvement existe, c’est se refuser à un fait que personne ne révoque en doute.

REMARQUE SECONDE.

8. L’expérience est d’accord avec le raisonnement pour prouver le principe de la force d’inertie : 1º. Nous voyons que les corps qui nous environnent restent en repos, tant que rien ne les en tire ; & s’il arrive quelquefois qu’ils paroissent se mouvoir sans que nous en voyons la cause, nous avons lieu de juger par l’analogie, par l’uniformité des loix de la nature, & par l’incapacité de la matiere à se mouvoir d’elle-même, que cette cause n’en est pas moins réelle pour nous être cachée. 2º. Quoiqu’il n’y ait point de corps qui conserve éternellement son mouvement, puisqu’il y a toujours des causes qui le ralentissent peu-à-peu, comme le frottement & la résistance de l’air, cependant nous voyons qu’un corps en mouvement y persiste d’autant plus long-tems que les causes qui retardent ce mouvement sont moindres ; d’où nous pouvons conclure que le mouvement ne finiroit point, si les causes retardatrices étoient nulles[1].

Du Mouvement uniforme.

9. Nous venons de voir qu’un Corps se meut unifor -

  1. On trouvera dans l’Encyclopédie au mot Force plusieurs autres réflexions sur le principe de la force d’inertie ; comme elles n’appartiennent pas immédiatement à notre sujet, nous y renvoyons le Lecteur.