Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/304

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ne souffre aucune exception, & que leur simplicité expose entierement à notre vûë.

Il est vrai que cette recherche sera plus difficile que celle qui ne consiste que dans l’examen d’un insecte, d’une fleur, ou de quelqu’autre chose de cette espece, que la Nature offre à tous momens à nos yeux. Mais nous pouvons emprunter le secours d’un guide assuré dans sa marche, quoi qu’il n’ait pas encore porté ses pas où nous voulons aller.

Jusqu’ici la Mathématique n’a gueres eu pour but, que des besoins grossiers du corps, ou des speculations inutiles de l’esprit. On n’a gueres pensé à en faire usage pour démontrer ou découvrir d’autres verités que celles qui regardent l’étendue & les nombres. Car il ne faut pas s’y tromper dans quelques Ouvrages, qui n’ont de mathématique que l’air & la forme, & qui au fond ne sont que de la Metaphysique la plus incertaine & la plus ténébreuse. L’exemple de quelques Philosophes doit avoir appris que les mots de Lemme, de Theoreme & de Corollaire, ne portent pas par tout la certitude mathématique ; que cette certitude ne dépend, ni de ces grands mots, ni même de la méthode que suivent les Géomêtres, mais de la simplicité des objets qu’ils considerent.

Voyons, si nous pourrons faire un usage plus heureux de cette science. Les preuves de l’existence de Dieu qu’elle fournira, auront sur toutes les autres, l’avantage de l’evidence qui caracterise les verités mathématiques. Ceux qui n’ont pas assez de confiance dans les raisonnemens metaphysiques, trouveront plus de sûreté dans ce genre de preuves : & ceux qui ne font pas assez de cas des preuves populaires, trouveront dans celles-ci plus d’exactitude & d’élévation.

Ne nous arrêtons donc pas à la simple speculation des objets les plus merveilleux. L’organisation des Animaux, la multitude & la petitesse des parties des insectes, l’immensité des corps celestes, leurs di -