Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/312

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on s’étonnera de voir qu’ils y soient si heureusement parvenus. Et l’on ne pourra s’empêcher de croire qu’ils comptoient moins sur ces principes que sur l’expérience. Ceux qui ont raisonné le plus juste, ont reconnu que le principe, dont ils se servoient pour expliquer la communication du Mouvement des Corps élastiques, ne pouvoit s’appliquer à la communication du Mouvement des Corps durs. Enfin aucun des principes qu’on a jusqu’ici emploiés, soit pour les loix du Mouvement des Corps durs, soit pour les loix du Mouvement des Corps élastiques, ne s’étend aux loix du Repos.

Après tant de grands hommes qui ont travaillé sur cette matiere, je n’ose presque dire que j’ai découvert le principe universel, sur lequel toutes ces loix sont fondées ; qui s’étend egalement aux Corps durs & aux Corps élastiques ; d’où dépend le Mouvement & le Repos de toutes les substances corporelles.

C’est le pincipe de la moindre quantité d’action : principe si sage, si digne de l’Etre suprême, & auquel la Nature paroît si constamment attachée ; qu’elle l’observe non seulement dans tous ses changemens, mais que dans sa permanence, elle tend encore à l’observer. Dans le Choc des Corps, le Mouvement se distribue de manière que la quantité d’action, que suppose le changement arrivé, est la plus petite qu’il soit possible. Dans le Repos, les Corps qui se tiennent en équilibre, doivent être tellement situés, que s’il leur arrivoit quelque petit Mouvement, la quantité d’action seroit la moindre.

Les loix du Mouvement & du Repos déduites de ce principe, se trouvant precisement les mêmes qui sont observées dans la Nature : nous pouvons en admirer l’application dans tous les Phenomênes. Le mouvement des Animaux, la végétation des Plantes, la révolution des Astres, n’en sont que les suites : & le spectacle de l’Univers devient bien plus grand, bien plus beau, bien plus digne de son Auteur, lors -