Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/313

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qu’on sait qu’un petit nombre de loix, le plus sagement établies, suffisent à tous ces mouvemens. C’est alors qu’on peut avoir une juste idée de la puissance & de la sagesse de l’Etre suprême ; & non pas lors qu’on en juge par quelque petite partie, dont nous ne connoissons ni la construction, ni l’usage, ni la connexion qu’elle a avec les autres. Quelle satisfaction pour l’esprit humain, en contemplant ces loix, qui sont le principe du Mouvement & du Repos de tous les Corps de l’Univers, d’y trouver la preuve de l’existence de Celui qui le gouverne !

III.
RECHERCHE
Des Loix du Mouvement & du Repos.

Les Corps soit en repos, soit en mouvement, ont une certaine force pour persister dans l’état où ils sont : cette force appartenant à toutes les parties de la Matiere, est toujours proportionnelle à la quantité de Matiere que ces Corps contiennent, & s’appelle leur inertie.

L’impenetrabilité des Corps, & leur inertie, rendoient necessaire l’établissement de quelques loix, pour accorder ensemble ces deux propriétés, qui sont à tout moment opposées l’une à l’autre dans la Nature. Lorsque deux Corps se rencontrent, ne pouvant se pénétrer, il faut que le Repos de l’un & le Mouvement de l’autre, ou le Mouvement de tous les deux soient altérés : mais cette altération dépendant de la force avec laquelle les deux Corps se choquent, examinons ce que c’est que le Choc ; voyons de quoi il dépend ; & si nous ne pouvons avoir une idée assez claire de sa force, voyons du moins les circonstances qui le rendent le même.

On suppose ici, comme l’ont supposé tous ceux qui ont cherché les loix du Mouvement ; Que les Corps se rencontrent directement ; c’est