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(No. 76.)
JOURNAL DE BRUXELLES

Sextidi 16 Frimaire an VIII de la république française. (7 Décembre 1799)

Nouvelles de Paris. — Arrêté des consuls qui ordonne la mise en liberté de plusieurs ecclésiastiques condamnés à la déportation. — Approbation de la résolution relative aux acquéreurs des domaines nationaux. — Mesures prises par le général Championnet pour couvrir la ville de Gênes. — Nouvelles diverses.

AVIS.

L’abonnement de cette feuille, qui paroît tous les jours très-exactement, est de 9 francs, par trimestre, pour Bruxelles, et 10 francs 50 centimes, franc de port pour les départemens.


De Paris, le 12 Frimaire (3 décembre 1799).

Les personnes qui désirent écrire aux militaires composant l’armée d’Orient, doivent adresser leurs lettres à Toulon. Le directeur de la poste a ordre de profiter, pour les faire parvenir, de tous les bâtimens qui pourroient partir pour l’Egypte.

Le général Mack et son état-major, doivent arriver ces jours-ci à Paris.

Les années impaires sont des années climatériques en France pour les constitutions. En 89, la constitution monarchique est renversée ; en 91, la constitution décrétée alors est annulée par la révision ; En 93, la constitution mixte est remplacée par une constitution démagogique ; en 95, la constitution directoriale fait disparoître celle de 93 ; enfin, en 97 la loi du 19 fructidor porte une atteinte mortelle à la constitution de 95, qui, en 99, reçoit son coup de mort.

La voiture extraordinairement magnifique et digne d’une entrée triomphale, qu’on a vue dans la rue Monmorency, est une voiture qu’on fait pour le compte de la reine d’Espagne. Tous les arts, il est vrai, semblent avoir épuisé leur industrie pour construire ce char somptueux.

Les meilleurs peintres et les artistes les plus distingués ont été appelés et consultés pour le faire : et ce monument nouveau du goût, de l’élégance française et de la magnificence espagnole, sera dans peu de jours exposé aux regards du public. On porte sa valeur à 200 mille francs.

Si nous en croyons quelques personnes, qui, par leurs relations, doivent avoir des renseignemens certains, dit un journaliste, le projet du code civil présenté à la convention par Cambacérés, et celui présenté au corps législatif par le représentant Guillemardet ; doivent servir de base. Les membres de la section se sont divisé les différentes parties du projet de Cambacérès ; chacun d’eux est chargé de comparer les deux projets, de les réfondre en un seul, d’examiner si tout a été prévu, et de proposer ce qu’il croit nécessaire pour arriver à la perfection. On assure aussi, que Cambacérès, ne dissimulant pas que son projet se ressent un peu des opinions qui dominoient à l’époque où il a été conçu, a proposé lui-même de grands changemens à son ouvrage.