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Journal de Bruxelles no  83

mes, et sa ferme volonté d'établir désormais la garantie de nos droits, sur des principes stables.

J'ai mis sous les yeux du directoire exécutif, la communication obligeante que vous m'avez adressée. Soyez parfaitement convaincu, citoyen, que ses désirs coïncident avec les vôtres, et qu'i1 ne souhaite rien tant que de rendre un hommage solennel à la justice, aux sentimens, aux vertus des consuls de la république française. -- Mériter leur estime, suivre la rente épineuse qui lui tracent ses devoirs, concourir de tous ses moyens au parfait accord de volonté et d'action, qui doit unir les deux gouvernemens, est son vœu sincère et inaltérable.

Les nuages que vous dites avoir excité momentanément les sollicitudes des amis de la république helvétique, et relevé les espérances de ses ennemis, ont dû néoessairement disparoître avec l'oubli des principes qui les provoquèrent.

Le beau jour qui a fait luire sur la France un ordre de choses, dont la justice et la vraie liberté constituent la base, nous annonce avec certitude que le peuple qui devint voire allié par la nature, par affection et par la foi des traités, n'invoquera plus en vain ces garans de son existence. Il est donc passé, l'ascendant cruel des causes qui obscurcirent quelques instans nos relations les plus intéressantes, et il ne nous reste du fleuve de douleurs que nous avons traversé que l'habitude des maux qui corroborent l'ame, et une vive aptitude à la reconnaissance, à la confiance, à l'amour , envers ceux qui sauront cultiver de tels sentimens.

Recevez, citoyen, l'assurance de ma considération. signé BÉGOS.


De Gênes, le 4 Frimaire. (25 novembre 1799)

Le général en chef est parti, avant-hier, pour Saint-Jacques et Montenotle ; il fait des dispositions pour forcer l'ennemi à lever le siège de Coni. Là défense de cette importante place a été confiée au général Clément, qui s'est distingué à la bataille de Tossano.

Le citoyen Adamini, qui avoit été arrêté comme suspect d'intelligence avec l'ennemi, s'est justifié et a été fait fournisseur-général de l'armée.

Les négocians génois ont offert deux millions et demi en capottes, souliers et autres objets pour les troupes. On dit que les ex-nobles qui ne sont pas rentrés dans le terme prescrit, ont offert une somme considérable, si on suspend à leur égard l'application de la loi.


De Turin, le 3 Frimaire. (24 novembre 1799)

M. le général Melas a adressé une proclamation aux habitans des provinces voisines de Coni, dans laquelle il les invite à se réunir aux troupes impériales pour terminer la campagne par la prise de cette place.

On écrit de Tobbio, en date du 26 les brumaire, que la veille, après un combat de 5 heures, les. troupes autrichiennes sous les ordres du comte de Klenau, se sont emparées de Torriglia ; 12 officiers e 280 soldats français ont été faits prisonniers. La perte, en morts et blessés, n'a pas été considérable de part et d'autre.


De Pavie, le 9 Frimaire. (30 novembre 1799)

Le passage de là Bochetta n'est point encore au pouvoir des autrichiens, comme le bruit en. avoit couru. L'ennemi a garni ce peste important d'une artillerie, si nombreuse, qu'il n'est guères possible de l'attaquer de front. Le général Kray a placé dans les environs un corps- d'observation, pour empêcher les français de s'étendre dans la plaine. Le général Klenau n'a fait aucune tentative ultérieure pour pénétrer jusqu'à Gênes ; attend vraisemblablement l'arrivée du général Frolich, qui doit se réunir à lui avec un corps de 8 mille hommes.


Extrait d'une lettre de Naples, du 25 Brumaire. (16 novembre 1799)

Le tribunal de sang, composé des juges envoyés de Sicile, prononce tous les jours un grand nombre de sentences de mort ; de prison perpétuelle ou de déportation. L'avocat fiscal Gurdobaldi, est le jeffriès de ce tribunal. Tous les membres des commissions exécutive et législative, à l'exception de quatre, ont péri sur l'échafaud. Le terrorisme royal multiplie indistinctement ses victimes. On conçoit qu'il exerce ses fureurs contre le simple mérite. On s'attendoit moins aux coups dont il frappe ceux dont les noms rappellent les qualifications au soutien desquelles il appèlle ses bourreaux. On lit sur les tables sanglantes de proscription, les noms des princes Michel Pilangeri, Julien Colonna, François Avalos, François Grimaldi, Montemiletto, Rocca-Filomarino, Ferdinand Pignacelli-Strangoli, Vincent Pignatelli, Pignatelli del Vaglio ; les ducs de Corleto Riario, Vincent Riario et deux de ses frères ; le duc de Perdifumo, etc. ; des duchesses de Popoli et de Sanfelice ; de Natali, évêque de Vico ; des mathématiciens Porta et Pacifico ; de l'historien Consorti ; du négociant Piatti avec ses quatre fils, dont l'un âgé de 13 ans, etc. Le nombre des personnes déportées dans les îles de Sicile, est de quatre cents. Les ci-devant secrétaires d'état, de Marco et Corradini, sont du nombre des déportés. Leur délit est d'avoir déplu à Acton. Environ cinq cents personnes ont été condamnées à une prison perpétuelle, et dans le nombre il y a beaucoup de femmes, même de celles qui appartenoient à la cour par leur naissance. Les prisons de Naples et des provinces soit encore pleines de victimes.


POSTE DU MATIN

De Cologne, le 20 Frimaire. (11 décembre 1799)

Nous venons de recevoir la copie de l'armistice conclu entre le général Lecourbe le général autrichien Starray. En voici les conditions :

ARMISTICE.

„Le feld-maréchal-lieutenant, comte de Starray etc., d'une part, et le citoyen Lecourbe, général en chef de l'armée française du Rhin, d'autre part, ont arrêté et conclu des arrangemens suivans :

„1o. L'armée française du Rhin, qui se trouve devant Manheim, remettra, ce jour même, aux troupes de sa majesté et roi, les positions qu'elle occupe dans ce moment, pour se retirer sur les points et ligne ci-après désignés.

„2o. L'aile droite de l'armée française s'appuyera contre le Rhin ; et elle se postera sur la route qui conduit de Manheim à Schwetzingen, à 600 toises en avant du point du Necker. L'aile gauche commencera à la thuilerie de Kesselthal sur le Rhin ; elle s'étendra sur une ligne, en-deçà de ce village, jusques et y compris le village de Feidenheim ; elle comprendra en outre la thuilerie au-dessous d'Ilversheim, à 800 toises en arrière de Seckenheim.

„3o. Tout le terrein qui se trouve dans l'enceinte de ces trois villages, appartiendra, sans réserve, à l'armée française, dont le front couvrira, dans la distance déterminée ci-dessus, les routes de Schwetzingen, Feldbrunnen, la thuilerie d'Ivesheim et celle de Kesselthal.

„4o. En attendant la ratification du présent arrangement , par l'archiduc Charles et le gouvernement français, les hostilités cesseront de part et d'autre sur ce point.

— Au quartier-genéral de Manheim le 13 frimaire, an 8 de la république française.

„Le deuxième paragraphe de l'article 2 aura son exécution ainsi qu'il suit : Le flanc gauche de l'armée du Rhin commencera à huit cents toises au-dessous de Seckenheim sur le Necker ; le centre en avant, y compris Feldbrunnen.

— Sur la rive gauche du Necker, l'armée française occupera avec de petits postes d'infanterie et de cavalerie et seulement par des védettes, la ligne qui couvre la redoute du Necker. et le Neckergarten.

— L'armée autrichienne prendra toutes ses positions derrière la Galgenberg, qui ne pourra être occupé que par de petits postes couverts par leurs védettes. "

ARTICLES ADDITIONNELS.

„1o. Les lignes de la rive droite et de la rive gauche du Rhin, à commencer