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Journal de Bruxelles no  90

nous de voir s’arrêter l'effusion inutile de sang par l'arrangement aimable d'un point, qui est peut-être l'objet des deux parties ; d’après le vif désir enfin, avec lequel, dans le cas d'un résultat différent, nous souhaitons d’êtres justifies, au yeux de l'Univers entier, de toutes destruction ou dégât, qui pourroient en conséquence en retomber sur ce pays nous proposons et nous offrons au général Brune, ainsi qu'à la république Batave, “que les troupes anglaises et russes évacueront, avant le 9 frimaire prochain, toutes les côtes, les isles, et la navigation intérieur de la Hollande, sans commettre aucun acte qui puisse rendre au détriment des grandes sources de la navigation, ou sans mettre le pays sous l'eau au moyens des inondations.”

A cette effet nous proposons, “qu'il soit établis une suspension d’hostilités jusqu’à l’époque susmentionnée: que, durant cet intervalle, nous resterons en pleine possession de tous les points, ainsi que de toute l'entendu du pays, que nous occupons et que la ligne des avant - postes respectives soit aussi celles de séparation entre des deux armées; que cette ligne ne soit dépassée, sous aucun prétexte, par les troupes de l'une ou de l'autre des parties, pas même dans le cas que nous préférerions de nous retires d'aucune partie de nos positions présentes, ou mème de les abandonner entièrement : que, durant cette l'intervalle susmentionné, il ne sera permis aucune intervention, ni suscité aucune opposition, à l'égard de la conduite de l'une ou de l'autre des parties dans l'enceinte des limites de leurs possessions respectives : et que les droits de guerre ; [ les actes d’hostilités tous exceptés ;] continueront d'avoir force réciproquement : que nous accordons aux personnes et aux propriétés des habitants du pays, que nous occupons, toutes protection compatibles avec la discipline, dans les circonstances ou nous trouvons, et tous les avantages auxquels la conduite, généralement observée par les troupes britanniques; les autorise à s'attendre en telle occasion.”

Ci ces propositions s'accordent avec le vœu, et sont conformes aux intentions du général Brune, il ne sauroit y avoir aucune difficultés à les mettre en exécution en trois jours, à compter de leur date.

Par ordre de son altesse royale de commandant en chef,

Signé, H. TAYLOR, secrétaire


De Gênes, le 16 Frimaire (7 décembre 1799).

Les causes qui ont commandé en France le 18 brumaire étoient à-peu-près les mêmes dans la république ligurienne, et devoient produire les mêmes effets. Cette révolution a eu lieu aujourd’hui sans la moindre opposition, et sans que la tranquillité publique ait été troublée. Le matin, à huit heures, un corps de deux mille hommes de troupes françaises est entré dans la ville, et ont a vu de nombreuses patrouilles faire la ronde. Le conseil des soixante s’étant rassemblé à l'heure ordinaire, s'est formé aussitôt en comité secret. Un citoyen, le député Montebruno, a présenté un projet de loi analogue à celle du 18 brumaire, pour la réforme du gouvernement français. Ce projet a été approuvé de suite et est ainsi conçu:

Le conseil des soixante, considérant la situation de la république, déclare qu'il y a urgence et prend la suivante délibération:

Art. I. Il n'y a plus de directoire.

II. Le corps législatif crée, par intérim, une commission de gouvernement, investie du pouvoir législatif et exécutif, et composée des citoyens Joseph Cambiaso, J. B. Tanlogo, Louis Corvetio, avocats ; Ruzza, ministre de la justice ; Joseph Asserello de Rappalo ; Bosello, ex-consul de France à Savone ; Ballo, Rivarola et Marchelli, représentans.

III. Le corps législatif est ajourné au premier juin.

IV. Pendant l'ajournement du corps législatif, les membres ajournés conservent leur indemnité et leur garantie constitutionnelle.

V. Ils peuvent, sans perdre leurs qualités de représentant, exerces des emplois.

VI. La commission est chargée de faire un plan de constitution qui se rapproche, autant qu'il sera possible, de celle qui sera adoptée par la république française.

VII. Elle résidera à Gênes dans le palais du corps législatif, qu'elle pourra faire convoquer avant l'époque fixée.

VIII. La commission pourra remplacer ceux des membres qui laisseront leur place vacante.

IX. Le conseil se déclare permanent jusqu’à ce que la commission soit définitivement installée et ait prêté serment.

Ce décret a été envoyé sur-le-champ au conseil des anciens qui l'a approuvé.

Les membres de la commission ont été aussitôt avertis de ce rendre au conseil des soixante, où ils sont arrivé à 4 heures. La séance a été alors rendue publique. Un secrétaire a lu le décret du corps législatif, et les membres de la commission ont prêté le serment. Le concours des spectateurs étoit très-nombreux.

Dès que les directeurs ont été informés de cet acte du corps législatif, ils se sont retirés chez eux. ils n'ont pas cru qu'il fut nécessaire de donner leur démission.

La commission expédie ce soir un courrier à Paris, pour charger le citoyen Bocardi, rappellé par l'ancien gouvernement, mais qu'elle a confirmé dans sa place de ministre, de rendre compte au gouvernement français des événemens qui viennent de ce passer.


De Madrid, le 8 Frimaire (29 novembre 1799).

Toutes les capitales se ressemblent. Les nouvelles les plus facile à avérer y circules avec rapidité; tout le monde les croit, en raconte les plus minutieux détails, et elles finissent par ce trouver fausses. Il en est peut-être ainsi de l'arrestation du favori Manuel de Mallo, qui a dû avoir lieu à l'Escurial il y a huit jours. On nous l'avoit écrit du Filio [ résidence de la cour ]: elle avoit été confirmée par des témoins qui se disoient oculaires. A présent, tout le monde commence à en douter. On prétend que ce qui y a donné lieu, c'est que M. de Mallo a gardé la chambre trois ou quatre jours de suite sans être malade. On a vu dans cette espèce d’arrêts un indice de disgrâce ; et pour les nouvellistes, à qui il en faut moins pour bâtir leurs romans, la disgrâce elle même a suivit de près son avant-courrier.

Ce qui est plus positif et plus facile à avérer, c'est l'embarras prolongé de notre ministre des finances. Il ne paroît cependant pas découragé ; il médite de nouvelles opérations aussi hardies que les premières ; et déjà celles-ci sont à la vielle de s'exécuter. Nous allons payer les impositions sur les voitures, mules, chevaux, domestiques des deux sexes, etc. Ont fais déjà la répartition des 300 millions de réaux de la nouvelle constitution, indépendamment d'un impôt de dix pour cent sur les loyers des maisons à la charge des propriétaires, et de cinq pour cent à la charge des locataires ; et d'un autre impôt de dix pour cent sur toutes les traitemens, sans en excepter la solde des troupes. Touts ces fardeaux paroissent bien lourds. Ils donnent lieu à des murmures et rendent chaque jour plus ardent les vœux pour la paix. Nous commençons à croire que qu'ils ne resterons pas long-tems stériles depuis que nous voyons des hommes comme Sieyes et Bonaparte présider au sort de la France.

Du 10. On attend ici incessamment le duc d'Ossuna et son épouse, qui vont revenir de Paris. On assure que ce seigneur est très-bien avec le gouvernement français, et l'on présume en conséquence qu'il imprimera encore, s'ils est possible, au cabinet de Madrid, déjà si bien disposé, une nouvelle activité pour amener une paix définitive et solide, dont tous l'Europe a besoin, et nous-mêmes peut-être autant que toute autre puissance.

De Cadix, le 2 Frimaire (23 novembre 1799).

Un bâtiment arrivé des îles Manilles, à eu le bonheur d'arriver dans cette baye