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L’ISOTOPIE ET LES ÉLÉMENTS ISOTOPIQUES

180 fois plus grand pour la thorite que pour le pyrochlore. Des résultats analogues ont été obtenus pour trois autres groupes de minerais d’âge différent. Quelques-uns d’entre eux ont été reproduits dans le tableau VI. Les auteurs en ont conclu que le plomb de thorium n’est pas stable mais doit se détruire et que l’âge des minéraux peut se calculer sans erreur sensible d’après le rapport du plomb à l’uranium des minéraux inaltérés, à condition que tout le plomb soit d’origine radioactive. Ce résultat n’est pas d’accord avec les déterminations de poids atomique dont il est question plus loin. Dans une publication faite ultérieurement, Lawson a admis que le plomb de thorium est stable, mais que les minéraux riches en thorium doivent être considérés comme d’origine relativement récente [46].

Il est à remarquer que l’âge des minéraux peut aussi se calculer d’après leur teneur en hélium [47]. Mais comme l’occlusion de ce gaz dans les minéraux n’est pas nécessairement complète, les nombres obtenus ainsi (700 millions d’années pour la période archaïque) peuvent être inférieurs aux vraies valeurs, tandis que les nombres obtenus à l’aide de la teneur en plomb sont plutôt une limite supérieure.

La détermination expérimentale du poids atomique du plomb d’origine radioactive a été entreprise de divers côtés [48]. Les essais ont porté particulièrement sur des minéraux d’urane à faible teneur de thorium et des minéraux de thorium à faible teneur d’urane. En même temps le poids atomique du plomb ordinaire (provenant en général de la galène) a été soumis à une vérification. Le plomb employé a été, dans tous les cas, soigneusement purifié. La purification avait pour objet d’éliminer diverses impuretés parmi lesquelles le bismuth était le plus à craindre. Le traitement de purification utilise la précipitation à l’état de sulfate avec redissolution dans l’acétate ou le tartrate d’ammoniaque, la précipitation à l’état de chlorure cristallisé par un courant de gaz chlorhydrique pur et de nombreuses cristallisations du nitrate ou du chlorure, de préférence en solution acide. Les dernières opérations sont faites dans des vases de quartz et de platine.

La méthode utilisée dans les déterminations les plus précises a été celle de la pesée de chlorure de plomb, préalablement fondu dans un courant de gaz chlorhydrique, suivie de la dissolution dans l’eau chaude, puis de la précipitation et du dosage du chlore à l’état de chlorure d’argent. Les détails de la purification et de l’analyse sont donnés très complètement dans les publications de Richards (Laboratoire de la Harvard University pour la détermination des poids atomiques). Le poids atomique du plomb est calculé en admettant Ag = 107,88 Cl = 35,459. Des résultats très nets ont été aussi obtenus par la méthode de Stas qui