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Page:Marie Curie - L'isotopie et les éléments isotopes, 1924.pdf/92

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L’ISOTOPIE ET LES ÉLÉMENTS ISOTOPIQUES

moindre. La distribution d’intensité le long de chaque parabole correspond au nombre relatif de ces particules pour différentes valeurs de la chute de potentiel. L’ionisation étant particulièrement intense dans la gaine, qui est sensiblement au potentiel de l’anode, un grand nombre de particules correspondent à la valeur limite de V, de sorte qu’il y a un maximum d’intensité à l’extrémité des arcs de parabole du côté de Pz. La vitesse de la particule est proportionnelle à la tangente de l’angle du rayon vecteur PM (fig. 12) avec l’axe Py (voir p. 79).

L’examen des clichés obtenus par cette méthode avec une pression d’environ 0,001 mm. de mercure, montre une série d’arcs paraboliques qui atteignent une longueur considérable et qui sont dus entièrement à des particules de même valeur , ayant accompli tout leur trajet dans la région des champs électrique et magnétique sans modification de leur charge. Leur vitesse varie dans de larges limites, suivant le point de leur libération, la vitesse la plus faible pouvant atteindre 20 % seulement de la vitesse maximum. La distribution d’intensité est tantôt uniforme le long de l’arc de parabole, tantôt offrant un maximum à la tête de l’arc, tantôt présentant plusieurs maxima distribués le long de celui-ci d’une manière discontinue. Les têtes des arcs s’arrêtent à une même valeur de y.

En dehors des paraboles d’interprétation régulière, on observe sur les clichés des lignes qui se prolongent depuis ces paraboles jusqu’à l’origine et qui sont attribuées aux particules ayant conservé leur charge sur une partie seulement de leur trajet, plus spécialement à celles qui ont acquis ou perdu leur charge dans la région du champ. On fait disparaître ces lignes en réduisant la longueur de cette région, tout en augmentant l’intensité des champs, pour conserver la même déviation. J. J. Thomson les désigne comme lignes secondaires, réservant aux paraboles le nom de lignes primaires. Les secondaires peuvent rejoindre les paraboles en des points au delà de leurs têtes et peuvent, sous certaines conditions, prêter à confusion avec les primaires. Il est donc indispensable de vérifier aussi exactement que possible la forme parabolique des primaires.

Sur certains clichés on distingue des paraboles q q’ relatives aux particules chargées négativement. Celles-ci sont généralement de faible intensité, mais peuvent ressembler par leur forme aux courbes primaires. Parmi les rayons positifs qui traversent le tube capillaire quelques-uns peuvent, en effet, non seulement neutraliser leur charge par capture d’un électron, mais encore la changer de signe par capture d’un deuxième électron. L’expérience montre que la faculté de fixer une charge négative est liée aux propriétés électrochimiques de l’atome. Ainsi les atomes d’oxygène et