Pages de l’Évangile

La bibliothèque libre.


Collectif dont
L’Ère nouvelle de mai 1901Numéro 1 (p. 17-18).

PAGES DE L’ÉVANGILE



LA VIE


Nous sommes des chrétiens, c’est entendu, car nous ne cachons pas notre drapeau dans notre poche, mais des chrétiens de l’Évangile. Qu’est-ce être chrétien ? me dites-vous. C’est imiter et suivre le Christ, c’est posséder son Esprit. Et qui était ce Christ ? Il fut celui qui dit de lui-même : Je suis le chemin, la vérité et la VIE. La vie, non point une statue en plâtre, ou en or, devant laquelle on fera quelque génuflexion, non point un fondateur de secte, non point un article de foi, mais la Vie, « Je suis la Vie. » Il est la vie de l’âme.

Quiconque croit en lui, « naît de nouveau », c’est-à-dire passe par une crise intérieure qui le renouvelle, le régénère lui fait haïr le mal, le presse, le contraint à devenir doux, bon et pur, comme le Christ. La question n’est donc plus de savoir si on doit croire au Christ comme on y croit dans cette Église-ci ou dans celle-là. La question revient à ceci : ai-je la vie réelle ou n’ai-je qu’une apparence de vie ? Ainsi posée, elle devient intéressante à résoudre, car si je ne possède qu’une apparence de vie, autant vaut dire que je suis mort…

Mort, quand il est si facile de suivre celui qui est la VIE ! Est-ce que vraiment ça n’en vaut pas la peine ?

É. A.