Pleureuses/29

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PleureusesErnest Flammarion (p. 115-116).
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Dans la solitude qu’on voit.


Nous visiterons lentement
Notre existence douce et lasse,
Comme un vieux voyageur qui passe
Dans un très vieil appartement.

Pleins de rêves mélancoliques,
Éveillons les espoirs tremblants
En nous promenant à pas lents
Parmi les chambres pacifiques !

Passons où nous avons passé ;
Par la large et pâle fenêtre
Un peu de lumière pénètre
Dans la fatigue du passé.


Nous aurons des caresses d’ombres,
Et des appels silencieux,
Et nous sentirons sur nos yeux
Le regard triste des coins sombres.

La petite chambre est bien vide.
Elle nous reconnaît un peu ;
Elle est demi-morte d’adieu,
Demi-morte et demi-timide…

La douceur de ce jour d’été
Erre dans l’antique silence…
Elle exauce ma pauvre enfance
Et la bénit de vérité !

Je pleure l’âme répandue,
La foi, le rêve abandonné,
Et le mur est illuminé
De toute la fête perdue…