Poésies (1820)/Romances/La même romance

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PoésiesFrançois Louis (p. 157-158).


LA MÊME ROMANCE.


Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore ?
Je sens l’air embaumé courir autour de toi.
Ta bouche est une fleur dont le parfum dévore.
Approche, ô mon trésor, et ne brûle que moi.
Éveille, éveille-toi !

Mais ce souffle d’Amour, ce baiser que j’envie,
Sur tes lèvres encor je n’ose le ravir ;
Accordé par ton cœur, il doublera ma vie.
Ton sommeil se prolonge, et tu me fais mourir.
Je n’ose le ravir !

Viens, sous les bananiers nous trouverons l’ombrage ;
Les oiseaux vont chanter en voyant notre amour.
Le soleil est jaloux ; il est sous un nuage ;
Et c’est dans tes beaux yeux que je cherche le jour.
Viens éclairer l’Amour !


Non, non, tu ne dors plus, tu partages ma flamme.
Tes baisers sont le miel que nous donnent les fleurs.
Ton cœur a soupiré ; viens-tu chercher mon âme ?
Elle erre sur ma bouche, et veut sécher tes pleurs.
Cache-moi sous des fleurs !