Poetae minores (Cabaret-Dupaty)/Sabinus/Notes

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(Ier siècle av. J.-C.)
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NOTES
SUR LES ÉPITRES DE SABINUS.

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Première épître.

1. — Pertulit ad miserum, etc. (v. 1). Après la ruine de Troie, les Grecs vainqueurs songèrent à retourner dans leur patrie ; mais l'enlèvement du Palladium ayant attiré sur leurs têtes la colère de Minerve, cette déesse leur suscita un grand nombre de traverses, après lesquelles quelques-uns d'entre eux purent regagner leurs foyers. Le fils de Laërte erra pendant dix ans sur les flots. Ovide a supposé que Pénélope, son épouse, lui écrivit pour l'engager au retour, et Sabinus s’est chargé de la réponse d’Ulysse.

2. — Gemmalesque fideles (v. 3). L'usage des anneaux remonte à la plus haute antiquité, et passa des Grecs aux Romains. Les premiers anneaux étaient de fer ; dans la suite, on en fit d'argent et d'or, et le luxe les enrichit des pierres les plus précieuses. L'anneau servait à distinguer les différents ordres de citoyens. Le mari donnait un anneau à son épouse le jour des fiançailles : on nommait cet anneau annulus nuptialis ou sponsalitius. Celui qu'on employait à cacheter les lettres, les contrats, etc., s’appelait annulus sigillarius.

3. — Arguis ut lentum [v. 5). Pénélope avait dit :

Hanc tua Penelope lento tibi mittit, Ulyxe.

4 — Quum mea fictus, etc. (v. 7). Ulysse contrefit l'insensé pour n'être pas obligé de quitter sa chère Pénélope. Mais Palamède ayant mis, pour l'éprouver, son fils Télémaque, encore enfant, devant le soc d'une charrue à laquelle Ulysse, déguisé en laboureur, avait attelé un bœuf et un cheval, celui-ci arrêta la charrue, dans la crainte de blesser son fils. Cette attention découvrit sa feinte, et il fut contraint de partir pour la guerre de Troie. 5. — Nil tibi rescribam curæ est (v. 11). Ces mots répondent au vers qu’Ovide met dans la bouche fie Pénélope :

Nil mihi rescribas, attamen ipse veni.

(Her. I. v. 2.)

De même le treizième vers de cette héroïde n'est qu'une reproduction de la moitié de celui-ci :

Troja jacet certe Danais invisa puellis.

(Her. I, v. 3.)

6. — Jam cinis, et tantum flebile, Troja, solum (v. 14). Ce vers précis est peut-être préférable au distique d’Ovide sur le même sujet :

Jam seges est ubi Troja fuit, resecandaque falce
Luxuríat Phrygio sanguine pinguis humus.

(Her. I, v. 53.)

Mais rien n'égale la sublimité de l'hémistiche de Virgile ;

Et campos ubi Troja fuit ;

(Æn. libi. III, v. 11.)

ainsi que la magnificence de cette imitation de Lebrun :

Le temps a soufflé sur la cendre
Des murs qu'aux rives du Scamandre
Cherchait l'ami d’Éphestion.
Mais quand tout meurt, peuples, monarques,
Homère triomphe des Parques
Qui triomphèrent d'Ilion.

7. — Asius (v. 15). Asius, fils d'Hyrtacus, secourut Priam dans la guerre de Troie, et fut tué par Idoménée. — Déiphobe, fils de Priam et d’Hécube, époux d’Hélène après la mort de Pâris. Cette femme parjure introduisit Ménélas auprès du lit de Déiphohe, la nuit de la prise de Troie, et le fit poignarder. Il s’était signalé dans la guerre, surtout contre Mérion et contre Ascalaphe, fils de Mars, qui tomba sous ses coups.

8. — Niseia virgo (v. 33). Scylla, fille de Nisus, roi de Mégare. Les anciens ne s’accordent pas sur la description de ce monstre.

9. — Non ferus Antiphates (v. 35). Antiphate, roi des Lestrygons, coula à fond tous les vaisseaux d’Ulysse, excepté celui que montait ce héros, et dévora un de ses compagnons.

10. — Pathenope (v. 36). Nom d’une sirène. 11. — Antinoum, Polybumque, Medontaque (v. 47). Noms des principaux poursuivants de Pénélope.

12. — Ah ! melius, etc. (v. 57). L'auteur suppose ici ne Pénélope avait manqué à la foi conjugale ; et, en conséquence de cette supposition, il s’abandonne à des récriminations déplacées.

13. — Rettulit illa domus eadem mala (v. 65). On prétend que lorsque Laërte était sur le point d'épouser Anticlée, Sisyphe, fils d'Éole, la surprit, et qu'il fut le véritable père d’Ulysse. Ovide fait allusion à cette naissance très-peu glorieuse dans le discours d’Ajax :

Frater erat : fraterna peto. Quid sanguine cretus
Sisyphio, furtisque et fraude simillimus illi,
Inserit Æacides alienæ nomina gentis ?

(Met. lib. XIII, v. 31.)

14. — Phyllaciden vidi (v. 67). Protésilas, fils d’Iphiclus et frère d’Alcimède, mère de Jason, était roi d'une partie de la Thessalie dans laquelle se trouvaient les villes Phylacé, Antrone, Itone et Ptélée. Comme l'oracle avait prédit que le premier qui descendrait sur le rivage troyen l'arroserait de son sang, chacun refusait ce périlleux honneur. Protésilas se sacrifia pour la cause commune. En effet, il fut tué par Hector ou par Énée. Sa femme Laodamie, qu'il avait quittée le lendemain de ses noces, n’eut pas plutôt appris sa mort, qu'elle se tua de désespoir.

15. — Nauplion (v. 76). Nauplius, fils de Neptune et d'Amymone, une des Danaïdes, fut roi de l'île d’Eubée. Ayant épousé Clymène, il en eut plusieurs enfants, au nombre desquels fut Palamède, un des princes grecs qui allèrent au siège de Troie. La mort malheureuse de Palamède, qui fut l'effet des artifices d'Ulysse, alluma dans le cœur de Nauplius un grand désir de vengeance. Après la prise de Troie, la flotte des Grecs ayant été, à son retour en Grèce, battue d'une furieuse tempête sur les côtes de l'Eubée, Nauplius fit allumer, la nuit, des feux parmi les rochers dont son île était environnée, dans le dessein d'y attirer les vaisseaux, et de les voir périr contre cet écueil. En effet, les vaisseaux se brisèrent ; une partie de ceux qui les montaient se noya ; une autre partie, ayant gagné la terre avec beaucoup de peine, fut assommée par ordre de Nauplius. Mais le principal auteur de la mort de Palamède, Ulysse, échappa à la vengeance de Nauplius, parce qu’il avait été rejeté en pleine mer par la tempête. 16. — Conjux Hectoris atque soror (v. 82). Andromaque et Cassandre.

17. — Omnibus unus Peccavit (v. 101). Virgile a dit également :

Unius ob noxam, et furias Ajacis Oilei.

(Æn. lib. I, v. 45.)

À la prise de Troie, Ajax avait fait violence à Cassandre dans le temple de Minerve, où elle s’était réfugiée. Selon Virgile, la déesse le frappa de la foudre de Jupiter.

18. — Nec te, Tydide (v. 103). Aidé du secours de Pallas, dont il était le favori, Diomède blessa Vénus. En conséquence, au lieu de noverat arma, qui signifierait que Diomède avait été maltraité par Minerve, on peut accepter la correction de Heinsius, foverat ; ou bien, en conservant noverat, il sera nécessaire de sous-entendre une épithète ou un participe qui caractérise arma, comme amica ou faventia.

19. — Felix Plisthenide (v. 107). Ménélas, roi de Sparte et frère d’Agamemnon, était fils d'Atrée, selon Homère, et de Plisthène et d'Érope, selon Hésiode et Apollodore. Les compliments que Sabinus lui adresse au sujet de l’amour et de la fidélité de son épouse, ne s'expliquent pas mieux dans le sens naturel que dans le sens ironique.

20. — In amplexus tuos (v. 122). On peut supposer que tuos est mis à la place de tuorum, sous-entendu parentum.

21. — Sic cecinit laurus (v. 126). Ce ne sont pas précisément les paroles de Tirésias dans l'Odyssée (liv. 1, v, 119) : Emploie la ruse ou la pointe de l’épée, dit Homère.

22. — Interque vacantia vina (v. 127). L’épithète vacantia, que le poëte donne à vina, est expliquée par ante dapes. Le vin est servi, mais les convives n'y ont pas encore touché : vina vacant.


Deuxième épître.

1. — Phyllidi Demophon (v. 1). Phyllis., fille de Lycurgue ou de Sithon, roi de Thrace, n'avait pas vingt ans lorsqu'elle perdit son père et monta sur le trône. Démophon, fils de Thésée, roi d'Athènes, jeté par la tempête sur les côtes de la Thrace, fut bien accueilli par la jeune reine, et s'en lit aimer. Après quelques mois passés dans la plus tendre union, le prince, obligé de retourner à Athènes pour les affaires de son royaume, promit à Phyllis d'être de retour dans un mois au plus tard. Mais trois mois s'écoulèrent sans que la princesse eût aucune nouvelle de son amant. D'après Ovide, se voyant abandonnée, elle voulut mettre fin à sa vie en attachant un lacet à son cou. Toutefois elle jugea à propos de n'exécuter ce projet qu'après avoir écrit une dernière lettre à l'ingrat Démophon. Sa lettre est vive et passionnée ; la réponse de Démophon ne l'est pas moins ; mais cette réponse semble avoir été faite avant la lettre de Phyllis. Elle suppose que Phyllis a changé de sentiment, tandis que cette princesse accuse son amant de l’avoir complètement oubliée.

2. — Thesea, quo socero (v. 5). Non-seulement ce vers ne fait pas suite au précédent, mais encore il est inexplicable sous le rapport grammatical. Il me semble qu'il devrait être ainsi conçu :

Theseus, quem socerum nequicquam, Phylli, timebas...

3. — Turpe pati nobis (v. 7) ! Cet hémistiche offre de l’ambiguïté. Caractérise-t-il la crainte de Phyllis ou le crime dont se charge ici gratuitement Démophon ? J'ai cru devoir le rapporter plutôt à ce qui suit qu'à ce qui précède. Le fil des idées n'en est pas moins une seconde fois interrompu, et l'on ne sait pourquoi le poëte a tout à coup abandonné des sentiments affectueux, pour s’occuper d’un fait assez indifférent.

4. — Arguor exsilii (v. 13). Thésée, au retour de ses expéditions, trouva ses sujets révoltés contre lui, et Mnesthée solidement établi sur le trône d’Athènes. Forcé de fuir, il se retira chez Lycomède, roi de Scyros. Mais Lycomède, jaloux de sa réputation, ou gagné par les présents de Mnesthée, le fit précipiter du haut d’un rocher, où il l'avait attiré, sous prétexte de lui montrer la campagne.

5. Nec tacitum frater, nec sinit esse reum (v. 14). Pour se justifier aux yeux de Phyllis, Démophon se suppose accusé de l'exil et de la mort de Thésée. Son frère Acamas, dit-il, ne lui permet pas plus de parler à ce sujet que de se taire. Voici comment : Dans le premier cas, si Démophon veut repousser l’imputation odieuse dont il est chargé, il sera obligé d'accuser Phyllis de l'avoir retenu loin d'Athènes, où les malheurs de son père appelaient sa présence. Dans le second cas, s'il garde le silence, il sera réputé coupable. 6. — Flebilis hora (v. 18). Cette expression me semble avoir trait à la nouvelle de la mort de Thésée.

7. — Fractis, rebus (v. 19). L'auteur veut désigner ici, sans doute, le désordre et la désolation que la mort de Thésée a du répandre dans Athènes.

8. — Athamas (v. 23). Le vrai nom du frère de Démophon est Acamas et non Athamas.

9. — Æthra (v. 23). Éthra, fille de Pitthée, roi de Trézène, et première femme d’Égée, qui la rendit mère de Thésée.

10. — Ipso coram genitore (v. 39). Je crois qu'il faut entendre par ces mots, les dépouilles mortelles de Thésée, et non Thésée encore vivant. Il y a quelque chose d'adroit et de touchant dans cette manière d'affirmer que l'on a été fidèle à ses promesses. Thésée, du fond de son cercueil, rassure Phyllis sur la constance de Démophon.

11. — Libertas (v. 40). Phyllis avait elle-même favorisé le départ de son amant en lui procurant des matelots.

12. — (v. 45).

Denique Threicia veni rate ; non dare Phyllis
Quam potuit, jussit tardius ire ratem.

Démophon revint dans sa patrie, sur ses propres vaisseaux, avec les rameurs que lui avait fournis la reine de Thrace. La difficulté que présente le distique de Sabinus est levée par cette correction de Burmann :

Remige Threicio veni ; rate nam dare Phyllis
Quam voluit, jussit tardius ire ralem ;

ou autrement :

Remige Threicio veni, rate nam dare Phyllis
Quam potuit, jussit tardius ire ratem.

13. — Cari me flere parentis (v. 59). L'histoire ne dit nulle part que Thésée se soit pendu. Dans ce passage, il s'agit évidemment de Phèdre ; aussi Burmann propose-t-il, avec raison, caræ au lieu de cari.

14. — Tutior ulla tua est (v. 68). Le comparatif gratior ou lætior serait ici beaucoup plus en harmonie avec la pensée, dit M. Amar. Ileinsius préférerait mitior.

15. — Patria quoque jactor in illa (v. 70). Le verbe jactor peut se prendre ici en bonne part, et signifier être doucement bercé, à moins qu'il ne faille supposer que Démophon éprouve dans la Thrace les alarmes et les soucis de l'amour. Ces deux interprétations paraissent également plausibles.

16. — Çecropia non minor arce (v. 74). Athènes, fondée par Cécrops, Égyptien, vers l’an 1582 avant Jésus-Christ, fut d'abord appelée Cecropia, du nom de son fondateur. Elle se bornait alors à un rocher appelé Tritonium, sur lequel s'était établi Cécrops, et qui devint depuis, sous le nom d’Acropolis, la citadelle de la ville.

17. — Penelopen audis (v. 79). Ce vers, et les trois suivants, suspendent le mouvement chaleureux de ceux qui précèdent. On m'excusera d'avoir cherché à les y rattacher par un tour de phrase qui tient plutôt au sens qu'à la lettre du texte.

18. — Nunc venti mea verba ferant (v. 105). Allusion à ce distique de l’héroïde de Phyllis :

Demophoon, ventis et verba et vela dedisti :
Vela queror reditu, verba carere fide.

C'est sans fondement que Medenbach et Lennep conjecturent qu’il faut corriger ainsi le vers de Sabinus :

Nec venti mea verba ferunt.


Troisième épître.

1. — Nympha (v. 1) Œnone, Nymphe du mont Ida, fille du Cebrénus, fleuve de Phrygie, avait reçu des dieux la connaissance de l'avenir. Elle prédit à Pâris, qui l’avait épousée, avant que Priam l’eût reconnu pour fils, que son voyage en Grèce causerait la ruine de sa patrie. Elle avait eu de lui un fils appelé Corythus, qui fut tué par son père, pour avoir voulu lui persuader, d'après le conseil de sa mère, de répudier Hélène.

2. — Sed non est rationis amor (v. 17). Cet hémistiche rappelle une strophe gracieuse de la cantate de Circé :

Ce n’est point par effort qu'on aime :
L'Amour est jaloux de ses droits ;
Il ne dépend que de lui-même ;
On ne l'obtient que par son choix.
l’ont reconnaît sa lui suprême ;
Lui seul ne connaît point de lois.

3. — Viderat ante soror (v. 22). Cassandre, fille de Priam et

d’Hécube.

4. — Victuri jam nunc pectora sume tibi (v. 28). Ce vers, qui offre quelque embarras sous le rapport logique, a été ainsi refait par Heinsius :

Victa viri jam nunc pectora sume tui.

M. Amar propose Fixa à la place de Victa.

5. — In pennas destruit (v. 36). À la place du verbe destruit on a essayé d'en substituer quelques autres, tels que instruit, distrahit ou detrahit. Le parfait transtulit serait plus juste, s'il pouvait cadrer avec les présents vult et imperat.

6. — Coa veste (v. 45). Pamphile, fille d'Apollon, passait pour avoir inventé l'art de fabriquer les tissus fins dans l'île de Cos.

7. — Cleonœo (v. 46). Cléone, ville de l'Argolide, entre Argos et Corinthe. C'est dans le voisinage de cette ville qu'Hercule tua le lion de Némée. De là on donna à ce héros le surnom de Cleonœus.

8. — Pegasi Nympha (v. 56). Le substantif Pegasis se prend quelquefois dans le sens de Nais ou Naias, Naïade. Ovide avait dit :

Pegasis Œnone Phrygiis ecleberrima silvis.

(Her. v, v. 3.)

9. — Visaque post latam jacuit ultra deam (v. 68). Ce vers présente dans le parfait jacuit une faute de quantité. Il a été ainsi rétabli par Lennep :

Visaque, postlatas sic fuit ulta deas.

10. — Pari... Paris (v. 69, 70). Au moyen d'un léger changement, Parin au Premier vers., et ipsa parens au second, Heinsius a rendu ce distique fort intelligible :

Quid mirum est potuisse Parin suecumbere amori,
Immunis sub quo non fuit ipsa parens ?

11. — Et magnos... cogi... rapta (v. 73). Lennep a également éclairci le vers où ces quatre mots se trouvent, en le recomposant de la manière suivante :

At magnos, video, cogit mihi Sparta tumultus.

M. Amar donne une approbation complète il ces variantes qui ne font aucune violence au texte, 12. — Sic metuenda mihi est (v. 77). Lisez : Sic retinenda mihi est, dit Heinsius, en commentant sic mihi par ces mots, scilicet armato. Cette correction est trop conforme à la pensée de l'auteur, pour n'être pas admise.

13. — Quum te nec Phœbi, etc. (v. 81). Mettez nam au lieu de quum, dit encore Heinsius, afin de mieux faire ressortir l’ordre des idées, ut latinitatis ratio habeatur.

14. — Tecum sideribus, etc. (v. 83). Ce vers et le suivant peuvent s'expliquer sans aucun changement, en faisant ainsi la construction : Memini surripuisse tecum diem sideribus, memini deducere tecum lunam nubilus. « Je me souviens d’avoir obscurci avec toi la lumière des astres en dérobant la lune au ciel. » — Voyez la note 1re de cette héroïde.

15. — Ipse pater, seu rem natæ male tutus haberet (v. 89). L’édition de M. Lemaire donne ainsi ce vers :

Ipse pater seu rem, natæ male tutus haberet.

que Heinsius transforme ainsi :

Ipse pater Cebren, natæ male tutus ab ore...

Quelque ingénieuse que soit cette correction, il me semble qu’on n’a pas besoin d'y recourir, si, comme nous l'avons fait, on déplace simplement la virgule.

Rem doit signifier ici artem magicam, et l'on traduira de la manière suivante : « Combien de fois ton père lui-même, ne pouvant résister à ton art (ou, cédant à la puissance de tes charmes). ne s'arrêta-t-il pas au milieu de tes ondes enchantées ! »

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