Politesse canadienne/50

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Imprimerie l’Union (p. 157-161).


USAGES DIVERS


Il est d’usage, qu’à l’occasion de son mariage, ou de celui de l’un de ses enfants, un propriétaire, un chef de manufacture, de maison de commerce, ou d’une banque, fasse participer ses employés aux réjouissances de la famille. Ceux-ci peuvent être reçus au salon ; les ouvriers sont représentés par le plus ancien d’entre eux, à qui il convient de donner une place d’honneur.

Les employés sont heureux en pareille circonstance de se grouper pour féliciter leur chef et lui offrir leurs vœux de bonheur ; la parole est au doyen ou au premier gérant qui s’exprime au nom de tous. Un cadeau de valeur est alors offert au nom de tous les employés. Souvent le héros du jour, profitera de l’heureux événement pour consolider les liens, qui unissent patrons et ouvriers, pour leur témoigner son appréciation, en leur accordant une promotion quelconque, ou une augmentation de salaire.

Si c’est un employé qui se marie, il est d’usage que ses compagnons de travail lui fassent fête. Une semaine environ avant la célébration du mariage, ils le convient à un banquet intime, dont il est l’hôte d’honneur. Outre le cadeau personnel, que chacun envoie à la fiancée, ils offrent ce jour-là, un cadeau plus dispendieux, fruit de la contribution générale.

Il y a aussi, les enterrements de vie de garçon ! Funérailles sans crêpes, auxquelles se rendent, sans témoigner de regrets, tous les amis du futur marié.


La jeune fille, dans la quinzaine qui précède son mariage, invite ses amies à venir faire l’examen de son trousseau, et de ses toilettes de future mariée, qui sont toutes exposées dans sa chambre. Il est devenu d’usage courant, que chacune des invitées offre ce jour-là, à la fiancée, une jolie petite pièce de lingerie, de jolies taies d’oreillers, tabliers de fantaisie, bonnets de boudoir, serviettes de table, serviettes de bain, dessus de bureau, etc. etc. le choix est plus que varié.

Quelques jours après, parents, amis et connaissances de la fiancée, se réunissent chez elle, pour une soirée improvisée, chacun a apporté une petite pièce d’aluminium, ustensile de cuisine, devant servir au jeune ménage.

Les cadeaux de noces, de valeur plus conséquente, sont envoyés à la fiancée la veille du mariage.


Les anniversaires de naissance des parents, bienfaiteurs ou amis intimes, sont des dates chères, que l’on aime à célébrer ; où le cœur sent le besoin de témoigner son affection et sa reconnaissance.

La fête d’un père, d’une mère, dans la famille, celle d’un Pasteur, du Directeur ou de la Supérieure, dans une institution religieuse, sont toujours l’objet de douces réjouissances. Quand la date de naissance est inconnue des intéressés, ce qui arrive souvent, la fête patronale est alors à solenniser.

On donne souvent des soirées d’anniversaire dans les familles, soit en l’honneur des parents ou des enfants ; il arrive parfois, que ces soirées sont des surprises, préparées par des amis du dehors ; les invitations sont faites à l’insu des héros de la fête, mais les autres membres de la famille doivent être prévenus à l’avance, puisqu’ils auront à recevoir les invités. On ne présente plus guère d’adresse en ces circonstances, si ce n’est à des personnes que l’on sait être en état d’y répondre convenablement, sans quoi ce serait les mettre dans une situation embarrassante.

Une femme n’a pas à répondre à une adresse qui lui est présentée publiquement. Elle peut dire un mot aimable de remerciement, et demander un Monsieur de ses amis de répondre pour elle.

On célèbre les anniversaires d’ordination sacerdotale, de profession religieuse, de fondation d’établissement, d’érection de diocèse, de paroisse, etc, tout comme ceux des mariages, sous la désignation de « noces. »

Il y a des,

« Noces de Bois » après cinq ans.

« Noces de Ferblanc » après dix ans.

« Noces de Cristal » après quinze ans.

« Noces de Porcelaine » après vingt ans.

« Noces d’Argent » après vingt-cinq ans.

« Noces de Perles » après trente ans.

« Noces d’Or » après cinquante ans.

« Noces de Diamant » après soixante ans.

Les noces d’argent, et surtout les noces d’or ou de diamant, sont toujours l’occasion de fêtes marquantes. Si ce sont des anniversaires de mariage, une messe solennelle d’actions de grâces, ramène les jubilaires au pied des autels, entourés de leurs parents et amis ; le reste du jour, la fête se continue comme celle d’un mariage avec cette différence, que les charmes du présent sont faits des souvenirs du passé et non des rêves d’avenir. Il y a généralement, grand banquet, présentation d’adresses, de cadeaux, parfois d’une bourse, etc.

Le « Jubilé d’Or » d’une maison d’éducation donne lieu, ordinairement, à des fêtes splendides, qui ramènent de tous les coins du monde, les anciens élèves, à leur « Alma Mater. » « Fêtes du Souvenir, » où le passé renaît, revit en des jours inoubliables.


Il est d’usage, à la campagne, de sonner la cloche quand le prêtre porte la communion aux malades. À ce signal, chacun se prosterne sur son passage, pour adorer Dieu. Si on se trouve sur la rue, en ce moment, on s’arrête, on s’agenouille, s’il y a possibilité de le faire, et on s’incline avec respect.