Première Narration de Roberval sur le Vide

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Texte établi par Léon Brunschvicg et Pierre BoutrouxHachette (p. 3-35).




XIV

PREMIÈRE NARRATION
DE ROBERVAL SUR LE VIDE


20 septembre 1647.

Bibliothèque Nationale, Ms. lat. nouv. acq. 2338, f° 47-50.


INTRODUCTION


I


L’Avis relatif à la Machine Arithmétique fait déjà connaître la prédilection de Pascal pour la conférence orale qui met le savant en communication avec le public. Il y goûte d’une façon plus directe la joie de la gloire ; en même temps aussi, par l’assentiment ou par la contradiction qu’il rencontre, il mesure mieux la portée de sa découverte. Dès les premiers mois de 1647 — peut-être même, s’il fallait en croire Pierius, dès octobre 1646 — Pascal donne une séance publique à Rouen ; il répète l’expérience de Torricelli ; par des variations ingénieuses il met en lumière la fragilité de la thèse scolastique sur l’horreur du vide. Il inclinait le tube barométrique au-dessous de deux pieds, dit Jacques Pierius(I), de telle façon que le tube se remplit de nouveau entièrement en absorbant pour ainsi dire le Mercure contenu dans le vase : « Hanc objectionem proposuit et accuratissimo experimento illustravit nobilissimus et in omni scientiarum genere plus quam ejus ætas pati videretur versatissimus adolescens dominus Pascal illustrissimi et doctissimi patris non degener filius. Advocavit testes viros hujus urbis doctissimos. Quilibet ut voluit respondit. Placuit admodum objectio[2]... »

Dans le Discours du Vuide[3] qu'il écrivit en réponse à la dissertation latine de Jacob Pierius, Guifîart revient sur ces entretiens où « chacun [raisonnoit] diversement sur les sujets qui se presentoient et où [l'on se trouvoit] également distrait, par les yeux et les oreilles[4] ». Il insiste « sur une question qui fut proposée aux expériences de Mr Pascal » et qui complète d'une façon curieuse le récit de Pierius.

« Si l'on supposoit une sarbatane d'une très insigne hauteur toute vuide, excepté qu'en la partie d'en bas, il y eust deux pieds deux poulces de vif argent, et qu'elle fust mise dans un canal si grand, qu'il peust contenir une suffisante quantité de vif argent, assavoir di-je en l'inclinant de sorte qu'elle approchast de la tangente de la terre et par conséquent prolongée extraordinairement, comme seroit la diagonale d'un parallélogramme de mille huit cent lieues Françoises, si elle se rempliroit suffisamment à ce que la perpendiculaire tirée de la partie supérieure du vif argent du dedans de la sarbatane, eust deux pieds deux poulces de hauteur : car il faudroit que pour les quatre livres de vif-argent qui feroient les deux pieds deux poulces dans le bas de la sarbatane, quand elle est perpendiculaire ; si elle estoit abaissée approchante de la tangente de la terre, qu'il s'y en trouvast plus de vingt et un million six cens mille livres pour la remplir : Puisque cette diagonale est plus longue qu'aucun costé du parallélogramme: on demande si le reste qui paroistroit vuide en cette sarbatane, pourroit bien en attirer et eslever de dedans le canal une si grande quantité pour remplir ce long espace[5].

Troublé par l'expérience dont il avait été témoin, Pierius s'était ressaissi en se référant aux principes scolastiques qui ne permettent pas aux anges eux-mêmes, dont la force est encore limitée, d'effectuer un vide réel : ce serait faire violence à la nature, et la résistance de la nature est illimitée. Dans sa Dissertation sur le vide, il invoque une certaine raréfaction et une certaine condensation grâce auxquelles le corps peut changer de volume sans avoir à admettre ou à exclure aucun corpuscule ; d'autre part, l'humidité du mercure, du vin, de l'eau — substances que Pascal employait déjà dans ses expériences — explique qu'il se produise une émission de vapeurs dans le haut du tube barométrique.

C'est à travers la lettre de Roberval qu'il convient d'étudier la double série d'expériences instituée par Pascal vers les mois de janvier et de février 1647 pour répondre à la double objection qu'on lui opposait, tirée l'une de la raréfaction de la matière, l'autre des esprits volatils. Tout d'abord, il montre que le phénomène demeure exactement le même, de quelque façon que l'on fasse varier la zone du vide apparent en élevant ou en inclinant le tube. Si on introduit une bulle d'air, le niveau du mercure s'abaisse un peu, mais indépendamment encore de l'espace laissé libre pour la raréfaction de l'air; seule, la quantité d'air introduite a une influence sensible sur le phénomène. Pour réfuter l'autre thèse Pascal imagine des expériences plus compliquées, qu'il met en scène avec un art consommé. Il a deux tubes de 40 pieds, qu'il attache à un mât de navire, dans la cour de la Verrerie, l'un sera rempli d'eau, l'autre de vin. Mais avant de répéter l'expérience devant le public, il prend à partie ses adversaires, il leur demande de déclarer d'avance le résultat qui découle de leur théorie. Le vin est certainement plus spiritueux que l'eau, la colonne devin sera donc moins haute que la colonne d'eau ; seulement c'est l'inverse qui se produit. Les deux séries d'expériences convergent vers une même loi d'équilibre. S'il s'interdit toute spéculation prématurée, du moins dès les expériences de Rouen Pascal a-t-il dans sa pensée rattaché ses observations sur le vide aux conditions générales de l'Equilibre des Liqueurs ; la lettre à de Noyers ne nous laisse aucun doute sur ce point, et elle est confirmée par la lettre à Perler du 15 novembre 1647, infra, p. 154.

Mais, avant que Roberval eût rédigé son Récit, la portée des expériences de Pascal avait été soulignée par un professeur de Rouen, Pierre Guiffart, dans son Discours du Vuide. Il est remarquable que la position de Guiffart soit exactement celle à laquelle Pascal a voulu se tenir dans les Expériences nouvelles de 1647 : « Par toutes ces raisons et ces expériences, nous concluons, que la Nature quelque aversion qu'elle aye contre le Vuide, et quoy qu'elle fasse pour l'empescher, elle peut estre souvent contrainte de le souffrir, et qu'en cela comme en ses autres actions, sa force est limitée, et que non seulement les Anges, mais aussi les hommes le luy peuvent aisément faire souffrir ; et ainsi qu'il n'est point besoin pour cet effect, que le grand Maistre de toutes choses y employé sa toute puissance[6]. »

Si l'on songe au Fragment de Préface sur le Vide (infra, p. 126-145), rien n’est plus significatif que de rencontrer, dans le Discours du Vuide, mêlées à l’éloge des expériences de Pascal, des considérations générales, comme celles-ci : « Quoy que les expériences de Mr Pascal nous paroissent nouvelles, il y a de l’apparence qu’elles ont esté autres fois pratiquées, et que plusieurs anciens (En marge : Democrite, Leucipe, Diodore, Epicure, Lucrèce) ont prins de là sujet de maintenir qu’il y pouvoit avoir du Vuide en la Nature, voire mesme qu’il en estoit un principe ; mais ceux qui depuis ont asseuré le contraire se sont contentez de suivre leur raisonnement qui n’estant point fondé sur la certitude des sens se trouve à présent renversé par leur déposition. Mais quand bien elles seroient nouvelles, cette nouveauté leur seroit advantageuse, les premières fleurs du Printemps sont les plus agréables, et les prémices des fruicts estoient autresfois le partage sacré que Dieu se reservoit. Ce n’est pas que si elles n’avoient d’autre recommandation que celle de la nouveauté, je creusse estre obligé d’en faire plus d’estime que des choses communes quand elles sont utiles… Mais il n’en est pas ainsi des expériences de Mr Paschal ; ceux qui sont Philosophes ne les peuvent voir sans admiration, et ceux qui ne le sont pas le deviennent en les considérant. En elles on voit un petit raccourci du monde, dans lequel tenans les démons enfermez entre nos mains et à nostre disposition, ils donnent à connoistre ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent faire. On y remarque aisément la densité et la rareté de leur substance, leur légèreté et leur pesanteur, leur promptitude et leur tardiveté ; on y apperçoit l’air cet admirable élément, sans lequel on ne peut vivre un moment, qui se trouve par tout, et qui ne se voit nulle part ; qui tout invisible qu’il est, a plus de puissance que toutes les machines du monde puis qu’il porte si promptement d’un bout du monde en l’autre ces grandes maisons flottantes avec leurs pesantes charges, et qui souvent aussi les renverse, et dont la violence fait des montagnes sur la mer, et des abysmes dans la terre. Je diray bien d’avantage : on y remarque ce brave néant contre lequel tant d'excellens Philosophes combattent depuis un si long temps, ce vuide redoutable qui fait peur à toute la nature, et contre lequel elle employe toutes ses forces, et ce beau rien qui nous va fournir d'armes pour sa deffence, et de matière solide pour bastir ce discours en sa faveur[7]. »

Signalons enfin parmi les poésies françaises, latines, espagnoles qui sont dédiées à Guiffart et réunies en tête de son volume une épigramme sur ce dicton grec : Les paroles sont femelles, les actes sont mâles, qu'un médecin, agrégé au collège de Rouen, et qui passait pour le premier de la ville, J. B. Porrée, avait écrite en latin et traduite en vers français :

L'ingénieux Paschal establissant le Vuide
A rempli nos esprits d'un doux estonnement ;
Mais tu les viens charmer par ton raisonnement,
Fondant sur ce beau rien un escrit si solide.

Il est trop généreux pour blasmer ce volume
Et devenir jaloux d'un si docte loisir,
Plustost ravi de voir que tu suis son désir,
Il voudra marier ses effects à ta plume.

Aussi dans le divin concert de vos sciences
Nous pourrons disputer contre l'antiquité
Lequel aura des deux cette masle beauté:
Ou ton charmant discours, ou ses expériences.


II

Le 29 août 1647, date de l'Achevé d'Imprimer du discours de P. Guiffart, Pascal est à Paris, avec sa sœur Jacqueline. Sa vie est désormais celle d'un malade, presque déjà d'un reclus ; son temps est pris par les médications continues et compliquées qu'on lui a imposées; ses rares sorties paraissent réservées aux sermons de M. Singlin et aux entretiens avec M. Rebours, autant au moins qu'aux réunions de savants dont le P. Mersenne et Roberval étaient le centre.

Pourtant Pierre Petit avait rapporté à Paris le succès de l'expérience de Rouen ; les nouvelles expériences que Pascal avait exposées dans les conférences de Rouen étaient connues. Mersenne écrit dans les Reflectiones physico-mathematicœ qu'il est alors en train de rédiger : « Omitto caetera quae mediteris, ut jam aliud consideremus notatu dignissimum : nempe idem aquæ, aut cuivis alteri liquido, quod mercurio, contingere, quoties cylindrus liquidus tantæ fuerit altitudinis ut cylindro prædicto mercuriali æquiponderet, ut a Glarissimo viro D. Paschal observatum[8] . » Les problèmes théoriques que les expériences de Galilée et Torricelli avaient soulevés, et dont l'attention avait été détournée par l'insuccès des expériences du P. Mersenne[9], se posent de nouveau avec acuité.

Ces problèmes divers, il est essentiel de les démêler avec netteté. Gassendi les a énumérés dans une sorte de questionnaire qu'il rédigea sitôt qu'il eut été informé par Adrien Auzoult des découvertes de Pascal : « Nunc, quia res celebris evadit, ac nemo non passim requirit : Primum, illudne spatium, quod post defluxum hydrargyri (adde et aquæ) supra altitudinem remanet, purum putum sit : inane, seu vacuum? Deinde, cujus modicumque Inane hoc sit, qui fieri possit, ut natura quæ alias videtur tantopere Inane abhorrere, ipsum patiatur? Tertio, quâ vi fiât, ut hydrargyrus, ne totus effluat, cohibeatur, et ad certam semper altitudinem (uti et ipsa aqua) consistat ? Postremo, unde sit impetus, quo sive aër, sive aqua, ubi orificium tubi ad confiniuni usque aëris, aut aquæ attollilur, in tubum prorumpit, hydrargyrum propellit, ac superior tandem, eo depulso evadit[10]  ? »

De ces quatre problèmes, le premier et le deuxième tou- chent aux principes de la philosophie ; ils mettent les savants du xviie siècle dans une situation particulièrement délicate. En effet, quand il s'agissait d'expliquer la lumière les atomistes soutenaient, contre les partisans du plein, l'existence d'un vide dispersé, c'est-à-dire d'un milieu vide à l'intérieur duquel circulaient les particules lumineuses. Mais ici on aurait eu affaire à une étendue continue dans laquelle il n'y aurait rien, à un vide absolu et qui serait pourtant capable de transmettre la lumière[11] . A cette difficulté, venant de la transmission de la lumière, Mersenne ajoute celle qu'offrirait la propagation du son, dont l'étude lui était familière ; il propose cette expé- rience d'enfermer dans l'espace libre du tube une mouche, un oiseau, voire même un homme avec un marteau qui lui per- mettrait de briser sa prison en cas de danger, ou à défaut d'homme soit un chat, soit tout autre animal capable d'expri- mer par ses cris et par la vivacité de ses mouvements ce qui pourrait se passer dans cet espace sans air. Quant aux deux derniers ordres de questions, la base de la discussion était fournie par la lettre de Torricelli à Ricci, datée de Florence, 11 juin 1644.

Au mercure qui s'est élevé dans le tube fait équilibre le cylindrus aëreus, la colonne d'air : « Nous vivons, écrivait Torricelli, submergés au fond d'un océan d'air élémentaire et nous savons par des expériences indubitables que l'air est pesant[12], et même que cet air qui est le plus grossier au voisinage de la surface de la terre pèse environ 1/400 du poids de l'eau. D'autre part les auteurs qui ont parlé du crépuscule ont observé que l'air chargé de vapeurs et visible s'élève au-dessus de nous à près de 50 ou 54 milles, ce que je crois exagéré, parce que je pourrais montrer que le vide devrait faire alors beaucoup plus de résistance qu'il ne fait ; mais ils ont une échappatoire, ils peuvent dire que le poids dont parle Galilée doit s'entendre de la région la plus basse de l'air où vivent les hommes et les animaux, mais que sur la cime des hautes montagnes l'air commence à être très pur et pèse beaucoup moins que le quatre centième du poids de l'eau[13] . »

Cette lettre, que Pascal ne paraît avoir connue que quelque temps après son arrivée à Paris, probablement au moment où Dominicy oppose les droits de Galilée à ceux de Torricelli (supra, t. I, p. 326), avait été communiquée à Mersenne dès 1644 ; on en trouve dans ses papiers des extraits, qui accompagnent le manuscrit de la Narration de Roberval.

Roberval inclinait à soutenir, de son côté, l'attraction universelle, la cohésion des éléments du monde qui opposait au vide le poids total de l'univers ; il en retrouvait l'action dans le tube barométrique où il observait des phénomènes de capillarité, où il insistait surtout sur l'impétuosité du liquide à se précipiter dans le tube. Sous l'influence de Roberval, comme M. Mathieu le conjecture[14], Mersenne accumule au dernier chapitre de ses Reflectiones les objections contre la colonne d'air; il y oppose cette attraction universelle des éléments dont parlait Aristarque. Tandis qu'à Rouen les expériences nouvelles avaient surtout semblé mettre en jeu le dogmatisme de la physique scolastique, Pascal, en arrivant à Paris, trouva aux prises sur un nouveau terrain les partisans de la physique nouvelle, Torricelli et Roberval.

A ce moment précis, comme en témoigne la première Préface des Reflectiones, se produisent deux faits particulièrement intéressants pour l'éditeur de Pascal : La publication de l'expérience de Valeriano Magni à Varsovie, qui met en question les droits de priorité acquis par Torricelli et par Pascal — L'intervention de Descartes qui, de passage à Paris, arrache pour un temps Mersenne à l'influence de Roberval, et s'entretient directement avec Pascal du problème du vide.

Dans la Correspondance reçue par Mersenne, on trouve les premières pages d'une lettre écrite de Varsovie le 24 juillet 1647, par Des Noyers, un Français, qui avait suivi en Pologne Marie de Gonzague, mariée au roi Wenceslas VII de Pologne [15] . Des Noyers exerçait auprès d'elle la charge de secrétaire des commandements ; il est connu dans l'histoire des sciences par sa correspondance avec Hévelius, avec Boulliaud, par les observations météorologiques qu'il fit à Varsovie et que Mariotte rapporte dans le Discours de la Nature de l'Air (1676). Voici ce qui nous a été conservé de cette lettre (Bib. nat., f. fr., Nouv. acq. 6204, f° 126):

Varsovie, le 24 juillet 1647.
Mon Reverend Père,

J'ay creu qu'il ne falloit pas estre beaucoup connu de vous pour prendre la liberté de vous escrire, et que vous ne la trouveriez pas mauvaise quand il s’agiroit de quelque curieuse expérience. J’ay eu l’honneur de vous voire chez vous, et peut-estre sere-je assez heureux pour ne vous estre pas tout à fait inconnu. Sy j’avois creu que le R. Père Niceron eut esté à Paris, je me serois donné l’honneur de luy adresser ma lettre, et l’aurois prié de vous la communiquer ; mais je croy selon ce qu’on m’a escript qu’il est à Nevers[16], et pour ne vous pas amuser davantage en discours, je vous dire qu’il y a icy un Capucin nommé le P. Valeriano Magni[17], qui fait imprimer une philosophie dans laquelle il dit que le vuide se peut trouver en la Nature, et le prouve par l’expérience suivante qu’il a faite en la présence du Roy et de la Reyne où quantité de personnes ont esté appelée qui ont bien dit toutes les raisons de l’escole, mais qui n’ont peu rendre de bonnes raisons des objections que ce Capucin faisoit pour maintenir son opinion dont voicy le fait.

« Il prend une canne en sarbatane de cristal de la longueur d’environ cinq pieds qui est fermée du mesme vaire par l’un des bouts de sorte qu’elle n’a qu’une entrée. Il la remplit toute de vif argent ; l’ayant toute remplie, il bouche l’entrée avec un de ses doigts, et puis la renverse pour porter ce bout qu’il tient fermé de son doigt dans une escuëlle que pour cet effet il a auprez de luy plaine du mesme mercure, et laquelle est encore au fond d’une tinette ou chauderon plain d’eau. Plongeant donc sa main ensemble le bout de la sarbatane premièrement dans l’eau et puis dans le mercure qui est dans l'escuelle au fond de cette eau, il retire son doigt qui bouchoit l'entrée de la sarbatane, de laquelle aussy tost une partie du mercure sort et se mesle dans l'escuelle sous l'eau à l'autre mercure, de sorte que la sarbatane paroist vuide environ jusques au milieu ; et le Capucin dit qu'il a démontré la possibilité du Vuide, puisque la sarbatane estoit plaine de mercure et que la moitié de ce mercure est sorty de la sarbatane sans qu'aucun autre corps y ait peu entrer. Que cela ne soit, dit-il : sy un autre corps avoit pris la place du mercure qui est sorty ce seroit ou de l'aer ou de l'eau ; sy c'estoit de l'eau, on la verroit et puis il faudroit que contre sa nature, elle eut chassé le mercure de l'escuelle pour se faire un chemin pour entrer dans la sarbatane qui est encore a demy plaine du mercure ; et en fin on la verroit, et en tirant la sarbatane hors de l'eau et du mercure promptement on void qu'il n'y a point d'eau du tout dans la sarbatane. Reste à dire que c'est de l'aer qui s'est mis en la place du mercure qui est sorty ; mais par où est entré cet aer? il n'est pas, contre sa Nature, descendu dans l'eau qu'il faudroit qu'il eut pénétrée et en suitte le mercure de l'escuelle pour s'aller mettre dans la sarbatane; il faut, disent quelques uns, qu'il y soit entré par les pores du vaire ; mais si les pores du vaire ont donné entrée à l'aer pour remplir la moitié de la sarbatane, pour quoy ne luy permettent ils pas d'entrer pour la remplir entièrement et laisser aller ce reste de mercure qui suivant sa nature très pesante voudroit desja estre en bats? D'autres disoient que lors qu'on avoit porté le bout de la sarbatane dans l'eau et dans le mercure l'aer avoit suivy la main et s'estoit glicé subtillement parmy le mercure pour entrer dans la sarbatane quand cet portion du mercure en estoit sortie. D'autre disoient que le mercure estoit spongieux et par conséquent accompagné d'aer, et que se trouvant avec le mercure enfermé dans la sarbatane il avoit pris la partie de dessus. D'autres encore donnoient des raisons plus crotesques qui n'estant pas véritablement les vrayes je n'en diré pas davantage, car s'il y eut eu de l'aer comme disoit le Capucin, un autre corps pesant n’iroit pas, contre sa nature, chasser cet aer quand on luy en donneroit la liberté pour prendre sa place, comme il arive lorsqu’on oste cette sarbatane hors de l’escuelle du mercure seulement et qu’on la laisse dans l’eau, car alors le mercure comme plus pesant dessant dans le baquet, et l’eau monte dans la sarbatane et la remplit toute; ce qu’elle n’auroit pas fait, sy par quelque voye que ce puisse estre de l’air y fut entré. Ce capucin fit cette expérience en deux ou trois façons en mettant deux ou trois goutes d’eau avec le mercure dans la sarbatane auquel cas cet eau se discerne et se void fort bien sur le mercure, — mettant avec le mercure et les deux ou trois goutes d’eau un peu d’aer c’est à dire remplissant pas tout à fait la canne lorsqu’il la bouche du doigt pour la plonger dans l’escuelle qui est au fond de la cuvette plaine d’eau, auquel cas on void distinctement l’eau et l’aer au dessus du mercure mais non pas que ce peu d’aer qui se ramasse comme une boule se mette au haut du vuide de la canne : il demeure auprès de l’eau ; et sy on met la main dessus la chaleur le fait dilater, et en la retirant on voit qu’il se resserre. En fin voila une nouveauté qui fait crier plusieurs personnes en ce pays cy, qui la plus part donnent des raisons sy frivoles pour destruire cette expérience, qu’on est contraint d’en chercher plus loing. C’est pourquoy je vous suplie, sy vous aprouvé cette proposition que le vuide est possible en la nature, de la confirmer par vostre aprobation ; que sy vous estes de sentiment contraire, faitte moy la faveur de m’en envoyer les raisons... »

A cette lettre vint se joindre la Demonstratio ocularis du P. Magni[18]. Un court extrait suffira maintenant pour marquer la position historique et la position dogmatique du P. Magni : « Porro ex opusculo quodam Galilei de Galileis cognoveram, quod per mechanica instrumenta non sit possibile aquam elevari in fistula, seu canali ultra octodecim ulnas, quapropter intellexi, nec posse ab eadem virtute contiguante elevari mercurium usque ad secundum ulnam, ob excessum ejus gravitatis super gravitatem aquae : quapropter me incessit ingens cupido parandæ ejusmodi fistulae ex vitro, quatenus ad oculum dirimerem quaestionem celeberrimam, disputatam a mundo erudito. Feci, et vidi oculis meis

Locum sine locato
Corpus motum successive in vacuo
Lumen nulli corpori inhærens. »

Au moment où il recevait ce livret, Mersenne était en train d'écrire la première Préface de ses Reflectiones ; il s'interrompt aussitôt pour raconter ses entrevues à Rome avec le P. Magni, le conseil qu'il lui a donné de lire les Principes de Descartes, Puis, venant à l'analyse et à la critique de la Demonstratio ocularis, il rappelle ce qu'il a dit de Torricelli dans le commencement de sa Préface et dans son dernier chapitre : nec addere [velim], continue-t-il, Clarissimum Paschalium Rothomagi dudum plures hujusce vacui observationes, quam ullum alium fecisse... Il mentionne l'expérience sur le vide faite soit avec du vin, soit avec de l'eau, dont Torricelli avait peut-être prévu le succès, mais qu'il n'avait pas faite lui-même : quod licet Clarissimus Torricellius prævidisset, minime tamen, puto, fuerat expertus.

Le 20 septembre, Roberval écrivit une lettre à des Noyers qui fut immédiatement imprimée[19] et par l'intermédiaire de son destinataire envoyée au P. Magni. C'était un exposé magistral des expériences de Pascal à Rouen, auxquelles Roberval ajoute d'ailleurs ses propres recherches. La lettre a des Noyers est une pièce essentielle à la connaissance de la pensée de Pascal, en même temps que par son retentissement européen elle fut l'instrument le plus efficace pour la diffusion de sa gloire [20] .

DE VAGUO NARRATIO ÆI PI DE ROBERVAL
AD NOBILISSIMUM VIRUM D. DE NOYERS

De vacuo quod in rerum natura facile dari permuiti autumant : adducto ad id comprobandum, nobili experimento hydrargiri tubo inclusi, modo qui jam omnibus satis notus est. Ignoscat mihi R. P. Gapucinus Valerianus Magnus, si dixero illum parum candide egisse in eo libello quem de bac re in lucem nuperrime emisit mense Julio hujus anni 1647 dum celeberrimi bujusce experimenti ille primus author baberi voluit, quod certo constat jam ab anno 1643 in Italia vulgatum fuisse: at ibidem, praecipue vero Romae atque Florentiae celeberrimas inter eruditos de ea re viguisse controversias, quas non potuit ignorare Valerianus, qui circa eadem tempora illis in regionibus degebat, et cum doctis illis conversabatur. Habeo ego Epistolam quam Glarissimus vir Evang. Toricellus magni Ducis Hetruriae Mathematicus misit Romam ad amicum suum doctiss. virum Angelum Ricci sub finem anni 1643 Italice scriptam : quæ nihil aliud continet quam controversiam inter duos illos viros egregios, qui, quod et fere omnibus accidit, de tali expérimente diversa sentiebant. Ea autem Epistola cum quibusdam aliis ab ipso Ricci missa est Parisios ad R. P Mersennium ordinis Minimorum sub initium anni 1644 qui eo ipso anno Romam profectus est, ubi et Valerianum aegrotantem tum invisit et cum eo quaedam nostrorum opéra recens aedita communicavit[21] Sed et in eadem Epistola, [22] vasa et tubi quibus idem Toricellius usus fuerat figuris exhibentur, atque ex discursu apparet minime novum tum fuisse illis experimentum, sed jam multoties repetitum. Tentatum quidem illud fuit ab ipso Mersennio statim post acceptam Torricelli de ea re epistolam, verum defectu tubi ad id satis apti, nihil tune fieri potuit ; at non multo post ipse in Italiam profectus est, atque obiter Florentiae apud Toricellum, vasa et tubos prædictos vidit et contrectavit. Idem autem reversus sub finem anni 1645, rem omnem vulgavit ; neque tamen eo anno aut sequenti tubos aptos Parisiis recuperare potuit, tum quia ibi taies non fabricantur, tum etiam quia ipse toto ferme eo tempore per méridionales Regni Gallici partes peregrinatus est. Tandem ergo idem scripsit Rhotomagum ad amicos suos : ibi enim celeberrima habetur vitri et Crystalli officina[23]. Sed

antequam is inde tubos haberet, vulgatum fuerat et ibidem experimentum, at plurimis modis cum privatim coram amicis, tum publiée coram omnibus erudids, multoties exhibitum a nobilisso viro D. de Paschal, mense januario et februario hujus anni ; neque id solum beneficio hydrargiri in tubis minoribus, puta 3. 4. aut 5 pedum regiorum mensurae nostrae, sed (quod mirandum multis videbatur) beneficio aquæ et vini in tubis 40 pedum, ex crystallo mira arte fabricatis, atque ad malum navis alligatis, qui machinis ad id paratis ita libratus erat ut et attolli et deprimi ad usum requisitum facile posset[24]. Et quidem occasio cur ad tantam altitudinem recurreret talis fuit.

Cum vidèrent omnes hydrargyrum merum, nulla aqua adhibita, nec in tubo, nec in scutella subjecta ita in tubo descendere, relicto superiori spatio tubi veluti vacuo ut tamen semper occuparet in inferiori parte tubi altitudinem pedum duorum et septem partium viginti quatuor 27/24 proxime, mensuratam secundum perpendiculum su pra superficiem hydrargiri in scutella subjecta contenti ; quantacunque pars tubi in scutella immersa esset, et quantacunque extaret : illi, ut par est, in re nova, ignotis causis, in diversas sententias abierunt. Quidam enim merum in tali spatio vacuum relinqui arbitrati, suam sententiam facile deffendebant contra aliorum objectiones ; at nullatenus

astruebant, deficientibus rationibus quibus nullum corpus, neque etiam subtilissimum, in tale spatium subingredi convincerent. Quidam præcipue Peripatetici, qui magistri sui Aristotelis non rationibus quæ nullæ sunt, sed verbis mordicus adhærent ; contendebant parvulam quandam eamque forsan sensu imperceptibilem aeris guttulam remansisse quæ postea eousque rarefieret, ut sic naturæ laboranti opitularetur[25]. At illi parum proficiebant, quia in diversis tubis latioribus et altioribus eadem semper altitudo hydrargiri relinquebatur : ideoque illa altitudo ad rarefactionem inducendam et conservandam, æquales vires semper obtinebat ; cum tamen nunc minor, nunc major foret rarefactio ; ad quam proinde, nunc minorem nunc majorem vim requiri consentaneum videbatur. Adde quod adhibito tubo stricto quidem, sed qui in parte superiori dilataretur, instar lagenæ quæ 18 libras hydrargiri contineret, eoque debito modo impleto atque disposito ut fit in aliis tubis, relinquebatur tota illa lagena ab hydrargyro vacuo, cum parte superiore tubi, donec illud in inferiori parte, sub altitudine praedicta pedum 27/24 quiesceret. Nec quisquam in animum inducere poterat, posse insensibilem aeris guttulam a pondere 2 unciarum hydrargiri in tubo remanentis, eam trahente, eo adduci ut in tantum lagenæ spatium rarefieret ; videbaturque secundum illam Philosophiam, hydrargyrum debuisse potius altius[26] ascendere, ad spatium illud occupandum præcipue quia inclinato sensim tubo, donec altitudo verticis illius, perpendiculariter sumpta, esset pedum 27/24 aut minor, ille rursus totus hydrargyro replebatur : nihilque omnina sæpissime aut aliquando minimum quid extranei præter hydrargyrum, intra tubum aut lagenam animadvertebatur ; quod tamen extraneum, si quod erat, occluso tubo, tum inverso, et rursus recluso, ad os tubi ascendebat, et infusa nova hydrargiri gutta, fugabatur. Ut sic, iterando aliquoties, si ita opus esset, merum hydrargyrum appareret ; quod tamen, erecto rursus tubo supra scutellam, idem quod prius, saltem ad sensum, spatium veluti vacuum relinquebat ; et iterum inclinato replebat. Cumque erecto tubo vacuum appareret, si immisso in hydrargyrum scutellæ digito, tubus occluderetur, et inde attolleretur ; apparebat semper vacuum, ut prius : at inverso tubo, cadebat hydrargyrum cum strepitu in fundum tubi ; et statim vacuum versus digitum apparebat in superiori parte tubi. Atque ita alternatim inverso tubo, ita ut digitus stricte illum occludens, nunc in superiori parte existeret ; nunc in inferiori : semper apparebat in parte superiori vacuum ; idque statim, nulla interposita mora nec præter hydrargyrum quidquam in tubo cernebatur. At antequam tubus ex scutella extraheretur, si ille sic inclinaretur, ut apex illius ad altitudinem prædictam pedum 27/24 præcise perveniret, nullum adhuc vacuum eo in statu cernebatur, cum tamen sic hydrargyrum totam suam altitudinem obtineret ; atque ideo et omnes suas vires exerceret, ad aerem si quis esset, trahendum ad se et sensibiliter rarefaciendum. Immo admissa sponte, in tali inclinationis statu, aeris gutta (quod facile est) illa ab omnibus, et dum in tubum per hydrargyrum ascenderet, et dum, eo superato, in summo ipsius nataret, facile cernebatur : sique eadem satis ampla existeret, inclinato magis ac magis tubo, magis ac magis comprimebatur ; quippe ad ingenium redibat ; quia ab hydrargyro minus alto minus[27] trahebatur, minusque rarefiebat ; at a contrario, dum tubus sensim elevaretur, fieretque hydrargyrum altius, atque ideo ad trahendum et rarefaciendum aerem potentius, tum gutta aeris magis dilatabatur, et tum erecto ad perpendiculum tubo hydrargyrum adprædictam altitudinem, non omnino ascendebat. Quoque plus aeris prius admissum erat, dum tubus inclinaretur, eo minus hydrargyri in tubo erecto relinquebatur. Neque tamen bac ratione, fieri unquam potuit ut aer magis rarefieret, quam ut octies amplius spatium occuparet, quam illud quod eidem in libero statu deberetur. Quibus omnibus experimentis colligebatur guttam insensibilem a prædicta vi pedum 27/24 hydrargiri rarefactam, non potuisse totam lagenam 100 000 majorem replere : neque etiam ab eadem vi minime mutata potuisse diversos rarefactionis gradus, in eamdem aeris guttam, ad diversa spatia replenda, immitti : nec proinde talem opinionem stare posse, nisi apud eos qui, non luce veritatis sed tenebris ignorantia delectarentur ; ut andabatarum more[28], densis oculis depugnarent.

[29]Præ caeteris autem, hoc mihi et multis aliis stupenum visum ut, dum Parisiis circa tale experimentum exercerer. Inclinavi tubum in scutella subjecta, sic ut ipse hydrargyro repleretur, et per os, quod inferius erat intra scutellam, quodque paululum elevavi usque ad superficiem hydrargiri in scutella contenti, guttam aëris admisi, et statim idem os rursus in hydrargyrum immersi, ne plus aëris hauriret, quam par esset : ascendit ergo gutta aëris intra tubum, per médium hydrargyrum, quousque in summo illius nataret : tum tubum ad perpendiculum erexi ; et vacuum apparuit more solito ; hinc supposito digito intra scutellæ hydrargyrum, os tubi occlusi, et tubum, una cum hydrargyro, aëre, et vacuo abstuli, omnia simul digito, et manu sustinens astque ostentans iis, qui astabant : hinc quam potui celerrime tubum inverti, ut digitus fieret superior : ac tunc, velut in instanti apparuit vacuum versus meum digitum multo prius quam aëris gutta illuc ascenderet ; hæc enim gutta, videntibus omnibus, sensim per hydrargyrum ascendit, et ad vacuum superius pervenit, ut sic in inferiori parte tubi vacuum relinqueretur hydrargyrum. Rursus autem celeriter tubum inverti, et statim, cadente hydrargyro in meum digitum non sine aliquo doloris sensu propter impetum, quamquam non altus esset casus, vacuum in superiori parte tubi apparuit ; gutta autem aëris non nisi sensim eodem ascendit : Et sic factum est toties quoties ego tubum inverti : unde omnes exclamarunt, tale vacuum non esse aerem. Sed et idem ego cum gutta aquæ : et idem rursus cum gutta aquæ et gutta aëris expertus sum ; ac idem semper apparuit. Oportet autem ad hoc, tubum non admittere plus quam 6 digitos vacui ; aliàs hydrargyrum vel digitum læderet, vel tubum impetu frangeret ; quibus tamen periculis sublatis, poterit eligi tubus quicunque major, et elegantius evadet experimentum. Sed jam Rothomagum redeamus. Post Aristotelicos non pauci, qui cæteris multo oculatiores sibi videbantur ; ex iis scilicet, qui cogitata sua, non minus quam nudam veritatem depereunt, ad hydrargyri naturam recurrentes, quam spiritibus abundare constat ; non cunctanter affirmarunt tale spatium in vertice tubi relictum veluti vacuum, non re vera vacuum esse, sed totum a spiritibus illis obtineri. Verum illi primo quidem iisdem rationibus quibus Aristotelici, et quidem jure, refellebantur : quippe quod ex majori aut minori copia hydrargiri, produci debuisset major aut minor copia spirituum ; præcipue in diversis tubis, diversæ latitudinis, et altitudinis ; sicque hydrargyrum in tubis quidem aliis, altius, in aliis autem humilius stare debuisset, nec servare æqualitatem illam pedum 2 et 7/24. Gum tamen illi obstinatius opinionem suam extollerent, ut jam eorum unus, quem[30] cæteri veluti ducem sequebantur[31], libellum 24 horarum spatio editum in lucem emississe, de mirabilibus Mercurii (sic enim hydrargyrum vocant) proprietatibus ; censuit Dnus de Paschal alia ratione eis occurrendum esse. Curavit igitur, duci ex Crystallo tubos 40 pedum, eosque malo alligari, et machinas instrui, ut jam dixi ; constitutoque die ac loco amplissimo in area officinæ Vitriariorum, invita vit omnes, ut adessent, mira conspecturi. Adfuerunt atque una cum illis Scriptor ille suis asseclis undique stipatus. Inierat autem privatim solertiss. D. de Pascal, calculum de aqua et vino cum hydrargyro comparatis secundum gravitatem, ut inde debitam unicuique altitudinem eliceret, ad hoc ut in iis altitudinibus æquiponderarent : repereratque posita altitudine prædicta hydrargiri pedum 2 et 7/24, deberi aquæ pedes 311/9 circiter : Vino autem pedes 312/3 proxime. Itaque antequam quidquam sui propositi aperiret, interrogavit egregios illos sapientes, nec difficulter ab iis elicuit, majorem in vino quam in aqua spirituum copiam reperiri : ideoque fore, ut, si experimentum fieri posset in iis liquoribus (fieri autem posse satis aperte negabant) vinum plus spatii, quam aqua, relicturum esset in apice tubi, positis tubis ejusdem altitudinis. Hoc concesso, ostensus est eis malus jacens cum tubis alligatis : quibus, altero aqua, altero vino, repletis, et oribus occlusis, erectus est malus[32]  ; et situlæ oribus ipsis tuborum admotæ, quarum altera vino, altera aqua plena erat, in quas immersa erant tuborum ora, tubis semper plenis remanentibus, donec ora eorum recluderentur : quibus apertis, statim ambo illi liquores in tubis contenti sic depressi sunt, ut postquam quiescerent, staret altitudo aquæ in suo tubo, supra superficiem alterius aquæ in situla subjecta contentæ, pedibus 311/9 circiter. Vinum autem paulo altius, puta 312/3 proxime, remanentibus tuborum reliquis partibus superioribus veluti va cuis, omnino sicuti in hydrargyro deprehensum erat. Rursus autem mutati sunt liquores in tubis, ut qui prius aqua is postea vino repleretur, et vicissim : nec ideo quidquam in experimento mutatum est circa utramque altitudinem. Inclinatus est malus sensim, et sensim uterque tubus replebatur, ascendente liquore, ut super obtineret prædictas altitudines, secundum perpendicularem mensuratas. Facta est quoque observa tio in tubo 15 pedum, partim aqua partim hydrargyro repleto : ac tum, quoties[33] illi duo liquores simul plus ponderabant quam altitudo pedum 27/24 solius hydrargyri : aut quam altitudo pedum {'sfrac|31|1|9}} solius aquæ, quod eodem recidit, toties, posito in scutella subjecta mero hydrargyro, ambo liquores in tubo sic descenderunt, ut hydrargyrum inferiorem quidem tubi partem supra scutellam occuparet, secundum altitudinem, quæ minor esset pedibus 27/24 supra hydrargyrum extaret aqua, quæ altitudinem hydrargyro deficientem sic compensaret, ut ipsius aquce altitudo contineret 137/24 partem altitudini hydrargiri deficientem : tum supra aquam reliquum tubi remaneret veluti vacuum : Et quamquam ad banc observa tionem adhibitus[34] fuerit tune tubus 15 pedum, tamen illa postea in tubis[35] 4 aut 5 pedum, facta est æque eleganter. Namque ad hoc sufficit ut, dum initio hydrargyrum in tubum infunditur, illud non impleat quidem totum tubum ; at idem obtineat altitudinem majorem pedibus 2 et 7/24, reliqua vero pars tubi aqua repleatur : sic enim res semper bene habebit, modo in scutella subjecta merum sit hydrargyrum. Nam si huic imponatur aqua ; aut si tubus aquæ immergatur, sive totus, sive ex parte tantum ; tune in omnibus observationibus, sive merum hydrargyrum tubo includatur, sive cum eo imittatur aqua, ambo illi liquores in tubo altius ascendent, quam supra dictum est ; et auctio illa continebit unam partem qualium altitudo aquæ hydrargyro scutellæ superpositæ continebit 134/7 quandoquidem gravitas aquæ ad gravitatem hydrargyri, sub æquali mole, se habet ut 1 ad 134/7. His et multo pluribus observationibus diversimode multa cum diligentia exhibitis, et quater publiée repetitis, occlusum est os misellis illis sciolis. Neque tamen ideo quidquam certi statui potuit circa spatium illud, quod apparet veluti vacuum, in quo fit motus successivus corporum, et per quod transit lumen una cum coloribus. Expectamus ergo dum tubi fabricentur, in quos quædam animalia intromittere possimus, ut videamus an ibi vivere, ac præcipue, an volare possint. Si enim volent, procul dubio corpus est, cui alæ[36] innitentur : alias merum videbitur vacuum, ut ab eo permulti tantopere abhorreant, ut quidvis potius quam tale spatium sine corpore admittant. Nec desunt, qui maluerint ad materiam quamdam subtilissimam recurrere, in qua et aër, et cætera corpora tam dura quam fluida innatent, dum per eorum omnium poros illa facillime, et nulla prope resistentia penetrat, prorsusque omnia replet spatia. Quod quidem, quia gratis affirmant, semper licebit gratis negare ; dum illi hujusmodi materiæ existentiam firmis rationibus sta bilierint. Præsertim vero quia multis non difficilior videtur meri vacui, quam talis materiæ existentia, cujus necessitas aut usus in rerum natura nullus apparet.

Quidquid sit in eo jam fere omnes conveniunt, quod, nisi merum illud sit vacuum, at certe id eorum corporum vacuum est, de quibus in philosophia Peripatetica sermo habetur : puta Terræ, Aquæ, Aeris, Ignis, et Cœli : quodque in liquore, qui in observatione habetur, solius gravitatis, non autem alterius qualitatis habenda sit ratio.

Cæterum non omittendum est, factam fuisse ab eodem Dno de Paschal hydrargyri observationem in tubis recurvis, quod communiter syphones vocamus : quibus hydrargyro repletis, tum ita inversis, ut ambo orificia in hydrargyrum duabus scutellis contentum immergerentur, ventre syphonis in aëre extante versus superiorem partem : si quidem venter ille supra hydrargyrum scutellæ utriusque minus ascenderet quam pedibus 27/24 perpendiculariter sumptis ; essentque scutellæ cum suo hydrargyro, secundum eandem superficiem horizontalem, dispositæ, habita ratione superficiel superioris utriusque hydrargiri in scutellis contenti[37]: tune stabat immotum totum hydrargyrum tam in syphone, quam in scutellis contentum. Si vero altéra scutellarum altera altior esset : tune ab altiori hydrargyrum per tubum ascendebat, et in depressionem defluebat, donec vel totum exhauriretur, vel ambæ superficies hydrargyri in scutellis contenti, ad horizontem, in unam superficiem librarentur. At si venter siphonis supra utriusque scutellæ hydrargyrum altior esset quam pedibus 27/24 perpend. tunc, quod minime expertis videbatur miraculum, ex utroque crure syphonis, hydrargyrum in scutellam suam eo usque recidebat, quousque remaneret altitude toties jam dicto pedum 27/24 supra hydrargyrum utriusque scutellæ ; sive ipsum in utraque scutella in eodem plane horizontali staret, sive non ; Venter autem syphonis apparebat veluti vacuus inter duas partes hydrargyri hinc inde cruribus syphonis contentas : quo in statu cessabat omnis motus. Tandem si venter syphonis supra unius scutellæ hydrargyrum minus altus esset, alterius vero, vel æque altus, vel altior mensura prædicta : tunc, pro varia altitudinis differentia, variæ phases conspiciebantur, quas recensere nimis longum esset. Nec dubium fuit quin idem omnino in aqua, vel alio in quovis liquore fieret, si syphones debitæ altitudinis adhiberentur. Ne quis ego putet in posterum, aquam ex uno latere montis quantum vis alti, posse, superato montis vertice, syphonis firmissimi, beneficio deduci invallem opposito montis lateri subjacentem : hoc enim supra altitudinem pedum 31 fieri non potest. Neque etiam supra hanc altitudinem ascendet aqua in tubis illis, qui communiter puteis applicantur ad suggendam, et attolletidam aquam, si machina adhibita suggat tantum, non autem premat : nam premendo, poterit sane aqua altius pelli, si machina débite constructa sit, ac disposita.

[38]His animadversis, inter multas quaestiones duæ nobilissimæ inter eruditos agitari coçperunt. Primo, qui fieret, ut liquor, qui observatione adhibetur in certa quadam altitudine supra subjectum sibi in scutella liquorem, veluti inter vires quasdam contrarias libratus sustineretur, habita ratione ponderis ipsius liquoris, ad altitudinem ipsius in tubo determinandam ? Secundo, qui fieret, ut quiescente liquore in debita sibi altitudine ; si vel gutta ab eo decedat [39], admissa scilicet per os tubi quadam cujusvis alius liquoris levioris gutta ; tunc reliquus liquor in tubo contentus, ad summum tubi subito, et si hydrargyrum fuerit, magno cum strepitu ascendat ; et tanta vi in ipsum fundum superius impingat, ut multos tubos, præcipue ex longioribus, fregerit, atque in aërem longe supra tubum exilierit : sique tubus illæsus supersit, rursus descendat liquor, et post aliquam motuum contrariorum reciprocationem secundum ascensum et descensum, quæ reciprocatio omnibus ferme experimentis familiaris est, quiescat : tum, dimissa alia gutta, ascendat rursus, minus tamen violenter : atque ita alternando per aliquot vices, donec totus liquor gravior ex tubo dimissus fuerit, et levior in locum illius ascenderit ? Sed quia circa bas quæstiones, eruditi diversa[40] sentiunt ; et discussio opinionum longa est ; ideo expectabo super hac re epistolas[41] tuas, ac tune, si ita tibi videbitur, ultra progrediar, et si quid interea novi

acciderit, quod tibi placiturum putem, illud narrationi adjungam[42].

Vale, Vir mihi colendissime, et me, ut hucusque fecisti, in posterum amare perge.

Parisiis 12 calend. Octob. 1647.


    nos etiam prias monuerat illius singularis arnicas Michaël Angelas Riccius, Romæ, et totius Academise Geometriae decas eximium, cajus epistola docehat… » (p. 216), et la première Préface où faisant allusion à la théorie de la colonne d'air, iNIersenne ajoute : « quam fuisse Clarissimi Torricellii sententiam ex litteris Excellentissimi Riccii, anno, si bene memini, 1644, didici » (p. 3).

  1. (I) Voir la dissertation latine An detur vacuum in rerum natura, 14 p. in-16, se terminant par ces mots : Hsec philosophabatur Jacobus Pierius D. Medicus Philosophiam docens in Archiepiscopali Schola Collegii Rothomagensis tractatui de Vacuo addenda (Bibl. Nat. R. 13 514). Cette dissertation aurait été écrite au mois d’octobre 1646, d’après le témoignage de Pierius lui-même dans un écrit complémentaire qui était dirigé contre le P. Magni et surtout Roberval, et qui était dédié à Petit : Jacobi Pieri, doctoris medici et philosophiœ professons, Ad experientiam circa vacuum R. P. Valeriani Magni demonstrationem ocularem et mathematicorum quorumdam nova cogitata, Responsio ex Peripateticœ Philosophiœ Principiis desumpta, Parisiis Seb. et Gab, Gramoisy, 24 p., 1648. (Bibl. Nat. R. 13512). Vide infra, p. 28 et p. 289 sqq. Voici le passage de Pierius (p. 13): « Annus numerabatur 1646 mensis vero October, cum haec Philosopharer apud Rothomagenses. Occasionem dederat clarissimus et in omni experientiarum genere exercitatissimus Dominus Petit qui eodem mense hanc experientiam eadem in urbe cum successu tentaverat, quam etiam multis aliis experiontiis et multoties repetitis illustraverat Dominus Paschal junior illustrissimi Patris non degener Filius. »
  2. I. P. 2 ; cf. dans l'écrit de 1648, p. II.
  3. Discours du Vuide sur les expériences de Monsieur Paschal et le traicté de Mr Pierius, auquel sont renduës les raisons des mouvements des Eaux, de la génération du Feu et des Tonnerres, de la violence et des effects de la poudre à canon, de la vitesse et du poids augmenté par la cheute des corps graves, par P. Guiffart, Docteur en Médecine, Agrégé au Collège de Rouen. A Rouen, chez Jacques Besongne, dans la Cour du Palais, MDCXLVII, 266 p. plus Dédicace, Épigrammes et Table. Achevé d'Imprimer, le 39 Aoust 1647. (Bibl. Nat. R. 13 513), privilège du 20 Avril.
  4. 3. P. 8.
  5. P. 289 sqq.
  6. I. Ch. XI, p. 171.
  7. Chapitre iii; De quelques inventions des anciens, et de quelques raretez estrangeres, p. 54-58.
  8. Ch. iv, p. 91.
  9. Vide infra, p. 167, la lettre où Descartes reproche au P. Mersenne de lui avoir laissé ignorer pendant quatre ans l'Expérience du Vide.
  10. Dissertation de Nupero Experimento, circa Inane coacervatum, insérée dans les Animadversiones in X librum Diog. Laërtii, 1649, t. I, p. 427, et Opera, Lyon, 1658, t. I, p. 205. — Lasswitz a relevé ce passage, et il a exposé les solutions de Gassendi dans sa Geschichte der Atomistik vom Mittelatter bis Newton, 1890, t. II, p. 136 sqq.
  11. Dans son Traité de la Lumière, Leide, 1690, Huygens attache encore à « la célèbre expérience de Torricelli » une importance déci- sive pour la constitution de l'hypothèse de l'éther luminifère. La trans- mission de la lumière dans le haut du tube « prouve qu'une matière différente de l'air se trouve dans le tuyau, et que cette matière doit avoir percé le verre, ou le vif argent, ou l'un et l'autre, qui sont tous deux, impénétrables à l'air » (p. 10-11).
  12. Cf. Aristarchii Samii de Mundi Sjstemate, 1644, p. 11, réim- primé par Mersenne, Novarum. observationum tomum III, p. 5 : « Inde autem fortassis pendet tam obstinata fuga vacui quam in his Elementis continuo experimur », et la conséquence que Mersenne en tire dans le corps de son propre ouvrage pour l'explication de l'expérience de Torricelli (cap. ult., p. 220), avec rappel, à la troisième page de sa seconde Préface (Vide infra, p. 151).
  13. La lettre de Torricelli, avec la réponse de Michel Ange Ricci (18 juin) et la réplique de Torricelli (28 juin) a été publiée en i663 à Florence par Carlo Dati dans une publication intitulée : Littera a Filaleti di Timauro Antiate, della vera storia della Cicloide, e della Famosissima Esperienza dell'Argento vivo (Voir l'article de Jacoli dans le Bulletin Boncompagni, t. VIII, 1875, p. 288. n. i). Cette correspondance a été réimprimée en 1716 par Tommaso Bonaventura, dans l'introduction des Lezioni Accademiche, et en 1897 par M. Hellmann dans le septième fascicule des Neudrucke von Schriften und Karten über Meteorologie und Erdmagnetismus. Nous empruntons la traduction donnée par Charles Thurot dans son article du Journal de Physique, 1872, en y introduisant seulement quelques corrections de détail.
  14. Revue de Paris, i avril 1906, p. 582.
  15. Le mariage avait eu lieu par procuration le 5 novembre 1645 dans la chapelle du Palais-Royal à Paris ; la reine fut couronnée à Cracovie le 16 juillet 1646. Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici, d'après Tallemant des Réaux, qu'elle avait emporté en Pologne deux machines arithmétiques de Pascal. Vide infra, t. XI, p. 347.
  16. Dans la Vie du Père Mersenne, Paris, 1649 (p. 24) le P. Hilarion de la Coste fait bien mention d’un Minime de ce nom, Iean François Niceron, dont Mersenne publia l’œuvre posthume : Thaumaturgus opticus; mais le P. Niceron était mort à Aix le 22 septembre 1646.
  17. Capucin milanais ; il était né vers 1587, de la maison des comtes de Magni, comme dira Pascal lui-même dans la Quinzième provinciale. Il était alors chef des Missions du Nord, il mourut à Salzburg, en 1661.
  18. La Demonstratio se compose de deux parties, datée la première du 12 juillet 1647, la seconde du 12 septembre (le privilège est du 16 juillet).
  19. Vide infra, p. 491. Nous ne connaissons pas d'exemplaire de l'impression originale; la Bibliothèque Mazarine possède, n° 56559 et n° 14120, un exemplaire des deux réimpressions faites par Magni lui-même. Cf. infra, p. 507-509.
  20. Cf. le Vacuum proscriptum du P. Paolo Gasati, Genuæ, 1649, et les Technica curiosa du P. Gaspar Schott, 1664.
  21. Voir ci-dessus, p, 19, et la réponse du P. Magni, infra, p. 503.
  22. Vasa… atque, phrase supprimée dans la réimpression de Magni.
  23. Voir la lettre de Chanut à Petit, supra, t. 1, p. 332. Roberval ne dit nullement que ces amis de Rouen fussent les Pascal. L’indication de la lettre de M. de Ribeyre, que l’expérience du vide fut faite sur les Mémoires du P. Mersenne, pourrait faire conjecturer que Petit avait été chargé de la commission par le P. Mersenne, En tout cas, après que Blaise Pascal eût quitté Rouen, ce fut un de ses amis, Hallé de Monflaines, qui fut chargé de surveiller pour le P. Mersenne la fabrication des tubes destinés aux expériences sur le vide, infra, p. 307.
  24. Dans sa seconde narration à des Noyers, Roberval revient, avec la même complaisance admirative, sur ces expériences de Pascal. Vide infra, p. 328.
  25. C’est à cette thèse que Roberval sera amené à se rallier, à sa grande stupéfaction, vers le printemps ; c’est pour rendre compte de ce changement dans ses idées qu’il rédigera une nouvelle narration sur le vide (infra, p. 310 sqq.)
  26. Altius, en surcharge dans le manuscrit.
  27. Minus en surcharge dans le manuscrit.
  28. Les Andabates étaient des gladiateurs qui combattaient à cheval avec un bandeau sur les yeux. Même après avoir accepté l’hypothèse de l’air raréfié, Roberval reproduira sa comparaison, infra p. 331.
  29. Le paragraphe est une incidente consacrée aux expériences propres de Roberval : introduction de bulles d’air et de gouttes d’eau dans le tube de Torricelli.
  30. Ms.: exteri.
  31. Sans doute, Pierius. Vide supra, p. 7. Le collège archiépiscopal de Rouen fut fermé à la fin de 1647, malgré les réclamations des étudiants. Pierius dut revenir à Paris; Roberval l’y retrouvera lors de ses conférences publiques de 1648.
  32. Le manuscrit donne malum qui n’a jamais signifié mât de navire. La faute est corrigée dans l’imprimé.
  33. Texte imprimé : ambo illi.
  34. Texte imprimé : publice.
  35. Texte imprimé : quoque.
  36. Texte imprimé : eorum.
  37. Par suite de la répétition des mots : scutellis contenti, cinq lignes ont été omises par le copiste, et le manuscrit continue immédiatement : in unam superficiem librarentur.
  38. Ce dernier paragraphe est consacré aux reflexions propres de Roberval et à une expérience intéressante par laquelle il substitue entièrement dans le tube de Torricelli une liqueur plus légère à une liqueur plus lourde.
  39. Decedat est une correction faite sur le manuscrit ; le copiste avait écrit d’abord descendat, qui figure dans le texte imprimé.
  40. Texte imprimé : diversissima.
  41. Texte imprimé : literas.
  42. Roberval a tenu sa promesse. — Voir p. 310 et p. 359, la seconde Narration à des Noyers, dont Roberval entreprit la rédaction au lendemain de ses conférences publiques de mai 1648 et qu’il poussa jusqu’à la Relation de l’expérience faite sur le Puy-de-Dôme en septembre 1648.