Prologue (Mérat)

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L’IdoleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 2-3).




PROLOGUE





Le vieux maître excellent de l’école lombarde
N’a certes pas créé ſes tableaux d’un ſeul jet,
Tant leur ſtyle abſolu témoigne du projet
De ne confier rien à la main qui haſarde.

La Joconde n’eſt point parfaite par mégarde :
Il achevait les yeux, la bouche, puis ſongeait,
Chaque ligne en ſon tour logique s’allongeait.
Et l’enſemble palpite & vit & vous regarde.


A l’exemple du peintre inſigne, je voudrais
Saiſir tous les accents & rendre tous les traits
De la Femme, en laiſſant chacun une œuvre entière

Et, rattachant le tout d’un plaſtique lien,
Compoſer dans la forme, honneur de la matière,
Une grande figure au front olympien.