Recueil des lettres missives de Henri IV/1578/21 août ― À mon cousin monsieur de Dampville

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1578. — 21 août. – IIme.

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8715, fol. 43 recto.


À MON COUSIN MONSR DE DAMPVILLE,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, Il n’y a personne qui soit plus desplaisant des attentats, excez, desordres qui se commetent contre la volonté du Roy mon seigneur et l’obeissance que l’on doibt rendre à ses edicts, que moy, qui ay faict tout ce que j’ay peu partout où j’ay eu moyen, pour contenir et reprimer tels violateurs de la paix, foy et seureté publique. Mais il y en a qui sont tellement accoustumez à rapine et à desobeissance, qu’il n’est possible, sinon par le glaive et par la force, d’en avoir la raison. Et encores que ceulx qui debvroient tenir la main à l’establissement de la paix et à obvier aux alterations et remuemens d’une province, par leur soubdaineté et precipitation, ayent essayé de troubler mon gouvernement, je ne laisseray pour tout cela de perseverer en l’affection et intention droicte de faire tout ce qui sera en moy pour parvenir à un bon et asseuré repos general, comme je m’asseure, mon Cousin, que vous ferés le semblable de vostre part ; vous remerciant de tant d’honnestetez, offres que m’avés faictes par les lettres que le sr Melet m’a apportées ; et vous priant croire que je seray tousjours bien ayse de vous faire paroistre par tous bons et certains effects, que vous n’avés poinct un meilleur ne plus affectionné amy que je vous suis : sur ce, priant Dieu vous vouloir, mon Cousin, maintenir en sa trés saincte garde et protection. De Montauban, ce xxje d’aoust 1578.

Vostre plus affectionné cousin et parfait amy,
HENRY.