Recueil des lettres missives de Henri IV/1580/21 décembre ― À monsieur mon cousin, monsieur le prince d’Orange

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[1580. — 21 décembre.]

Imprimé. – Compte-rendu des séances de la commission royale d’histoire de Belgique, tome IV, page 220[1]. – Bruxelles, 1841.


À MONSIEUR MON COUSIN, MONSIEUR LE PRINCE D’ORANGE[2].

Monsieur mon Cousin, Encores que je vous aye ces jours passez escript, je ne lairai passer la presente commodité du sieur de Villers pour vous dire comme, graces à Dieu nous avons fait la paix estimant que serez joyeulx de ces bonnes nouvelles, tant pour l’amitié que me portez que pour la disposition en laquelle nous nous preparons d’aller secourir messieurs des Estats, ayant promis d’y aller avecq Monsieur pour luy servir et faire ce qui est du debvoir de bon compatriote. Mais le desir que j’ay de vous voir ne m’y invite pas moings, vous priant que nous nous entre-aymions toujours avec une bonne intelligence, laquelle je garderay de ma part aultant que sçauriez desirer.

Vostre plus affectionné cousin et plus parfaict amy,


HENRY.


  1. C’est d’après un manuscrit du seizième siècle, déposé aujourd’hui dans les archives de la ville de Gand et provenant de la succession de M. Parmentier, archiviste de cette ville, que cette lettre a été imprimée. Elle n’est point datée ; mais, comme elle fut apportée à Anvers, conjointement avec les lettres du duc d’Anjou et celles de la députation envoyée à ce prince par les états-généraux des Provinces-Unies, la date en a pu être fixée. Seulement les premiers éditeurs se sont trompés sur la ville où résidait alorsle roi de Navarre : c’était à Coutras et non à Tours.
  2. Guillaume de Nassau-Dillenbourg, prince d’Orange, fondateur de la république de Hollande, fils de Guillaume de Nassau, dit le Vieux, et de Julienne de Stolberg, mort assassiné le 10 juillet 1584.