Recueil des lettres missives de Henri IV/1580/8 novembre ― À monsieur Meslon

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1580. — 8 novembre.

Orig. – Arch. de famille de M. le comte H. C. de Meslon. Envoi de M. le secrétaire général du département, de la Gironde.


À MONSR MESLON,

GOUVERNEUR DE LA VILLE DE MONSEGUR.

Mellon, Parce que je desire faire apercevoir à mon cousin le marquis de Trans[1] combien j’ay cher le sollagement de ses subjectz, j’ay volu vous faire ce mot en recommandation des habitans de la terre et seigneurie de Levigniac[2] qui sont à luy, affin qu’à ma priere vous teniés la main qu’on ne coure poinct sur la dicte terre pour les arrerages de la contribution ni aultrement, soubz quelque pretexte ny pour quelque occasion que ce soit ; moings, qu’on n’en amene aucuns prisonniers ni bestails, en tant que vous avés envie de satisfaire à mes commandemans. Car ayant promis à mon dict cousin de descharger ses dicts subjectz, je veulx accomplir exactement ma promesse, et par tant vous prie encores ung coup suivre en cella mon intention ; et prieray le Createur vous avoir en sa garde. Du Fleix, ce viije novembre 1580.

Vostre meilleur amy,


HENRY.


  1. Germain Gaston de Foix, comte de Gurson et de Fleix, vicomte de Meille, marquis de Trans, fils de Jean de Foix et d’Anne de Villeneuve, était chevalier de l’ordre, conseiller au conseil privé, capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances. La mort de ses trois fils au combat de Montraveau, quelques mois auparavant, donnait à ce vieux seigneur catholique des titres bien puissants à l’amitié du roi de Navarre, dont il était le parent. De plus, les conférences qui setenaient en ce moment pour la paix avaient lieu dans son château de Fleix. Il était donc naturel qu’il profitât de cette circonstance pour obtenir quelques priviléges en faveur de ses sujets.
  2. Lavignac en Limosin, près Chalus, département de la Haute-Vienne.