Recueil des lettres missives de Henri IV/1582/14 novembre ― À monsieur de Scorbiac

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1582. — 14 novembre.

Orig. — Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR DE SCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR, EN SA COURT DE PARLEMENT ET CHAMBRE DE L’EEDICT EN LANGUEDOC.

Monsr de Scorbiac, Du Pin m’a faict voir les memoires que m’avez envoyés pour la chambre de Languedoc, dont j’ay envoyé ung extraict à la Court par le capitaine Ribault, auquel j’ay baillé une despesche plus preignante[1] que toutes les aultres, tant pour l’establissement de la chambre que pour la revocation de l’ampliation. Si les Eglises et tous les aultres qui y ont autant ou plus d’interest que moy, y apportoient autant de soing, d’affection et de diligence, il y a long-temps que les choses fussent en meilleur estat qu’elles sont. Toutesfois le sr de Lesignan m’a asseuré que le Roy mon seigneur a commandé l’expedition pour le dict establissement, tout ainsy que la desirez, et s’asseure qu’elle est à ceste heure faicte. Aussy tost que j’en auray des nouvelles, je vous advertiray. Ce pendant je prye Dieu vous tenir, Monsr de Scorbiac, en sa saincte et digne garde. De Nerac, ce xiiije novembre 1582.

Vostre bien bon et assuré amy,


HENRY.


  1. Cet adjectif preignant ou pregnant se trouve dans le glossaire manuscrit de Sainte-Palaye, et dans Roquefort, avec le sens de vif, pressant, qu’il a ici.