Recueil des lettres missives de Henri IV/1582/27 janvier ― À monsieur d’Escorbiac

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1582. — 27 janvier.

Orig. — Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR D’ESCORBIAC.

Monsr d’EScorbiac, J’envoy ce porteur, mon [fourrier[1]], à Montauban, pour y recouvrer huict mulletz de bast, et iceulx amener pour la commodité de mon voyage, allant conduire la Royne ma femme jusques à St Jehan d’Angely. Et pour ce que leur assistance en cest affaire me sera necessaire[2], je vous prie par la presente en donner autant que besoin sera à ce dict porteur ; et vous me ferés plaisir, [que sçauray] recognoistre ez endroicts qui s’offriront à moy, d’aussi bon cœur que prie Dieu, Monsr de Scorbiac, vous tenir en sa saincte garde. Escript à Nerac, ce xxvije jour de janvier 1582.

Vostre bien bon amy,


HENRY.


  1. Il y a là une lacune dans la copie qui nous a été envoyée de Rabastens.
  2. L’attirail de toilette de la reine Marguerite entraînait toujours après elle un nombreux bagage. Quittant Paris comme y retournant, sa somptueuse garde-robe était au grand complet, ainsi que Brantôme nous l’apprend. Catherine de Médicis, en laissant Marguerite en Gascogne, lui avait dit : « Ma fille, c’est vous qui inventez et produisez les belles façons de s’habiller, et, en quelque part que vous alliez, la Cour les prendra de vous et non vous de la Cour. » Comme de vray, ajoute le frivole historien, par aprés qu’elle y retourna, on ne trouva rien en elle qui ne fust encore plus que de la Cour. » (Vies des dames illustres. – Marguerite, reine de France et de Navarre.)