Relation de voyage de Shang-haï à Moscou, par Pékin, la Mongolie et la Russie asiatique/01

La bibliothèque libre.
Shang-Haï.
Le Tour du mondeVolume 9 (p. 81-87).
Shang-Haï.


RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU,

PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE.


RÉDIGÉE D’APRÈS LES NOTES DE M. DE BOURBOULON, MINISTRE DE FRANCE EN CHINE, EI DE MME. DE BOURBOULON
PAR M. A. POUSSIELGUE[1].
1859-1862. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




SHANG-HAÏ.


La mer Jaune. — Le fleuve Bleu. — Description de Shang-haï. — Les rebelles Taï-pings. — Massacre d’un missionnaire jésuite. — Siége et défense de la ville. — Les réfugiés chinois. — Famine. — L’armée des rebelles s’éloigne. — Excursion dans les environs. — Détails sur la vie des Européens à Shang-haï. — Le champ de course. — Réception.

Lorsqu’en arrivant du sud ou de l’est on pénètre dans les mers de Chine, vers le trentième parallèle, on est frappé du changement subit de la couleur des eaux, qui, perdant leur limpide transparence deviennent si limoneuses et si épaisses qu’on croirait naviguer dans une couche de vase.

C’est la fameuse mer Jaune à laquelle les deux grands fleuves de la Chine apportent le tribut de leurs eaux entre le trentième et le trente-cinquième degré de latitude.

Le plus considérable de ces fleuves est le Yang-tse-kiang ou fleuve Bleu, ainsi nommé sans doute par antithèse, et qui donne accès au port de Shang-haï situé près de son embouchure sur un de ses affluents, la rivière de Whang-Pou.

M. de Bourboulon, ministre de France en Chine, avait quitté Macao vers la fin de mai 1859, et s’était fixé à Shang-haï pour se trouver plus à portée du théâtre de la guerre et des événements diplomatiques qui pourraient en résulter.

L’absence de tout édifice convenable pour l’établissement de la légation dans la concession française l’avait décidé à louer une maison dans la concession américaine près du port de débarquement.

En remontant le Whang-Pou, cours d’eau large de six cents mètres au moins, on passe d’abord devant le village de Wou-Soung qui est devenu l’entrepôt du commerce de l’opium ; de là on peut apercevoir la ville européenne de Shang-haï avec ses hautes maisons en pierre, ses magasins, et les mâts nombreux des bâtiments qui ont jeté l’ancre devant ses docks.

La ville européenne se divise en trois parties : la concession américaine d’abord, séparée par la petite rivière de Sou-Tcheou ; la concession anglaise, qui se trouve dans le coude formé par le Whang-Pou ; puis, plus en amont, la concession française dont la limite s’arrête aux hautes murailles de la ville chinoise qu’on entrevoit à l’horizon.

Vue de la concession américaine à Shang-haï. — Dessin de Lancelot d’après une aquarelle du major anglais Fisher (album de Mme de Bourboulon.

Tout ce pays est d’une platitude extrême ; aussi loin que l’œil peut s’étendre on n’aperçoit pas le moindre mouvement de terrain ; le sol, élastique comme tous ceux qui reposent sur l’eau, est un relais du fleuve Bleu formé par les sédiments amoncelés par ses eaux bourbeuses.

D’immenses rizières, des canaux pleins d’une eau fétide qui n’est jamais renouvelée, des chaussées étroites où l’on peut à peine passer, quelques champs de coton et des jardins de maraîchers, enfin un soleil torride qui, dardant ses rayons sur ces marécages délétères, en fait sortir la fièvre, le choléra et la dyssenterie, telle est la description peu flatteuse, mais vraie du pays où s’élève la ville de Shang-haï.

Pourtant, malgré ces fâcheuses dispositions de la nature, la nouvelle ville européenne fondée en 1846, est en train de devenir une des plus grandes cités de l’Orient. Sa population augmente dans des proportions inconcevables ; les églises, les maisons, les magasins s’y élèvent comme par enchantement ; c’est aujourd’hui le centre d’un commerce immense.

Les résidants européens-y vivent dans l’aisance, et même dans le luxe ; il s’y est fait des fortunes inouïes grâce à la plus-value toujours croissante des terrains ; les Chinois riches étant venus eux-mêmes s’établir dans les concessions étrangères, pour échapper aux rebelles Taï-pings, les maisons, malgré la rapidité des constructions nouvelles s’y louent de vingt à cinquante mille francs. C’est que Shang-haï, à part la magnificence de son port, est placée dans une position unique à l’entrée du Grand-Fleuve et du canal Impérial, par lesquels s’alimente tout le commerce de la Chine intérieure.

La ville chinoise, qui compte, dit-on, une population de trois cent mille âmes, est laide et sale, et ne contient d’autres monuments remarquables que ses murailles qui ont vingt-quatre pieds de haut et une circonférence de six à sept kilomètres.

M. et Mme de Bourboulon se trouvaient à Shang-haï dans un moment ou le séjour de cette triste ville était rendu plus triste encore par la présence des rebelles qui la tenaient presque assiégée. Formés en quatre bandes distinctes, sous les ordres de deux chefs qui s’intitulaient les lieutenants de Taï-ping-honang, le prétendu descendant de la dynastie des Mings, ils pillaient et dévastaient le pays environnant.

L’organisation du pillage et du meurtre par les Taï-pings, qui ne forment plus aujourd’hui qu’une vaste jacquerie, était vraiment remarquable : les quatre bandes, représentées par quatre bannières, noire, rouge, jaune et blanche, ont chacune une mission à remplir :

La bannière noire est chargée de tuer ;

La bannière rouge d’incendier ;

La bannière jaune de piller, et d’arracher par des supplices, l’argent des victimes ;

La bannière blanche d’approvisionner les autres de vivres.

Déjà, ils s’étaient emparé de la grande ville de Sou-Tcheou et de Kia-Hing, située à vingt kilomètres de Shang-haï. Leurs partis venaient battre la campagne jusqu’auprès de la ville.

Mais nous laisserons parler Mme de Bourboulon qui a consigné fidèlement les violentes impressions qu’éprouvaient alors tous les résidants européens.


Shang-haï, 15 août 1860[2].

« Nous vivons dans un état d’alarme perpétuelle. Chaque jour, de mes fenêtres, je vois passer sur le fleuve, les cadavres des malheureux massacrés par les Taï-pings. Ces affreuses épaves annoncent leur approche.

« On s’attend d’un moment à l’autre à ce que la ville soit attaquée.

« Les rebelles s’imaginent que les concessions européennes contiennent des richesses immenses.

« Il faut convenir que le moment serait bien choisi pour tenter un coup de main : la grande expédition du Nord[3] nous a enlevé les troupes qui assuraient la sécurité de la ville ; et tous les bâtiments de guerre ayant été mis en réquisition pour les transports, il ne nous reste plus que les stationnaires, qui font la police du port.

« La concession française a pour garnison des marins débarqués et des malades du corps expéditionnaire ; la concession anglaise est également défendue par quelques troupes, mais ici, dans la concession américaine, nous sommes moins bien gardés ; cependant on a fait ce qu’on pouvait : les résidants européens se sont armés et ont formé une milice de cent cinquante hommes ; enfin on a élevé des barricades qui ferment l’abord des chaussées et des rues principales. La terreur est générale.

« À chaque instant on apprend de sinistres nouvelles de ces féroces pillards ; la population des villages environnants, surprise la nuit par des bandes de quinze à vingt hommes, et réveillée par la lueur des incendies qu’ils allument, se laisse égorger comme des troupeaux de moutons. Ils tuent tout sans pitié, les enfants, les femmes et les vieillards.

« Un de nos pères jésuites, surpris dans son église au milieu de ses néophytes, a été massacré par ces misérables avec une férocité inouïe, parce qu’il n’avait pu leur donner de l’argent pour se racheter.

« Ils martyrisent leurs victimes en détail à coups de couteaux et de lances, afin de leur extorquer leurs richesses ; puis, quand elles leur ont tout livré dans l’espoir de conserver la vie sauve, ils les achèvent.

« Les négociants ont fait revenir dans le port les bâtiments d’opium qui stationnent ordinairement à Wou-Soung ; de grands bateaux chinois, des sampans, sont amarrés devant les quais et devant chaque maison pour transporter en cas de besoin la population européenne sur le fleuve, sous la protection des canons des navires de guerre ; ceux-ci ont en dépôt, à leur bord, l’argent des banques, la vaisselle et les bijoux des particuliers.

« Toute cette agitation, ces préparatifs de défense ou de fuite, donnent un aspect singulier à la ville : l’accoutrement militaire de quelques-uns de nos résidants donnerait à rire, si on pouvait en avoir envie dans un semblable moment.

« Peut-être, cependant en sera-t-on quitte pour une panique de quelques jours ; on n’a encore signalé que de faibles parties de rebelles dans nos environs ; leur principale armée est restée campée à Kia-Hing depuis quelques semaines sans faire de mouvements offensifs ; je ne puis croire que les Taï-pings aient l’audace de s’attaquer aux Européens, et quand ils n’auront plus de vivres, il faudra bien qu’ils aillent dévaster une autre province. »


18 août, midi.

« Une grande rumeur entrecoupée de cris aigus et lugubres est venue nous surprendre ce matin.

« Ce sont les populations de la campagne qui fuient devant les rebelles, dont l’armée s’est enfin ébranlée et marche sur Shang-haï. »

« Rien ne peut donner une idée de ce bruit sourd et sinistre qu’on entend sans cesse : ces malheureux fermiers chinois viennent ici chercher un asile qu’ils savent bien qu’on ne leur refusera pas.

« La ville en est remplie ; ils campent partout, dans les rues, devant les portes, au bord des fossés, sous les arbres du champ de course.

« Quel spectacle navrant que celui de ces pauvres gens forcés d’abandonner à la hâte leurs maisons et leurs récoltes, qu’ils savent bien qu’un ennemi impitoyable va réduire en cendres ! et comment nourrir toutes ces bouches puisque nous allons être assiégés !

« Mon mari a demandé vingt marins pour défendre la Légation qu’il est décidé à ne pas abandonner à ces pillards ; au besoin un bateau me transportera dans la concession anglaise mieux fortifiée et plus régulièrement défendue. »


18 août, au soir.

« Enfin l’attaque a eu lieu, et les émouvantes péripéties de la journée ont eu leur dénoûment !

« C’est à la ville chinoise seulement que les rebelles ont osé s’attaquer ; ils ont d’abord tenté d’escalader ses murailles par le côté opposé au fleuve ; les milices chinoises soutenues par quelques-uns de nos hommes les ont repoussés : une canonnière anglaise leur envoyait des obus par-dessus la ville avec une précision de tir qui a contribué à leur faire renoncer à l’attaque ; ils l’ont renouvelée sur le soir du côté de la concession française, mais ils n’ont pu s’établir dans les faubourgs qu’on avait pris soin de détruire et ils ont été chassés avec de grandes pertes.

« Quelle journée j’ai passée ! et quelle guerre que celle qu’il faut soutenir contre de sauvages ennemis, dont la victoire serait suivie d’excès devant lesquels l’imagination recule d’effroi ! »


30 août.

« L’armée des rebelles paraît enfin avoir renoncé à l’attaque de Shang-haï ; elle s’est retirée dans la direction de Sou-Tcheou, mais ses partis continuent à battre la campagne.

« Personne n’ose encore sortir de la ville, et nous sommes toujours sur le qui-vive avec nos factionnaires et nos barricades, en état de siége enfin !

« Qu’allons-nous faire des cinquante mille réfugiés chinois qui encombrent nos rues ? les vivres sont hors de prix, ou plutôt on ne peut s’en procurer à aucun prix. Nous sommes menacés de la famine avec toutes ses horreurs…

« On a fait une souscription permanente pour venir en aide à ces malheureux ; elle produit vingt mille taels par mois, cent soixante mille francs environ, ce qui permet de donner à chacun quelques grains de riz par jour, juste ce qu’il faut pour les empêcher de mourir de faim ! On dit pourtant qu’il y en a qui ne sont pas secourus. Que deviennent-ils alors ?

« La terreur inexprimable que cause aux paysans chinois le voisinage des rebelles prouve mieux que tous les raisonnements les atrocités dont ceux-ci se rendent coupables ; car ce peuple est depuis des siècles habitué à une pesante oppression, et il courbe la tête sans résistance sous toutes les tyrannies.

« Cela condamne les apologistes des Taï-pings qui ont cru trouver dans ces bandes de brigands les futurs rénovateurs de la Chine et les puissants initiateurs du christianisme…

« Ce que je viens de voir m’a bouleversée : Je me suis décidée à sortir pour aller à la messe ; en revenant, j’ai traversé à pied le bund[4] qui longe la rivière : il était plein de fugitifs.

« Des lambeaux de toile cousus sur des ridelles de chariots cassés abritaient les plus heureux ; le plus grand nombre étaient couchés pêle-mêle sur le sol ; les uns furetaient avec avidité dans tous les coins pour y trouver quelques débris sans nom ; d’autres dormaient immobiles comme des morts ; d’autres enfin, riaient solitairement de ce rire morne et convulsif du désespoir.

« Dans un coin, appuyée contre un arbre, une mère pâle et hagarde, la femme de quelque fermier, car elle était proprement vêtue, semblait la statue du Désespoir. Ses six petits enfants agonisaient autour d’elle ! Je me suis approchée, j’ai essayé de lui parler ; pas un des muscles de son visage n’a bougé ; ses yeux semblaient regarder autre part, sans doute quelque scène d’horreur à laquelle elle avait échappé, mais où elle avait perdu une partie des siens.

Paysans chinois réfugiés à Shang-haï. — Dessin de E. Bayard d’après un croquis fait d’après nature.

« Je n’ai rien pu en tirer, et après avoir vidé mes poches devant elle, je me suis enfuie en mettant la main devant mes yeux pour ne plus voir…

« … Je viens d’envoyer un domestique avec du bouillon, du riz et du pain à cette malheureuse mère ; elle était morte avec son plus jeune enfant mort dans ses bras ! On n’a pu retrouver les autres dans la foule ! »


22 octobre.

« Nous respirons enfin. Les rebelles ont été chassés de Kia-Hing ; il nous est arrivé des troupes d’Europe et la ville a repris son aspect accoutumé.

« Hier j’ai été faire une promenade à pied à deux ou trois kilomètres de Shang-haï ; on ne peut sortir ici ni à cheval ni en voiture, à cause de l’étroitesse des chaussées empierrées, où deux personnes peuvent à peine marcher de front ; autour sont d’immenses marécages où on cultive le riz. De là on aperçoit à l’horizon les hauteurs boisées de la vallée du Min qui va arroser Sou-Tcheou ; il paraît que c’est un paradis terrestre. En revanche ce pays-ci est bien triste, quoiqu’il dût être excessivement peuplé avant la récente invasion des rebelles.

Vue de la vallée du Min, près Sou-Tcheou. — Dessin de Lancelot d’après un croquis de sir Rutherford-Alcock, ministre anglais au Japon (album de Mme de Bourboulon).

« Nous sommes arrivés à un village situé sur la rivière de Sou-Tcheou ; il y a là un très-beau pont chinois en pierre de taille et en bois ; il est construit de façon à ce que les bateaux puissent passer dessous, car il se fait un commerce considérable par la rivière entre Sou-Tcheou et Shang-haï.

Pont sur la rivière Sou-Tcheou, près Shang-haï. — Dessin de Lancelot d’après une aquarelle du major anglais Fisher (album de Mme de Bourboulon.

« Près de ce pont était un mât de supplices, où une douzaine de cages en osier contenaient un même nombre de têtes coupées ! c’était des pillards de l’arrière-garde des Taï-pings dont les paysans avaient fait prompte justice ; un autre soupçonné d’avoir été enrôlé parmi eux était à la cangue, les pieds et les mains enchaînés, exposé à la foule, afin d’être reconnu par ses victimes.

Ce rebelle était horriblement déguenillé ! il ne rappelait en rien les gardes du corps en habit brodé du roi Taï-ping que M. Scarth[5] avait dessinés quelques années auparavant, ni ceux que j’eus occasion d’apercevoir en 1853, lorsque nous remontions en bateau à vapeur le fleuve Bleu. C’était après la prise d’assaut et le pillage de Nankin : les pillards s’étaient affublés de tous les costumes de satin des couleurs les plus éclatantes, rouge, orange, pourpre, bleu, qu’ils avaient trouvés dans cette riche cité ; leurs détachements qui passaient le fleuve dans des bateaux plats me faisaient de loin l’effet d’une plate-bande de tulipes !

Gardes du corps du roi des Taï-pings. — Dessin de E. Bayard d’après une aquarelle de M. Scarth (album de Mme de Bourboulon).

« En 1860, le pillage n’allant plus aussi bien, ils étaient aussi déguenillés que les troupes impériales !

« … Il doit y avoir des courses ces jours-ci ; on a fait venir de Calcutta et même d’Angleterre des chevaux et des jokeys en renom.

« Il se gagne beaucoup d’argent à Shang-haï, mais il est plus facile à gagner qu’à dépenser ; tout le monde s’ennuie, et, quoiqu’il y ait plus d’Européennes qu’il y a quelques années où on n’en comptait que huit, les bals et les réceptions sont très-monotones.

« On se bat les flancs pour s’amuser, et on croit se rattraper, en luttant d’élégance et de luxe. Heureusement que, d’après les dernières nouvelles, la guerre cessera bientôt, et que les marins et les militaires reviendront donner à Shang-haï une animation dont la ville a bien besoin. Les officiers ne le regretteront pas non plus, car ici l’hospitalité est aussi cordiale que magnifique. »

  1. Outre les documents inestimables, albums, photographies, notes et carnets de voyage que M. et Mme de Bourboulon ont mis à sa disposition, le rédacteur de ce récit doit beaucoup aux communications obligeantes de MM. Trèves, lieutenant de vaisseau, et Bouvier, capitaine du génie, qui, tous deux furent attachés à la légation de France en Chine. Des envois de photographies, adressées directement de Pékin à M. et à Mme de Bourboulon, ont complété tout récemment ce précieux ensemble de documents. (A. P.)
  2. Les guillemets indiquent les notes écrites, en Chine même, par Mme de Bourboulon.
  3. Au moment où ces lignes étaient écrites, les généraux de Montauban et Grant attaquaient les forts du Peï-ho, à la tête de l’armée anglo-française soutenue par les flottes combinées.
  4. Bund est le nom donné, à Shang-haï, aux chaussées empierrées qui longent la rivière.
  5. M. Scarth, Écossais, avait visité le camp des rebelles ; son garçon d’écurie chinois est devenu depuis, raconte-t-il, un des principaux chefs de l’insurrection.