Revue des Romans/Pierre-Marie-Michel Lepeintre-Desroches

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Revue des romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839


LEPEINTRE (P. M. M.), né à Mantes en 1785.


PROSPER, ou le Pessimisme, 3 vol. in-12, 1811. — Prosper, fils d’une danseuse de l’Opéra, qui lui a laissé quatre-vingt mille livres de rente, est élevé par un philosophe nommé Anthénion, qui lui a appris que tout est mal. Cet Anthénion, qu’on retrouve toujours, comme le docteur Pangloss dans Candide, donne à Prosper les meilleurs conseils et lui inculque les meilleurs principes, ce qui ne l’empêche pas de manger, en moins d’une année, son immense fortune. Harcelé par ses créanciers, et poursuivi pour avoir blessé en duel le fils du chancelier, en passant à Strasbourg il rencontre le frère d’une certaine Angélina qu’il a séduite à Paris, et se bat avec lui ; il devient ensuite chef de brigands, puis honnête homme ; retrouve et reperd Angélina, parcourt l’Allemagne, va en Russie, se bat en Pologne, et après avoir éprouvé toute sorte de maux en Europe, toujours poursuivi par le bonheur, et le perdant par sa faute, il passe en Amérique et tombe dans une république dont le chef est un émigré français qui, en quatre ans, a civilisé une horde de sauvages. Prosper passe ensuite aux États-Unis, où il retrouve son Angélina par un hasard aussi singulier que celui qui voulut que Candide retrouvât Cunégonde sur le rivage de Propontide. Comme son modèle, il épouse enfin l’objet de sa première flamme. — De tous ces événements, l’auteur conclut que tout est bien dans la nature, et que le mal n’est que dans la société.

Nous connaissons encore de cet auteur : L’Épicier, histoire fantastique, 4 vol. in-12, 1832.