Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 5/Lecture 2

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 349-358).

LECTURE DEUXIÈME.
HYMNE I.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Agni, viens aujourd’hui orner notre foyer ; du sein d’une vénérable fumée lance une large splendeur. Va toucher la voûte céleste, et lutte avec tes rayons contre ceux du soleil.

2. Au milieu de ces Dévas qui, pieux et purs, maîtres de la prière, préparent les deux espèces d’holocaustes, nous célébrons par des sacrifices la grandeur de l’adorable Narâsansa[1].

3. Nous voulons, en votre nom, glorifier toujours le noble et juste, le fort et intelligent Agni, messager (placé) entre le ciel et la terre, (établi parmi nous) tel que Manou, prêtant au sacrifice ses feux allumés par Manou.

4. Ô prêtres, apportez vos offrandes avec un pieux empressement ; arrachez le gazon (sacré). Adorez à genoux, invoquez Agni dont le dos est arrosé des gouttes du ghrita, et honorez-le avec l’holocauste.

5. Que les ministres de l’œuvre sainte, avec leurs prières et leurs cérémonies, ouvrent les portes (de l’enceinte divine), et attellent le char du Sacrifice. Telles que deux vaches qui lèchent leur veau, telles que des rivières (qui baignent la campagne), que les deux libations du matin répandent leur liqueur onctueuse dans nos assemblées.

6. Semblables à la vache nourricière, que les deux grandes déesses, l’Aurore et la Nuit, riches et adorables, viennent pour notre bonheur s’asseoir sur notre gazon.

7. Je vous appelle aussi à ce sacrifice, ô vous, ministres des œuvres saintes de Manou[2], couple sage et possesseur de tous les biens. Faites que nos feux soient droits ; et, attentifs à nos invocations, soyez, parmi les dieux, les plus bienfaisants.

8. Que sur ce gazon viennent se placer les trois déesses : Bhâratî avec les Bhâratis, Ilâ avec les Dévas, Saraswatî avec les Sâraswatas, et Agni avec les enfants de Manou ; que tous ils se livrent ensemble à la joie du sacrifice[3].

9. Ô divin Twachtri, hâte-toi de jeter en nous ce germe fécond, d’où naîtra un enfant brave, robuste, actif, aimant à plaire aux dieux et à faire retentir le mortier (sacré).

10. Ô Vanaspati, honore les dieux. Qu’Agni, sacrificateur, présente l’holocauste. Pontife ami de la justice, comme il connaît l’époque de la naissance des dieux, qu’il leur adresse de légitimes hommages.

11. Tes feux sont allumés, ô Agni. Viens ici avec Indra, avec les dieux montés tous sur le même char. Qu’Aditi, mère d’heureux enfants, que Swâhâ, que les dieux immortels se placent sur notre gazon et se livrent à la joie.


HYMNE II.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Allumez avec joie les feux d’Agni, et chargez ce dieu sacrificateur de l’office de messager, ce (dieu) qui, établi fermement parmi les mortels, juste, pur, distingué par sa chaleur brûlante, se nourrit du ghrita (sacré).

2. En sortant de l’enveloppe qui le couvre, il s’élance tel que le coursier qui bondit sur l’herbe. Il dévore (l’holocauste). Ses rayons s’agitent au gré du vent. (Ô dieu), ta cuirasse est noire.

3. Ô généreux Agni, tu viens de naître, et tes flammes immortelles se développent La fumée s’élève avec orgueil vers le ciel, pareille à un messager. Ô Agni, tu t’avances vers les dieux.

4. Ta force éclate sur (le foyer) de terre, quand tes dents saisissent ta nourriture. Tes feux s’élancent ainsi qu’une armée. Ô (Dieu) brillant, ta flamme dévore le bois comme elle dévorerait (la paille) d’orge.

5. C’est cet Agni toujours jeune, cet hôte bienveillant, semblable à un rapide coursier, dont on allume les feux le matin et le soir. Au sein de son foyer éclate la splendeur de ce (dieu) magnifique, objet de nos invocations.

6. Ô (Dieu) resplendissant, ta forme est magnifique, quand tu brilles près de nous tel que l’or. Tu résonnes comme le tonnerre qui descend du ciel, et ta lumière charme les yeux, semblable au soleil.

7. En votre nom, nous honorons Agni par des prières et des offrandes de beurre. Daigne donc, ô Agni, nous conserver par tes splendeurs infinies. Qu’elles soient pour nous telles que cent villes de fer.

8. Par ces (flammes) que tu sais rendre invincibles en faveur de ton serviteur, par ces prières auxquelles tu accordes le bienfait d’une race vigoureuse, ô fils de la Force, ô possesseur de tous les biens, conserve-nous, chantres et chefs de famille.

9. Quand, pareil à la hache aiguisée, il apparaît avec son corps pur et brillant, ce (dieu) saint et adorable ne sort du sein de l’Aranî que pour servir aux besoins du sacrifice.

10. Ô Agni, brille pour notre bonheur. Que nous obtenions de toi force et prudence. Que tout réussisse à ceux qui te chantent et à celui qui t’honore. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE III.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Présentez le saint holocauste et la prière à Agni, foyer de lumière éclatante, qui avec sagesse pénètre tous les êtres et divins et humains.

2. Qu’il apparaisse triomphant, ce prudent Agni qui, toujours jeune, naît du sein de l’Aranî, qui s’unit au bois, et de sa dent brillante consume tous les aliments qu’on lui donne.

3. Les mortels (ont placé) ce dieu éblouissant sur un trône, et ils ont choisi sa bouche pour lui confier leurs offrandes. Agni a reçu les présents des hommes, et, terrible (pour ses ennemis), a (doucement) brillé pour Ayou.

4. Ainsi le sage et prudent Agni vit au milieu des insensés ; l’immortel Agni reste au milieu des mortels. (Ô Dieu) puissant, ne nous fais aucun mal. Puissions-nous toujours conserver ta bienveillance !

5. Agni s’est assis au foyer préparé par les Dévas, et il a par ses œuvres sauvé les Amritas[4]. Enfant des plantes et des arbres[5], il soutient tout, et il est soutenu sur (un foyer) de terre.

6. Agni est le maître de l’ambroisie ; il est le maître de la richesse. C’est lui qui donne une forte famille. (Ô Dieu) puissant, ne souffre pas que nous, tes serviteurs, nous soyons sans enfants, sans beauté, sans sacrifices.

7. Puissions-nous être entourés des faveurs du bienveillant (Agni) ! Puissions-nous jouir d’une opulence continuelle ! Ô Agni, nous ne sommes pas issus d’une race étrangère et impie. Ne choisis que la route qui conduit vers nous.

8. S’il n’était point du même sang que nous, Agni viendrait en vain chercher nos offrandes et nos hommages. Il a des droits à la demeure que nous lui réservons ; qu’il se présente à nous, ce (dieu) fort, triomphant, adorable !

9. Ô puissant Agni, défends-nous contre notre ennemi et contre sa haine. Que vers toi s’élève un pur holocauste ; que (vers nous descendent) des richesses innombrables et enviées.

10. Ô Agni, brille pour notre bonheur ; que nous obtenions de toi force et prudence. Que tout réussisse à ceux qui te chantent et à celui qui t’honore. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IV.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Présentez la prière au puissant Agni, maître du ciel et de la terre, (au dieu appelé) Vêswânara[6], qui, en présence de tous les Amritas qui l’ont éveillé, prend un (rapide) accroissement.

2. Agni est l’objet de nos vœux. Il est au ciel et sur la terre ; il conduit les Ondes, il féconde les nuages. Vêswânara illumine la race de Manou, et grandit avec ses bienfaits.

3. Tremblant devant toi, les noires tribus[7] ont fui sans tenter le combat et ont abandonné les aliments qu’elles avaient recueillis. Ô Agni, ô Vêswânara, tu as brillé pour Poûrou, et fendu avec éclat les villes célestes.

4. Ô Agni, ô Vêswânara, les trois (mondes), la terre, le ciel, (et l’air), sont ton ouvrage, et s’attachent à ta suite. Par ta lumière tu as étendu le ciel et la terre. Tu brilles d’une splendeur immortelle.

5. Ô Agni, les rapides (Libations) et les Prières, remplies d’une (sainte) agitation et couvertes de ghrita, te recherchent et te suivent, toi, Vêswânara, maître des nations, étendard des aurores et des jours, et conducteur d’un char rempli de richesses.

6. Ô Agni, ô toi qui fais la gloire de tes amis, les Vasous ont mis en toi un souffle de vie[8] : ils se sont plu à orner ta force. Tu as chassé les Dasyous ; tu as créé pour l’Arya une large lumière.

7. Ô possesseur de tous les biens, tu nais aussi, tel que le Vent, dans la région élevée, et tu parcours en maître (le séjour) des Ondes célestes. Tu enfantes les mondes ; tu résonnes (dans le nuage), et jettes tes présents à ceux que tu as produits.

8. Ô Agni, ô Vêswânara, possesseur de tous les biens, ami de tous les êtres, envoie-nous une brillante abondance, et augmente ainsi la richesse et la gloire du mortel (qui t’honore).

9. Ô Agni, daigne nous accorder, à nous qui sommes tes riches (serviteurs), une magnifique opulence et une force renommée. Ô Agni, ô Vêswânara, partage les plaisirs (du sacrifice) avec les Roudras et les Vasous, et mets le comble à notre bonheur.


HYMNE V.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Je chante la gloire et les hauts faits d’un roi qui donne la vie[9], d’un héros que les nations célèbrent avec ivresse, d’un (dieu) aussi fort qu’Indra. J’adore et je chante celui qui brise (les villes célestes).

2. (Les prêtres) glorifient le (dieu) sage, étendard (du sacrifice), soutien (du monde), flambeau de la montagne (céleste)[10], roi du ciel et de la terre. Et moi aussi, je célèbre les exploits antiques d’Agni brisant les villes (célestes).

3. Agni a dispersé ces Dasyous impies et insolents, ces Panis sans foi, sans droiture, sans religion ; apparaissant à l’orient, il a précipité ces sacriléges.

4. Je chante Agni, ce maître de la richesse, ce héros invincible et triomphant, dont la force a donné, aux nations plongées dans les ténèbres de l’occident, les heureuses lumières de l’orient.

5. Le grand Agni a dompté par ses armes les formes (magiques des Asouras) ; il a créé les Aurores, épouses du (lumineux) Arya[11]. Il a vaincu ceux qui enchaînaient (les nuages)[12], et par sa puissance il a donné aux hommes leurs dépouilles.

6. Tous les peuples implorant sa bienveillance viennent par leurs œuvres mériter sa protection. Agni Vêswânara s’est établi pour notre bonheur entre le Ciel et la Terre, nos deux grands parents.

7. Le divin Vêswânara, au lever du soleil, nous donne les biens qui appartiennent au domaine de l’air. Agni nous livre les trésors des régions inférieures et supérieures, de l’air, du ciel et de la terre.


HYMNE VI.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Pour vous j’invoque dans ma prière le divin, le victorieux Agni, rapide comme un coursier. (Dieu) sage, deviens le messager de notre sacrifice. On sait que de tous les dieux (Agni) est le plus clément.

2. Viens, Agni, suis avec bonheur la voie qui t’appartient, et honore les dieux nos amis. Sous tes puissants rayons tu fais gémir le haut (bûcher qui couvre ton foyer) de terre, et tes dents consument toutes les branches.

3. Le sacrifice est tourné du côté de l’orient. Le gazon a été préparé. Agni, (attendu) comme un sacrificateur, est doucement invité par nos louanges. Je m’adresse avec respect à ces vénérables mères[13] d’où tu vas naître, ô (dieu) toujours jeune et adorable.

4. Aussitôt les sages enfants de Manou ont enfanté celui qui va diriger pour eux le char du sacrifice. L’heureux maître des peuples, Agni, aux paroles de miel, (au cœur) droit, est placé sur son foyer.

5. Il vient d’arriver, il est établi dans la maison de l’homme, environné (de ses serviteurs), cet Agni qui soutient tout, ce prêtre qui porte (nos offrandes), ce bienfaiteur dont le Ciel et la Terre augmentent la grandeur, et que le sacrificateur honore.

6. Cependant les prêtres, avec leurs holocaustes, développent toute la suite des prières[14] ; les autres, aidés des femmes[15], ont paré (l’enceinte sacrée) ; quelques-uns (par leurs chants) ont charmé l’oreille des peuples ; d’autres ont allumé les feux de mon sacrifice.

7. Ô Agni, ô fils de la Force, les Vasichthas t’implorent comme maître de la richesse. Donne-nous l’abondance, à nous, chantres ou seigneurs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VII.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les feux du royal Agni, du (divin) Arya sont allumés au milieu de nos invocations ; sa face est arrosée de ghrita. Les prêtres assemblés le chantent en lui offrant l’holocauste. Agni a brillé avec les Aurores.

2. L’heureux sacrificateur, le magnifique Agni se lève, et sa grandeur est proclamée par Manou. Il développe ses rayons ; placé sur (le foyer) de terre, le (dieu) dont la trace est noire croît aux dépens des plantes (qu’il dévore).

3. Ô Agni, de quelles offrandes, de quelles louanges devons-nous t’entourer ? Quels sacrifices, quels hymnes peuvent t’attirer ? Ô (Dieu) libéral, comment deviendrons-nous maîtres de la richesse et possesseurs d’une opulence durable ?

4. Agni est célébré par le sacrificateur, quand, étendant sa large lumière, il brille comme le soleil. Hôte divin, il s’est revêtu d’un grand éclat pour assister Poûrou dans les batailles.

5. Nous t’avons présenté de nombreuses offrandes. Allume tous tes rayons et sois-nous favorable. Ô noble Agni, écoute nos hymnes, et, content de nos louanges, amplifie ton corps.

6. Que notre prière, accompagnée des deux espèces (de libations)[16], s’élève en l’honneur d’Agni, et enfante pour nous des centaines, des milliers de biens. Que ses chantres et le chef de famille obtiennent une félicité brillante, exempte de maladies, et défendue contre les Rakchasas.

7. Ô Agni, ô fils de la Force, les Vasichthas t’implorent comme maître de la richesse. Donne-nous l’abondance, à nous, chantres ou seigneurs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VIII.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. L’amant des Aurores[17] s’est éveillé à leur approche. Le (dieu) sacrificateur, sage et pur, auteur de tout bien, élève l’étendard qui dirige les deux espèces d’êtres[18] ; (il porte) les holocaustes pour les dieux, et la richesse pour (les hommes) pieux.

2. Ce (dieu) puissant, (appelé) Damoûnas, force les portes des Panis, et nous ouvre une source abondante de biens. Heureux sacrificateur, en faveur des serviteurs qui l’honorent, il apparaît et chasse les ténèbres.

3. Fort, sage, magnifique, brillant et solide, il est pour nous un ami, un hôte bienveillant. Paré d’un merveilleux éclat, il resplendit en face des Aurores. Enfant des Ondes, il pénètre au milieu des branches (du foyer)[19].

4. Pour vous a brillé (le dieu) adorable, et possesseur de tous les biens ; il vient et se confond avec les enfants de Manou. Il s’entoure d’un admirable éclat. Il s’enflamme, et les Vaches (du sacrifice) l’ont éveillé.

5. Viens, ô Agni, (et remplis) ton office de messager : n’offense pas les dieux. Présente-toi devant eux avec la troupe pieuse qui les honore. Pour nous faire obtenir leurs bienfaits, sacrifie à Saraswatî, aux Marouts, aux Aswins, à tous les dieux.

6. Ô Agni, ô fils de la Force, les Vasichthas t’implorent comme maître de la richesse. Donne-nous l’abondance, à nous, chantres ou seigneurs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IX.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Tel que l’amant de l’Aurore, le (dieu) pur et fécond, lumineux et resplendissant, élargit ses rayons : il développe tous ses feux, et vient à la prière de ses serviteurs.

2. Comparable au soleil, Agni a brillé avec l’Aurore qui couvre (le ciel). De même que les prêtres préparent la prière, lui, il apprête le sacrifice. Sage messager, divin bienfaiteur, il vient vers les hommes et monte vers les dieux.

3. Les Prières et les Invocations, dans leur désir du bonheur, s’élèvent vers les dieux et accourent vers Agni, maître des enfants de Manou, porteur de l’holocauste, hôte agréable et charmant.

4. Ô Agni, amène-nous Indra avec les Vasous, le juste Roudra avec les Roudras, Aditi, la mère commune, avec les Adityas, le riche Vrihaspati avec les vénérables (Dévas) ; et partage avec eux les plaisirs (du sacrifice).

5. Les peuples apportent leurs louanges et leurs vœux, au milieu des sacrifices, à cet Agni toujours jeune, à cet heureux sacrificateur. C’est lui qui, le matin et le soir[20], est l’infatigable messager que les riches (pères de famille) emploient pour honorer les dieux.


HYMNE X.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Tu es le grand héraut du sacrifice ; les Immortels n’éprouvent aucun plaisir sans toi. Arrive avec tous les dieux sur le même char. Ô Agni, tu es le premier des sacrificateurs ; assieds-toi en ce lieu.

2. Tu viens pour exercer tes fonctions de messager, et les enfants de Manou, l’holocauste à la main, t’adressent leurs louanges. Ô Agni, donne des jours sereins à celui dont le gazon (sacré) te reçoit avec les dieux.

3. Trois fois (par jour) on dépose en toi le trésor de la libation, pour te disposer en faveur du mortel ton serviteur. Tel que Manou, ô Agni, honore les dieux. Sois notre messager et notre défenseur.

4. Agni est le maître du large sacrifice ; Agni est le (gardien) des holocaustes. Les Vasous ornent son œuvre, et les Dévas le prennent pour porter leurs offrandes.

5. Ô Agni, amène les dieux pour qu’ils mangent l’holocauste. Qu’ils se livrent à la joie avec Indra, leur chef. Présente notre sacrifice aux dieux habitants du ciel. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XI.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Venons avec nos hommages respectueux vers le (dieu) toujours jeune, dont les feux sont allumés dans sa demeure, (vers ce dieu) qui brille magnifiquement entre le Ciel et la Terre autour de lui étendus, invoqué par nos prières et heureusement accessible.

2. Agni, possesseur de tous les biens et par sa grandeur vainqueur de tous les maux, est loué dans son séjour. Qu’il nous conserve, nous chantres ou chefs de maison, contre toute infortune, contre toute inimitié.

3. Ô Agni, tu es Varouna, tu es Mitra. Les Vasichthas par leurs prières te glorifient. Qu’en toi se trouvent accumulés tous les biens. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XII.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Apportez vos hymnes et vos prières à Agni, source de toute pureté, gardien de nos vœux, vainqueur des Asouras. Je viens, par l’holocauste, charmer Vêswânara qui est assis sur le gazon (sacré), et disposé à remplir nos souhaits.

2. Ô Agni, tu nais, et déjà tu remplis de ta splendeur le ciel et la terre. Ô Vêswânara, possesseur de tous les biens, par ta grandeur tu délivres les dévas de leur ennemi.

3. Ô Agni, à peine es-tu né, que, maître des mondes, tu les parcours, comme le pasteur visite ses troupeaux. Ô Vêswânara, accorde-nous le fruit de notre œuvre sainte. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIII.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètres : Vrihatî et Trichtoubh.)

1. Honorons le pur et brillant Agni, le dieu possesseur de tous les biens, et, allumant le feu (sacré), adressons-lui nos invocations et nos holocaustes.

2. Ô vénérable Agni, nous voulons allumer le feu en ton honneur ; nous voulons t’apporter nos offrandes avec nos louanges. Ô divin sacrificateur, ô foyer d’une heureuse lumière, nous (t’offrons) le beurre du sacrifice et l’holocauste.

3. Viens à nous avec les dieux ; (entends) nos invocations, et sois avec nous quand nous disons Vachat[21]. Nous voulons être les serviteurs d’un dieu tel que toi. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIV.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Venez, et déposez l’holocauste dans la bouche du (dieu) libéral, qui est notre premier parent.

2. Pour le bonheur des cinq espèces d’êtres[22], ce maître de maison, sage et jeune, vient s’asseoir dans nos demeures.

3. Qu’Agni conserve de toute part notre bien. Qu’il nous garde contre le mal.

4. Je chante un hymne nouveau en l’honneur d’Agni, épervier céleste. Qu’il nous comble de ses riches présents.

5. Ô Agni, au milieu des feux du sacrifice, tes trésors brillent à la vue ; ta richesse ressemble à celle (d’un père de famille) entouré de ses enfants.

6. Qu’Agni accoure à la voix de ceux qui disent Vachat ; que ce (dieu) pontife et porteur de l’holocauste exauce nos prières.

7. Ô Agni, ô divin maître des nations, nous t’invoquons par nos vœux, dieu brillant et fort.

8. Brille nuit et jour ; nous allumons tes feux éclatants. Sois à nous avec toute ta force.

9. Pour obtenir tes présents, les sages viennent t’honorer par leurs œuvres. L’immortelle (Prière)[23] (accourt) vers toi avec ses mille offrandes.

10. L’immortel et adorable Agni, clair et brillant, exempt de souillure, auteur de toute pureté, met en fuite les Rakchasas.

11. Ô maître, enfant de la Force, et toi, Bhaga, apportez-nous la richesse, et donnez-nous l’opulence.

12. Ô Agni, et vous, divin Savitri, Bhaga et Diti, accordez-nous une glorieuse famille et l’abondance de tous biens.

13. Ô divin et immortel Agni, garde-nous contre le mal, et brûle tes ennemis de tes traits dévorants.

14. Protége tes serviteurs, et que ta protection soit grande, forte comme le fer, invincible, infinie dans sa munificence.

15. (Dieu) indomptable, conserve-nous nuit et jour contre le mal, nuit et jour contre le méchant.


HYMNE XV.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Vrihatî.)

1. En votre nom j’invoque dans ce sacrifice l’immortel Agni, le petit-fils de la Force, maître intelligent et dévoué, messager de tous les (dieux), honoré par de riches sacrifices.

2. Il attelle ses deux (coursiers) brillants et doués de tous les biens. Il accourt à notre prière, et le Sacrifice, avec ses rites et ses cérémonies, (accueille) le maître des richesses, le bienfaiteur des peuples.

3. Le (dieu) libéral est invoqué, et sa splendeur éclate. La fumée s’élève, mêlée de vives lueurs, et va toucher le ciel. Les prêtres ont allumé les feux d’Agni.

4. Ainsi nous te choisissons pour être un glorieux messager. Amène les dieux au sacrifice. Ô fils de la Force, accorde-nous tous les biens (que peut désirer) un mortel : c’est pour cela que nous venons à toi.

5. Ô Agni, tu es dans le sacrifice le maître de maison et notre pontife. Ô (Dieu) sage, magnifique et purifiant, remplis ta fonction de prêtre, et conduis-nous à la richesse.

6. Ô (Dieu) puissant, accorde à celui qui t’offre le sacrifice une heureuse opulence ; car c’est toi qui donnes l’opulence. Encourage, au milieu de nos cérémonies, et les prêtres et celui qui par ses louanges exalte ta grandeur.

7. Ô Agni, objet de nos invocations, que les maîtres (du sacrifice) obtiennent ta bienveillance. Ces riches conducteurs des peuples ont des troupeaux de vaches à donner.

8. Ô (Dieu) puissant dont les oreilles s’abaissent pour nous entendre, Ilâ[24], le ghrita à la main, siége dans nos demeures au milieu de l’abondance (des offrandes). Protége-nous contre l’ennemi, contre le méchant. Accorde-nous ton secours.

9. Ô prudent Agni, ta bouche, ta langue agréable reçoit (nos présents). Apporte-nous la richesse, à nous maîtres (du sacrifice), et fais le bonheur de celui qui te présente l’holocauste.

10. Ô (Dieu) adorable, défends contre le mal ceux qui, avec l’espoir d’une grande renommée, prodiguent les présents de chevaux et de richesses : entoure-les de tes secours protecteurs.

11. Le dieu possesseur de tous les biens attend de vous de copieuses offrandes. Arrosez-le (de ghrita) ; rassasiez-le (de vos mets) ; Agni se charge de vos holocaustes.

12. Les Dévas ont institué ce (dieu) sage comme pontife, comme porteur (des offrandes). Qu’Agni accorde au peuple, qui le sert et qui l’honore, la richesse et l’avantage d’une forte famille.


HYMNE XVI.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètres : Trichtoubh et Dwipadâ.)

1. Que les feux d’Agni s’allument au bois du foyer. Qu’on étende le gazon.

2. Qu’on ouvre les portes (de l’enceinte sacrée) qui attendent (les dieux). Amène ici ces dieux qui aiment (nos offrandes).

3. Ô Agni, possesseur de tous les biens, viens avec l’holocauste, honore les dieux, et fais agréer nos sacrifices.

4. Que le possesseur de tous les biens fasse agréer nos sacrifices ; qu’il honore les dieux, et réjouisse les Immortels.

5. Ô (Dieu) sage, donne-nous tous les biens. Que nos prières soient aujourd’hui exaucées.

6. Ô Agni, ô petit-fils de la Force, les Dévas t’ont constitué le porteur de l’holocauste.

7. Présentons nos offrandes à un dieu tel que toi. Prends, et donne-nous à ton tour tes précieuses richesses.


HYMNE XVII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, les chantres, nos pères, quand ils ont eu recours à toi, ont toujours obtenu la fortune. En toi se trouvent les vaches nourricières, et les coursiers (rapides). Tu es, pour un serviteur pieux, la source de tous les biens.

2. (Dieu) sage et prudent, tu es entouré de tes Lueurs comme un roi de ses femmes. Ô Maghavan, fais le bonheur et la fortune de tes serviteurs, en nous donnant la beauté du corps, des vaches, des chevaux.

3. Près de toi arrivent à l’envi les Prières, qui honorent et réjouissent les dieux. Que ta richesse vienne jusqu’à nous par une route facile. Ô Indra, puissions-nous obtenir ta bienveillance et ton secours !

4. Tu es comme une vache dans un bon pâturage, et que Vasichtha a voulu traire. C’est pour cela qu’il t’a entouré d’hommages. Tu es mon maître, et tout le peuple te dit : « Qu’Indra nous accorde sa bienveillance ! »

5. Indra a pour Soudâs rendu guéables les ondes d’une rivière débordée[25]. Dignement célébré par Outchatha[26] (son chantre), il s’est déclaré l’ennemi du superbe Simyou[27], qui avait lancé une imprécation contre les eaux.

6. L’Yakchou Tourvasa[28] est venu comme les poissons attirés (par l’appât) ; il a voulu conquérir l’abondance. Les Bhrigous et les Drouhyous s’élancèrent à l’envi, et, dans leur lutte, (Indra) fit triompher son ami.

7. Les (prêtres), épuisés par la pénitence et heureux dans leur dévotion, l’hymne pieux à la bouche et la corne (noire à la main)[29], après avoir préparé l’holocauste, ont chanté les louanges (d’Indra. Et le dieu) est venu avec les Tritsous[30] combattre les Asouras. Partageant les plaisirs de l’Arya[31], il a amené les vaches (célestes).

8. Les Asouras insensés ont desséché (le sein) d’Aditi[32], et pris (les ondes de) la Parouchnî[33]. La Vache[34] (céleste) grandit, et couvre Prithivî[35] ; le sage enfant de Tchayamâna[36] reste endormi.

9. Ils viennent donc comme à une conquête assurée, et s’emparent de la Parouchnî. Mais Indra apparaît. En faveur de Soudas, dans (ce monde de) Manou, il a vaincu des ennemis remplis de jactance et entourés d’une belle famille.

10. Les (Marouts) allaient tels que des génisses sans pasteur, éloignées du pâturage. Rassemblés autour d’un ami déclaré, les nourrissons de Prisni, lancés par elle, se sont empressés, pareils à des coursiers bondissants.

11. Tel que le prêtre qui, pour le siége (du sacrifice), coupe (vingt et une) tiges de cousa, le royal héros, Indra, pour satisfaire à son désir de gloire, immole sur les deux bords (de la Parouchnî) vingt et un (Asouras), et donne l’essor aux Marouts[37].

12. C’est ainsi que le dieu, qui arme son bras de la foudre, frappe le célèbre Cavatcha, et le grand Drouhyou[38] au milieu des eaux. Dans cette enceinte (sacrée), ceux qui te sont dévoués et qui t’aiment se réjouissent (de ta victoire).

13. Aussitôt Indra a renversé toutes leurs forteresses, et par sa force a brisé leurs sept villes. Il a donné (à la troupe) des Tritsous[39] la part des enfants d’Anou[40]. Puissions-nous (également), pour prix de notre sacrifice, vaincre le superbe Poûrou[41].

14. Les enfants d’Anou et les Drouhyous, qui avaient désiré les Vaches (célestes), périrent, malgré leur vaillance, au nombre de douze mille soixante-six[42]. Telles sont les prouesses d’Indra dignes de tous nos éloges.

15. Ces Tritsous, auxiliaires d’Indra, sont lancés par lui, comme les ondes qui descendent (de la montagne). Mais les vils (Asouras), tels que des marchands intéressés, ont abandonné à Soudas tous les biens qu’ils possédaient[43].

16. Indra poursuit sur la terre le superbe ennemi de son serviteur, l’impie qui ne le connaît pas, et qui est avare d’offrandes. Il écrase de sa colère les (vaines) colères, et il sait trouver le chemin de la maison (d’un ami).

17. Pour protéger (cet ami), Indra a fait une chose merveilleuse. Avec une chèvre il a donné la mort au lion ; avec une aiguille il a percé des colonnes[44]. Il a donné à Soudâs tous les biens.

18. Tes ennemis ont toujours trouvé la mort. Dompte aussi le puissant Bhéda[45]. Ô Indra, aiguise et lance ta foudre sur celui qui outrage les mortels empressés à te louer.

19. Que l’Yamounâ[46] et les Tritsous révèrent Indra. Pour prix de notre sacrifice, qu’(Indra) donne la mort à Bhéda. Que les Adjas, les Sigrous, les Yakchous[47], recueillent (sur le champ de bataille) les têtes des chevaux (de leurs ennemis), comme un hommage (digne d’Indra).

20. Ô Indra, tes bienfaits, tes présents, anciens et nouveaux, sont comme les Aurores : on ne saurait les compter. Tu as donné la mort au superbe Dévaca ; tu as renversé de grands (ennemis), tels que Sambara.

21. Ceux qui t’ont célébré dans leurs demeures, et Parâsara et Vasichtha, ont par toi mis à mort des centaines de Rakchasas. Ils estiment l’amitié d’un protecteur tel que toi. Que des jours sereins se lèvent (pour eux et) pour les chefs de famille.

22. Voici de Soudas[48] du petit-fils de Dévavân, deux cents vaches, et deux chars occupés par les femmes. Ô Agni, je veux faire honneur au présent du fils de Pidjavana ; et, en qualité de sacrificateur, je chante et fais le tour de ton foyer.

23. Soudas, le fils de Pidjavana, m’a donné quatre (coursiers) au pied solide, au corps élancé, aux signes prospères, et tout couverts d’or. Pour ma gloire, pour le bonheur de ma famille, (ces coursiers) me transportent, moi et mes enfants.

24. Sa gloire remplit l’immensité du ciel et de la terre. Ses bienfaits sont partagés entre les plus dignes. Il est comme Indra célébré par les sept fleuves (célestes). Il a dans le combat tué Youdhyâmadhi[49].

25. Héroïques Marouts, protégez le père de Soudâs, de même que Divodâsa. Gardez la maison du fils de Pidjavana. Que sa force soit invincible, immortelle, magnifique !


HYMNE XVIII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le terrible (Indra), tel qu’un taureau aux cornes pointues, renverse seul la foule de ses ennemis. Tu dépouilles la riche maison de l’impie, pour donner son bien à ton fidèle serviteur.

2. C’est ainsi, ô Indra, que tu as dans le combat protégé Coutsa[50] de ton propre corps, quand, pour plaire à ce fils d’Ardjounî, tu as frappé le brigand Souchna et Couyava.

3. (Dieu) vainqueur, tu as secouru et protégé de ta foudre Soudâs, qui t’offrait l’holocauste. Tu as donné un riche domaine à Trasadasyou[51], fils de Pouroucoutsa, et sauvé Poûrou[52] dans ta guerre contre Vritra.

4. (Ô Dieu) fidèle à tes serviteurs, qui, trainé par deux chevaux azurés, vas donnant la mort, tu as, au moment du sacrifice, de concert avec les Marouts, immolé de nombreux ennemis ; tu as, en faveur de Dabhîti[53], vaincu le Dasyou Tchoumouri et Dhouni.

5. (Ô Dieu) dont la main porte la foudre, et qui possèdes une infinité de biens, tu as déployé ta vigueur, quand tu as forcé et brisé les quatre vingt-dix villes (célestes), donnant la mort à Vritra et à Namoutchi.

6. Ô Indra, voilà les biens dont tu as comblé Soudas, ton serviteur, qui te présentait l’holocauste. Pour reconnaître ta générosité, j’attelle (à ton char) deux coursiers généreux. (Dieu) fort et puissant, que nos hommages montent jusqu’à toi.

7. (Dieu) vaillant et porté par des chevaux azurés, nous t’invoquons, assemblés autour de toi. Ne nous livre pas à l’avidité de notre ennemi. Sauve-nous par tes secours bienfaisants. Puissions-nous être au nombre des chefs de famille que tu aimes.

8. Oui, puissions-nous être aimés de toi, ô Maghavan ! Puissions-nous, certains de ton heureuse présence, nous livrer à la joie au milieu de nos demeures ! Pour le bonheur de (tes serviteurs, tel qu’) Atithigwa, soumets à tes lois Tourvasa et Yâdwa[54].

9. Ô Maghavan, en te voyant près d’eux, les prêtres, hérauts du sacrifice, célèbrent tes louanges, et par leurs invocations ils te demandent les dépouilles des Panis. Rends-nous amitié pour amitié.

10. Ô Indra, ô le plus grand des guerriers, ces louanges que t’adressent les prêtres sont un tribut que nous t’offrons pour obtenir tes bienfaits. Sois l’ami, le héros, le sauveur de ces hommes, et favorise-les dans les combats livrés à Vritra !

11. Héroïque Indra, laisse croître ton (vaste) corps, deviens-nous secourable, loué par nos hymnes, excité par nos cérémonies. Donne-nous des vivres abondants, et de (riches) maisons. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.

  1. Voy. page 48, col. 1, note 1.
  2. Je pense que ces deux divinités sont celles que désigne la note 9, page 133, col. 1. On leur donne les épithètes du dieu Agni.
  3. Ces idées se retrouvent dans les mêmes termes sect. II, lect. viii, hymne xi, st. 8. Il semble que les Dévas, les Bhâratis et les Sârasuatas soient les Rites et les Prières personnifiées, et élevés à la dignité de Richis divins. Je modifierais peut-être les explications que j’ai déjà données sur les trois déesses, et, d’après l’étymologie, je regarderais Bhârati comme présidant aux offrandes, Ilâ aux hymnes ou bien aux mets sacrés, et Saraswatî aux prières des libations.
  4. Les mots Dévas et Amritas s’appliquent ici aux personnes occupées des sacrifices.
  5. Agni a été nourri par le suc des plantes, et s’est accru aux dépens des branches d’arbre qui composent le bûcher.
  6. Voy. page 78, col. 1, note 4.
  7. Ce sont les Asouras, couverts de nuages qui obscurcissent l’air.
  8. Asouryam. Pour le mot Vasous, voy. plus haut, page 347, col. 2, note 5.
  9. Asoura.
  10. J’ai rendu ainsi le mot adri, que le commentateur entend par chantre, dévot (stotri, âdâtri).
  11. Nous avons, page 61, col. 2, note 2, donné le sens du mot Arya, et nous y avons vu que c’était quelquefois une épithète d’Indra. Ici ce même mot s’applique au Soleil, qui est le maître et l’époux de l’Aurore.
  12. Je rencontre ici le mot nahouch, qui signifie vinciens, et qui me semble un synonyme d’Asoura. L’Asoura retient l’eau du nuage ; Agni délivre cette eau, et la donne aux hommes. Le sens que je donne à nahouch, dont le commentaire fait un nom de roi, confirme l’explication que j’ai tentée du mot nâhoucha, page 300, col. 1, note 1.
  13. Ce sont les deux pièces de l’Aranî, qui vont enfanter Agni. Le commentateur applique ce passage au Ciel et à la Terre.
  14. Mantra.
  15. Je traduis ainsi naryyâh, malgré l’avis du commentaire, qui ne regarde ce mot que comme synonyme de narah, manouchyâh. Dans cette circonstance, la maîtresse de la maison intervient avec ses femmes pour les ornements du sanctuaire. Elles apportent surtout des fleurs.
  16. Traduction du mot Dwibarhâh, auquel le commentaire donne le sens ordinaire de tenant à deux mondes, ou celui de possédant la science et l’œuvre.
  17. Je suppose que l’amant de l’Aurore est le Soleil. Le texte porte le mot djârah, qui signifie corrupteur, et que le commentaire entend par destructeur : le Soleil par son éclat détruit l’Aurore.
  18. Suivant le commentaire, ce sont les bipèdes et les quadrupèdes, ou bien les hommes et les dieux.
  19. Nous avons vu ce que cette phrase signifie : Agni, fortifié par les libations, s’étend vers le bois de son bûcher, qui l’alimente et l’accroît.
  20. Je rends ainsi l’épithète kchapâvân, qui littéralement signifie noctibus prœditus. Les sacrifices ont lieu principalement à la fin et au commencement des nuits, c’est-à-dire, le matin et le soir.
  21. Exclamation du prêtre qui fait l’offrande.
  22. Voy. page 45, col. 1, note 1.
  23. Elle porte le nom d’Akcharâ.
  24. Ilâ est une déesse du sacrifice. Voy. plus haut, page 349, col. 2. note 1. Le commentaire croit qu’elle préside aux mets sacrés, Annadévatâ, havirlakchanâ.
  25. Le commentaire semble indiquer que cette rivière s’appelle Parouchni : c’est le nom du nuage.
  26. Ce mot signifie chantre, stotri ; suivant le commentaire, ce serait un nom commun.
  27. Je suppose que c’est le nom d’un Asoura.
  28. Tourvasa est un ancien roi, dont il a déjà été question, et ordinairement protégé par Indra, excepté une fois. Voy. sect. IV, lect. vi, hym. xi, st. 7. Le mot Yakchou est, à ce qu’il paraît, un nom de peuple : voy. p. 357, c. 1, n. 3. Le commentaire, expliquant ce passage, rapporte qu’une querelle survint entre Soudas et Tourvasa, et qu’Indra, sauvant Soudas, tua Tourvasa. Dans ce cas les Bhrigous sembleraient avoir été les partisans de Soudas, et les Drouhyous, ceux de Tourvasa. Suivant une autre version, il paraîtrait que Tourvasa aurait été favorisé dans un débat entre les Bhrigous et les Drouhyous, où il n’est pas question de Soudas. Je croirais assez que les Bhrigous représentent ici les prêtres du sacrifice, et les Drouhyous, les Asouras vaincus par l’assistance d’Indra. J’ai laissé à la traduction toute l’ambiguïté du texte.
  29. Le commentateur dit que les prêtres portent à la main une corne noire pour gratter, coundayanârtham crichnavichânahastâh dîkchilâh.
  30. Le commentateur dit que les Tritsous sont un peuple. Je prends ce mot pour un nom de Marouts. Le même commentateur dit ailleurs que ce sont les disciples de Vasichtha. Voy. sect. V, lect. vi, hym. iii, st. 4.
  31. Le chef de famille, peut-être Tourvasa ou Soudâs.
  32. Aditi est la nature dans son ensemble. Le commentaire ne voit dans ce mot qu’un adjectif, qu’il fait rapporter à la Parouchnî.
  33. La Parouchnî est une rivière céleste.
  34. C’est-à-dire, le nuage.
  35. Prithivî signifie large ; et ce mot, qui s’applique ordinairement à la terre, s’emploie aussi pour l’air.
  36. Le texte porte Tchâyamâna, que le commentaire se contente d’interpréter par fils de Tchayamâna, sans autre explication. Je suppose que Tchayamâna est un nom de Vâyou, le Vent, qui amoncelle les vapeurs et en forme le nuage, Parwata ou Pardjanya, qui ainsi devient son fils. Je fais venir ce mot de tchi, tchayati, amonceler, ou de tchaya, aller.
  37. Il doit y avoir quelque analogie entre Indra, ouvrant ici le nuage pour former les Marouts, et Indra déchirant en sept morceaux le fruit que Diti porte dans son sein.
  38. Il paraît que ce sont les noms de deux Asouras.
  39. Le texte porte le singulier : à Tritsou.
  40. Ordinairement ce sont les hommes. Ce sens semblerait ici modifié.
  41. Apparemment un prince de ce nom, ennemi du sacrificateur. Il est possible qu’il y ait ici quelque allusion à l’histoire antique de l’Inde, où, parmi les enfants d’Yayâti, il y a un Poûrou, un Drouhyou, un Anou, un Tourvatou.
  42. Littéralement, soixante centaines, six mille soixante-six.
  43. Le commentaire, confondant les deux parties de ce distique, regarde les Tritsous comme de faux amis et des traîtres.
  44. Ce sont sans doute deux proverbes.
  45. On suppose que c’est un prince ennemi du sacrificateur.
  46. Rivière, la Jumnâ.
  47. Trois noms de peuples. Yakchou signifie ayant le désir de sacrifier : c’est, plus haut, l’épithète de Tourvasa.
  48. Soudâs est fils de Pidjavana et petits-fils de Devavân.
  49. Nom d’un ennemi de Soudâs.
  50. Voy. page 239, col. 2, note 1.
  51. Voy. page 110, col. 1, note 11.
  52. Voy. page 356, col. 2, note 5. Ce prince semblait devoir être un ennemi d’Indra.
  53. Voy. section I, lect. vii, hymne xviii, st. 23, et alibi ; section III, lecture vi, hymne xii, stance 21, et alibi.
  54. C’est pour me conformer au sens du commentaire que j’explique ainsi ce passage. Déjà dans l’hymne précédent il avait présenté Tourvasa comme ennemi d’Indra. Cependant l’impératif nisisihi peut recevoir une signification toute contraire, comme celle d’exciter, encourager. Il est possible de reconnaître dans le mot Yâdwa le nom d’Yadou, frère de Tourvasa. Plus bas, lecture vii, hymne v, ce même mot se retrouve avec la synonymie d’Yâdava, Yadouvansodbhava.