Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 5/Lecture 4

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 367-376).

LECTURE QUATRIÈME.
HYMNE I.
À Agni, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que le Rite divin s’élève de l’enceinte du sacrifice. Soûrya, avec ses rayons, a mis en liberté les vaches (célestes). La Terre a découvert ses vastes sommets. Agni vient d’allumer ses larges feux, rivaux (du soleil).

2. Ô Mitra et Varouna, ô vous qui donnez la vie[1], recevez comme une offrande nos hymnes et nos chants. Je le dis : « L’un de vous (Varouna) est un maître invincible, un gardien du devoir ; Mitra anime les êtres vivants. »

3. Le Vent court comme en se jouant. Les vaches (divines) ont donné leur lait. Né au séjour céleste, le fécond (Pardjanya) a crié au sein du (nuage) qui est sa mamelle.

4. Héroïque Indra, (viens au sacrifice de celui) qui avec l’hymne attelle à ton beau char deux coursiers rapides et robustes. Puissé-je attirer ici le puissant Aryaman, qui confond la colère de son ennemi !

5. Les prêtres vont avec respect, dans la demeure de Rita, mériter par leurs sacrifices l’amitié de Roudra. Loué par eux, le (dieu) chérit leurs hommages, et leur envoie l’abondance.

6. Qu’elles s’approchent de nous, par amour (pour notre sacrifice), les sept (rivières) qui ont pour sœur Saraswatî ; mères fécondes[2] des eaux, trésor d’une onde bienfaisante, source abondante d’un lait nourricier.

7. Que les rapides et folâtres Marouts conservent nos œuvres et nos enfants. Que l’immortelle (Prière)[3] accoure, et nous reste fidèle. Que les Marouts répandent sur nous une richesse toujours croissante.

8. Honorez la (Terre), grande et opulente ; honorez Poûchan, comme vous feriez pour un héros digne de votre culte, Bhaga le gardien de notre œuvre (sainte), le sage et bienfaisant Vâdja[4] au moment de l’offrande.

9. Ô Marouts, que cet hymne aille vers vous : qu’il aille vers Vichnou, qui aime les libations de soma et qui nous protége. Qu’ils donnent à leur chantre des moissons et des enfants. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE II.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Vâdjas, ô Ribhoukchas[5] qu’un char invincible et commode vous amène pour entendre nos hymnes. Ô (Dieu) à la belle face, jouissez dans nos sacrifices de nos grandes et triples[6] libations.

2. Ô resplendissants Ribhoukchas, accordez à nos maîtres opulents une fortune inaltérable. Venez dans nos sacrifices prendre notre Swadhâ, et boire (nos libations). En échange de nos prières, donnez-nous vos riches présents.

3. Ô Maghavan, quelle que soit la grandeur de notre richesse, c’est toi qui en es le gardien et le dispensateur. Tes deux bras sont pleins de trésors. Notre hymne appelle tes dons.

4. Ô Indra, ô Ribhoukchas[7], tu es bon, glorieux, et digne de nos louanges. Tel que Vâdja, tu viens dans notre demeure. Ô (Dieu) que traînent deux chevaux azurés, puissions-nous, Vasichthas occupés de l’œuvre sainte, te plaire par notre service !

5. Ô Haryaswa, tu accordes toi-même aux prières de ton serviteur, les biens que tu possèdes. Ô Indra, nous t’honorons ; donne-nous tes richesses et ta protection.

6. Ô Indra, tu entends nos voix, et tu affermis la fortune de nos sages. Engagé par le sacrifice et la prière, que ce (dieu) puissant apporte dans notre demeure l’abondance, la richesse, et le bonheur d’une forte famille.

7. Quand un homme est sous l’influence de la déesse Nirriti[8], ses libations[9] et ses offrandes se dirigent vers Indra. Et alors cet ami des trois (mondes), que les mortels doivent honorer, arrive auprès de cet homme accablé par la faim, et chassé de sa propre demeure.

8. Ô Savitri, que nos offrandes et nos louanges aillent vers toi, pour obtenir les dons de Parwata[10]. Que ce sauveur céleste nous comble de ses présents. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE III.
À Savitri, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le divin Savitri se lève, et développe la forme d’or qu’il a revêtue. Bhaga mérite les hommages des enfants de Manou, lui qui distribue avec libéralité ses abondantes richesses.

2. Lève-toi, ô Savitri à la main d’or ! Entends (la voix) de notre sacrifice au moment de l’offrande. Montre-nous ta grande et large forme, et envoie aux mortels les biens qui leur conviennent.

3. Que le divin Savitri soit loué ! Tous les Vasous le chantent. Que ce (dieu) adorable reçoive nos hymnes et nos offrandes. Qu’il couvre de toute sa protection les maîtres (du sacrifice).

4. La déesse Aditi célèbre avec amour la naissance du divin Savitri. À ces accents joignent leurs voix joyeuses Varouna, Mitra, Aryaman et (leurs frères)[11], tous également rois.

5. Tous les (Dévas) à l’envi, les offrandes à la main, honorent et vénèrent (Savitri), présent du Ciel et de la Terre. Qu’Ahirboudhnya nous entende. Que Varoutrî[12], avec ses plus belles vaches, soit notre protection.

6. Ainsi, que le maître des êtres se souvienne de nous, et accorde à nos prières les biens du divin Savitri. Le fort comme le faible implorent le secours de Bhaga ; ils reçoivent tous ses présents.

7. Propices nous soient, au milieu de nos invocations et de nos offrandes, les Chevaux[13] (du sacrifice) à la course paisible, aux membres brillants, (ces Chevaux) qui blessent les Rakchasas et Ahi le brigand ! Qu’ils éloignent de nous les maladies !

8. Ô Chevaux immortels, justes et sages, sauvez nous dans ces combats, où il s’agit pour nous de la fortune. Prenez le miel (de nos offrandes) ; enivrez-vous de nos libations, et suivez la voie que vous ouvrent les Dévas.


HYMNE IV.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Qu’Agni s’élève, et vienne à la voix du sacrificateur. D’un autre côté, (l’Aurore) qui détruit (l’obscurité) arrive à nos cérémonies. Les deux pièces (de l’Aranî)[14], telles que deux chars, suivent leur route immortelle ; Agni a paru ; et, comme pontife, qu’il accomplisse le sacrifice.

2. Le gazon est arraché, et couvert des mets (sacrés). Tels que deux protecteurs, au moment où le matin sont invoquées la Nuit et l’Aurore, arrivent dans l’air, pour le bonheur des peuples, Vâyou et Poûchan, traîné par ses (brillants) coursiers.

3. Que les Vasous jouent ici sur le (foyer) de terre[15]. Que les divins Marouts s’élancent dans l’espace des airs. (Dieux) à la course longue et rapide, ouvrez votre voie jusqu’ici, et entendez celui que nous avons fait notre héraut.

4. Tous ces dieux que fêtent nos sacrifices, tous ces (augustes) protecteurs accourent avec empressement dans notre assemblée. Ô Agni, hâte-toi d’honorer Bhaga, les Nâsatyas[16], (le dieu appelé) Pourandhi[17].

5. Ô Agni, porte nos prières, et (appelle) de la terre et du ciel Mitra, Varouna, Indra, Agni, Aryaman, Aditi, Vichnou. Que Saraswatî, que les Marouts se livrent aux joies (du sacrifice).

6. En l’honneur des dieux l’holocauste a été offert, les prières (ont retenti) ; (Agni) a reçu (nos présents). Que (ces dieux) enchaînent les mortels par la reconnaissance. Donnez-nous une opulence intarissable, indestructible. Puissions-nous avoir les dieux pour auxiliaires fidèles !

7. Que le Ciel et la Terre loués par les Vasichthas, que les (dieux) justes, Varouna, Mitra, Agni, nous accordent des présents égaux à nos louanges. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE V.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que les Rites sacrés nous amènent le bonheur. Célébrons les louanges des (dieux) puissants. Puissions-nous avoir notre part dans les riches présents que le divin Savitri distribue en ce jour !

2. Que Mitra, Varouna, le Ciel, la Terre, Indra, Aryaman, nous honorent de leur brillante munificence. Que la divine Aditi nous fasse voir le bien que Vâyou et Bhaga nous accordent.

3. Ô Marouts, ô vous qui avez des daims pour coursiers, qu’il soit terrible, qu’il soit fort, le mortel que vous protégez ! Agni et Saraswatî le défendent, et son opulence ne connaît point de supérieur.

4. Que Varouna, maître du sacrifice, que Mitra et Aryaman, (véritables) rois, reçoivent nos libations. Que la divine Aditi, adorable et invincible, que tous ces (dieux) nous préservent du mal et du danger.

5. (Les autres dieux sont comme) des rameaux du divin et généreux Vichnou, que nous invoquons en lui présentant nos offrandes et nos holocaustes. Roudra se fait connaître par la grandeur qui lui est propre. Ô Aswins, venez dans notre demeure, où vous attendent nos mets (consacrés).

6. Ô brillant Poûchan, ne trompe pas mon espoir, quand Varoutrî et les (autres épouses divines) se montrent si libérales. Que les rapides et fortunés (Marouts) nous protégent. Que le Vent, dans sa marche (autour de la terre), nous envoie la pluie.

7. Que le Ciel et la Terre loués par les Vasichthas, que les (dieux) justes, Varouna, Mitra, Agni, nous accordent des présents égaux à nos louanges. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VI.
À Agni et autres dieux, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Nous invoquons le matin Agni, le matin Indra, le matin Mitra et Varouna, le matin les Aswins. Invoquons le matin Bhaga, Poûchan, Brahmanaspati, le matin encore Soma et Roudra.

2. Invoquons le matin le victorieux et terrible Bhaga, ce fils d’Aditi qui soutient tout. Le pauvre comme le riche, les rois eux-mêmes, tous invoquent Bhaga ; tous lui disent : « Favorise-nous. »

3. Ô Bhaga, notre directeur, Bhaga, notre bienfaiteur équitable, Bhaga, empressé à remplir nos vœux, ô Bhaga, rends-nous riches en vaches et en chevaux. Ô Bhaga, puissions-nous avoir une forte lignée !

4. Ainsi puissions-nous être protégés de Bhaga en ce moment, le matin et dans le milieu de la journée. Puissions-nous, ô Maghavan, nous trouver au coucher du soleil sous la garde bienveillante des dieux !

5. Ô Bhaga, sois-nous propice. Ô dieu, puissions nous, par ta grâce, obtenir le bonheur qui t’appartient ! Ô Bhaga, c’est ainsi que tout le monde t’implore. Ô Bhaga, daigne diriger toi-même nos pas.

6. Que les Aurores se rendent au sacrifice, comme Dadhicrâs[18] à sa brillante station. Que de légers coursiers amènent vers nous, ainsi qu’un char (opulent), le magnifique Bhaga.

7. Que les heureuses Aurores se lèvent pour nous, riches en chevaux et en vaches, fécondes en héros, répandant partout le beurre de la plus douce abondance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VII.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que les saints prêtres Angiras se présentent. Que le bruit de l’hymne s’élève. Que les Vaches, humides de nos libations, s’avancent. Que l’on unisse les deux pièces (de l’Aranî)[19], qui font la beauté du sacrifice.

2. Ô Agni, ta voie est facile et depuis longtemps préparée. Attelle pour la libation tes coursiers rougeâtres. Assis (sur le gazon sacré), j’appelle à l’existence les Dévas[20] qui brillent dans cette enceinte, et qui amènent un héros tel que toi.

3. Pour vous, le sacrifice est célébré par eux avec toute sa pompe. (Agni), en sa qualité de pontife, s’élève près d’eux avec joie. Ô toi que couronnent mille crêtes lumineuses, accomplis ton office, et amène les dieux vers la terre du sacrifice.

4. Quand Agni apparaît dans la demeure de l’homme riche, et s’y assied heureusement comme un hôte, content de sa réception, il accorde au peuple qui l’invoque des dons précieux.

5. Ô Agni, aime notre sacrifice. Offert en l’honneur des Marouts et d’Indra, rends-le glorieux pour nous. Que l’Aurore et la Nuit viennent s’asseoir sur notre gazon. Honore Mitra et Varouna, qui recherchent (nos offrandes).

6. Ainsi Vasichtha, pour obtenir les nombreuses richesses qu’il désirait, a chanté le puissant Agni. Que ce (dieu) accroisse notre abondance, notre force, notre opulence. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VIII.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que pour vous les prêtres, accomplissant avec respect les rites divins, honorent le Ciel et la Terre. Leurs œuvres saintes et incomparables s’étendent comme les rameaux d’un arbre.

2. Que le Sacrifice s’élance tel qu’un cheval léger. Unis d’esprit, élevez vos (cuillers) remplies de ghrita. Répandez le gazon, ainsi que l’exige la règle sainte. Que les rayons (d’Agni) se dressent pour attirer les dieux.

3. Que ces dieux (accourent vers nous), comme des enfants vers leur mère qui leur tend les bras. Qu’ils se placent sur notre gazon. Que la Libation répande sur la (flamme) sacrée d’Agni son suc onctueux. Agrée notre sacrifice, et ne nous livre pas au pouvoir de nos ennemis.

4. Que ces (dieux) adorables prennent part aux joies du sacrifice, et acceptent le lait (de nos libations) qu’ils doivent estimer. Venez recevoir le plus précieux de nos hommages, et soyez unis de cœur pour nous favoriser.

5. Ô Agni, (reste) au milieu des mortels, pour les combler de tes dons. (Dieu) fort, qu’avec toi nous soyons victorieux. Que l’opulence soit notre compagne ; que notre bonheur soit inaltérable. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IX.
À Dadhicrâs, par Vasichtha.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Pour vous j’implore le secours de Dadhicrâs en premier lieu, des Aswins ; de l’Aurore, d’Agni aux feux resplendissants, de Bhaga, d’Indra, de Vichnou, de Poûchan, de Brahmanaspati, des Adityas, du Ciel et de la Terre, des Eaux, du Soleil.

2. Éveillons par nos hommages Dadhicrâs ; hâtons-nous, et lançons (le cheval) du sacrifice. Établissons sur notre gazon la déesse Ilâ. Invoquons les sages et adorables Aswins.

3. J’éveille et j’invoque Agni, l’Aurore, le Soleil, la Terre, Dadhicrâs, le grand coursier des brillants (Mitra et) Varouna. Qu’ils éloignent de nous tous les maux.

4. Dadhicrâs est le premier et le plus rapide des coursiers ; il vient se placer de lui-même à la tête du char (de nos sacrifices). Il reçoit (nos hommages) avec l’Aurore, le Soleil, les Adityas, les Vasous, les Angiras.

5. Que Dadhicrâs arrive à (la voix) de notre hymne[21], et suive la route du sacrifice. Qu’Agni, ce dieu puissant, nous entende. Qu’ils nous entendent aussi, tous les (autres dieux) grands et invincibles.


HYMNE X.
À Savitri, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que le divin et opulent Savitri arrive (vers nous), remplissant les airs, et traîné par ses chevaux, ayant dans ses mains tous les biens des mortels, et donnant la vie aux êtres.

2. Que ses bras d’or, longs, étendus, atteignent les frontières du ciel. La grandeur de Savitri éclate dans le Soleil, et elle est l’objet de nos éloges. Qu’il donne à notre (sacrificateur) le désir d’accomplir l’œuvre (sainte).

3. Que le divin et puissant Savitri, maître de la richesse, nous accorde l’opulence. Sous cette forme (lumineuse) qui apparaît dans l’espace, qu’il nous dispense les biens qui conviennent aux mortels.

4. Nos voix célèbrent Savitri à la langue brillante, aux rayons abondants, aux mains éclatantes. Qu’il nous donne des aliments variés et nombreux. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XI.
À Roudra, par Vasichta.
(Mètres : Trichtoubh, et Djagatî.)

1. À Roudra, archer robuste et armé de flèches légères, au dieu sage, fort, invincible, accompagné de l’abondance et lançant des traits aigus, apportez vos prières ; et qu’il les entende.

2. On le sent partout : il habite avec la race terrestre, il règne sur la (race) céleste. Viens et protége nos portes, où l’on t’honore. Ô Roudra, défends contre la maladie tout ce qui chez nous jouit de la vie !

3. De ton trait qui, parti du ciel, fait le tour de la terre, protége-nous de tout côté. Ô (dieu) dont le souffle est salutaire, tu as en ton pouvoir mille remèdes que nous implorons pour nos enfants et nos petits-enfants.

4. Ô Roudra, ne nous frappe point. Garde-toi de nous abandonner. Ne nous saisis point dans les liens de ta colère. Viens avec nous sur ce gazon, où les êtres vivants te célèbrent. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XII.
Aux eaux, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Eaux pures et aussi douces que le miel, honorons en premier lieu votre flot où se mêle le ghrita, et que les (prêtres) pieux, qui président à la libation, jaloux de voir combler les vœux des fidèles, ont formé pour devenir la boisson d’Indra.

2. Eaux plus douces que le miel, que votre petit-fils[22], à la course rapide, conserve votre flot. (Hommes) pieux, goûtons aujourd’hui ce flot, dans lequel se complaît Indra avec les Vasous.

3. Ces (Eaux) divines, entourées des vases sacrés et des libations enivrantes, se joignent aux holocaustes des Dévas. Elles affermissent les œuvres d’Indra. Présentez donc avec les Eaux vos offrandes de ghrita.

4. Eaux que le Soleil étend avec ses rayons, auxquelles Indra ouvre (avec sa foudre) une issue facile, donnez-nous l’abondance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIII.
Aux Ribhous, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô prêtres opulents, ô Ribhoukchâs, ô Vâdjas[23], enivrez-vous de nos libations. Que de forts et puissants coursiers amènent vers nous votre char, qui ne marche que pour le bonheur des hommes.

2. Avec vous, ô Ribhous (chacun de nous est) un Ribhou. Puissants avec (vous qui êtes) puissants, puissions-nous par votre force triompher des forces (de nos ennemis) ! Que Vâdja nous sauve au milieu des combats ! Puissions-nous, avec Indra pour allié, vaincre Vritra !

3. Ces (dieux) renversent à leur gré de nombreuses armées. Que dans le combat ils détruisent tous nos ennemis. Qu’Indra, Vibhwan, Ribhoukchâs et Vâdja, des dépouilles de notre adversaire, fassent la richesse du père de famille.

4. Ô dieux, faites notre fortune. Prenez tous une part aux joies (du sacrifice) et soyez-nous en aide. Que les Vasous nous accordent l’abondance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIV.
Aux Eaux, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les Eaux, dont les vagues sont excellentes et pures, s’élancent du sein de l’Océan (céleste), et pénètrent partout. Le généreux Indra les a, avec sa foudre, séparées (du nuage). Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

2. Ces Eaux célestes ou tombent (sous les coups de la foudre) qui déchire (le nuage), ou naissent d’elles-mêmes. Sorties du trésor de l’Océan (aérien), elles sont pures et brillantes. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

3. Le royal Varouna vient au milieu d’elles, abaissant ses regards sur ce monde, où règnent le juste et l’injuste. Aussi douces que le miel, elles sont pures et brillantes. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

4. Au milieu d’elles le royal Varouna, Soma, et les Viswadévas aiment à goûter les mets sacrés. Au milieu d’elles réside Agni Vêswânara. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !


HYMNE XV.
À divers dieux, par Vasichta.
(Mètres : Djagatî et Atidjagatî ou Sakwarî.)

1. Ô Mitra et Varouna, conservez-moi en ce monde ! Que le (venin)[24], qui croît et se fixe (sur la terre), ne vienne pas jusqu’à nous. L’horrible fléau de l’Adjacâva apparaît. Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

2. Déjà, dans tous les êtres, les articulations sont liées ; les chevilles du pied sont serrées comme par un nœud de fer. Que le brillant Agni nous délivre de ce (venin). Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

3. Ce venin est partout autour de nous dans le salmali[25], dans les rivières, dans les plantes. Que tous les dieux s’empressent de le repousser. Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

4. Que toutes ces heureuses et divines Rivières, quelle que soit l’abondance de leurs eaux, quelle que soit leur position, dans le ciel, sur la colline ou dans la plaine, que (ces Rivières) se gonflent d’un lait (agréable) ; qu’elles éloignent de nous la maladie[26] ; oui, qu’elles éloignent de nous toutes les afflictions.


HYMNE XVI.
Aux Adityas, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les Eaux, dont les vagues sont excellentes et pures, s’élancent du sein de l’Océan (céleste), et pénètrent partout. Le généreux Indra les a, avec sa foudre, séparées (du nuage). Que ces Eaux divines me conservent en ce monde ! Puissions-nous obtenir l’heureuse protection et les secours toujours nouveaux des Adityas ! Que ces (dieux) rapides écoutent (nos prières), et reçoivent notre sacrifice, pour nous préserver du mal et nous maintenir dans la possession de tous (les biens)[27].

2. (Dieux) équitables, que les Adityas et Aditi, que Mitra, Aryaman, Varouna s’abandonnent aux plaisirs (du sacrifice). Qu’ils soient nos protecteurs et ceux du monde entier. Qu’ils boivent notre soma et deviennent aujourd’hui nos sauveurs.

3. Que tous les Adityas, tous les Marouts, tous les Dévas, tous les Ribhous, qu’Indra, Agni, les Aswins soient loués. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVII.
Aux Adityas, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Adityas, que nous conservions la possession de tous (les biens) ! soyez nos défenseurs parmi les dieux, comme les Vasous parmi les mortels. Ô Mitra et Varouna, vous recevez nos présents : puissions-nous recevoir les vôtres ! Ô Ciel et terre, puissions-nous par vous jouir de l’existence !

2. Que Mitra et Varouna soient pour nous des bienfaiteurs et des patrons ! Qu’ils protégent nos fils et nos petits-fils ! Placés sous votre tutelle, ô Vasous, que nous soyons à l’abri de la méchanceté des autres ! Que nos œuvres ne soient point détruites par vous !

3. Que les Angiras empressés implorent le divin Savitri, et obtiennent ses dons précieux. Que celui qui est le grand et adorable père[28] (des mortels), que tous les dieux se trouvent d’accord pour nous protéger.


HYMNE XVIII.
Au Ciel et à la Terre, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Avec un saint recueillement, avec tous les rites du sacrifice, je chante le Ciel et la Terre, (divinités) grandes et adorables. Les anciens poëtes ont chanté et placé avant tous les autres ces nobles (ancêtres), qui ont des dieux pour enfants.

2. Par des hymnes nouveaux célébrez dans la salle du sacrifice ces deux parents, premiers-nés (du monde). Ô Ciel et Terre, venez à nous avec la race divine. Votre protection est grande.

3. Ô Ciel et Terre, vos présents sont nombreux pour votre serviteur. Donnez et conservez-nous tous vos trésors. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIX.
À Indou, surnommé Vâstochpati[29], par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Vâstochpati, sois-nous favorable ! Donne-nous une heureuse habitation, et délivre-nous de la maladie. Nous venons à toi, sois bon pour nous. Que le bonheur soit sur nous : protége bipèdes et quadrupèdes.

2. Ô Vâstochpati, ô Indou, viens pour nous sauver. Augmente la prospérité de notre maison et en vaches et en chevaux. Conserve-nous fidèlement ton amitié. Aime-nous comme un père (aime) ses enfants.

3. Ô Vâstochpati, puissions-nous trouver dans ton amitié puissance, agrément, richesse ! Fais notre bien, soit en nous donnant, soit en nous conservant la fortune. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XX.
À Vâstochpati, par Vasichta.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh et Vrihatî[30].)

1. Ô Vâstochpati, ô toi qui tues la Maladie, toutes les ombres commencent à apparaître. Sois un ami dévoué, et viens à nous.

2. Enfant jaunâtre de Saramâ[31], tu montres tes dents qui brillent comme des épées, et mordent sous tes gencives. Endors-toi.

3. Enfant de Saramâ, attaque le brigand, jette-toi sur le voleur. Mais tu viens flatter les serviteurs d’Indra. Pourquoi nous veux-tu du mal ? Endors-toi.

4. Déchire le sanglier, qui lui-même t’a déchiré. Mais tu viens flatter les serviteurs d’Indra. Pourquoi nous veux-tu du mal ? Endors-toi.

5. Que le père et la mère dorment. Que le chien et le chef de la maison dorment. Que tous les parents dorment. Que tout ce peuple dorme.

6. Que cette maison soit telle, qu’elle contienne, paisiblement endormi, tout ce qui vit, debout, marchant et voyant.

7. Nous endormons les hommes avec ce (Dieu)[32] puissant, qui brille de mille rayons, et qui sort du sein généreux du Samoudra[33].

8. Nous endormons toutes ces femmes aux suaves parfums, couchées soit dans le vestibule, soit dans les chariots, soit dans les lits.


HYMNE XXI.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètres : Dwipadâ, Virtâ et Trichtoubh.)

1. Quels sont ces sages héros, (enfants) de Roudra, tous habitants d’un même séjour, tous amis des hommes, et portés sur d’excellents coursiers ?

2. Personne ne connaît leur naissance. Eux-mêmes sans doute savent quelle est leur commune origine.

3. Confiants en leurs propres forces, ils s’élancent ensemble, et tels que des éperviers, avec le bruit du vent, ils luttent de vitesse.

4. Le sage connaît ces mystères : (il sait) que la grande Prisni leur a donné sa mamelle.

5. Qu’avec l’aide des Marouts cette race de héros soit longtemps victorieuse et florissante.

6. Ces (dieux) suivent leur voie, brillants de gloire, couverts de richesses, armés d’une force terrible.

7. Oui, votre force est terrible, votre puissance est solide. Secondée par les Marouts, une troupe est invincible.

8. Triomphante cohorte, votre pouvoir éclate, votre âme s’emporte, votre corps s’agite comme celui du Mouni (occupé de l’œuvre sainte).

9. Éloignez de nous votre trait (fatal). Que votre colère ne nous touche jamais.

10. Ô Marouts impétueux, j’invoque votre nom, et demande que nos vœux soient remplis.

11. (Dieux) rapides, vous portez de belles armes et de magnifiques ornements. Vos corps sont brillants de parures.

12. Vous êtes purs, ô Marouts ! que nos holocaustes soient purs aussi. Vous êtes purs, je vous apporte de pures offrandes. (Dieux) d’une pureté sans tache, d’une nature brillante, qu’ils s’approchent pour notre bonheur des feux de Rita, exempts de toute souillure.

13. Ô Marouts, sur vos épaules et vos poitrines pendent des colliers d’or. Vous brillez comme l’éclair au milieu des nuages. Vos traits nous envoient le miel (céleste).

14. Vos splendeurs s’élancent dans les airs. Adorables Marouts, étendez au loin votre puissante influence. Aimez ces mille offrandes que le Sacrifice vous présente dans les foyers domestiques.

15. Au milieu des holocaustes d’un homme illustré par sa sagesse et recommandable par son opulence, arrivez, ô Marouts, et accordez-nous promptement une fortune qui relève une heureuse famille, et qu’aucun ennemi ne puisse abattre.

16. Les Marouts, amis des mortels, apparaissent à nos yeux tels que des coursiers rapides, ou tels que des hommes qui se rendent à une fête. Ils ressemblent à des enfants qui jouent dans la grande salle, ou à de jeunes veaux qui bondissent (sur la prairie). Qu’ils brillent, et nous envoient le lait (céleste).

17. Que les Marouts nous charment de leurs présents. Qu’ils enrichissent de leurs dons le Ciel et la Terre, ces deux belles (divinités). Éloignez de nous votre trait qui tue les vaches et les hommes. Ô (dieux aussi bons pour nous que les) Vasous, venez nous apporter vos trésors.

18. Ô Marouts, le sacrificateur assis (sur son gazon) chante, et demande vos bienfaits, que vous répandez partout. Il est le gardien de la libation qui s’élève jusqu’à vous, et, plein de droiture, il vous invoque par ses hymnes.

19. Les Marouts font le bonheur de celui qui sacrifie. Ils sont forts, et domptent la force (de leur ennemi). Ils défendent leur serviteur contre des attaques hostiles. Ils suscitent contre l’impie de graves inimitiés.

20. Les Marouts augmentent la prospérité du riche : tels que des Vasous, ils font le bonheur du pauvre. (Dieux) généreux, repoussez les ténèbres, et donnez-nous une nombreuse lignée d’enfants et de petits-enfants.

21. Ô généreux Marouts, montés sur de beaux chars, (faites) que nous ne perdions jamais vos présents ; que nous ne soyons jamais exclus de vos faveurs. Accordez-nous une part de vos enviables trésors, ô vous qui appartenez à une si noble race !

22. Ô Marouts, ô fils de Roudra, quand d’héroïques combattants, (tels que vous), s’élancent avec colère au milieu des grands arbres ou sur les nations, soyez nos protecteurs, ô vous qui êtes dans la mêlée de (si terribles) ennemis !

23. Ô Marouts, vous avez autrefois rendu de grands services à nos pères, qui vous ont chantés. Avec l’aide des Marouts, un héros est redoutable dans les combats ; avec l’aide des Marouts, un coursier est toujours vigoureux.

24. Ô Marouts, puisse (notre chef) être un homme fort et généreux, capable d’être notre soutien ! Qu’avec lui, pour obtenir une heureuse demeure, nous traversions les eaux ! Que nous puissions même nous hasarder dans votre propre séjour !

25. Qu’Indra, Varouna, Mitra, Agni, les Eaux, les Plantes, les Arbres, nous favorisent. Puissions-nous être sous la puissante protection des Marouts ! Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXII.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les (prêtres), dans la pompe de leurs fêtes et avec leurs douces libations, chantent ces puissants et adorables Marouts, qui s’élancent en semant la terreur, ébranlant l’immensité du ciel et de la terre, et ouvrant les sources des eaux.

2. Les Marouts s’inquiètent du (poëte) qui les célèbre ; ils recherchent la prière du sacrificateur. Venez aujourd’hui à nos cérémonies vous asseoir sur notre gazon et vous réjouir de nos hommages.

3. Aucun ne brille plus que les Marouts, avec leurs traits d’or et leurs corps (resplendissants). De leurs éclatantes lueurs ils embellissent le ciel et la terre, et portent tous la même parure étincelante.

4. Ô Marouts adorables, que vos traits soient loin de nous : car si nous avons mal fait, ce n’est que par faiblesse humaine. Épargnez-nous les coups (de vos armes). Que votre bienveillance soit pour nous un gage d’abondance.

5. Que les Marouts, justes, brillants et purs, viennent se jouer dans notre sacrifice. (Dieux) adorables, sauvez-nous par vos bontés. Que votre abondance fasse notre ornement.

6. Ainsi, que ces nobles Marouts, loués (par nous), viennent à nos holocaustes avec toute leur puissance. Donnez à nos enfants l’ambroisie (de la richesse) ; prenez pour vous nos offrandes, nos hymnes, nos holocaustes.

7. Ô Marouts, loués par nous, venez tous avec vos bienfaits vers les maîtres de notre sacrifice. Ces (dieux) se plaisent à augmenter nos nombreuses richesses. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXIII.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Offrez ensemble (vos hommages) à cette troupe généreuse (des Marouts), qui élargit la demeure des dieux. Leur grandeur interdit le Ciel et la Terre. Ils montent de la région stérile ou règne Nirriti[34], pour occuper le firmament.

2. Ô Marouts, (dieux) rapides, formidables et furieux, vous avez pour père le brillant (Roudra). Rien ne l’emporte sur vous pour la force et la vigueur. Sur votre route tout ce qui voit la lumière est courbé.

3. Donnez à vos riches (serviteurs) une large abondance. Que les Marouts se plaisent à nos accents. Que la fatigue de la route n’arrête point leur troupe ; qu’ils nous comblent de leurs biens les plus désirables.

4. Ô Marouts, le sage avec votre secours possède une multitude de trésors ; avec votre secours, le héros est vainqueur, et acquiert mille dépouilles ; avec votre secours, il est roi, et vainqueur de Vritra. Ô (Dieux) qui agitez le monde, que tels soient les effets de votre bienfaisance !

5. J’honore ces (enfants) du généreux Roudra. Les Marouts se présentent à nous sous des aspects différents. Tantôt leur colère gronde au sein (du nuage), tantôt ils paraissent à découvert. Nous prions ces (dieux) puissants de nous délivrer de tout mal.

6. Les maîtres opulents (du sacrifice) ont fait entendre cet éloge. Que les Marouts se plaisent à notre hymne. (Dieux) généreux, chassez loin de nous la haine. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXIV.
À divers dieux, par Vasichta.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh, Vrihatî et Trichtoubh.)

1. Ô dieux, Agni, Varouna, Mitra, Aryaman, Marouts, protégez l’homme que vous voulez sauver et conduire.

2. Ô Dieu, le serviteur qui vous sacrifie dans vos jours de fête, aidé de votre secours, triomphe de ses ennemis. Celui qui vous apporte d’abondantes offrandes voit son habitation s’accroître.

3. Vasichtha n’a jamais assez célébré votre grandeur. Ô Marouts, venez tous aujourd’hui avec empressement boire nos libations.

4. (Nobles) héros, celui que vous secourez dans les combats ne doit pas se repentir de votre protection. À vous s’adresse notre hymne nouveau. Venez avec empressement satisfaire votre désir.

5. Ô vous dont les trésors sont ouverts pour nous[35], accourez prendre nos offrandes et nos libations. Ô Marouts, je vous présente ces holocaustes. N’allez pas en d’autres lieux.

6. Asseyez-vous sur notre gazon ; hâtez-vous, et donnez-nous les biens désirables. Ô bienveillants Marouts, prenez plaisir à notre doux soma, à notre swâhâ.

7. Qu’ils viennent ces (Marouts), tels que des cygnes au dos noir, et enveloppés (du nuage) qui forme leurs corps et leur parure. Asseyez-vous tous près de moi, et, comme des compagnons aimables, réjouissez-vous dans notre sacrifice.

8. Ô Marouts, ô (dieux comparables aux) Vasous, enchaînez dans ses propres liens le méchant qui, emporté par sa colère, veut éteindre en nous la vie. Que votre trait brûlant lui donne la mort.

9. Ô Marouts, qui consumez, qui anéantissez vos ennemis, agréez notre holocauste, et accordez-nous votre secours.

10. Ô bienfaisants Marouts, venez recevoir l’hommage de notre culte domestique. Ne vous éloignez pas en nous privant de votre protection.

11. Sages et rapides Marouts, aussi brillants que le soleil, j’aime à vous honorer dans ce sacrifice.

12. Nous adorons (le dieu appelé) Tryambaca[36] distingué par ses doux parfums et ses florissantes parures. Tel que l’ourvârouca[37] (qui s’étend librement, que je prolonge mes jours), et que je me dégage des liens de la mort !

  1. Asourâh.
  2. Saraswatî est à la fois une déesse du sacrifice, source intarissable des prières et des rites, et une des rivières qui, au nombre de sept, partent du ciel pour couler sur la terre. Je pense qu’il ne faut pas confondre ces deux acceptions du mot saraswatî. C’est là un tort, si je ne me trompe, de la mythologie pourânique. La Saraswatî est la rivière appelée aujourd’hui Sarsoutî.
  3. La déesse porte ici le nom d’Akcharâ : le commentaire la désigne par le synonyme de Vâg Dévati.
  4. Nom d’un Ribhou.
  5. Ce sont deux noms de Ribhous ; le poëte les emploie ici, comme désignant deux classes de divinités. Ribhoukchâs est aussi une épithète d’Indra, et l’on joint ici à ce mot l’épithète Sousipra, qui appartient au dieu du ciel. Ribhoukchâs fait au pluriel Ribhoukchanah.
  6. Au soma l’on ajoute du lait (kchira), du caillé (dadhi), du riz frit (saktou). C’est ainsi que le commentaire justifie l’épithète tripler. Je pense que cette épithète se rapporte plutôt aux trois libations faites le matin, à midi, et le soir.
  7. Ce mot est dans ce passage une épithète d’Indra. Le commentaire l’explique ainsi : Ribhounivâsakah ou Ribhoûnam iswarah.
  8. C’est la déesse du mal : le commentaire explique le mot nirriti par le mot bhoûmi.
  9. Le mot libations est dans ce passage, comme dans plusieurs autres, la traduction du mot Saradah, que le commentateur explique par le mot Samvatsarâh.
  10. Indra sous la forme du nuage.
  11. Le mot Mitra se trouvant au pluriel, j’ai cru pouvoir ajouter cette idée.
  12. Voy. page 52, col. 2, note 2. Cette déesse est appelée aussi Vâg dévatâ et Saraswatî. Les vaches de Varoutrî, ce sont les prières ou les flammes du sacrifice.
  13. On appelle ainsi les flammes du foyer, allumées pour le sacrifice. Le commentateur dit que ces Vâdjins (c’est là leur nom) sont une classe de dieux.
  14. Le mot du texte est Adri. Il me semble que ce mot, qui signifie arbre, doit avoir le sens que je lui donne. Le commentateur croit qu’il est question des deux époux qui offrent un sacrifice, patniyadjamanô. Je pense que si ce ne sont pas les deux pièces de l’Aranî, ce sont au moins les deux libations.
  15. Les Vasous sont les feux allumés sur un foyer qui est un vase de terre.
  16. Nom de deux Aswins.
  17. Nom d’Indra.
  18. Voy. page 254, col. 1, note 3. C’est le soleil, ou plutôt c’est la flamme d’Agni.
  19. Voy. plus haut, page 368, col. 5, note 3.
  20. Ces Dévas sont les Rites personnifiés auxquels le sacrificateur semble donner la vie.
  21. L’hymne porte ici le nom de Pathyâ, sous lequel il est quelquefois personnifié. Le commentaire donne à pathyâ le sens de voie, chemin.
  22. Agni est le petit-fils des Eaux.
  23. Voy. plus haut, page 367, col. 2, note 3.
  24. L’obscurité est représentée comme un serpent, dont les vapeurs ténébreuses sont le poison. Ce poison porte le nom d’adjacâva. Dans ce mot on reconnaît les syllabes adja, qui signifient non natus : la nuit est le règne du néant. Le serpent ténébreux est appelé Tsarou.
  25. Bombax heptaphyllum.
  26. Cette maladie est le sipada, suivant le commentaire. Ce passage renferme une allitération que l’on peut relever : asipada asimida.
  27. Il y a dans ce passage, comme dans le premier distique de l’hymne suivant, un rapprochement de mots entre Aditya et Aditi. Cette sorte d’esprit est commune dans ces ouvrages, comme on vient de le voir plus haut.
  28. Je suppose que c’est Agni. Le commentaire croit que c’est Varouna et Pradjâpati.
  29. Ce mot signifie maître de l’habitation. Indou est un nom de Soma.
  30. Le manuscrit du texte contient ici un varga interpolé, de 8 stances.
  31. Saramâ est la voix de la prière (Vâg dévatâ), que le poëte représente comme une chienne divine éveillant tous les matins les dieux par ses aboiements. Voyez page 44, col. 1, note 7. Je suppose que le fils de Saramâ est Vâstochpati, autrement Soma ou Indou. Gardien de la maison, constitué en cette qualité par la Prière, il est aussi lui-même représenté comme un chien fidèle qui attaque l’étranger et protége les amis d’Indra.
  32. Le commentaire entend ce passage du dieu Soûrya : je l’entends du dieu Soma, ou Vâstochpati.
  33. Ce mot, signifiant mer, est employé pour le vase qui contient la libation.
  34. Le commentateur répète ici la synonymie de nirriti et de bhoûmi. Voy. plus haut, page 368, col. 1, note 1. Le mot Avansa reçoit du même commentateur le sens d’Antarikcha.
  35. L’expression du texte semble dire que ces dieux possèdent des grains qui sont moulus pour leur serviteur.
  36. C’est un nom de Roudra, qui règne sur les trois mondes.
  37. Le commentaire me manque pour expliquer ce mot. Je suppose que c’est une plante, sans doute un cucumis.