Romances sans paroles (1891)/Charleroi

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Romances sans ParolesLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 21-22).



CHARLEROI



Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont
Le vent profond
Pleure, on veut croire.

Quoi donc se sent :
L’avoine siffle.
Un buisson giffle
L’œil au passant.

Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !


On sent donc quoi ?
Des gares tonnent,
Les yeux s’étonnent,
Où Charleroi ?

Parfums sinistres !
Qu’est-ce que c’est ?
Quoi bruissait
Comme des sistres ?

Sites brutaux !
Oh ! votre haleine,
Sueur humaine,
Cris des métaux !

Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.