Romances sans paroles (1891)/Malines

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Romances sans ParolesLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 30-31).



MALINES



Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin
Du château de quelque échevin,
Rouge de brique et bleu d’ardoise.
Vers les prés clairs, les prés sans fin…

Comme les arbres des féeries
Des frênes, vagues frondaisons,
Échelonnent mille horizons
À ce Sahara de prairies,
Trèfle, luzerne et blancs gazons.


Les vagons filent en silence
Parmi ces sites apaisés.
Dormez, les vaches ! Reposez,
Doux taureaux de la plaine immense,
Sous vos cieux à peine irisés !

Le train glisse sans un murmure,
Chaque vagon est un salon
Où l’on cause bas et d’où l’on
Aime à loisir cette nature
Faite à souhait pour Fénelon.


Août 1872.