Romans à lire et romans à proscrire/3

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L’abbé
Revue des lectures (p. 19-52).

I

Romans à proscrire

EN VERTU DES DÉCRETS DE L’INDEX




L’Église a, en vertu des pouvoirs qu’elle tient de son divin Fondateur, le droit et le devoir de condamner l’erreur et le mal partout où ils se rencontrent ; elle a aussi, par une conséquence naturelle, le droit de condamner les livres opposés à la foi ou aux mœurs chrétiennes ou ceux qui, sans être mauvais, sont dangereux à ce double point de vue.

Ce droit, l’Église l’a exercé de tout temps ; et, de nos jours encore, elle a pris soin d’indiquer, dans ses lois et dans son Index, les ouvrages dont les fidèles doivent, sous peine de péché, s’interdire la lecture.

Il y a d’abord les livres dont la lecture est défendue sous peine d’excommunication réservée au Pape (Bulle Apostolicæ Sedis). Ce sont les livres nommément prohibés par Lettres apostoliques : le plus connu s’intitule « Les paroles d’un croyant », de Lamennais, condamné par une encyclique de Grégoire XVI, le 25 juin 1834.

Ce sont ensuite des ouvrages écrits par des hérétiques ou des apostats et qui soutiennent l’hérésie. Il n’entre pas dans notre plan de poser et de résoudre tous les problèmes de casuistique que ce texte peut soulever. Toutefois, il n’est pas sans intérêt d’observer que certains romans paraissent susceptibles d’être atteints par cette loi.

Sans doute, nous ne connaissons pas et il n’y a pas de romanciers qui aient été déclarés hérétiques et apostats par l’Église ; mais plusieurs d’entre eux, par exemple, Renan, Balzac, Dumas, etc., d’une part, Zola, d’autre part, ne doivent-ils pas être considérés à bon droit comme tels, soit parce qu’ils ont défendu les doctrines hérétiques, soit parce qu’ils se sont volontairement éloignés de la vraie religion ? Et certains de leurs ouvrages d’imagination ne soutiennent-ils pas assez ouvertement l’hérésie pour que la lecture en soit interdite sous peine d’excommunication ? « L’Ami du Clergé » répond par l’affirmative. Cependant, comme cette question est plutôt du ressort des canonistes et des théologiens que du domaine exclusivement pratique, nous passons outre.

Il y a, en second lieu, des écrits qui sont simplement à l’Index, ou, plus exactement, qui sont condamnés par les décrets de la Congrégation de l’Index.

Ces décrets — il importe de le noter — ne sont pas tous infaillibles, parce qu’ils ne sont pas généralement publiés sous forme de bulle ou de bref. Ils n’en ont pas moins une haute valeur doctrinale et force de loi dans l’Église universelle.

Quel est l’objet de cette loi ? Nous ne saurions mieux répondre à cette question qu’en résumant les commentaires de l’excellent « Ami du Clergé » sur la constitution apostolique Officiorum ac munerum, du 24 janvier 1897.

Les livres nommément condamnés le sont globalement, comme par exemple, ceux de Zola : Æmilius Zola : opera omnia ; — partiellement, par exemple, ceux de Dumas : Alexander Dumas : omnes fabulæ amatoriæ ; — ou bien individuellement, par exemple, ceux de Lamartine : A. Lamartine : « Jocelyn » ; « Voyage en Orient » ; « la Chute d’un ange ».

Ces deux expressions : omnes fabulæ amatoriæ et opera omnia appellent quelques éclaircissements.

Quand tous les ouvrages d’un auteur sont condamnés en bloc par les mots : opera omnia, il y en a cependant qui échappent à la condamnation. S’ils traitent des questions religieuses, ils sont tous effectivement prohibés et aucun d’eux ne peut être lu sans violation de la loi de l’Église, sauf dispense. Mais s’ils ne traitent pas de questions religieuses, et si, d’autre part, ils ne sont ni nommément condamnés, ni atteints par la loi générale, ils peuvent être lus aux conditions ordinaires. Exemple : « Le Rêve », de Zola[1].

Deuxièmement : certains auteurs ne sont condamnés que pour leurs fabulæ amatoriæ, c’est-à-dire, d’après des commentateurs autorisés, pour des romans d’amour impur, récits inventés et formellement obscènes. Par conséquent, les ouvrages de ces auteurs qui ne sont pas des romans d’amour impur, échappent aux rigueurs de la loi positive et doivent être exclusivement jugés d’après les principes de la loi naturelle. Exemples : leurs comédies et œuvres dramatiques (« L’Ami du Clergé », 1902, page 487), leurs « Impressions » et « Récits de voyages », leurs œuvres quelconques, comme « Le Comte de Monte-Cristo », roman dû à Alexandre Dumas ; « François le Champi », « La Petite Fadette », « La Mare au Diable », romans champêtres de George Sand.

La Congrégation de l’Index n’a pu condamner nommément qu’un nombre restreint de livres condamnables, comme on peut en juger par la liste que nous donnons plus loin. Pour les autres, elle les a condamnés en vertu d’une loi générale. 1o Ce sont d’abord les ouvrages dans lesquels sont enseignés l’hérésie, le schisme, des doctrines incompatibles avec la vraie religion, ou encore, dans lesquels sont combattus les fondements de la religion, les vérités qui servent de base indispensable à la révélation, telle que l’existence de Dieu, la spiritualité de l’âme, etc.

2o Ce sont ensuite les œuvres impies qui s’attaquent à Dieu, à la Sainte Vierge, aux Saints, à l’Église catholique, au Culte, aux Sacrements et au Saint-Siège apostolique ; les livres qui, de parti pris, attaquent la hiérarchie ecclésiastique et injurient l’état clérical et religieux ; ceux qui enseignent la licéité du duel, du suicide, du divorce ; ceux qui représentent la Franc-Maçonnerie et les Sociétés secrètes comme utiles ou inoffensives pour l’Église ou la Société civile ; ceux qui patronnent des erreurs condamnées par le Saint-Siège et spécialement par le Syllabus.

3o Ce sont enfin ceux qui sont ex-professo obscènes[2], comme de nombreux romans.

Pour que ces derniers écrits tombent sous le coup de cette loi, il faut :

Qu’ils soient pornographiques et qu’il y soit question de choses lascives et obscènes ;

Que l’auteur les traite, les reconte ou les enseigne ; Qu’il le fasse ex-professo, c’est-à-dire formellement, ouvertement. Pour que le mot ex-professo soit vérifié, dit « La Revue théologique française » (1897, p. 35), il faut que l’attaque aux mœurs soit directe, mais il n’est pas nécessaire qu’elle le soit explicitement, c’est-à-dire du fait de l’auteur ; il suffit que l’ouvrage, par sa nature et son contenu, attaque ouvertement les mœurs. Quelques lignes ne suffisent pas ; mais il n’est pas nécessaire que l’immoralité remplisse tout l’ouvrage, il suffit d’une partie notable.

En conséquence, si cette loi n’atteint pas tous les livres d’amour, tous les ouvrages galants, parce qu’on ne peut pas dire que tous, quoique plus ou moins dangereux, traitent, racontent, enseignent ex-professo des choses obscènes, si les livres de chirurgie et d’anatomie y échappent certainement, il reste cependant qu’une grande partie de notre littérature contemporaine déjà condamnée par la loi naturelle, est de plus frappée par la loi positive de l’Église. (Index, Titre II, Chapitre IV). Tel est du moins le sentiment du P. Desjardins (« Études Religieuses », 1897, page 476 et suivantes)[3].

4o Contentons-nous de rappeler en passant que la loi de l’Index condamne de plus les journaux, revues et périodiques de tout genre qui attaquent la foi ou les mœurs et recherchons de suite quelle est la gravité de toutes ces lois.

Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens du monde, il ne s’agit pas ici d’un simple conseil, d’une direction auxquels on peut impunément se soustraire ; il s’agit d’un précepte grave auquel tous les chrétiens, enfants de l’Église, sont en conscience obligés de se soumettre.

Il est donc défendu, sous peine de transgresser la loi positive de l’Église — et le plus souvent la loi naturelle — de lire, de garder et de prêter ces écrits condamnés. De l’avis des théologiens, c’est désobéir gravement à l’Église et c’est commettre une faute de lire, dans un livre à l’Index, une seule page répréhensible, ou même cinq à six pages indemnes. C’est aussi commettre une faute de lire habituellement et sans raison sérieuse, ou même quelquefois, s’il y a danger grave de conscience, un journal, une revue, un périodique quelconque condamné par la loi générale.



Ces observations paraîtront peut-être à plusieurs des nouveautés inopportunes ; elles ne sont pourtant que l’expression de la volonté souverainement sage et respectable de « notre mère la sainte Église » concernant des auteurs ou des œuvres dont voici la nomenclature :


Gabriele d’Annunzio. — Omnes fabulæ amatoriæ, romans et nouvelles ; Omnia opera dramatica ; Prose scelte (Décret du 9 mai 1911).

Gabriele d’Annunzio, célèbre poète et romancier italien, né en 1864. Ses premiers écrits, d’une hardiesse excessive, provoquèrent dans toute la péninsule une profonde émotion. « La louange m’enivra, dit l’auteur : je me jetai dans la vie éperdument, avide de plaisirs et avec toute l’ardeur de ma jeunesse. » Il n’y réussit que trop : ses égarements, ses aventures scandaleuses et particulièrement ses démêlés avec la Duse, qui occupèrent la presse pendant de longues semaines, firent du jeune débauché, l’un des plus répugnants personnages qui soient entrés dans l’histoire littéraire. On sait que depuis, il a appelé l’Italie aux armes par des discours retentissants, accompli de nombreux exploits et finalement lancé contre nous de furieuses diatribes.

Et l’écrivain ? C’est, d’après les critiques, un réaliste brutal et impudique, un psychologue passionné qui analyse à fond les sensations, un baudelairien qui mêle le catholicisme à la volupté, un disciple de Tolstoï et de Nietzsche, un descriptif séduisant, un naturaliste qui représente l’amour comme un transport physique et met en scène, avec une complaisance marquée, des Don Juan sans vergogne.

Ces histoires voluptueuses, ces romans tout traversés de la fièvre des sens, où « coule, comme un fleuve grisant, la symphonie de la chair et des parfums » (le protestant Édouard Schuré, dans la Revue bleue) ont été pour la plupart traduits en français, et introduits chez nous en 1895 par M. de Vogué qui fit de leur auteur l’artiste éponyme d’une renaissance latine !


Honoré de Balzac. — Omnes fabulæ amatoriæ. (Décrets de l’Index, en date des 16 septembre 1841 ; 28 janvier 1842 ; 5 avril 1842 ; 20 juin 1864).

Honoré de Balzac (1799-1850). Après une longue période de tâtonnements, d’insuccès et d’embarras pécuniaires, Balzac se rendit tout à coup célèbre par la publication de la Physiologie du mariage (chapitres licencieux) et de la Peau de Chagrin (œuvre bizarre et parfois graveleuse).

Travailleur infatigable, observateur patient, doué d’une imagination exceptionnelle et d’une heureuse mémoire, il voulut décrire les mœurs de sa nation comme l’avait fait Walter Scott, entassa pendant vingt ans volumes sur volumes, et devint l’un des maîtres du roman moderne. Tous ses romans ont été groupés sous le titre de Comédie humaine et répartis en différentes « scènes » (scènes de la vie privée, de province, parisienne, politique, de campagne). Ils reproduisent une grande variété de caractères (5.000 personnages) longuement décrits, d’une vérité saisissante, mais souvent exagérée par « la perspective de théâtre » ; ils abondent en descriptions et en inventaires et font jouer les premiers rôles à l’argent et aux femmes. En 1843, le journal La Sylphide représenta l’auteur, dans une caricature, déguisé en serpent tentateur de femmes.

Parmi ses 97 ouvrages, nous signalons seulement :

1o Ceux qui sont nommément condamnés par les décrets ecclésiastiques dont nous avons rappelé plus haut les dates : Le lis dans la vallée ; Physiologie du mariage ; Le livre mystique ; Les cent contes drôlatiques ; Nouveaux contes philosophiques ; Contes bruns ; L’Israëlite ; L’Excommunié ; Un grand homme de province à Paris ; Berthe la repentie, conte drôlatique ; Jane la Pâle ; Le vicaire des Ardennes ; La femme supérieure ; La maison Nucingen ; La torpille ; Le père Goriot ; Histoire des treize (Ferragus ; La duchesse de Langeais ; La fille aux yeux d’or) ; Splendeurs et misères des courtisanes ; Esther heureuse.

2o Quelques autres romans d’amour impur, qui tombent vraisemblablement sous la condamnation portée par l’Index en ces termes : Omnes fahulœ amatoriœ ; soit : La cousine Bette ; Honorine ; La femme vertueuse ; La femme abandonnée ; La femme de trente ans ; La fausse maîtresse ; Béatrix ; La grande Brétêche ; Le colonel Chabert ; Une passion dans le désert ; Contre-amour ; Sarrazine, etc.

3o Ses romans à peu près chastes, qui peuvent être lus par des personnes d’âge raisonnable : César Birotteau (drame commercial) ; La recherche de l’absolu (l’alchimiste qui cherche le moyen de tout transformer en or) ; Pierrette (facile à expurger pour feuilletons) ; Le médecin de campagne (insinuations contre le clergé ; vilaines amourettes) ; Le curé de village ; L’illustre Gaudissart (le commis voyageur) ; Eugénie Grandet (tableau incomparable des mœurs mesquines des petites villes) ; Ursule Mirouet (quelques pages assimilent Jésus à un magnétiseur) ; Les Chouans (roman historique avec intrigue d’amour) ; La Vendetta (d’un dramatique achevé) ; Le cousin Pons (collectionneur d’objets d’art). Lire aussi Pages choisies[4].


Jules Bois. — Le Satanisme et la Magie. (Mis à l’index par un décret du 21 août 1896).

Jules Bois, né à Marseille en 1868, poète, essayiste, journaliste, romancier, auteur dramatique, conférencier et enfin pèlerin d’Asie. Il est surtout connu comme le plus notable représentant, sinon le créateur d’une psychologie occultiste : Le Satanisme et la Magie (à l’index) ; L’au delà et les forces inconnues ; Le miracle moderne (où il prétend démontrer entre autres Choses que le miracle est en nous !) ; L’éternel retour (divagations pythagoriciennes opposées à la doctrine chrétienne) sont des ouvrages manifestement inspirés par cette préoccupation.

Ses romans sur la femme et le féminisme : L’Eternelle poupée ; L’Eve nouvelle ; la Femme inquiète ; Une nouvelle douleur sont très suspects au point de vue moral, L’Amour doux et cruel publié en 1913, chante un hymne à la passion charnelle. Quant à ses Visions de l’Inde, elles renferment, à côté d’horribles tableaux et des scènes… orientales, des notes presque chrétiennes.


Jean-Jacques de Casanova de Seingalt. — Mémoires écrits par lui-même. (Mis à l’index par un décret du 28 juillet 1834).

Jean-Jacques Casanova (1725-1803), aventurier célèbre, raconta dans ses Mémoires répugnants de dépravation et de libertinage, les scandales et les intrigues de sa vie errante et licencieuse…


Champfleury. — Omnes fabulæ amatoriæ (Décret de l’index en date du 28 juin 1864).

Champfleury (Jules-Husson Fleury, dit) (1821-1889). Ses vilaines anecdotes dans lesquelles il a dépeint, en traits bizarres et grotesques, les mœurs parisiennes, bourgeoises, bohêmes, sont presque totalement délaissées. On trouve cependant dans certaines bibliothèques : Chien caillou (amour d’un jeune graveur, d’un lapin et d’une fillette) ; Les Aventures de Mlle Mariette (aventures d’une courtisane) ; Les Bourgeois de Molinchart (mœurs bourgeoises et histoire d’une femme spirituelle qui finit par pécher), romans qui semblent bien être des Omnes fabulæ amatoriæ ; Le réalisme (à l’index) ; Les Sensations de Josquin (nouvelles d’amour auxquelles s’ajoute l’inoffensif Bonhomme Misère), La Succession Le Camus (chasse à l’héritage) ; Les Oies de Noël (un crime puni) ; et surtout Les souffrances du professeur Delteil (amour qui ne nous semble pas devoir être qualifié impur) ; Fanny Minoret (établit dans un récit touchant que l’éducation de l’enfant doit commencer avant la naissance).


Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy. — Opera omnia (Décret de la Sacrée Congrégation de l’Index, 10 septembre 1827).

Collin de Plancy (1793-1881), littérateur français, né à Plancy et mort à Paris. Dans la première partie de sa carrière, il publia de nombreux écrits, empreints de la philosophie incrédule et railleuse du XVIIIe siècle, et où il déversait le sarcasme sur la religion. Ce sont ces ouvrages qui sont condamnés par l’Index.

En 1841, il revint aux croyances de sa jeunesse, rétracta son œuvre, et consacra son influence et sa plume à la propagande religieuse. Parmi les ouvrages appréciés de cette seconde manière, nous citons : Légendes de la Vierge ; Légendes des commandements de Dieu ; Légendes des sept péchés capitaux ; Légendes des vertus ; Légendes de l’histoire de France (La cour du roi Dagobert ; Les douze convives du chanoine de Tours ; Godefroi de Bouillon, etc.) ; Légendes des philosophes ; Grande vie des Saints, en collaboration avec l’abbé Daras.


Benjamin Constant de Rebecque.Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri ; De la religion considérée dans sa source, ses formes et son développement. (Décret du 11 juin 1827).

Benjamin Constant (1766-1830), orateur et publiciste dont la vie aventureuse est assez connue. On a voulu en reconnaître quelques traits dans Adolphe, roman navrant où sont analysées les souffrances de deux cœurs mal assortis et unis par un amour coupable.


Pierre Dufour.Histoire de la prostitution chez tous les peuples du monde depuis l’antiquité la plus reculée jusqu’à nos jours. (Décret du 20 avril 1852).

Pierre Dufour, de son véritable nom Paul Lacroix (1805-1884), est un polygraphe qui signa aussi Antony Dubourg, et attacha surtout sa célébrité au pseudonyme plus connu de Bibliophile Jacob.

Sa fécondité fut merveilleuse. Il fouilla les livres toute sa vie et réussit à rendre l’érudition attrayante, en donnant sur les arts et les mœurs des derniers siècles des ouvrages intéressants. Celui qui est condamné par l’Index fut, en son temps, saisi par la police, avec les Mémoires curieux qui en sont la suite.

Collaborateur de Dumas, il produisit aussi des romans historiques et des récits imaginaires parmi lesquels nous choisissons, sans les recommander, les livres inoffensifs suivants : Les hauts faits d’Assoucy ; Le Dieu Pépitus ; Le revenant du Château ; Un p’tit homme ; Aventures d’un petit orphelin : Contes littéraires à mes petits enfants ; Les histoires d’autrefois.

Alexandre Dumas, père. — Omnes fabulæ amatoriæ (Décret du 22 juin 1863).

Alexandre Dumas père (1803-1870). Malgré ses nombreuses invraisemblances, ses atteintes à la morale et au bon sens, son style à la « diable », ses erreurs et contre-sens historiques très graves, il a été et il reste encore le roi des amuseurs, l’un des romanciers dont les ouvrages sont les plus fréquemment demandés dans les bibliothèques publiques. Il a écrit ou signé 257 volumes de romans et 25 volumes de drames.

Son imagination si fertile, sa verve intarissable, son joyeux entrain, la vivacité de son action théâtrale, le naturel de son dialogue et de son récit, sa bonhomie charmante, son audace même et le vide de ses idées lui ont gagné les sympathies du peuple qui lit.

Parmi les drames pseudo-historiques, romans de cape et d’épée, où l’histoire travestie des phases les plus troublées se mêle à des scènes d’amour, nous citons : La Reine Margot ; La Dame de Montsoreau ; les Quarante-Cinq (l’action se passe à la fin des Valois) ; Le Bâtard de Mauléon (rivalité de Pierre le Cruel et de Henri de Transtamare) ; Les trois Mousquetaires (d’Artagnan et les autres ; occupe une place à part dans cette œuvre prodigieuse) ; Vingt ans après ; Dix ans plus tard ou le vicomte de Bragelonne (sous Louis XIII et la minorité de Louis XIV) ; Le chevalier d’Harmenthal (la conspiration de Cellamare sous la Régence) ; Le chevalier de Maison-Rouge ; Le collier de la Reine (préludes de la Révolution) ; Joseph Balsamo ou les Mémoires d’un médecin (Cagliostro) ; Ange Pitou (la Bastille et les Journées d’octobre) ; San Félice (les Carbonari et la cour de Naples pendant la Révolution) ; Les compagnons de Jéhu (commencement de l’Empire) ; La guerre des femmes ; Olympe de Clèves ; La louve de Machecoul.

Tous ces romans, spécialement visés par l’ancien Index à cause de leurs tendances protestantes, semblent ne pas tomber aujourd’hui sous la censure de l’Eglise, au moins comme fabulæ amatoriæ. Il en est de même du Comte de Monte-Christo, roman d’aventures qui a encore un immense succès.

Quant à ses récits de voyage : Suisse ; Excursions sur les bords du Rhin ; Une année à Florence ; Le Midi de la France : Le Speronare (en Sicile) ; La villa Palmieri (midi de l’Italie) ; En Russie ; etc., ils peuvent être lus avec précaution.

Citons encore les principaux romans de mœurs et d’amour : Issac Laquedem (œuvre sacrilège) ; La salle d’armes (horreurs et amour) ; Le capitaine Paul : Les crimes célèbres (15 volumes) ; Sylvandire ; Gabriel Lambert ; Amaury ; Fernande ; Une fille du Régent ; Les frères Corses ; Les deux Dianes ; etc., etc.

Et notons enfin que tout le monde peut lire : Histoire de mes bêtes ; la Bouillie de la comtesse Berthe (pour enfants) ; Le capitaine Pamphile : Jehanne la Pucelle (romans historiques qui offrent seulement quelques détails répréhensibles) ; Histoire d’un casse-noisette : Le Père Gigogne ; Pages choisies.


Alexandre Dumas, fils. — Omnes fabulæ amatoriæ (Décret du 22 juin 1863). La question du divorce (Décret du 21 juin 1880).

Alexandre Dumas, fils naturel du précédent (1824-1895), est surtout auteur dramatique.

Il entra dans la célébrité avec la Dame aux Camélias (une mondaine, Marguerite Gautier, a pour amant Armand Duval… À la prière du père de celui-ci, elle l’abandonne et meurt de chagrin, non sans avoir revu un instant son Armand) et Diane de Lys (même genre).

Ces deux romans, mis à la scène et représentés avec succès, décidèrent de la vocation de Dumas. Il fit, pour le théâtre, de nombreuses pièces où il peignit les mauvaises mœurs, défendit le divorce et prêcha l’union libre, avec un succès qui dure encore.

Il n’abandonna pas cependant le roman et produisit un certain nombre d’ouvrages que nous n’énumérons même pas, parce qu’ils ne sont guère lus et sont certainement condamnés par l’Église, au même titre que la Dame aux Camélias et Diane de Lys, soit comme fabulæ amatoriæ, soit comme défendant des thèses contraires à la doctrine de l’Église (article 14 de l’Index).


Alphonse Esquiros.Les Vierges folles. (20 juin 1844). Les Vierges martyres (id). Les Vierges sages (id). L’Évangile du peuple (3 mars 1831).

Alphonse Esquiros (1814-1876) a fait des poésies et romans socialistes et licencieux. On peut lire, malgré les idées fausses : L’Angleterre et la vie anglaise (4 vol.).


Ernest Feydeau.Omnes fabulæ amatoriæ (Décret du 20 juin 1864).

Ernest Feydeau (1821-1873). Ses romans qui abondent en descriptions et en analyses anatomiques, ont eu en leur temps une grande vogue. Le plus connu, c’est Fanny, roman-poème d’un réalisme très sensuel qui obtint un immense succès de scandale. Il est certainement à l’Index, ainsi que Daniel, Catherine d’Overmeyre, et la trilogie pleine de turpitudes : Un début à l’Opéra : Monsieur de Saint-Bernard ; Le mari de la danseuse. Quoi qu’en dise l’auteur, ce sont là, au témoignage des moins prudes, des choses qu’il ne faut pas écrire. Le reste ne vaut pas la peine d’être nommé.


Gustave Flaubert.Madame Bovary (Décret du 20 juin 1864). Salammbô (id).

Gustave Flaubert (1821-1880). Est appelé assez justement le père et le roi du roman moderne, à cause de la pureté de son style et de l’exactitude documentaire de ses observations. Il n’a pourtant publié que quelques ouvrages :

La tentation de Saint-Antoine, rêverie philosophique et mystique ; L’éducation sentimentale, œuvre misanthropique ; Bouvard et Pécuchet, histoire assez fatigante de deux copistes qui s’appliquent successivement à toutes les sciences, à tous les métiers, y jouent partout de malheur et reviennent à leur premier état ; Salammbô, roman étrange où l’histoire, l’archéologie, l’imagination évoquent dans des pages éblouissantes tout le vieux monde de Carthage. Madame Bovary est un chef-d’œuvre : c’est l’histoire d’une femme romanesque et sentimentale ; dégoûtée de l’existence vulgaire que lui fait son mari, elle se laisse séduire par deux affections étrangères, ruine son intérieur et finit par s’empoisonner. L’éclat du style, l’habileté de la construction, la verve, la vérité des scènes et des portraits, en particulier le portrait de Homais, font de ce roman une œuvre unique ; elle est malheureusement perverse. On en trouve de beaux extraits dans Pages choisies.


Antonio Fogazzaro. — Il Santo, romanzo (Décret du 5 avril 1906) ; Leila (Décret du 9 mai 1911).

Antonio Fogazzaro (1842-1911), sénateur d’Italie, l’un des représentants les plus en vue du catholicisme libéral et des plus fêtés parmi les poètes et romanciers de son pays.

Le Saint est moins une œuvre d’art qu’une œuvre de passion et un manifeste moderniste : il renferme sur la foi, le miracle, l’autorité de l’Eglise et l’obéissance qui lui est due, des erreurs capitales qui l’ont fait condamner.

Ses œuvres précédentes : Un petit monde d’autrefois ; Petit monde d’aujourd’hui ; Daniele Cortis ; Malomhrn ; Fedele, si elles accusent moins les mêmes tendances, dégagent une impression de pessimisme qui n’est pas tout à fait sans danger.


Victor Hugo. — Notre-Dame de Paris (Décret du 28 juillet 1834). Les Misérables (Décret du 20 juin 1864).

Victor Hugo (1802-1885). Nous n’avons pas à le juger au point de vue littéraire ; nous n’envisageons que le côté religieux et moral : Il a célébré la religion en termes magnifiques ; mais à côté de ces splendeurs, que d’assertions mensongères, de blasphèmes, de calomnies contre l’Eglise, le pape, les évêques, le clergé ! Que d’immoralités !

Aussi la lecture de ses œuvres complètes est-elle dangereuse ; elle ne peut être concédée qu’aux personnes d’âge mûr et pour des raisons sérieuses.

Parmi ses œuvres dramatiques, les jeunes gens sérieux peuvent lire Hernani, Ruy-Blas, les Burgraves ; et parmi ses poésies : Feuilles d’automne ; Odes et Ballades ; Les Voix intérieures ; Les Rayons et les Ombres ; les Châtiments ; Les Contemplations ; La Légende des siècles (où les blasphèmes et les tendances panthéistes ne sont guère contagieux).

Quant à ses romans, ils renferment des pages superbes, à côté de développements intempérants et insipides ; mais à les considérer dans leur ensemble, ils sont fatalistes, malsains et subversifs.

Par amour de l’antithèse et pour des motifs moins avouables, l’auteur se plaît à donner le premier rôle et à prêter les plus beaux sentiments à des êtres qu’il emprunte aux bas-fonds de la société vicieuse, tel, par exemple, Jean Valjean dans les Misérables, véritable épopée socialiste en prose, réhabilitation du forçat, de la fille-mère, de la Révolution.

Dans Notre-Dame de Paris, il calomnie odieusement le prêtre dans la personne de l’archidiacre Frollo, etc.

Bug Jargal, œuvre de début, est amusant et inoffensif. Les Travailleurs de la mer sont peut-être ensuite le roman le moins répréhensible, mais les descriptions et les digressions en rendent la lecture fastidieuse.

Ses plus belles poésies, les plus belles pages de son théâtre et de ses romans sont réunies dans les trois volumes d’Extraits, publiés chez Delagrave. Cependant, comme on ne s’est pas montré assez sévère dans le choix de ces morceaux, l’ouvrage ne doit être confié qu’à des jeunes gens formés.


Louis Jacolliot. — La Bible dans l’Inde : Vie de Jésus Christna (Décret du 12 juillet 1869) : Fétichisme, Polythéisme, Monothéisme ; La Genèse de l’humanité (Décret du 6 mars 1876) ; Les fils de Dieu ; Genèse de l’humanité ; Fétichisme, Polythéisme, Monothéisme ; Histoire des vierges : Le pariah dans l’humanité (Décrets du 27 juin 1881).

Louis Jacolliot (1837-1890), littérateur et voyageur, indianiste et philosophe. Président du tribunal de Chandernagor, il profita de son long séjour aux Indes pour en étudier la langue, l’histoire et les mœurs ; fut ensuite envoyé à Taïti, explora l’Amérique et l’Orient ; puis, de retour en France, publia de nombreux ouvrages sur les contrées qu’il avait visitées. Ses ouvrages, et notamment la Bible dans l’Inde, ont pour objet de montrer que l’Inde est le berceau du monde, qu’on y trouve toutes les traditions politiques et religieuses des peuples anciens et modernes et même l’Evangile. Ce système est aussi éloigné de la science et de la critique contemporaines (voir les travaux de Burnouf, Lassen, Max Muller, Barthélémy Saint-Hilaire, de Harlez, etc.) que des données de la foi. C’est pourquoi les savants ont condamné les fantaisies de Jacolliot, avec autant de sévérité que l’Eglise elle-même.


Alphonse de Lamartine. — Jocelyn (22 septembre 1836). Voyage en Orient (id). La chute d’un Ange (27 août 1838).

Alphonse de Lamartine (1790-1869) le grand poète, a laissé en vers et en prose, des ouvrages de premier ordre.

Le sentiment religieux y occupe une large place, malheureusement, la sentimentalité de l’auteur, ses élans de désespérance, son culte passionné de la nature, ses tendances au panthéisme, son pessimisme, ses rêveries mélancoliques le rendent facilement dangereux.

Les jeunes gens trop impressionnables ne lieront de lui que le Recueil de chez Hachette. Les autres pourront lire impunément les Morceaux choisis en vers et en prose, publiés par Robertet ; et quand ils auront 20 ans, les quatre grands recueils lyriques (Harmonies, Méditations, Nouvelles Médications), les Confidences, le Manuscrit de ma mère et certains de ses romans.

Ses romans en prose sont Le tailleur de pierres de Saint-Point, causerie de philosophie religieuse, parfois anticatholique : Graziella, idylle d’un charme exquis, mais un peu passionnée ; Geneviève, touchante histoire d’une servante où il n’y a là reprendre qu’un fait scabreux ; Raphaël, qui renferme une intrigue troublante et des pages malsaines.

Ses romans en vers sont de beaucoup les plus importants et les plus connus.

La chute d’un Ange : un ange se laisse séduire par une affection humaine et, après avoir cédé à cette tentation, devient un homme (Cédar). Il mène une vie d’aventures avec sa Daïdha ; celle-ci devient folle et lui se suicide.

Jocelyn est bien supérieur au précédent sous tous les rapports ; c’est un poème achevé que Brunetière n’hésite pas à placer au sommet de notre littérature. Il renferme en effet des pages splendides sur la mission du prêtre, et des descriptions magnifiques ; mais aussi il respire la sensualité, et dénature le caractère sacerdotal.

Les plus belles pages de ces deux dernière œuvres se trouvent dans les Extraits de Robertet. On lira aussi Pages choisies et Lectures pour tous, extraits réunis par Lamartine lui-même et qui peuvent se donner à peu près à tous.


Maurice Mæterlinck. — Omnia opera (Décret du 29 janvier 1914).

Maurice Maeterlinck, né à Gand en 1862, avocat, poète, philosophe et dramatiste, dont le nom a été révélé en France, il y a 18 ans, à grand renfort de réclame.

La doctrine philosophique de ce « Gerson laïque » est tellement drapée d’oripeaux littéraires et couverte de fleurs par l’université des critiques complaisants, qu’il est bien difficile d’en dégager le caractère et la moralité. Si nous la comprenons bien, elle tend à assimiler les lois de la morale à celle de la poésie. Le poète obéit dans l’élaboration de ses œuvres, aux inspirations inconscientes de son génie ; il est inspiré plus qu’il ne s’inspire, il laisse se construire ses poèmes plus qu’il ne les construit. De même, l’homme vertueux doit, dans sa conduite, rester étranger aux mouvements de la raison et de la conscience, obéir aux lois de l’inconscient et se laisser faire…

Ce système fataliste qui fait du vicieux un être très respectable, Mæterlinck, peintre et docteur de l’inconscient, le distille dans des pages obscures et faussement mystiques. À ce titre, La sagesse et la destinée ; Les abeilles ; Le trésor des humbles ; Le double jardin, roman ; etc., constituent un réel danger.

En outre, la plupart de ces ouvrages sont remplis d’erreurs pernicieuses contre la foi et les principes de la saine philosophie. La Mort surtout, qui a été si abondamment louée par la presse moderniste, écarte du problème les données chrétiennes et soutient la thèse d’une vague survivance dans la conscience universelle.

Ses drames et ses « pièces pour marionnettes » sont du Shakespeare ou du Poë renforcé et obscurci, et quelques-uns, des œuvres choquantes au point de vue catholique.


Auguste Maquet. — Les prisons de l’Europe (Décret de la Congrégation du Saint-Office, 12 juillet 1854).

Auguste Maquet (1813-1888), un des collaborateurs et des « généraux » de la « grande armée » de Dumas. Il fit isolément La Belle Gabrielle ; le roman pseudo-historique La maison du Baigneur, etc.

Jules Michelet. — Mémoires de Luther (6 avril 1840). Du Prêtre, de la Femme, de la Famille (5 avril 1845). L’Amour (11 avril 1859). La Sorcière (26 janvier 1863). Bible de l’Humanité (11 juin 1866). Le Prêtre, les Jésuites (21 août 1896).

Jules Michelet (1798-1874) n’est pas un romancier. C’est un historien ; mais ses livres sont bien moins d’un érudit que d’un imaginatif, d’un romanesque et d’un lyrique. Son œuvre maîtresse, L’Histoire de France, peut se diviser en deux parties : la lre (6 volumes, jusqu’à Louis XI) « ressuscite » le moyen-âge, en reconstitue les mœurs dans des pages pleines de poésie et d’éloquence, où l’action de l’Eglise est exaltée, mais souvent méconnue et calomniée. Dans la 2e partie (10 volumes, jusqu’à Louis XVI), l’historien, par vengeance ou par souci de la popularité, fait place au démagogue anti-chrétien. L’histoire de la Révolution (8 volumes) ; L’Histoire de la Renaissance et des temps modernes (11 vol.) ; Le XIXe Siècle (3 vol.) ; s’inspirent de cette seconde manière, ainsi que ses œuvres polémiques : Etude sur les Jésuites ; Le Prêtre, la Femme et la Famille (odieux pamphlet dirigé contre l’Eglise et son influence) ; Le Peuple (pour lequel l’amour est le remède du servage) ; La Sorcière (fantaisie excentrique et obscure contre l’Eglise) ; La Bible de l’Humanité (salmigondis de toutes les religions à l’exception de celle de Jésus-Christ).

Quant à ses œuvres d’imagination, L’Oiseau, L’Insecte, La Mer, La Montagne, elles renferment des pages exquises, mais aussi des descriptions sensuelles et des erreurs doctrinales.

L’Amour : La Femme ; Nos Fils, étaient considérés par Michelet comme des livres d’éducation ; en réalité ils sont surtout physiologiques…

L’Histoire Romaine (où la République seule est traitée) est l’unique volume de Michelet qui puisse être mis dans les mains de la jeunesse avec Pages Choisies.

Jean-Hippolyte Michon. — Le Confesseur (Décret du 17 décembre 1866). Le Jésuite (2 décembre 1867). Le Maudit (15 mars 1864). La Religieuse (20 juin 1864). De la Rénovation de l’Eglise (id). Jean-Hippolyte Michon (1806-1881), prêtre, prédicateur, graphologue, directeur des petits séminaires de Thébaudières et de la Valette, vint à Paris en 1848 et se fit remarquer par son exaltation. On n’apprit qu’après sa mort qu’il était l’auteur de romans irréligieux signés de L’abbé***.


Adam Mickiewicz. — L’Église et le Messie ; L’Église officielle et le Messianisme (Décret du 15 avril 1848).

Adam Mickiewicz, célèbre poète polonais (1798-1855), se fit en Russie, à Rome, à Paris, le défenseur des libertés de son pays. Parmi les poèmes douloureux et essentiellement lyriques qui consacrèrent sa gloire, nous citons : Le livre des pèlerins qui retrace le rôle de la Pologne dans le passé et dans l’avenir et qui fut traduit par Montalembert ; Conrad Wallenrod et sur tout Les Aïeux.

Les deux livres de Mickiewicz condamnés par l’Index, furent écrits dans un moment d’exaltation, occasionnée par la mort de sa femme et d’autres événements douloureux.


Henry Murger. — Omnes fabulæ amatoriæ. (Décret du 27 juin 1864).

Henri Murger (1822-1861) mena longtemps la « vie de bohème » dans une mansarde, fit des vers, des articles et enfin des romans naturalistes où il décrit avec une grande liberté de langage la gueuserie sociale. On ne lit plus guère ses fameuses Scènes de la vie de Bohême : Scènes de la vie de jeunesse et Le pays latin qui sont d’ailleurs à l’Index.


Charles-Antoine-Guillaume Pigault-Lebrun. — Le Citateur (Décrets de la Congrégation du Saint-Office, 22 novembre 1820 ; 20 janvier 1833). L’Enfant du Carnaval (Décret de la Congrégation de l’Index, 18 août 1828). La Folie espagnole (18 août 1828). Jérôme (id). Tableaux de société ou Fanchette et Honorine (id). Romans (28 juillet 1834).

Pigault-Lebrun (Antoine de l’Epiney, dit) (1753-1835). Dragon, comédien, douanier, condamné pour mœurs, etc., décrivit avec cynisme et en riant, les mœurs graveleuses qu’il avait observées.


George Sand. — Omnes fabulæ amatoriæ (Décrets des 27 novembre 1840, 30 mars 1841, 5 avril 1842, 15 décembre 1863).

George Sand (Armandine-Aurore Dupin, baronne Dudevant, connue sous le pseudonyme de), célèbre romancière française, « berrichonne née à Paris par hasard » en 1804, mariée en 1822 à un officier retraité, le baron Dudevant, dont elle eut un fils et une fille, séparée de son mari en 1832 ; venue vers le même temps à Paris où elle connut Sandeau, Chopin, Musset, Mérimée, etc. ; morte en 1876.

George Sand est la princesse du roman sentimental et passionnel : elle a prêté sa voix et son génie aux théories d’émancipation morale qui dirigeaient les âmes depuis la Nouvelle Héloïse ; elle a chanté avec plus d’âpreté, de hardiesse et d’insistance que personne la souveraineté absolue de l’amour, c’est-à-dire le droit pour l’individu de s’opposer, au nom de sa passion, aux conventions, aux convenances, au mariage bourgeois, à la société, à la famille, à Dieu, à tout. Indiana, dit-elle, a c’est l’amour heurtant son front aveugle à tous les obstacles de la civilisation » : Mauprat, « c’est la glorification d’un sentiment exclusif, éternel, avant, pendant, et après le mariage ».

Elevée dans l’irréligion et le culte des philosophes, George Sand est encore la prêtresse de l’esprit laïque, de l’incrédulité et du scepticisme modernes. Ses romans sont de perpétuelles confessions sans remords, par exemple : Spiridion ; Mlle La Quintinie (anti-catholique) ; Histoire de ma vie (biographie de l’auteur, documents intéressants pour la psychologie des enfants et des imaginatives, livre dangereux pour les Jeunes personnes).

Démagogue et communiste, elle a écrit des romans humanitaires, où elle expose l’âge d’or qu’elle a entrevu et qu’elle prétend voir se réaliser par l’égalité, la fraternité, la fusion des classes dans l’amour (Le péché de M. Antoine ; Le meunier d’Angibault ; Le compagnon du Tour de France, etc.).

En pleine exaltation socialiste, elle revint pourtant à son culte de la campagne, chanta son cher Berry et publia : La Mare au diable (supprimer la préface et les notes de la fin qui sont impies et anti-sociales), La petite Fadette ; François le Champi (dénouement choquant), trois chefs-d’œuvre de pastorale qui ne sont pas inoffensifs pour toutes sortes de personnes ; Claudie, le Pressoir, comédies ; Promenades dans le Berry ; Malgré tout (histoire chaste, pas d’impiétés), Contes d’une grand’mère (un peu de panthéisme et de bouddhisme).

Ces idylles reposantes et le style admirable de George Sand ne rachètent pas cependant l’influence pernicieuse de son œuvre : cette romancière extraordinaire est presque partout éminemment dangereuse, non pas qu’elle trouble beaucoup les sens, mais surtout parce qu’elle égare le cœur et l’esprit.

Aussi, la Congrégation de l’Index, et par les décrets rappelés plus haut et par la formule omnes fabulæ amatoriæ, a-t-elle voulu atteindre la généralité de ses 83 volumes. Citons ceux qu’elle cite elle-même : Lélia ; Lettres d’un voyageur ; Les sept cordes de la lyre, Gabriel ; Le secrétaire intime ; L’uscoque ; La dernière Aldini ; Simon ; Les maîtres mosaïstes ; Mauprat ; Jacques-Leone Leoni ; Spiridion ; tous les livres publiés avant le décret du 15 décembre 1863, et enfin tous les romans d’amour impur.

Lire Pages choisies, avec grande réserve.


Aurélien Scholl. — Le procès de Jésus-Christ (Décret du 16 septembre 1878).

Aurélien Scholl, né à Bordeaux en 1833, mort chrétiennement en 1902 ; fut en sa qualité de chroniqueur leste et brillant un des amuseurs attitrés des boulevards parisiens. Ses nouvelles et chroniques réunies en volumes, sont souvent libertines ; elles dénotent une absence complète de sens moral. Ses pièces de théâtre sont presque toutes pornographiques.


Étienne-Pivert de Senancour. — De l’amour selon les lois premières et selon les convenances des sociétés modernes (Décret du 13 février 1838).

Étienne-Pivert de Senancour (1770-1846) est un mélancolique ; comme l’auteur d’Atala, il prêche le retour à la nature primitive ; comme Jean-Jacques Rousseau, il est l’ennemi de l’ordre social et religieux. Œuvres : Obermann ; De l’Amour… ; Les libres méditations ; Rêveries sur la nature primitive de l’homme.


Frédéric Soulié.Omnes fabulæ amatoriæ (Décret du 20 juin 1864).

Frédéric Soulié (1800-1847), l’un des maîtres du roman-feuilleton. Il s’est complu à décrire l’horrible, l’effroyable et le criminel dans Les deux cadavres (dont les personnages commencent leurs horreurs, meurtres, duels, viols, sur les deux cadavres de Charles Ier et de Cromwell), ; Les Mémoires du Diable (défilé ou plutôt bacchanale de toutes les atrocités et de tous les crimes, qui se termine par le triomphe du vice) ; Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ; et une quantité d’autres romans du genre fabulæ amatoriæ. Le lion amoureux est une nouvelle d’amour de 100 pages, calme et d’un style plus soigné. (Ce lion est, suivant le langage de l’époque, un élégant désœuvré).

Ses romans historiques : Le Comte de Toulouse ; Le vicomte de Beziers, etc., sont de violents pamphlets contre l’Eglise ; ils sont heureusement délaissés.

On peut lire : Le martyre de Saint-Saturnin ; Contes et récits de ma grand’mère ; L’orpheline de Waterloo ; Le tambour Bilboquet ; Le petit pêcheur, courts récits pour la plupart publiés chez Ardant.


Stendhal.Omnes fabulæ amatoriæ (Décrets des 4 décembre 1828 et 20 juin 1864.)

Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle (1780-1842), fut successivement soldat, administrateur, diplomate, fit les guerres de l’Empire et apprit le libertinage et l’impiété dans la lecture des philosophes.

Après avoir publié des études de critique : Rome, Naples et Florence (à l’Index) ; Histoire de la peinture en Italie ; Racine et Shakespeare ; Promenades dans Rome ; il lança des romans irréligieux et impurs : Armance (amour et fatalisme) ; Le rouge et le noir (lutte entre la Révolution et le parti prêtre), œuvre condamnée que Taine a lue, dit-on, plus de 60 fois. La Chartreuse de Parme (amour « cristallisé » ) ; L’abbesse de Castro (effets de l’amour passionné).

Il termina sa carrière par L’Amour, Les mémoires d’un touriste et quelques autres autobiographies orgueilleuses.

Cet homme vicieux, cet écrivain aride, qui semble ne noter que des idées, ce psychologue profond, ce philosophe supérieurement « détestable », comme dit Sainte-Beuve, a exercé une influence considérable sur la pensée contemporaine et s’est attiré de nombreux admirateurs. Balzac et Zola avaient un culte pour lui, et Bourget, dit-on, ne se lasse pas de le lire.


Laurence Sterne.Le Voyage sentimental (Décret du 6 septembre 1819). Nous le signalons à cause de la date de sa condamnation. Son Voyage sentimental déconcerte toute analyse ; c’est la perfection du genre. Mais au point de vue moral, il n’est pas plus recommandable que son Tristram Shandy. Quant à l’auteur, Taine l’a dépeint en trois mots : « Polisson, raffiné et maladif ».


Eugène Sue.Omnes fabulæ amatoriæ. (Décret du 22 janvier 1833).

Eugène Sue (1801-1859), fit ses études de médecine, visita, comme major, l’Asie, l’Amérique, les Antilles, fut à Navarin, revint à Paris tout rempli d’admiration pour Byron et devint le romancier à la mode.

Il raconta ses impressions de voyage dans des romans maritimes pleins de couleur tapageuse et de mouvement : Plick et Plock ; La Salamandre ; Atar-Gull ; La Coucaratcha ; La vigie de Koat-Ven.

Il abandonna bientôt cette veine pour produire des romans mondains, véritables fabulæ amatoriæ où sa plume acérée décrit les désordres de la haute classe : Arthur ; Le Marquis de Letorrière ; Le Morne au diable, et surtout Mathilde

Ce dernier ouvrage mécontenta son public aristocratique et le jeta soudain du côté de la basse « pègre ». Les Mystères de Paris (Histoire de Fleur de Marie, jeune fille abandonnée qui vit au sein de la dépravation ; portraits de M. et Mme Pipelet, etc.) ; Le Juif Errant (les Jésuites incarnés dans Rodin se rendent coupables de tous les crimes ; le soldat Dagobert se dévoue pour les filles du colonel Rennepont, etc., etc.) ; Les sept péchés capitaux (15 volumes qui mettent en scènes les théories philosophiques de Fourier) ; Les mystères du peuple parurent successivement. Ce sont des romans socialistes dans lesquels l’auteur s’acharne à détruire la religion, la morale, la responsabilité, au profit des doctrines humanitaires, fatalistes et passionnelles de Fourier ; pages voluptueuses et démagogiques où, décrivant la luxure grossière, comme il avait fait les « vices dorés », il offre, comme but de la vie, les jouissances matérielles les plus abjectes, et se donne comme le Messie des prolétaires.

Quant à ses romans semi-historiques, ils ne sont que travestissement et haine : Latréaumont ; Jean Cavalier ; Thérèse Dunoyer, etc.

Eugène Sue « écrit mal et c’est une vilaine âme », dit F. Coppée. Cependant il a su captiver par des peintures de mœurs dépravées, il a contribué à répandre dans le peuple les théories les plus dangereuses. Defunctus adhuc loquitur : ce sont ses livres qui ont égaré Ravachol et bien d’autres. Il a écrit 85 volumes : nous n’en recommandons pas un seul.


Émile ZolaOpera omnia (Décrets des 19 septembre 1894, 25 janvier 1895, 27 août 1896, 1er septembre 1898).

Émile Zola (1840-1902). Fils d’un ingénieur italien, né à Paris. Il entra en 1864 à la maison Hachette et prenant comme modèles Musset, Flaubert et Taine, il s’essaya à écrire et ne tarda pas à devenir le plus célèbre des romanciers naturalistes.

Ses œuvres sont tellement ignobles que ses amis mêmes finissent par en avoir la nausée. On y trouve une habile facture, mais elles sont toujours immorales et fausses, souvent d’une obscénité et d’une crudité répugnantes.

Son ouvrage principal est intitulé Les Rougon-Macquart et comprend de nombreux volumes. Dans tous ses romans, il y a un milieu, une brute et un chœur composé de braillards. Tous ses héros sont des monstres : les ouvriers dans l′Assommoir ; les hommes du monde débauchés dans Nana ; les bourgeois viveurs dans Pot-bouille ; les mineurs dans Germinal ; les paysans dans la Terre ; les financiers dans l’Argent ; les soldats dans la Débâcle, etc., etc.

Sur la fin de sa vie, il fit une trilogie anticatholique intitulée les Trois Villes : Paris, Lourdes, Rome, et une trilogie matérialiste : Vérité, Travail, Fécondité. Il a pris une part considérable à l’affaire Dreyfus et il est mort misérablement le 28 septembre 1902.



QUELQUES AUTRES OUVRAGES À L’INDEX


Nous croyons utile de citer outre les œuvres des romanciers, quelques œuvres diverses, assez généralement connues, qui sont également mentionnées au catalogue de l’Index. Ce sont :

Aulard et Debidour, Histoire de France, à l’usage des écoles primaires et des classes élémentaires des lycées et collèges.

L’abbé Emmanuel Barbier, Le progrès du libéralisme catholique en France sous Léon XIII ; — Ne mêlez pas Léon XIII au libéralisme. — Pierre Batiffol, L’Eucharistie, la présence réelle et la transsubstantiation. — Pierre-Jean Béranger, Chansons. — Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience ; — Matière et mémoire, essai sur les relations du corps à l’esprit ; — L’évolution créatrice. — Paul Bert, L’instruction civique à l’école. — Jean de Bonnefon, Le pape de demain. — Jehan de Bonnefoy, Les leçons de la défaite ou la fin du catholicisme ; — Vers l’unité de croyance ; — Le catholicisme de demain. — Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d’histoire et de géographie. (L’édition publiée à Paris en 1855 et corrigée d’après le décret du 14 décembre 1855 et toutes les éditions ultérieures sont autorisées). — H. Brémond, Sainte Chantal. — Ferdinand Buisson, La religion, la morale et la science, leur conflit dans l’éducation contemporaine.

L. Chouilly, Carnet du petit citoyen. — Claraz, Le mariage des prêtres. — Th. de Cauzons, Histoire de l’Inquisition en France. — Em. Combe, Le grand coup avec sa date probable, étude sur le secret de la Salette. — L’abbé G.-G.-E. Combe, Le secret de Mélanie, bergère de la Salette et la crise actuelle. — Gabriel Compayré, Éléments d’instruction morale. — Auguste Comte, Cours de philosophie positive. — Stéphen Coubé, Âmes juives. — Victor Cousin, Cours de l’histoire de la philosophie.

Charles Denis, Un carême apologétique sur les dogmes fondamentaux ; — L’Église et l’État, les leçons de l’heure présente. — Jean de Dompierre, Comment tout cela va finir. — L. Duchesne, Histoire ancienne de l’Église. — Antoine Dupin, Le dogme de la Trinité dans les trois premiers siècles.

Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, par d’Alembert et Diderot.

Louis Figuier, Le lendemain de la mort ou la vie future selon la science.

L’abbé Georgel, La matière… — Mgr Léopold Goursat, Les mystères sataniques de Lourdes à travers les âges.

Fernand Hamelin, Le journal d’un prêtre, roman. — Antoine Hamilton, Mémoires de la vie du comte de Grammont. — Ernest Havet, Le Christianisme et ses origines. — Henri Heine, De l’Allemagne ; — De la France ; — Reisebilder ; — Neue Gedichte. — Guillaume Herzog, La Sainte Vierge dans l’histoire. — Albert Houtin, La question biblique chez les catholiques de France au XIXe siècle ; — Mes difficultés avec mon évêque ; — L’Américanisme. — Henri des Houx, Souvenirs d’un journaliste français à Rome. — Auguste Humbert, Les origines de la Théologie moderne.

Jean Izoulet, La cité moderne ; — Métaphysique de la sociologie.

Allan Kardec, Le livre des esprits contenant les principes de la doctrine spirite ; — Le livre des médecins ; — Le spiritisme à sa simple expression.

L. Laberthonnière, Sur le chemin du catholicisme ; — Le témoignage des martyrs ; — Essai de philosophie religieuse ; — Le réalisme chrétien et l’idéalisme grec. — Jules-Raymond Lamé Fleury, L’histoire ancienne ; — L’histoire de France ; — L’histoire moderne ; — L’histoire du moyen-âge ; — L’histoire du Nouveau Testament, racontée aux enfants ; — L’histoire romaine. — Hugues-Félicité de Lamennais, Paroles d’un croyant ; — Affaires de Rome ; — Le livre du peuple ; — Discussions critiques et pensées diverses… ; — Esquisses d’une philosophie ; — Amschapands et Darvands ; — Les Évangiles, traduction nouvelle. — Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle. — L’abbé E. Lefranc, Les conflits de la science et de la Bible. — Alfred Loisy, La religion d’Israël ; — L’Évangile et l’Église ; — Études évangéliques ; Autour d’un petit livre ; — Le quatrième Évangile. — Henri Loriaux, L’autorité des Évangiles, question fondamentale.

Cyrille Macaire, La constitution divine de l’Église. — Arthur Mangin, L’homme et la bête, ouvrage orné de 120 gravures. — Dr Henry Mariavé, La leçon de l’hôpital N.-D. d’Ypres, Exégèse du secret de la Salette ; — tome II, Appendices. — Emmanuel Martig, Manuel d’enseignement pour les écoles et les collèges. — Michel de Montaigne, Essais. — Montesquieu, De l’esprit des lois ; — Lettres persanes.

Pascal, Les Provinciales. — Jules Payot, La croyance ; — Avant d’entrer dans la vie, aux instituteurs et institutrices, conseils et directions pratiques. — Pierre-Joseph Proudhon, Opera omnia.

Camille Quiévreux, Le paganisme au XIXe siècle (3 volumes). — Edgar Quinet, Ahasvérus ; — Le génie des religions ; — Allemagne et Italie ; — Philosophie et Poésie ; — La Révolution ; — Mystères de l’Inquisition.

Ernest Renan, Le livre de Job, traduit de l’hébreu ; — Averroés et l’Averroïsme, essai historique ; — Études d’histoire religieuse ; — Histoire générale et système comparé des langues sémitiques ; — De l’origine du langage ; — Le cantique des cantiques, traduit de l’hébreu ; — Vie de Jésus ; — Les Apôtres ; — Saint-Paul ; — Questions contemporaines ; — Les Évangiles et la seconde génération chrétienne ; — L’antéchrist ; — L’église chrétienne ; — Marc-Aurèle et la fin du monde antique ; — L’Ecclésiaste, traduit de l’hébreu ; — Nouvelles études d’histoire religieuse ; — Histoire du peuple d’Israël ; — Souvenirs d’enfance et de jeunesse ; — Feuilles détachées faisant suite aux Souvenirs d’enfance et de jeunesse. — Revue spirite, journal d’études psychologiques. — Jean Reynaud, Philosophie religieuse : terre et ciel. — J.-J. Rousseau, Émile, ou de l’éducation ; — Du contrat social ; — Lettre à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris ; — Lettres écrites de la montagne ; — Julie ou la Nouvelle Héloïse.

Alphonse Saltzmann, Les remèdes divins pour l’âme et le corps. — P. Sifflet, Les sept mystères chrétiens. — Jules Simon, La religion naturelle. — Sismonde Sismondi, Histoire des Républiques italiennes du moyen-âge. — Jules Steeg, Instruction morale et civique : l’homme, le citoyen, à l’usage de l’enseignement primaire.

Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise. — Dimitri Tolstoï, Le catholicisme romain en Russie ; études historiques. (Ne pas confondre avec Tolstoï, le romancier). — Joseph Turmel, Histoire de la théologie positive ; — Tertullien ; — Saint Jérôme ; — Histoire du dogme de la papauté ; — Histoire du dogme du péché originel ; — L’eschatologie à la fin du IVe siècle.

Étienne Vacherot, Histoire critique de l’école d’Alexandrie ; — La Religion. — Paul Viollet, L’infaillibilité du Pape et le Syllabus. — Voltaire, lettres philosophiques ; — Œuvres, nouvelle édition revue, corrigée et considérablement augmentée par l’auteur, à Dresde, 1748 ; — Histoire des Croisades ; — Abrégé de l’Histoire universelle ; — Essai sur l’Histoire universelle ; — Précis de l’Ecclésiaste et du Cantique des Cantiques… ; — Romans et Contes ; — Pensées de Pascal, avec notes de M. de Voltaire ; — L’A B C, dix-sept dialogues ; — Catéchisme de l’honnête homme ; — Collection de lettres sur les miracles ; — Commentaire sur le livre des délits et peines ; — La défense de mon oncle. — Dictionnaire philosophique et portatif ; — Les droits des hommes ; — L’Évangile de la raison ; — L’Évangile du jour ; — Examen important de Milord Bolingbroke ; — L’homme aux 40 écus ; — Nouveaux mélanges ; — L’oracle des anciens fidèles ; — Ouvrages philosophiques ; — La Pucelle d’Orléans ; — Les questions de Zapata ; — La raison par Alphabet ; — Saul et David ; — Sermon des cinquante ; — Singularités de la nature ; — Testament de Jean Meslier ; — Traité sur la tolérance ; — La voix du sage et du peuple ; — Amabed ; — Les lettres ; — La philosophie de l’Histoire ; — Essai historique et critique ; — Le siècle de Louis XIV ; — Les lettres ; — La philosophie de l’Histoire ; — Essai misme. — Jean Vrai, Éphémérides de la Papauté. — La vraie science des Écritures, par X…



  1. Cette opinion, soutenue par l’Ami du Clergé, le Père Vermeersch et d’autres auteurs, n’est pas admise par tous. D’excellents canonistes affirment au contraire que la formule « opera omnia » équivaut à une condamnation absolue. (Note de M. le chanoine Evieux, professeur de droit canonique aux Facultés catholiques de Lille).
  2. Exception faite pour les hommes de lettres et les professeurs, ou, pour les élèves, après une sérieuse expurgation. (Articles 9 et 10).
  3. Le P. Génicot (Theologia Moralis, I page 433) dit pourtant que beaucoup de ces romans où sont racontées des amours impures, quoique condamnés pour la plupart par la loi naturelle, échappent à la condamnation de l’Église, parce qu’ils ne sont pas obscènes ex-professo.
  4. La librairie Colin a publié sous ce titre des recueils d’extraits empruntés aux œuvres des meilleurs auteurs. Nous les signalons, quand il y a lieu, à la suite de ces courtes notices. Ils n’ont pas toujours bon esprit et doivent être lus avec grand discernement.