Scènes de la vie privée et publique des animaux/09

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J. Hetzel et Paulin (1p. 169-182).

L’OURS
ou
LETTRE ÉCRITE DE LA MONTAGNE[1]


Felix qui potuit rerum cognoscere causas !



J’apportai, en venant au monde, un goût très-vif pour la solitude. Sans doute ce goût m’avait été donné pour une fin utile ; mais au lieu de diriger l’emploi de mes facultés vers un but qui répondit à ma vocation dans l’harmonie des êtres, je travaillai longtemps à corrompre en moi l’ouvrage de la nature. Peu de temps après ma naissance, une chute que je fis en voulant monter pour la première fois au faîte d’un arbre, me rendit boiteux pour le reste de mes jours. Cet accident influa singulièrement sur mon caractère et contribua beaucoup à développer le germe de ma mélancolie. La caverne de mon père était très-fréquentée par les Ours du voisinage. C’était un fort chasseur, qui traitait splendidement ses convives : ce n’était du matin au soir que danses et que festins ; pour moi, je demeurais étranger à la vie joyeuse de ma famille. Les visites m’importunaient, la bonne chère m’allait assez, mais les chansons à boire m’étaient odieuses. Ces répugnances ne tenaient pas seulement à mon organisation, bien que la philosophie moderne ait placé dans l’organisme le principe de nos affections positives et négatives. Le désir de plaire, contrarié par mon infirmité, était pour moi une source d’amères préoccupations. Le goût naturel que j’avais pour la solitude et le silence dégénéra peu à peu en humeur sombre, et je prenais plaisir à m’abandonner à cet état d’Ours incompris, qui a toujours passé pour le signe du génie méconnu ou d’une vertu supérieure dont le monde n’est pas digne. Une étude approfondie de moi-même et des autres m’a convaincu que l’orgueil était la racine de cette tristesse, de ces idées pâles, dont on a demandé le secret aux rayons de la lune et aux soupirs des roseaux. Mais, avant de venir à résipiscence, il était écrit que je devais passer par l’épreuve du malheur.

Ce n’était pas assez pour moi d’affliger mon père et ma mère par le spectacle de ma monomanie, je formai le projet de les abandonner et de chercher quelque retraite ignorée du monde, où je pusse me livrer en liberté à mon goût pour la vie solitaire. Vainement ma conscience, me représenta la douleur que j’allais leur causer. Je confiai mon dessein à un ami de ma famille, afin qu’on sût bien que j’avais renoncé volontairement au monde, et qu’on ne crût pas que j’avais été la victime de quelque accident.

Je n’oublierai jamais le jour où je quittai le toit qui m’a vu naître. C’était le matin : mon père était parti pour la chasse ; ma mère dormait encore. Je profitai de cet instant pour sortir sans être vu. La neige couvrait la terre, et un vent glacé agitait tristement la cime des sapins couverts de frimas. Tout autre que moi eût reculé devant ce deuil de la nature ; mais rien n’est plus fort qu’une résolution absurde, et je partis d’un pas ferme intrépide.

sans cadre
sans cadre

Il serait difficile de trouver sur la terre un lieu moins fréquenté que celui que je choisi pour ma retraite. Pendant l’espace de cinq ans, à l’exception d’un Aigle qui vint se poser sur un arbre, à quelque distance de ma caverne, aucun être vivant ne m’apparut de près ou de loin. Les occupations de ma vie contemplative étaient fort simples. À l’aube naissante, j’allais m’asseoir sur la pointe d’un rocher, d’où j’assistais au lever du soleil. La fraîcheur du matin éveillait mon imagination, et je consacrais les premières heures du jour à la composition d’un poëme palingénésique, où je me proposais d’exprimer toutes les douleurs de ses âmes errantes qui avaient approché leurs lèvres de la coupe de la vie et détourné la tête. Vers le milieu de la journée, j’étudiais les simples. Le soir, je regardais les étoiles s’allumer une à une dans le ciel ; j’élevais mon cœurs vers la lune ou la douce planète de Vénus, et quelquefois « il me semblait que j’aurais eu la puissance de créer des mondes. » Cinq années s’écoulèrent dans cette vie monotone ; mais cette période de temps avait fini par oblitérer bien des sensations, dissiper bien des rêves, hébéter l’enthousiasme ; et peu à peu je cessai de voir les choses comme je les avais vues d’abord. J’étais arrivé à une de ces époques critiques de l’intelligence qui se renouvellent souvent dans la vie, qui sont ordinairement marquées par un malaise insupportable. On veut sortir à tout prix de cet état contentieux, et la mauvaise honte est d’autant moins forte pour nous retenir, que, parmi les choses que l’on comprend le moins, il faut ranger celles qu’on a cessé d’aimer. Aussi l’ennui triompha-t-il de toutes les hésitations de l’amour-propre, forcé de se dédire ; et je me décidai à retourner parmi mes semblables, à me jeter dans le mouvement, à partager les travaux et les dangers des autres Ours, en un mot, à rentrer dans la vie sociale et à en accepter les conditions. Mais, soit qu’une volonté supérieure ne permit pas que je rencontrasse, sans une expiation préalable, un bonheur que j’avais d’abord méprisé, soit que ma destinée le voulût ainsi, je tombai entre les mains des Hommes.

Je m’étais donc mis en route un matin pour exécuter mon dessein. Je n’avais point fait une demi-lieue, lorsqu’au fond d’une gorge étroite, j’entendis plusieurs voix s’écrier : Un Ours ! un Ours ! Au moment où je m’arrêtais pour distinguer d’où partaient ces accents inconnus, je tombe frappé par une main invisible. Pendant que je me roulais sur la terre, quatre énormes Chiens, suivis de trois Hommes, se précipitèrent sur moi. Malgré la douleur que me causait ma blessure, je luttai longtemps contre les Chiens, mais à la fin je tombai sans connaissance sous la dent de ces cruels Animaux.

Quand je revins de mon évanouissement, je me trouvai attaché à un arbre, avec une corde passée dans un anneau dont on m’avait orné le bout du nez. Cet arbre ombrageait la porte d’une maison située sur une grande route, mais toujours au milieu des montagnes. Tout ce qui m’était arrivé me semblait un songe, songe, hélas ! de courte durée ! Mon malheur ne tarda pas à m’apparaître dans sa triste réalité. Je ne compris que trop que, si j’avais conservé la vie, c’en était fait de ma liberté, et qu’au moyen de l’anneau fatal qu’on m’avait, je ne sais comment, passé dans la narine, l’être le plus faible de la création pouvait m’asservir à ses volontés et à ses caprices. Oh ! qu’Homère a bien raison de dire que celui qui perd sa liberté perd la moitié de son âme ! Le retour que je faisais sur moi-même redoublait l’humiliation que me causait ma servitude. C’est alors que je reconnus, mieux que jamais, jusqu’à quel point j’avais été la dupe de mon orgueil, en me supposant la force de vivre indifférent à toutes les choses extérieures. Qu’y avait-il, en effet, de changé dans ma position ? La vaste étendue du ciel, l’aspect imposant des montagnes, l’éclat radieux du soleil, la clarté de la lune et son brillant cortége d’étoiles, tout cela était encore à moi. D’où venait donc que je ne voyais plus du même œil ces beautés naturelles qui naguère semblaient suffire à mes désirs ? Je fus forcé de m’avouer qu’au fond du cœur, je n’avais jamais renoncé à ce monde que j’avais boudé, et que, si j’avais pu en vivre éloigné pendant quelques années, c’est que je n’avais jamais cessé de me sentir libre d’y retourner quand je voudrais.

Je passais plusieurs jours dans la stupeur et dans l’abattement du désespoir. Cependant l’aveu que je m’étais fait intérieurement de ma faiblesse contribua à ouvrir mon âme à la résignation. La résignation à son tour ramena l’espérance, et peu à peu j’éprouvai un calme que je n’avais jamais connu. D’ailleurs, si quelque chose pouvait consoler de la perte de la liberté, j’aurais presque oublié ma servitude dans les douceurs de ma vie nouvelle ; car mon maître me traitait avec toutes sortes d’égards. J’étais le commensal du logis ; je passais la nuit dans une étable auprès de quelques autres Animaux d’un caractère pacifique et très-sociable. Le jour, assis sous un platane, à la porte de la maison, je voyais aller et venir les enfants de mon maître, qui me témoignaient beaucoup d’affection, et le passage assez fréquent des voitures publiques me procurait de nombreuses distractions. Le dimanche, les villageois et les villageoises des hameaux voisins venaient danser sous mon platane au son de la cornemuse : car mon maître était aubergiste, et c’était chez lui que les montagnards célébraient les jours de fête. Là résonnaient le bruit des verres entrechoqués et les gais refrains des convives. J’étais toujours invité aux danses qui suivaient le repas et se prolongeaient bien avant dans la nuit. J’ouvrais ordinairement le bal avec la plus jolie villageoise, par une danse semblable à celle qu’autrefois, dans la Crête, Dédale inventa pour l’aimable Ariane. Depuis, je fus à même d’étudier la vie intime d’Hommes placés à l’autre extrémité de l’échelle sociale, et, en comparant leur sort à celui de ces montagnards, il me parut que ces derniers étaient plus près du bonheur que ceux que l’on regarde comme les heureux du siècle ; mais je tirai en même temps cette conclusion sur l’Homme en général : c’est qu’il ne peut être heureux qu’à la condition d’être ignorant. Triste alternative, qui le met sans doute au-dessous de tous les autres Animaux, et à laquelle l’Ours échappe complètement par la simplicité de ses mœurs et de son caractère.

Cette vie pastorale dura six mois, pendant lesquels je suivis l’exemple d’Apollon dépouillé de ses rayons et gardant les troupeaux du roi Admète. Un jour, que j’étais assis, selon ma coutume, à l’ombre de mon arbre, une chaise de poste s’arrêta devant notre auberge. La chaise était attelée de quatre Chevaux et contenait un voyageur qui me parut appartenir à la haute société. En effet, comme je l’appris bientôt, ce voyageur était un poëte anglais, nomme lord B…, célèbre alors dans toute l’Europe. Il revenait de l’Orient, où il avait fait un voyage d’artiste. Il descendit pour prendre quelque nourriture. Pendant son repas, il me sembla que j’étais l’objet de sa conversation avec mon maître. Je ne m’étais pas trompé. Lord B… donna quelques pièces d’or à l’aubergiste, qui vint à moi, me détacha de l’arbre, et, avec l’assistance du postillon, me fit monter dans la chaise de poste. Je n’étais pas encore revenu de ma surprise, que déjà nous étions loin de la vallée où j’avais passé des jours si heureux et si utiles.

J’ai remarqué que tout changement dans ma manière de vivre me remplissait d’un trouble pénible, et l’expérience m’a convaincu que le fond du bonheur consiste dans la monotonie et dans les habitudes qui ramènent les mêmes sentiments. Je ne saurais peindre la détresse de cœur que j’éprouvais en voyant disparaître derrière moi les lieux qui m’avaient vu naître. Adieu, disais-je en moi-même, adieu, ô mes chères montagnes !

Que n’ai-je, en vous perdant, perdu le souvenir !

Je sentis que l’instinct de la Patrie est immortel, que les voyages, qu’un chansonnier contemporain appelle vie enivrante, ne sont le plus souvent qu’une continuelle fatigue d’esprit et de corps, et je compris pourquoi les charmes de la déesse Calypso n’avait pu empêcher Ulysse de retourner dans sa pauvre et chère Ithaque et de revoir la fumée du toit de son palais.

 
Vivite felices, quibus est fortuna peracta !
Vobis parta quies, nobis maris æquor arandum.


Nous nous embarquâmes à Bayonne, sur un navire qui faisait voile pour les îles Britanniques. Je passai deux ans avec lord B…, dans un château qu’il possédait en Écosse. Les réflexions que je fus à même de faire dans la société d’un Homme à la fois misanthrope et poëte achevèrent de déterminer dans ma tête le plan de vie dont je ne me suis jamais écarté depuis que j’ai recouvré ma liberté. Je m’étais déjà guéri de la maladie d’esprit qui m’avait jeté dans la vie solitaire ; mais il m’en restait une autre qui n’était pas moins dangereuse, et qui aurait pu me faire perdre tôt ou tard tout le fruit de mes malheurs et de mon expérience. Entraîné par ce besoin d’épanchement qui nous porte à communiquer aux autres nos ennuis et nos inquiétudes, j’avais conservé la manie de composer des vers. Mais, hélas ! il n’a été donné qu’à un petit nombre d’âmes de réunir l’enthousiasme et le calme, de n’arrêter leurs regards que sur de belles proportions et de les transporter dans leurs écrits. Je souffrais, comme disent les âmes méconnues et les mauvais poêtes, et je voulais exprimer en vers mes chimériques souffrances. Ajoutez à cela que je n’ai jamais eu

L’heureux don de ces esprits faciles
Pour qui les doctes sœurs, caressantes, dociles,
Ouvrent tous leurs trésors.

Je me couchais tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos, pour exciter ma verve ; quelquefois je me promenais à grands pas, à la manière de Pope, dans les sombres allées du jardin qui environnait le château, et j’effrayais les Oiseaux par le grognement sourd qui s’échappait de mon sein. Qui le croirait ? le secret dépit que me causait mon impuissance me remplissait de passions mauvaises : haine de ceux qui se portent bien, haine des institutions sociales, haine du passé, du présent et de l’avenir, haine de tous et de tout. On a écrit bien des livres depuis Salomon ; mais il en manque un, un livre inestimable : c’est celui qui renfermerait le tableau de toutes les misères de la vie littéraire.Exoriare aliquis ! … Lord B… lui-même, avec tout son génie… Mais je me tais par respect et par reconnaissance. Je vous dirai seulement que, las de la vie poétique, il voulut rentrer dans la vie commune et reposer sur le sein d’une épouse les orages de son cœur. Mais il était trop tard : son mariage acheva de briser son existence. L’infortuné B… ne vit plus d’autre ressource que d’aller mourir sur une terre étrangère. Quelle haute leçon pour moi, pauvre poëte mal léché ! Aussi je ne souhaitai plus qu’une chose : c’était d’être enfin rendu à la liberté, et de pouvoir mettre à profit ce que j’avais vu parmi les Hommes.

Le temps de ma délivrance arriva plus tôt que je n’avais osé l’espérer. Au premier bruit de l’insurrection de la Grèce, lord B… résolut d’aller chercher un brillant tombeau sur la terre des Hellènes. Quelques jours avant son départ, il voulut faire une dernière apparition à Londres. Il profita de la représentation d’une tragédie de Shakspeare, intitulé Hamlet, sa pièce favorite, pour se montrer encore au public anglais. Le jour de la représentation, nous nous rendîmes au théâtre en calèche découverte. La salle était pleine au moment où nous parûmes dans une loge qui faisait face à la scène. En un instant, tous les regards, tous les lorgnons furent fixés sur nous. Les dames se penchaient sur le devant des loges, comme des fleurs suspendues aux fentes des rochers. Même après le lever de la toile, l’attention fut longtemps partagée entre Shakspeare et nous. Ce ne fut qu’à l’apparition d’un fantôme, qui joue un grand rôle dans la tragédie d’Hamlet, que les regards se reportèrent vers la scène. Cette tragédie, en effet, était de nature à familiariser les spectateurs avec notre présence. Tout le monde y devient fou ou à peu près. Le résultat de cette représentation extraordinaire fut de fournir le sujet d’un feuilleton à tous les journalistes de la capitale. Car c’est là le terme où, depuis vingt ans, viennent aboutir tous les grands événements politiques, religieux, philosophiques et littéraires de la savante Europe.

Le lendemain nous nous embarquâmes pour la France. Mon étoile voulut que lord B… fit un détour pour aller visiter les ruines de Nimes. Un soir qu’il était assis, près de cette ville, au pied d’une vieille tour, je profitai de la rêverie où il était plongé pour m’élancer avec la rapidité d’une avalanche au fond de la vallée. Pendant quatre jours et quatre nuits, je bondis de montagne en montagne, sans regarder une seule fois derrière moi. Enfin, le quatrième jour au matin, je me retrouvai dans les Pyrénées. Dans l’excès de ma joie, je baisai la terre de la patrie ; puis je m’acheminai vers la caverne où j’avais commencé de respirer le jour. Elle était habitée par un ancien ami de ma famille. Je lui demandai des nouvelles de mon père et de ma mère. — Ils sont morts, me dit-il. — Et Karpolin ? — Il est mort. — Et Lamarre, et Sans-Quartier ? — Ils sont morts[2]. — Après avoir donné quelques larmes à leur mémoire, j’allai me fixer sur le Mont-Perdu. Vous savez le reste.

Depuis quatre ans, plus heureux que lord B…, peut-être, parce que je suis moins poëte, j’ai trouvé le repos dans les joies de la famille. Ma femme est très-bonne, et je trouve mes enfants charmants. Nous vivons entre nous, nous détestons les importuns et les visites. Heureux qui vit chez soi ! J’ajouterai : et qui ne fait point de vers.

Vous m’opposerez, sans doute, l’opinion de quelques philosophes. Je vous répondrai que les philosophes n’ont jamais fait autorité pour moi. Je sens mon cœur, a dit l’un d’eux, et je connais les Ours. Quant aux saints, je les respecte, et je me garderai bien de les confondre avec les philosophes ; cependant ils ont, comme les autres, montré quelquefois le bout de l’oreille, et le Chien de saint Roch me paraît une protestation vivante contre la vie solitaire.

Quant à moi, je prie les Dieux et les Déesses de me conserver, jusqu’à mon heure dernière, le calme de l’âme et la pleine intelligence des lois de la nature. Que pourrais-je, en effet, leur demander de plus ? la Naïade du rocher n’épanche-t-elle pas de son urne intarissable et bienfaisante l’eau pure qui sert à me désaltérer ? l’arbre aimé de Cybèle n’ombrage-t-il pas ma demeure de ses rameaux toujours verts ? les Dryades ne dansent-elles pas toujours sous l’ombrage de ces forêts aussi vieilles que le monde ? N’ai-je pas enfin tout ce qui peut suffire aux besoins d’un Ours sans ambition ? Le reste dépend de moi. Mais, grâces aux Dieux, je sens que je suis à présent maître de ma voie : je vis tranquille sur ma montagne, au-dessus des orages ! Semblable au roseau, je n’envie pas le sort de la vague errante qui vient se briser en gémissant sur le rivage. C’est dans ces sentiments que j’espère achever ma course, jusqu’au moment où mon âme remontera vers la brillante constellation dont le nom, écrit dans les cieux, atteste la noblesse de notre origine.

Ainsi soit-il !

L. Baude
  1. Cette lettre n’était pas destinée à la publicité. Le jeune Ours à qui elle est adressée a cru pouvoir, sans indiscrétion, divulguer les confidences de l’amitié. Il a pensé qu’après avoir profité pour lui-même des conseils de son vieil ami, ces conseils pourraient devenir utiles à d’autres aussi. D’ailleurs, à l’heure qu’il est, l’auteur de cette lettre n’est plus, et a laissé des Mémoires qui paraîtront sous peu et qui n’en sont que le développement.
    note du rédacteur en chef.
  2. C’est une erreur. Karpolin, Lamarre et Sans-Quartier vivent encore. Ils font partie de la troupe du théâtre de la barrière du Combat, et jouent tous les dimanches dans l’emploi des gladiateurs.
    note du rédacteur en chef.