Stances à une dame, en lui envoyant les poëmes de Camoëns

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Traduction par Benjamin Laroche.
Œuvres complètesVictor LecouPremière série : Poésies diverses — Childe-Harold (p. 13).
STANCES À UNE DAME, EN LUI ENVOYANT LES POÈMES DU CAMŒNS.

Beauté chérie, peut-être en ma faveur tu priseras ce gage d’une tendre estime ; ce livre parle de l’amour et de ses rêves enchanteurs : c’est un sujet que nous ne pouvons jamais traiter avec dédain.

Qui le blâme, en effet, sinon le sot envieux, la vieille fille désappointée, ou la femme qui, élevée à l’école de la pruderie, est condamnée à languir dans son ennui solitaire ?

Mais toi, femme charmante, toi qui n’appartiens à aucune de ces catégories, lis ces vers, lis-les avec émotion ; je n’aurai pas en vain appelé ta pitié sur les infortunes du poëte.

Car c’était là un vrai poëte ; sa flamme n’était point une flamme factice. Puisse comme lui l’amour te récompenser ; mais que sa destinée ne soit pas la tienne !