Tableau historique des atrocités commises par les Cosaques en France

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Anonyme
Imprimerie de Aubry (p. 5-12).



Dans tous les siècles, la guerre a exercé ses fureurs. C’est un fléau attaché à l’espèce humaine : mais la guerre a ses lois dans le sein même des nations les plus barbares. Les plus illustres guerriers ont respecté les lois imposées aux Puissances belligérantes. Alexandre-le-Grand avait pour devise : « Je triomphe des âmes orgueilleuses et je pardonne aux vaincus. » César disait à ses soldats : « Terrassez vos ennemis combattans ; mais épargnez les vieillards, les femmes et les enfants, et surtout respectez les propriétés. »

Au mépris de ces lois sacrées, les cosaques innondent la France des forfaits les plus innouis. Les brigands du Nord, ces entropophages désolent notre patrie par les atrocités les plus infâmes ; leurs crimes sont innombrables. La fureur et la rage les précèdent en tous lieux.

Le viol, le meurtre, le fer, le vol, le pillage, l’incendie, le carnage, tous les maux de la terre leur sont familiers. Le récit de la férocité de ces barbares fait frémir la nature.

À Montereau, la sœur du curé de Bazoche, pour échapper à la brutalité d’un cosaque, s’est précipitée dans une marre où elle a expiré. Les temples de la religion ont été profanés par ces tartares. Les chaumières, les villages, les hameaux, ne possèdent plus ni meubles, ni matelats, ni draps, ni vêtemens ; les chevaux des fermiers, les voitures, les fourrages, les récoltes et les instrumens aratoires sont devenus la proie des flammes.

À Sézanne, les habitans ont été réduits au désespoir par les brigandages des peuples féroces du Nord : le vol, le viol et l’incendie étaient à l’ordre du jour : les habitans ont été pillés, déshabillés et battus.

À Nogent-sur-Seine, les portes ont été brisées dans toutes les maisons, les meubles rompus : une partie de la ville a été brûlée. Le reste a été livré au pillage le plus cruel. Les habitans erraient à l’abandon dans les bois. Les hommes étaient déshabillés nus dans les rues ; un homme a été écartelé, les enfans expiraient à la vue des mauvais traitemens exercés sur leurs pères et mères. Une femme âgée de quatre-vingts ans avait une bague au doigt ; les scélérats de cosaques lui ont coupé le doigt pour avoir cette bague. Cette malheureuse créature est morte de révolution.

Extrait d’une lettre adressée à M. Andryane-de-la-Chapelle, actuellement à Paris, par M. de Vanlay, greffier du tribunal de Nogent, du 22 février.

Hélas ! Monsieur, je n’ai plus qu’à vous retracer les scènes d’horreur dont nous avons été témoins et victimes. C’en est fait de toutes vos propriétés dans notre pays. Que vous êtes heureux de l’avoir quitté ! vous n’existeriez peut-être pas aujourd’hui. L’ennemi a tout ravagé, tout enlevé ou tout anéanti. Il ne vous reste de votre château que les murailles ; glaces, meubles, tableaux, marbres, lambris, portes, fenêtres, contre-vents, volets, tout est détruit, à l’exception de votre magnifique galerie de tableaux, qui a été enlevée toute entière. Vous n’avez plus ni grains, ni fourrages, ni bestiaux, ni chevaux ; vos quatorze cents mérinos ont été égorgés ou emmenés ; enfin, la rage de ces forcenés n’a rien épargné. Une partie de vos grains a été disséminée dans la plaine ; j’ai voulu les faire ramasser et transporter, mais je n’ai pu trouver un seul cheval à Nogent ni dans les environs. À la rentrée des troupes françaises, je me suis porté à votre château avec des tirailleurs ; j’ai eu la douleur d’y voir brûler les derniers parquets. Nous y avons fait deux prisonniers russes qui étaient encore à la ferme occupés à cuire des gaufres ; ils nous ont dit qu’ils avaient l’ordre de faire ainsi la guerre aux châteaux.

J’ai été totalement dépouillé comme bien d’autres ; je n’ai que les vêtemens qui sont sur mon corps ; il ne me reste pas une chemise pour changer, pas une couverture pour me coucher ; j’ai absolument tout perdu. Ajoutez à cela des humiliations de toute espèce. Mon fils a été forcé, la bayonnette dans les reins, de décrotter les bottes d’un soldat russe.

À Provins, les excès d’atrocités des barbares du Nord ont mis le comble à l’indignation ; ils ont pillé, volé et incendié. Ils ont violé les filles, les femmes, et entre autres une femme de soixante ans. Ils ont violé le lieu le plus sacré ; ils ont massacré les malades des hôpitaux.

Enfin, tous les endroits par où ces brigands forcenés ont passé ont éprouvé la scélératesse la plus infâme.

Dans un village près de Brienne, des cosaques ont violé une mère nourrice : d’autres maltraitaient une famille bien respectable, aux cris d’un enfant au berceau ; mais des soldats français accoururent au secours de ces malheureux, en tuèrent plusieurs et mirent le reste en fuite.

Dans un village de l’Yonne, les cosaques mirent le feu à une belle ferme, le tocsin sonna et les habitants en jetèrent une trentaine dans les flammes.

Tous ces récits font horreur. S’ils n’étaient pas attestés par des actes authentiques des maires des villes dont on vient de parler, la postérité ne les croirait jamais.

Mais ce n’est pas le tout ; ces monstres inhumains ne se contentent pas d’exercer leur barbarie sur les villes, ils étendent encore leur rage sur les campagnes. Ils immolent tout à leur fureur ; ils mettent tout à feu et à sang.

Les fastes de l’Histoire n’ont pas fourni à la postérité des scènes aussi sanglantes que celles occasionnées par les cosaques. Achille traîna trois fois, autour des murailles de Troyes, le corps sanglant d’Hector. Mais les atrocités commises par les cosaques à Troyes, en France, surpassent la cruauté du guerrier le plus illustre de la Grèce. Chaque jour voit naître un nouveau forfait ; et ce qui augmente l’indignation, c’est de voir les chefs mêmes autoriser les soldats à commettre les excès les plus affreux. Les siècles de la barbarie n’offrent rien d’aussi cruel que les actions abominables et infâmes des cosaques.

Les demandes formées par les chefs outragent et révoltent tous les esprits. Ces hommes féroces ont violé le pacte social et le droit des gens. Ces hommes barbares ont pillé, volé et saccagé la ville de Troyes. Les maisons religieuses ont été profanées et violées. Le scandale le plus affreux et le plus impie a déshonoré ces saints lieux. L’effroi, le meurtre et le brigandage régnaient dans tous les quartiers de la ville. Les femmes enceintes n’ont pas été respectées. Les autorités constituées ont été humiliées : les réquisitions innombrables que les ennemis ont exigées de la ville de Troyes, ont jeté l’alarme dans toutes les familles. On n’entendait partout que cris et gémissemens. Les menaces, les vociférations et la fureur de ces tygres semaient partout l’épouvante et la mort. La ville de Troyes était plongée dans la plus grande consternation. Le sang ruisselait de tous côtés. Les flammes ravageaient les propriétés. Tous les habitans étaient réduits au désespoir. Chacun quittait ses foyers ensanglantés pour se soustraire à la mort.

Le propriétaire du moulin de Fouchy, qui est à une lieue de Troyes, est rencontré par des cosaques ; on le met absolument nu, et il n’a que le tems de se jeter à la nage pour éviter la mort. Il s’est retiré dans la ville avec un simple mouchoir pour se couvrir. Il s’est présenté devant l’Empereur de Russie dans l’état où l’avaient mis les cosaques, et a fait entendre ses justes plaintes. L’attentat dont ce malheureux a été la victime, est resté sans punition, et quatre jours après son moulin avec toutes ses dépendances a été la proie des flammes.

Dans le faubourg St.-Martin, un vieillard de 70 ans était à l’article de la mort ; sa maison est assaillie par des cosaques ; après avoir été mise au pillage, elle est livrée aux flammes, et on place des sentinelles pour empêcher le malheureux vieillard de s’échapper, et il périt au milieu de ces cannibales qui se réjouissaient de ses cris et de ses douleurs.

Dans une maison de campagne à deux lieux de la ville, intéressante par le nombre des bestiaux, par un troupeau de mérinos, et par sa culture, les cosaques ont tout ravagé, enlevé tout ce qu’il avait de plus précieux, et brûlé ce qu’ils ne pouvaient pas emporter. Ils ont assassiné le domestique qui avait la surveillance générale, l’ont coupé par morceaux et l’ont jeté par les fenêtres.

À mesure que l’ennemi se retire, on reçoit des pays qu’il a occupés les informations les plus exactes sur tous les brigandages qu’il y a exercés. Il n’est point de crimes dont il ne se soit couvert ; le pillage, l’assassinat, l’incendie, ont partout signalé son passage. L’indignation est à son comble ; un cri universel de vengeance s’élève, tous les peuples courent aux armes.

À Vieuxmaison, les fermes, les châteaux, ont été incendiés ; des vieillards ont été massacrés, et des enfans égorgés jusque dans leur berceau.

Mais c’est surtout dans le Gatinais que Platow et ses Tartares ont épuisé tout ce que le brigandage a de plus atroce.

Ces hommes qui, d’après leurs proclamations, ne font point la guerre au peuple français, se sont jetés sur cette province dans un instant où elle n’était pas défendue, et toutes leurs traces y ont été marquées par le crime et la destruction. Il n’est pas un village, pas une ferme qu’ils n’aient ravagés. Ils déchiraient les oreilles des femmes en arrachant violemment les boucles d’or qui y étaient suspendues.

À Lachau, auprès de Souppe, un cultivateur, ayant pris une fourche pour défendre sa fille, a été massacré sur le corps de cet enfant, à peine âgé de douze ans. Ces barbares poussaient contre la capitale des hurlemens féroces ; on en a vu plusieurs mettre des cendres dans leurs mains et les jeter au vent, en criant de toutes leurs forces : Paris !

Un parti considérable de cosaques se dirigea sur Crezancy et Paroy. Après y avoir commis les plus grands excès, ils sommèrent l’adjoint municipal, maître de poste aux chevaux à Crezancy, de leur payer une contribution en argent. Ce fonctionnaire ayant fait quelques représentations, ils le frappèrent à coups de sabre, après l’avoir attaché. La maîtresse de poste venait d’accoucher ; ils mirent une botte de paille enflammée sous son lit. Les habitants armés accoururent heureusement avec un détachement de gardes d’honneur, et se mirent à la poursuite de ces scélérats, qui dans leur fuite ont mis le feu aux quatre coins du village. Ce malheureux endroit est entièrement consumé. L’église et trois maisons seulement ont été préservées des flammes.

Dans les guerres les plus désastreuses, les nations les plus barbares ont respecté les dieux pénates des peuples vaincus, et ont expressément défendu aux soldats de troubler la cendre des morts. Que ces temps sont changés ! Les puissances belligérantes ont insulté à l’auteur de la nature, aux lois divines et humaines, et aux droits des gens. Plus les barbares du Nord se répandent dans la France, plus leurs atrocités se multiplient.

Le tableau des calamités que la ville de Sens a éprouvées de la part des cosaques, fait frémir d’indignation tous les cœurs généreux. À peine entrée dans la ville, une soldatesque furibonde pénètre dans le collége, assassine un professeur, se répand dans tous les quartiers de la ville ; fouille, rançonne, dans les rues, les hommes et les femmes, s’empare de leurs vêtemens ; enfonce les portes à coups de hache ; s’introduit dans les maisons et exerce un brigandage innoui ; toutes les marchandises sont pillées ; les chevaux, grains et fourrages enlevés, les hospices et maisons d’éducation spoliés. Ces monstres furieux enfoncent les armoires, secrétaires et s’emparent de l’argent, des bijoux, brisent les glaces et les meubles. Des religieuses outragées ; les temples profanés, les tabernacles forcés, les vases sacrés volés ; les femmes, et les filles à peine nubiles, sont violées sous les yeux de leurs époux, de leurs parens, et ces scènes d’horreur sont répétées tous les jours.

La ville de Joigny nous présente également un tableau qui n’est pas moins alarmant. Le 30 janvier dernier, l’armée coalisée prit possession de la ville de Joigny. Les barbares du Nord, une lance à la main et le pistolet de l’autre, forçaient les habitants à leur donner et livrer sur-le-champ, non-seulement ce qui était nécessaire à la vie, mais encore des objets de luxe et de fantaisie, tels que le sucre, café, liqueurs ; ces réquisitions se succédaient rapidement, et bientôt la ville épuisée ne pouvait plus suffire à leurs demandes. Ce fut alors que les mauvais traitemens furent exercés sur les habitans. Les maisons sont pillées et les meubles deviennent la proie des flammes. Un juge du tribunal est frappé avec violence par cinq officiers qui ayant aperçu de jeunes personnes dans sa maison, veulent forcer les portes pour aller dans l’endroit où elles s’étaient cachées ; et sans pitié pour les malheureux enfans à qui la frayeur faisait jeter des cris, ils mettaient le feu à leurs berceaux. Une jeune fille de dix-huit ans est arrêtée par quatre tartares qui, après avoir épuisé tour-à-tour sur elle leur brutale luxure, laissent leur victime couverte de blessures.

Le maire d’une commune près de Joigny et le juge de paix reçoivent plusieurs coups de sabre, et sont amenés la corde au col et les pieds nus, jusqu’à Tonnerre, après avoir été dix fois menacés d’être fusillés.

Une dame respectable voit au milieu de la nuit son asile forcé et pillé, et le partage de tout ce qu’elle possédait se fait sur le lit même où elle était couchée.

À Pont-sur-Yonne, les excès des brigands n’ont pas été moins abominables. La barbarie de ces tygres restera à jamais gravée dans la mémoire des habitans de Pont-sur-Yonne. À peine les ennemis sont entrés dans cette ville, montres, boucles d’oreilles, tabatières, or, argent, bijoux, tout passe entre les mains de ces hommes féroces ; ils ne se donnent pas le temps de prendre ; ils arrachent tout en pleine rue ; bientôt la ville est remplie d’attentats les plus affreux ; le vin coule à grands flots ; tout est réduit en cendre. Les autorités sont maltraitées, les églises, les presbytères sont dévastés, les prêtres sont dépouillés.

Enfin, la ville de Braye-sur-Seine a éprouvé également de la part des brigands du Nord les calamités les plus grandes. Aussitôt l’entrée des ennemis dans Braye, les réquisitions de toute espèce, les vexations de tout genre, les coups de sabre et de bâton se répandirent dans toute la ville ; les promenades sont détruites ; les maisons pillées et incendiées ; les meubles cassés, les femmes battues et violées : plusieurs femmes, pour se sauver des mains des brigands, se sont précipitées dans des marres.

Le sieur Didier, mégissier, chez qui logeaient plusieurs officiers, n’ayant plus de viande à leur fournir, s’est vu menacer par ces cannibales de voir rôtir son plus jeune enfant… la plume se refuse à retracer de pareilles horreurs ; et cependant des témoins dignes de foi ont entendu faire les mêmes menaces à deux autres particuliers.

À Noyen, M. de Monchal, âgé de 76 ans, a été terrassé trois fois sur le perron de son château, dépouillé de ses vêtemens et de sa chaussure, et sa montre a été volée par des brigands qui lui marchaient sur le ventre. On a vu ce vénérable vieillard verser des larmes d’indignation en faisant ce récit, et cependant il n’avait cessé de prodiguer aux soldats son vin, ses denrées et ses provisions de toute espèce.

À Everly, le maire a été forcé d’abandonner son habitation et d’aller passer la nuit dans des marais avec sa femme et six enfans en bas âge. Le souvenir de ce qu’il a souffert arrachait des larmes à ce fonctionnaire, ancien militaire.

Le nommé Lombard, a été assassiné et coupé en morceaux sous les yeux du sieur Dettou, à qui on demandait son argent, et qu’on menaçait du même sort, s’il ne le donnait à l’instant même.

À Passy, M. Devousges, propriétaire de cette terre, et maire, après avoir satisfait aux demandes exagérées des ennemis, campés au nombre de 6000 dans sa petite commune, avoir vu sa maison ravagée, ses chevaux et ses vaches enlevés, a été saisi à la gorge par quatre de ces forcenés, terrassé et frappé.

À Saint-Sauveur, des femmes, des filles ont été violées ; M. Delhahe, vieillard de 81 ans, et sa femme âgée de 70 ans, ont été forcés d’abandonner leur maison et de se réfugier à pied à Donnemarie, chez le maire de cette ville, par suite des mauvais traitemens qu’ils éprouvaient de la part des Bavarois, furieux de n’avoir plus rien à piller.

À Montigny-Lencoup, l’adjoint du maire a été frappé de plusieurs coups de sabre, parce qu’il n’avait plus d’eau-de-vie à leur donner ; il a été blessé à la main, et le hasard seul à empêché qu’il n’ait été massacré.

Enfin, on termine par observer que les officiers généraux des armées coalisées n’avaient qu’un but, celui d’entrer à Paris, de le brûler, d’en détruire les monumens et d’enlever les femmes françaises pour peupler les déserts de Russie.

Achevons ce triste tableau. Notre auguste Empereur va bientôt purger et délivrer la France de tous ces montres du Nord : le citoyen paisible vivra tranquillement dans le sein de sa famille, et la paix nous récompensera de nos malheurs.

LES ATROCITÉS DES COSAQUES.

Air de la Soirée orageuse.

CeÔ France, ô fertile séjour !
Cesse de répandre des larmes ;
Tes chers enfans brûlans d’amour,
Pour ton salut prennent les armes.
Bientôt ces barbares du nord
Qui t’affligent par tous leurs crimes,
N’échapperont pas à la mort :
Nous allons venger leurs victimes.
LeQui peut entendre sans horreur,
Les forfaits de tous ces barbares ?
Partout éclate leur fureur,
Rien n’est sacré pour ces tartares ;
Ils sont guidés par le courroux,
Le viol, le meurtre et l’incendie.
Qu’attendre ici de ces vrais loups,
Ils désolent notre patrie !…
UnÔ crime affreux, ô cruauté !
Une ferme près de Brienne
Fut témoin d’une atrocité
Dont le récit fait grande peine ;
Les familles de ce hameau,
Par les cosaques poursuivies,
Étaient sur le bord du tombeau,
Et ne regrettaient plus la vie.
PoOui, ces cosaques inhumains,
Poussés par une infâme rage,
Ont fait subir de noirs destins
Aux habitants de ce village ;
Mais bientôt les braves Français,
Ont repoussé leur barbarie ;
Les monstres, couverts de forfaits,
N’ont pu terminer leur furie.
ToIls font fait périr par le feu
Tout un village de l’Yonne ;
Mais bientôt accourt vers ce lieu,
Tout le monde qui l’environne ;
Trente cosaques sont brûlés ;
Ils expirent tous dans les flammes,
Les feux qu’ils avaient allumés
Ont dévoré leurs noires âmes.
EtIls forgent de nouveaux tourmens
Et font mourir dans la torture ;
Hommes, femmes, filles, enfans,
Ils font horreur à la nature :
Les forfaits leur sont familiers,
Tous ces assassins mercenaires
Ne furent jamais des guerriers,
Ce sont de viles incendiaires.
OnMontereau, Nogent et Provins
Ont éprouvé plus d’un outrage,
Que cette horde d’assassins
A fait pleuvoir sur ce parage ;
La mort, le feu, les coups, le vol,
Ont fait un horrible ravage ;
L’effroi, l’épouvante, le viol
Ont mis le comble au brigandage.
A Leur féroce brutalité
A fait mourir beaucoup de femmes ;
La rage et la férocité
Animent ces tigres infâmes :
Le noir étendard de la mort,
Signal du crime et du carnage,
Déploie par un triste sort
Le feu, le fer et le pillage.
DaOn voit les traits de leur fureur
Dans nos villes, dans nos villages ;
Ils ont apporté le malheur
Dans tous les lieux de leur passage.
Les plus riches de nos hameaux,
Par ces brigands sont mis en cendre ;
Les bœufs, les brebis, les agneaux,
Par leur glaive vont tous descendre.
VaFrançais, l’arbitre des combats
Va bientôt fixer la victoire,
Et bientôt nos braves soldats
Seront couronnés par la gloire.
Nous allons mettre dans les fers
Tous ces monstres couverts de crimes :
La paix maintiendra l’univers
Par nos phalanges magnanimes.
LaTout doit fuir devant les Français,
La trahison la plus perfide
Ne peut déranger les projets,
De Trajan, de Titus, d’Alcide,
Espérons la félicité ;
La paix, mère de l’abondance,
En ramenant l’humanité,
Rétablira son règne en France. fin.