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Tables biographiques et bibliographiques/Tome 1

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TABLES

BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

DES SCIENCES,

DES LETTRES ET DES ARTS.






Paris. — Imprimerie Lainé et Havard, rue des Saints-Pères, 19.

TABLES

BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

DES SCIENCES

DES LETTRES ET DES ARTS

INDIQUANT LES ŒUVRES PRINCIPALES
DES HOMMES LES PLUS CONNUS EN TOUS PAYS
ET A TOUTES LES ÉPOQUES
AVEC MENTION DES ÉDITIONS LES PLUS ESTIMÉES
PAR A. DANTÈS
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PARIS
DELAROQUK FRÈRES, LIBRAIRES
DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
QUAI VOLTAIRE, 21
______
1866
Reproduction et traduction interdites.

AVERTISSEMENT.

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Il n’est pas possible à l’homme, quelle que soit sa position, de rester indifférent à l’impulsion intellectuelle et progressive qui s’étend à toutes les classes de la société ; sinon il est à la merci de celui qui parle le plus ou le mieux, et son esprit s’égare dans les rêves de l’imagination.

L’instruction, seul moyen aujourd’hui de distinction et de succès, prévient ce danger. Pour cela tout lui vient en aide : cours littéraires et scientifiques, sociétés savantes, publications périodiques, amélioration et gratuité de l’enseignement, bibliothèques populaires.

Le mouvement est général ; il faut se rendre à l’évidence, suivre le courant ou être emporté par lui.

Au sortir de nos premières études, les exigences de la vie moderne nous obligent à nous spécialiser ; il importe, pour que le jugement reste sain, l’âme élevée, que nous retrempions de temps en temps notre intelligence et nos forces au contact des grandes productions de l’esprit humain.

Mais le temps, la possibilité de faire un choix au milieu de cet amas d’ouvrages produits et que chaque jour voit éclore ! Sans prétendre combler aucune lacune, nous avons pensé qu’une œuvre qui atteindrait sûrement et promptement ce but pourrait encore avoir sa place.

Jusqu’ici tous les renseignements sont épars dans des ouvrages remarquables à tous les titres, mais qui, par leur nature ou leur étendue, restent le domaine d’hommes spéciaux.

Après avoir envisagé toutes ces œuvres sous leurs divers aspects, nous en avons pour ainsi dire, extrait la substance ; nous la livrons à l’homme instruit comme à celui qui veut le devenir.

Sans vouloir dire notre livre utile au bibliophile, précieux pour le lettré, nécessaire à l’homme du monde, nous avancerons cependant que nulle part on ne trouvera en un plus petit nombre de pages et à un prix aussi réduit, les renseignements élémentaires, généraux, qu’il n’est permis à personne d’ignorer.


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Afin de réunir dans le plus petit nombre de pages le plus de faits et de documents possible, nous nous sommes servi de moyens d’abréviation dont voici l’explication.

Auteurs.

La nationalité d’un auteur étranger est toujours nominativement désignée. L’absence de cette mention annonce un auteur français. La première date après le nom indique l’année de la naissance, la seconde l’année de la mort ; l’une et l’autre sont suivies des désignations de lieux d’origine et de décès.

Œuvres.

Nous avons adopté des caractères différents pour distinguer les divers degrés d’importance des œuvres mentionnées dans nos tables : les œuvres principales sont en texte courant ; les œuvres remarquables et les chefs-d’œuvre sont en petites capitales ; les œuvres en langue étrangère non traduites sont indiquées en leur langue propre.

Éditions.

Les noms d’éditeurs sont en lettres italiques ; il en est de même des lieux d’éditions. L’absence de cette dernière indication signifie que l’ouvrage a été édité à Paris. La date après la mention d’un ouvrage annonce l’époque de sa première publication ou apparition.

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PRÉFACE.

En dehors des hommes spéciaux, il en est, et c’est le plus grand nombre, à qui la nature de leur profession on l’état de leur fortune ne permettent pas de consulter, encore moins de posséder des ouvrages de biographie et de bibliographie, œuvres vastes et laborieuses, fruits de grandes dépenses d’érudition et d’argent.

Nos tables n’ont d’autre prétention que de s’adresser à ces derniers et de leur faciliter des recherches toujours longues et pénibles. Il ne nous appartient pas de dire que nous avons réussi, que la bonté de notre œuvre est au-dessus de la modicité de son prix ; cependant nous n’avons rien épargné pour atteindre ce but et pour introduire dans le plus petit nombre de pages le plus de faits et de documents possible.

La tâche n’était pas sans difficulté ; il a fallu nous restreindre aux auteurs principaux, passer sous silence leurs travaux secondaires et mettre de côté les éditions qui ne répondaient pas à ce vœu général de notre siècle : qualité, bon marché.

Les œuvres principales d’un homme n’ont pas toutes la même valeur ; il en est de fort remarquables et parmi celles-ci l’on trouve des chefs-d’œuvre. Rien de si facile que d’établir ces nuances dans une biographie ordinaire ; il suffit d’un paragraphe de plus ou de moins. Cette latitude nous était interdite ; il fallait ou sortir de notre programme, ou nous contenter de renseignements succincts, précieux même pour celui qui les connaît et se les rappelle, plus encore pour celui qui les ignore ou les a momentanément oubliés.

Aussi avons-nous eu l’idée, ancienne ou nouvelle, bonne ou mauvaise, le lecteur jugera, de signaler par le texte courant les ouvrages principaux et de mettre en petites capitales les œuvres les plus remarquables et ce que l’on est convenu de considérer comme des chefs-d’œuvre : les travaux en langue étrangère non traduits ont été indiqués en leur langue propre.

Dans un livre ordinaire, ce mode pourrait avoir des inconvénients, mais dans un ouvrage qu’on ne lit pas couramment, que l’on ne fait que consulter, nous ne voyons pas très-bien par où pèche le procédé. Nous n’avions d’ailleurs pas la liberté du choix, il fallait l’adopter ou s’abstenir. Nous l’avons adopté.

Nous avons cru, en outre, qu’il suffisait des indications de date et de lieu de naissance et de mort, de publications d’ouvrages, pour rappeler des faits que le cours ordinaire des événements ne permet pas toujours de conserver dans l’esprit, mais que le moindre indice suffit pour replacer dans la mémoire.

Quant aux éditions rares, précieuses et par cela même d’un prix élevé, nous avons cru devoir les éliminer ; ce ne pouvait être notre affaire : nous nous contentons de citer pour chaque ouvrage les divers formats présentant les meilleures conditions de texte et d’impression.

Les noms d’éditeur et de lieux d’édition sont en lettres italiques, afin de les distinguer de ceux des traducteurs et des commentateurs. Nous avons supprimé l’indication de lieu pour les éditions parisiennes, de beaucoup les plus nombreuses, pour ne pas répéter constamment le mot Paris ; la même observation s’applique à la nationalité, lorsqu’elle est française.

On nous saura gré sans doute d’avoir adopté pour l’ensemble des tables le caractère qu’en typographie on nomme du huit ; les textes imperceptibles ne sont plus en faveur, et l’usage en est pénible surtout pour celui qui n’en a pas l’habitude. La même pensée nous a fait rejeter la page à deux colonnes, comme présentant moins de facilité et de netteté pour la lecture et les recherches.

Reste a parler de l’esprit qui a présidé à la partie scientifique des tables, et des documents qui ont servi à les établir. Après avoir eu entre les mains à peu près tous les ouvrages biographiques et bibliographiques connus, nous avons spécialement concentré notre attention sur les dernières éditions des œuvres suivantes : Biographie générale de MM. Didot, Biographie universelle de Michaud, Dictionnaires d’histoire et de géographie de Bouillet et des contemporains de M. Vapereau, Manuel du libraire de M. Brunet, France littéraire de M. Quérard et Littérature française qui en est la suite.

C’est principalement en comparant ensemble ces œuvres remarquables, qui en résument tant d’autres, que nous avons cherché à établir avec le plus de certitude et de sobriété possible les nuances diverses que le lecteur trouvera exprimées en caractères différents dans notre livre. Lorsqu’un point quelconque ne nous paraissait pas suffisamment établi, nous avions recours aux sources que la richesse des dépôts parisiens et la complaisance des personnes qui les gardent nous rendaient facilement accessibles.

Voulant jeter sur l’ensemble des hommes et des choses un regard impartial, nous avons accompli seul notre tâche ; elle y gagnera en unité et en harmonie. Aujourd’hui terminées, nos tables, qui ne sont d’ailleurs qu’une introduction à une œuvre de plus longue haleine et dont nous parlerons plus tard, seront soumises dans tous leurs détails et au fur et mesure de leur impression au plus loyal comme au plus scrupuleux examen.

Nous n’avons pas à nous expliquer sur l’ordre alphabétique adopté par nous, il est le seul possible pour la facilité ou la célérité des recherches. Mais pour obvier à l’anachronisme qui nous fait placer Abailard auprès de M. About, Aristote près du vicomte d’Arlincourt ou saint Augustin à côté d’Émile Augier, nous mettrons à la fin de notre livre, faisant suite à des considérations que nous nous réservons de développer, un résumé chronologique, par nation et par science, des chefs-d’œuvre de tous les siècles.

La pensée se reposera avec plus d’ensemble sur un tableau qui lui permettra de suivre la marche des idées à travers les âges, tableau prouvant sans conteste que la Société se perfectionne, que le monde marche et que l’instruction et la civilisation progressent avec lui.

A. D.
Paris, 15 mars 1865.