Traité élémentaire de la peinture/173

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 146-147).


CHAPITRE CLXXIII.

Des mesures universelles des corps.

Je dis que les mesures universelles des corps doivent s’observer dans les longueurs des figures seulement ; et non pas dans les largeurs ; parce que c’est une chose merveilleuse dans la nature, que de toutes ses productions on n’en voit aucune de quelque espèce que ce soit, laquelle considérée en particulier, soit précisément semblable à une autre : c’est pourquoi, vous qui êtes imitateur de la nature, considérez attentivement la variété des contours ; néanmoins je suis d’avis que vous évitiez les choses qui sont monstrueuses, comme des jambes trop longues, des corps trop courts, des poitrines étroites et des bras longs : observez donc les mesures des jointures, et les grosseurs dans lesquelles la nature se plaît à faire paroître de la variété, pour faire de même à son exemple.