Traité élémentaire de la peinture/251

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 203-204).


CHAPITRE CCLI.

De l’observation des bienséances.

Observez la bienséance en vos figures ; c’est-à-dire, dans leurs actions, leur démarche, leur situation et les circonstances de la dignité ou peu de valeur des choses, selon le sujet que vous voulez représenter. Par exemple, dans la personne d’un roi, il faut que la barbe, l’air du visage, et l’habillement soient graves et majestueux ; que le lieu soit bien paré ; que ceux de sa suite fassent paroître du respect, de l’admiration ; qu’ils aient un air noble ; qu’ils soient richement vêtus d’habits sortables à la grandeur et à la magnificence de la cour d’un roi. Au contraire, dans la représentation de quelque sujet bas, les personnes paroîtront méprisables, mal vêtues, de mauvaise mine, et ceux qui sont autour auront le même air, et des manières basses, libres et peu réglées, et que chaque membre ait du rapport à la composition générale du sujet et au caractère particulier de chaque figure ; que les actions d’un vieillard ne ressemblent point à celles d’un jeune homme, ni celles d’une femme à celles d’un homme, ni celles d’un homme fait à celles d’un petit enfant.