Traité élémentaire de la peinture/265

La bibliothèque libre.
Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 214-215).


CHAPITRE CCLXV.

De la position des figures.

Les figures qui sont dans une attitude stable et ferme, doivent avoir dans leurs membres quelque variété qui fasse un contraste ; c’est-à dire, que si un des bras se porte en devant, il faut que l’autre demeure ferme ou se retire en arrière ; et si la figure est appuyée sur une jambe, que l’épaule qui porte sur cette jambe soit plus basse que l’autre épaule : cela s’observe par les personnes de jugement, qui ont toujours soin de donner le contrepoids naturel à la figure qui est sur ses pieds, de peur qu’elle ne vienne à tomber, parce que s’appuyant sur un des pieds, la jambe opposée qui est un peu pliée, ne soutient point le corps, et demeure comme morte et sans action ; de sorte qu’il faut nécessairement que le poids d’en haut qui se rencontre sur cette jambe, envoie le centre de sa pesanteur sur la jointure de l’autre jambe qui porte le corps.