Traité élémentaire de la peinture/323

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 265-266).


CHAPITRE CCCXXIII.

Des corps qui sont vus dans un brouillard.

Les objets qui seront vus enveloppés d’un brouillard, paroîtront beaucoup plus grands qu’ils ne sont en effet ; cela vient de ce que la perspective du milieu, qui est entre l’œil et son objet, ne garde pas la proportion de sa couleur avec la grandeur de cet objet, parce que la qualité de ce brouillard est semblable à celle d’un air épais qui se rencontre entre l’œil et l’horizon dans un temps serein ; et le corps qui est près de l’œil étant vu au travers d’un brouillard, semble être éloigné jusqu’à l’horizon, vers lequel une grande tour ne paroît pas si haute que le corps d’un homme qui seroit proche de l’œil.